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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai d'abord été déstabilisé par le côté décousu du récit, sur l'échelle du temps et par la manière de sauter d'un personnage à l'autre. Je me demandais même quel était exactement le sujet du livre. Juste une chronique sur la pauvreté de la paysannerie italienne du début du vingtième siècle?
Ensuite j'ai commencé à comprendre, le mouvement anarchiste, les luttes sociales, le pouvoir des puissants et de l'église qui les rend intouchables, la domination des femmes par les hommes, tout cela est mis en évidence par l'histoire de la famille Ceresa. Et notamment celle de Lupo et Nicola, les deux frères très différents et celle de Nella la jolie adolescente forcée de rentrer au couvent.
J'ai aussi eu le bonheur de retrouver la Moretta, née au Soudan, enlevée et vendue comme esclave, qui trouvera refuge dans la religion jusqu'à devenir abbesse de son couvent. J'avais aimé lire Bakhita de Véronique Olmi qui raconte sa vie de façon romancée.
Giulia Caminito nous propose un roman qui a du souffle, du fond, des tripes, la note de l'autrice qui explique la genèse de cette histoire m'a beaucoup touché.
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Quelle histoire poétique et fraternelle, forte. Lupo et Nicola vivent dans une famille misérable et dure. Deux faces d'une même pièce, leurs caractères et leurs attributs naturels sont aux antipodes. Ainsi, Lupo protège Nicolas du monde. du monde intrafamilial, mais aussi extérieur. À ce duo, s'unit une tout autre vie, celle de Soeur Clara, intimement liée par le passé à ses deux frères… C'est un récit qui questionne et qui explore des thématiques lourdes et complexes, dans une simplicité et une légèreté appréciable et géniale. C'est un vrai conte novateur, révolutionnaire, politique. À lire.
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Un grand merci à Kirzy, pour m'avoir un peu poussé à lire, Un jour viendra de Giulia Caminito. Un superbe roman, magnifique de par le récit que par les personnages, même secondaires.

"ON L'APPELAIT l'enfant mie de pain parce qu'il était le fils du boulanger et qu'il était faible, il n'avait pas de croûte, laissé à l'air libre il moisirait, bon ni pour la soupe ou le pancotto, ni pour nourrir les poules. Quelqu'un comme lui, né au milieu des champs avec des bras mous, tendres et pâles, ne servait à rien."

Nicola Ceresa, était le fils de Luigi, un des boulangers du village de Serra de' Conti, dans la région italienne des Marches, il l'avait hérité de son oncle Rafaelle, sans grand enthousiasme, il était renfrogné, pas de sourires, ni de bavardages, pas de bonjour matinal, il était connu pour ses sourcils en broussaille, sa bedaine gonflée d'air et de vin et son visage de fouine. Plus près de la faillite, moins de travail et plus de clients mécontents.

Il vivait au-dessus de la boutique, dans quelques pièces où toute la famille s'entassait, du moins ce qu'il en restait. le malheur les poursuivait dans leur pauvreté, le manque d'amour, les enfants succombaient les uns après les autres. La moins aimée était sa femme Violante, qui ne servait qu'à faire des mômes, "semblable à une jument poulinière attachée à l'écart dans un pré, et dans l'obscurité, depuis qu'elle n'y voyait presque plus, pour elle la cuisine s'était réduite à une affaire d'odeurs et de saveurs." Puis venaient, Nicola, être silencieux, presque transparent, incapable d'effectuer la moindre tâche, pourtant on l'avait découvert en train de se livrer à des activités bizarres, comme apprendre les lettres et les mots. Lupo, un enfant intimidant, capable de tout, têtu à la peau et aux yeux sombres. Et Adelaïde, malade et alitée.

Lupo et Nicola, deux âmes complètement opposées, mais ils ne pouvaient se passer l'un de l'autre, intimement liés. Cette histoire est la leur. Lupo fier et rebelle, s'est donné pour mission de protéger son petit frère Nicola, trop fragile, trop délicat avec son visage de prince. Flanqués de leur loup apprivoisé, les deux frères survivent grâce à l'affection indestructible qui les unit.

Une histoire captivante, un grand-père fasciste, la rébellion des paysans face aux grands propriétaires terriens, la misère, la grande guerre, la grippe espagnole, les secrets, les mensonges, Clara, l'abbesse noire du monastère de Serra de' Conti, enfant enlevée au Soudan, fascinante femme dévouée, qui défendra bec et ongles, les religieuses et leur couvent, qu'on veut leur enlever.

J'ai tout aimé, une très belle lecture que je vous conseille, une écriture superbe qui vous tient enchainé au récit jusqu'à la fin. J'ai adoré.
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Giulia Caminito nous emmène dans les Marches : c'est-à-dire dans l'Est de l'Italie, dans un village isolé au pied des montagnes. Et c'est toute l'Histoire italienne, de la fin du 19ème au début du 20ème siècle, qu'elle retrace, mais en lui donnant chair, une chair souffrante et vibrante. C'est magnifique.
Cette histoire est faite d'injustices : l'injustice qui prive le métayer du fruit de son labeur ; l'injustice qui enferme au couvent la fille violée ; l'injustice qui maintient dans la sujétion les êtres les plus exceptionnels, à l'image de la Moretta, ancienne esclave soudanaise devenue abbesse.
C'est l'injustice du pouvoir religieux tout-puissant et intouchable : "cet homme qui avait gravi les échelons ecclésiastiques non en vertu de sa foi mais de son sexe, parce qu'il était un homme il était à la place qu'elle aurait mérité d'occuper et tous deux, incontestablement, le savaient."
C'est l'injustice qui jette dans les tranchées toute une génération de jeunes hommes qui ne seront, s'ils reviennent, plus jamais les mêmes.
C'est l'injustice de la grippe espagnole qui frappe brutalement les organismes affaiblis par la guerre et les privations, qui décime des familles entières, des villages entiers. "La guerre était en train de finir mais, comme disaient les prêtres, Dieu n'en avait pas encore fini avec eux."
Et puis il y a les voix lumineuses qui s'élèvent contre l'injustice, comme Giuseppe, l'inoubliable grand-père anarchiste qui transmet son idéal à ses petits-enfants, comme Lupo prêt à se battre de toute son âme pour que la vie, la vie cruelle, épargne son petit frère bien-aimé.
L'amour que se portent les deux frères est, tout du long, la lumière qui éclaire cette histoire si sombre.
"Il n'était pas vrai que les habitants de Serra avaient seulement été pauvres, ils avaient aussi été heureux."
Traduction parfaite de Laura Brignon.
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Ce roman est magnifique !
L'écriture de Giulia Caminito est empreinte de lyrisme et de poésie. Ses personnages sont intenses et décrits avec finesse et subtilité. L'auteure brosse de profonds portraits d'une famille, et d'hommes et de femmes, happés par leur destin et par la grande Histoire de l'Italie.
*

Le roman se situe avant la première guerre mondiale, dans une période trouble et révoltée, où les agitateurs « Anarchistes » secouent le pays.
Nous sommes dans les Marches Italiennes et nous découvrirons bientôt la famille Cesera, celle de Lupo, de Nicola, de Nella, par des événements qui vont s'enchainer, parfois qui vont se déchainer et par de terribles secrets de famille qui vont finir par être révélés.
*

Giulia Caminito s'est beaucoup documentée sur cette période de l'histoire en Italie, une époque que je connaissais peu.
Elle a su habilement enchevêtrer les chemins de vie de cette fratrie, dont certains seront divisés, déchirés, blessés par cette immense tragédie que sera cette guerre, par des idéaux et des engagements anarchistes des uns, par des gros secrets enfouis dans un couvent pour autres, et par des liens d'amour fraternel. Des liens qui sembleront s'étioler avec le temps et les distances.
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Un prologue plein d'une menace à faire dresser les cheveux sur la tête vous emporte brutalement dans ce roman sans qu'aucune résistance ne soit possible.
𝐓𝐨𝐢 𝐪𝐮𝐢 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞𝐬 𝐢𝐜𝐢 𝐚𝐛𝐚𝐧𝐝𝐨𝐧𝐧𝐞 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞 𝐞𝐬𝐩𝐞𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞.
Voilà ce que j'ai ressenti.

L'Italie au début du XXème siècle dans un coin où vivent des gens frustes, pauvres, durs, car leur vie est d'une âpreté extrême. Ça sent le soleil et la chaleur, le gargouillis des ruisseaux et le vent dans les arbres, le bêlement des moutons, le bruit des outils, l'amertume des pères, les cris des mères. C'est tout une ambiance qui est décrite ici, celle de l'Italie pauvre et reculée qui vit dans la crainte de Dieu, qui n'aime pas les gens instruits, loin de l'industrialisation, loin des rêves, les pieds dans la terre. L'Italie de ces gens seulement nés pour le travail.

Lupo et Nicola, deux frères d'une nombreuse fratrie où chacun meurt l'un après l'autre, élevés sans amour, dans la violence de leur père et l'indifférence de leur mère. Lupo rebelle et généreux dont la révolte est le souffle vital, Nicola fragile et cérébral qui vit dans une terreur constante. Ils s'aiment et se soutiennent. Ils ont fait un pacte… parce qu'ils ont un rêve, au moins un.

Un jour la rébellion est arrivée au coeur de ces montagnes, un mouvement libertaire amené par ceux de la ville, contre l'indifférence et l'égoïsme des riches et des curés. Certains l'ont adopté, les autres ont continué à trimer et à aller à l'église le dimanche.

J'ai furieusement aimé Lupo le ténébreux et Nicola le solaire, dont l'attachement qui les uni pourrait être saccagé par un lourd secret.

Il y a de la beauté dans cette histoire douloureuse qui raconte la misère poisseuse qui colle à la peau, de la naissance jusqu'au tombeau, où l'absence d'amour est une évidence parce qu'il n'y a pas de temps pour ça, où chaque matin il faut survivre jusqu'au soir. Ce récit est empreint de hargne, de combativité, de douleur, mais aussi de foi, en la possible justice sociale, et spirituelle avec Clara, la Moretta, l'abbesse de Serra de' Conti, née au Soudan et devenue religieuse dans ce monastère qui jouxte le village, où le silence est la règle. La vie de ces petites gens dans le tumulte de l'Histoire qui gronde nous est contée avec une grâce infinie. J'ai été envoûtée par les émotions et la profondeur des mots.

Tout petit bémol, les changements d'époques et de personnages ne sont pas toujours très clairs. C'est néanmoins une histoire passionnante, magnifiquement écrite qui raconte la vie au coeur de l'agitation du monde dans les prémices de la première guerre jusqu'aux champs de batailles de cette immonde boucherie puis la reconstruction du désir de vivre, peut-être…
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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Revoilà un roman qui m'emporte, qui m'ensorcèle et que je dévore passionnée! Sa force est indéniablement son écriture, outil très bien maitrisé par l' auteure. Elle nous rend captif, elle nous tient et nous montre à voir.

La trame solide du roman nous montre à comprendre, sans perdre en saveur, des tranches de vies italiennes de la fin des années 1890 pour arriver à la fin de la première guerre mondiale. Tournant de l'histoire ecclésiastique, insurrection politique, drame familiale. Les deux pôles (religion et politique) sont servis par quelques personnages bien vivants entre les lignes, qui s'agitent dans le chaos de leur condition, agitent leur monde.
C'est beau à lire et déchirant.
C'est passionnant.
Chaque personnage tient sa place, ses détails, sa force et sa faiblesse, ils nous laissent à penser que oui, ça a du se passer comme ça, c'est dramatique mais chacun a essayé de faire avec son destin, se démener avec les démons de cette époque.

Lecture marquante, auteure inoubliable.
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"Un jour viendra", de Giulia Caminito, Éditions Gallmeister, traduit de l'italien par Laura Brignon. ❤️🇮🇹🥖🐺🍇
"On l'appelait l'enfant mie de pain parce qu'il était le fils du boulanger et qu'il était faible, il n'avait pas de croûte, laissé à l'air libre il moisirait, bon ni pour la soupe ou le pancotto, ni pour nourrir les poules".

Nous sommes au début du siècle dernier dans le petit village italien de Serra De' Conti dans la région des Marches. Nicola est un enfant chétif, craintif, il erre tel une ombre dans les recoins d'une maison où flottent tant et tant de mensonges.

Son frère Lupo, le rebelle de la fratrie, est le seul à s'occuper de lui et à le protéger, il s'en est fait la promesse. Les deux frères entretiennent une relation fusionnelle, Nicola ne peut pas vivre sans Lupo et son loup apprivoisé. Inapte au travail physique dans les champs qui régulent la vie de cette époque, il vit reclus dans sa chambre.

Alors que l'Italie s'apprête à basculer dans les affres de la Première Guerre Mondiale, un secret caché depuis trop longtemps derrière les murs du monastère dirigé par l'abbesse Clara va se révéler au grand jour.
Dès les premières lignes du prologue nous ressentons la puissance de ce roman et son essence romanesque rare, digne d'une grande saga mêlant les petites histoires à la Grande, celle qui dicte son rythme et transforme les êtres à jamais.

Le style est au rendez-vous, le roman est brillamment construit, narrant les péripéties de la vie de chacun des personnages à différentes époques de leurs vies, le tout s'imbriquant pour former un récit enivrant.

Giulia Caminito nous livre une histoire qui vient du coeur, et puisant dans sa mémoire familiale, elle nous parle de l'Histoire de l'Italie, de son unification pour lutter face à la présence autrichienne. Elle évoque les inégalités criantes au sein de la population, les conséquences de la guerre qui amène famine, disparitions et maladies. Avec sensibilité elle dépeint l'engagement de ces hommes et de ces femmes embarqués malgré eux dans la der des Ders.

Du destin incroyable de Nicola à l'anarchisme de Lupo contre l'ordre établi en passant par l'engagement spirituel de soeur Clara, érigeant sa foi comme dernier rempart face à la folie des Hommes, "Un jour viendra" signe l'entrée en fanfare de Giulia Caminito au catalogue désormais international de Gallmeister !!! ❤️
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Aux débuts du XXe siècle, dans le village montagneux de Serra de'Conti situé non loin de la ville d'Ancône à l'est de l'Italie au bord de la mer Adriatique, vit un jeune homme dans une famille peu aisée, Lupo Ceresa. Fils de boulanger, il sera l'un des héros de ce roman de la jeune autrice italienne Giulia CAMINITO. Lupo est fasciné par la figure de son grand-père Giuseppe, anarchiste pur et dur. Parallèlement nous suivons soeur Clara, religieuse au passé d'esclave quelque part au Soudan, retirée dans un couvent des montagnes italiennes.

Clara reçoit en son couvent la jeune Nella au passé mystérieux que nous allons découvrir tout au long de ce livre-épopée. Lupo ayant recueilli un loup qu'il a apprivoisé, s'engage dans les milieux révolutionnaires tout en protégeant son frère Nicola, fragile et peureux.

Ce roman d'une grande puissance fourmille de personnages forts et déterminés, tous ont un rôle à jouer, tous s'imbriquent afin de former une société. Les idéaux antinomiques – anarchistes d'un côté, religieuses folles de Dieu de l'autre – partagent pourtant des terrains d'entente, des valeurs communes. « Un jour viendra » n'est pas qu'un roman, c'est aussi une grande fresque familiale et historique qui parcourt plusieurs années d'une Italie en ébullition, entre les utopies libertaires, les velléités autoritaires et la recherche d'un absolu divin.

Surgit la première guerre mondiale et les dilemmes pour les hommes jeunes : pacifisme et résistance ou participation aux combats ? Revendiquer haut et fort ses convictions et ses appartenances politiques ou s'intégrer dans un système belliciste ? D'autant que cette guerre fait suite à la semaine rouge, mouvement de protestation né à Ancône en juin 1914 contre le militarisme d'État, pour ensuite se répandre dans toute l'Italie (notons que l'un des organisateurs alors socialiste révolutionnaire se nommait Benito MUSSOLINI…). D'un drame à l'autre, le pays et la famille Ceresa s'enfoncent dans le chaos avec l'arrivée de la grippe espagnole qui finit de mettre à genoux une population déjà meurtrie.

« Un jour viendra » est un livre ambitieux qui atteint pourtant sa cible avec brio : ces personnages sont fort bien construits, évolutifs, entre utopie et réalité, la période est judicieusement choisie car bouillonnante, instable et extraordinairement riche en réflexions. Giulia CAMINITO connaît les milieux anarchistes, est informée sur l'Histoire italienne et plus précisément celle de la région des Marches, elle en propose une version romanesque, dramatique, portant ses personnages avec une audace puissante et résolue.

La figure du légendaire révolutionnaire anarchiste Errico MALATESTA vient pimenter un récit pourtant déjà solide et foisonnant, elle est l'une de ces silhouettes restées en recul mais cimentant l'histoire par la cohérence de ses propos et son esprit contestataire et militant.

Un anarchiste refusant de participer à l'effort de guerre tire sur un colonel, il est emprisonné : « Les années suivantes on l'avait interné et déclaré fou, déséquilibré, dangereux, on l'avait transféré, enfermé, parce qu'il serait toujours plus facile de punir un fou que sanctionner un anarchiste, en faire un martyr ». Tout le travail de Giulia CAMINITO est dans cette phrase, un texte fort et militant, passionné devant les volontés des dirigeants de détourner l'action, celle de la révolte malgré la guerre, les revendications malgré la grippe espagnole décimant un peuple déjà affaibli. Certains, épuisés, désillusionnés, choisissent l'exil aux U.S.A., la nouvelle Terre Promise.

Mais ce récit est surtout teinté d'humanisme, humanisme pour les anarchistes combattants, humanisme pour les religieuses terrées dans leur bâtisse à l'abri du chaos ambiant. Dans ce roman vole un esprit de liberté tolérant et salutaire. Car oui, derrière l'Histoire tragique, personnelle comme internationale, c'est pourtant la faim de vivre et de lutter qui l'emporte. Solidarité est l'un des maîtres mots de ce livre fascinant et difficile à lâcher, les femmes et les hommes navigant dans un même bateau percé et pourtant bien déterminés à atteindre le port en vue. « Elle voulait faire comme les anarchistes, Giuseppe lui avait bien expliqué que le mariage était un bâillon, une contrainte, un pas vers la captivité ». Or, l'une des clés de ce récit est le mot Liberté, c'est elle que les protagonistes de cet immense roman recherchent contre vents et marées.

Ce livre de 2019 est la première immersion hors sol Etats-Unien pour les éditions Gallmeister. le choix est judicieux, le résultat convaincant. S'il vous plaît, ne vous laissez pas influencer par la couverture initiale qui pourrait laisser penser à une sorte de roman léger sur fond de mandolines. Mieux : préférez-lui – comme moi pour illustrer la présente chronique - la version poche à l'esthétique bien plus proche de la teneur du texte. En 2022 est sorti, toujours chez Gallmeister, « L'eau du lac n'est jamais douce » de la même Giulia CAMINITO, inutile de vous dire que je vais me précipiter dessus.

« Continuer à résister, ne pas vous laisser corrompre, rester vigilants, rejoindre vos semblables, vous informer, vous mettre en colère, être là, la guerre finira… »

https://deslivresrances.blogspot.com/

Lien : https://deslivresrances.blog..
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Le petit Avis de Kris pour Collectif Polar
Un jour viendraGiulia Caminito
Cette fresque italienne mais qui pourrait très bien s'appliquer à bien des pays est relatée d'une écriture fine et délicate qui vous embarque dès les premières pages.
Deux frères, Lupo et Nicola, vivent dans une famille pauvre et sans amour à Serra de' Conti, dans l'Italie du début du XXe siècle. Avec leur loup apprivoisé, le premier s'est donné pour mission de protéger le second, trop fragile. Ils se lient à Zari, dite soeur Clara, née au Soudan et abbesse du couvent du village. Un secret est bientôt révélé par le déclenchement la Grande Guerre.
Combien de familles ont du vivre ces terribles moments de la guerre et cette vie rurale, simple et besogneuse.

Les 2 frères Lupo et Nicola, très attachants et attachés, forcent l'admiration par l'amour qu'ils se portent.

Merci à Marin Ledun pour cette belle découverte.
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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