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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
N°1581 - Septembre 2021

Les ailes du sphinxAndréa Camilleri – Fleuve noir.
Traduit de l'italien par Serge Quadruppani.

Pour cette enquête nous retrouvons les mêmes, Cattarella qui aurait bien besoin d'un appareil auditif tant il modifie les mots, Montalbano toujours aussi morfal et tout le reste de la bande. Présentement, ce qui l'occupe c'est le cadavre d'une jeune femme découvert nue dans une décharge avec pour seul indice un tatouage en forme de papillon et plus exactement de sphinx. C'est bien maigre ! Cela peut-être un indice où simplement la marque d'une mode. Cela au moins à l'avantage de lui changer les idées parce que, avec Livia, son éternelle mais lointaine fiancée, c'est plutôt l'orage. Il a tout fait pour cela, le bougre, puisqu'il papillonne beaucoup, malgré l'âge qui de plus en plus le titille et sa récente incartade avec une très jeune demoiselle n'a pas été du goût de sa régulière. Ils vivent chacun à un bout de l'Italie, elle à Gêne, lui en Sicile, ils s'aiment, ne peuvent se passer l'un de l'autre, entre eux c'est « pas avec toi mais pas sans toi », mais c'est toujours des engueulades souvent par téléphone interposé, bref ils ont tout d'un vieux couple !Comme un tracassin n'arrive jamais seul, il est aussi chargé de l'enlèvement pour le moins bizarre du marchand de bois Picarella, deux affaires pas vraiment liées l'une à l'autre, en apparence.
La première affaire doit avoir une importance certaine puisque ses investigations remuent beaucoup de monde, même l'Église et ce pauvre commissaire est bien seul au point qu'il soliloque et interroge alternativement Montalbano 1 et 2 mais, c'est peut-être la voix de sa conscience ou du bon sens mais, même dans son dialogue intérieur, Livia est toujours présente.
Tout est étrange dans cette affaire menée par notre commissaire et ses habituels comparses, dans une ambiance tendue et des restrictions budgétaires de plus en plus grandes, ces meurtres de jolies femmes, cet enlèvement sans demande de rançon, cet incendie volontaire, cela sent la prostitution, l'adultère, la marque de l'incontournable mafia, la frilosité d'une hiérarchie policière d'autant plus hésitante que risquent d'être mis en cause des notables et surtout une organisation de bienfaisance catholique dont on ne saurait douter puisqu'elle est officiellement garante du message de l'Évangile, mais elle l'oublie opportunément comme d'habitude et fait honneur à sa caractéristique constante d'hypocrisie.
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sans doute pas le meilleur car l'intrigue est un peu grosse et le dénouement un poil réceptif...mais bon ,je ne bouderai pas mon plaisir, car celui ci est systématiquement renouvelé à chaque lecture d'une nouvelle enquête de Montalbano...Car en prime de l'enquête , c'est Montalbano qu'on accompagne en tant qu'homme avec ses faiblesses, ses incohérences , ses petits plaisirs aussi....
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Lire une aventure du Commissaire Montalbano est toujours (pour moi du moins) l'assurance de passer un bon moment. Celle-ci ne déroge pas.
C'est policier certes, un vrai policier même, avec rebondissements, enquête, et toute la gamme des personnages indispensables, policiers du haut en bas de l'échelle, juge impatient, témoins, personnes qui ont toutes quelque chose à cacher.
Mais ce qui prime tout de même ici, c'est Montalbano lui-même. Au point de tenter tout le long de bâcler son enquête, pour essayer de rattraper son couple, et même de rater la conclusion de l'affaire pour ça !! On suit aussi les démêlés familiaux de son personnel !!

Un grand coup de chapeau au traducteur, qui fait des miracles avec un texte qui doit être un vrai casse-tête à traduire. D'autant plus que ses particularités (du texte, pas du traducteur !) sont un des grands plaisirs de cette lecture.

Bref, Montalbano, j'aime et j'en redemande !! (Mais j'ai lu aussi d'autres Camilleri, qui même sans le Commissaire m'ont bien fait rire).
Lien : http://livresjeunessejangeli..
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Le commissaire Montalbano enquête sur le meurtre d'une jeune femme avec un tatoutage de papillon sur l'épaule. L'intrigue est classique et semble presque anecdotique par rapport aux dialogues savoureux venant de l'italien et du sicilien. La préface du traducteur est à cet égard très instructive.
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Un livre que j'ai ADORE. L'humour des personnages est vraiment sympa et m'a bien fait rire durant ma lecture. J'ai aimé aussi suivre l'enquête qui est assez intéressante. Ne pas s'arrêter aprè!s quelques pages qui peuvent paraître un peu difficiles à cause du dialecte employé. Il faut continuer la lecture car ça en vaut la peine.
Lien : http://lecturesmagiquesetfee..
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Si vous n'avez jamais lu une enquête de Salvo Montalbano, alors ne lisez pas ce livre : le personnage évolue réellement au fil de ses enquêtes, et, comme le dit son amie Ingrid, qu'il connaît depuis dix ans, lui, Livia et ses enquêteurs ont un passé qu'il est nécessaire de connaître pour comprendre comment ils en sont arrivés là.
Un constat : Salvo a 56 ans et depuis sa précédente enquête, il met en doute sa capacité de jugement. Paradoxe : c'est parce qu'il se remet en cause et se juge avec lucidité qu'il prouve, si besoin en était, qu'il garde ses qualités d'enquêteurs intactes. Rien ne va plus dans sa vie personnelle : Livia et lui sont au bord de la rupture, et l'enquête est ponctuée par leurs tentatives de se parler, de se voir, bref, de tout tenter pour ne pas tout gâcher. Cette partie de l'intrigue tient une part importante dans le récit, pourtant je ne l'ai pas ressenti comme une gène, tant elle n'est pas la pour meubler une intrigue défaillante, mais pour caractériser davantage ce commissaire si humain.
Il a deux enquêtes sur les bras, et des hommes pas toujours disponibles (Mimi Augello découvre de plus en plus les joies de la paternité) : une jeune inconnue est retrouvée assassinée, et un homme sans histoire a été kidnappé. Pour cette affaire d'enlèvement, que je ne souhaite pas trop dévoilée, je dirai que le commissaire va utiliser des moyens pas très catholiques pour confondre les coupables, et s'appuyer sur le pouvoir de la presse. Quant au meurtre, il n'est qu'une des ramifications d'une affaire bien plus complexe. Ce tatouage en forme de papillon que porte la jeune femme est devenu la seule trace de son identité, non plus un choix esthétique, comme tant d'autres jeunes filles le font, mais un véritable marquage, qui rappelle des souvenirs sinistres.
Dans une Sicile où ce n'est plus seulement la Mafia dont il faut se défier, mais aussi de l'Etat (les policiers n'ont même plus de quoi mettre de l'essence dans leurs voitures) et d'un certain chef du gouvernement qui n'est jamais nommé, mais dont on devine aisément de qui il s'agit, chaque fois qu'une de ses extravagances est racontée. N'oublions pas l'Eglise, dont l'influence et les pouvoirs sont immenses et vous comprendrez que Montalbano craignit à juste titre de ne pouvoir mener à bien cette enquête quand il a découvert qui était mêlé à ce meurtre. Il lui faudra beaucoup de finesse, un sens aigu de l'observation et de sacrés talents de comédien pour découvrir le coupable. Il lui faudra encore plus de courage pour passer la main, et choisir de privilégier (enfin) Livia.... jusqu'à la prochaine enquête.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Montalbano dans ce livre est au boulot et c'est même boulot/boulot contrairement à son habitude il passe beaucoup de temps avec Mimi et Fabio ces adjoints. Livia est resté à Gêne à la suite d'une petite histoire de tromperie passagère mais réciproque il est dit, entre les deux amants terribles.

Moins de temps passé dans les trattorias, toutefois le piscitoccu alla ghiotta est pris sur le pouce pour résoudre une histoire de jolies filles de l'Est avec des papillons sur l'épaule, en tatouage le papillon , qui amènera Salvo à faire de l'entomologie pour comprendre en quoi le « sphinx » est important ou pas dans le meurtre de la décharge et qui en déduira accessoirement que le papillon n'est pas une mite.

Ici Serge Quadruppani, le traducteur de Camilleri a fait fort pour traduire cet italien sicilisé en laissant le terme sicilien accompagner la traduction régionalisée On apprendra qu' une cululùchira (c'est mignon n'est-ce pas ? ) est une luciole , pas un papillon ni une mite.
Sans parler de la traduction des mots employés par Catarella atteint de dyslexie auditive doublée d'une déficience cognitive assez grave et rare: chez ce brave et dévoué standardiste et « hôte d'accueil » du commissariat un monsieur Curcuraci devient cuccucacachi ou bien cuculucachi ce qui la fout mal avec les administrés. Bref et donc Montalbano de faire le boulot à sa place Malin le Catarella , une sacré pirsonne?

De jeunes radasses de l'est, des ratichons, une association " la bonne volonté"( tout un programme!) d'aide au jeunes filles en fleurs, un enlèvement en parallèle vont entrainer Montalbano dans une palpitante enquête à Vigata et dans ses environs. Des contacts toujours aussi rugueux et courtois avec le médecin légiste et le questeur. Et une Livia qu'on voit pas mais qu'on entend de loin pour les engueulades tumultueuses , même au tiliphone et curieusement pour un rabibochage de dernière minute.

Avec cette fois en prime une délicieuse recette de ‘mpanata de cochon qui séduirait même un végan à condition bien sûr de remplacer la saucisse de cochon par une saucisse végétale (260 g de pois chiches cuits, 1 demi-oignon blanc, 1 demi-gousse d'ail, du thym, 30 g de sauce soja, 100 g de bouillon de légumes, 10 g d'huile d'olive, 10 g de citron confit haché, 65 g de gluten de blé, sel, poivre concassé recette d'un grand chef parisien ) à manger précédé d'un petit riz léger à la sicilienne (vin vinaigre anchois salés et j'en passe sans oublier l'huile d'olive, le citron et olives noires dites « passaluna »
On sent notre Montalbano assez préoccupé par ses soucis sentimentaux et un peu moins par la recherche de la Vérité avec un grand V surtout quand la hiérarchie n'y met pas de sien et que l'essence vient à manquer au commissariat
Voilà tout !
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Le livre est original, ne serait ce que par sa traduction.
C'est bref, c'est frais.
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Retrouver Montalbano est toujours un plaisir, sa langue si particulière, son humour, ses amours un peu en berne dans ce volume… Ce qui ne l'empêche pas d'enquêter avec une grande perspicacité sur deux affaires, une jeune femme trouvée morte dans une décharge et qui a un papillon tatoué sur l'épaule et l'enlèvement mystérieux d'un homme. Les deux affaires suivies en parallèle sont pleines d'intérêt, une très bonne lecture détente, une belle écriture, du dépaysement. Que demander de plus ?
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