J'ai hésité à y aller de mon petit commentaire sur ce très bon roman de
Giulia Caminito, auteur que je ne connaissais pas, et dont j'ai acheté le livre car il se démarquait des autres sur la table du libraire. Ses couleurs d'automne, peut-être.
J'ai hésité car je savais que je ne serai pas impartial dans mon jugement après lecture, et que mes quelques lignes résulteraient bien plus de mon ressenti, d'une humeur du moment, que de la reconnaissance de la qualité intrinsèque de ce roman, dur, âpre, sans concession.
J'y ai retrouvé "l'esprit et l'àme" d'un "Sous
le soleil des Scorta" de
Laurent Gaudé, d'un "Padre padrone" de Gavino Leda (même si dans cette oeuvre on parle de l'éductation d'un berger sarde), ou d'un "cristo si è fermato a Eboli" de
Carlo Levi.
Une ambiance lourde, des personnages forts et rangés dans et derrière leurs convictions, pas de gris, que du noir et/ou du blanc.
Une écriture belle et riche, des personnages attachants tels ces deux frères, Lupo et Nicola, cette religieuse de couleur qui est prête à accueillir tout le monde...tous ces secrets de famille, comme il en existe beaucoup, partout, chez moi comme chez vous ( je sais de quoi je parle, je suis d'origine corse) oui mais voilà, l'ambiance est tellement lourde, chargée d'electricité, qu'on se dit qu'à une mauvaise nouvelle , un chapitre dur, ne peut que succéder une nouvelle encore plus mauvaise et impactante pour les personnages.
En fait, j'ai eu le même ressenti qu'en lisant "Né d'aucune femme" de
Franck Bouysse, je n'étais peut-être pas dans "l'état" propice à une telle lecture. Envie de quelque chose de plus "léger" en cette période un peu compliquée, où malheureusement, la seule lecture ne peut gurérir de tous les maux.
Mais je lirai un autre des romans de cette auteur.