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Kaijumax tome 4 sur 5
EAN : 9781620106631
152 pages
Oni Press (24/09/2019)
5/5   1 notes
Résumé :
"This is a poignant, modern critique of culture in an easily accessible and satirical package. Fans of brainy, incisive comics should look no further than Kaijumax." - BOOKLIST

The fourth volume of the critically acclaimed Kaijumax series by Zander Cannon, a socially conscious comic about monsters in & out of prison.
Scaly is the New Black as we timidly venture into KAIJUMAX's sister location and meet its terrifying residents. After murdering h... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Kaijumax, Season 3: King of the Monstas qu'il vaut mieux avoir lu avant car il est fait mention d'un événement précédent majeur. Il comprend les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2018/2019, écrits, dessinés, encrés, mis en couleurs et lettrés par Zander Cannon. Il a bénéficié de l'aide de Jason Fischer pour les couleurs.

Dans le quartier des femmes de la prison Kaijumax, Gogla est en train de papoter avec Goat et deux autres détenues en leur demandant pour quel motif elles ont été incarcérées. Goat explique que sans qu'elle ne demande rien, des gens l'adorent comme une idole des ténèbres et se livrent ensuite à toute sorte de crimes, de l'assassinat à l'automutilation mortelle. Gogla s'adresse ensuite à une autre nouvelle : la docteure Zhang Xian, mais cette dernière (une méca géante) continue de sangloter à l'écart. L'administratrice Shui Roa arrive sur ces entrefaites, et les fait se rassembler. Elle leur explique que son objectif est que son équipe et elle s'occupent vraiment des détenues en prenant en compte leur personnalité et en essayant de construire quelque chose ensemble. Pendant le repas, Go-Go Space Baby, une extraterrestre enceinte et proche du terme, s'approche de Xian et Goat et lie connaissance avec elles. Leur discussion est interrompue par un brouhaha : Torgax en est venue aux mains pour remettre une autre prisonnière à sa place. Goat essaye de briser la glace avec un gardien Jin-Wook Jeong, un méca géant. Celui-ci lui répond direct qu'il ne souhaite pas entrer dans ses combines, quelles qu'elles soient.

Goat s'éloigne un peu et se fait interpeller par deux jeunes femmes Eha et Ema. Elles lui disent qu'elles la trouvent splendides et qu'elles aimeraient la présenter à quelqu'un d'autre qui la trouve splendide. Pendant ce temps-là, Xian répond aux questions du docteur Tanaka qui essaye d'estimer s'il peut lui déléguer des tâches de soin mineures. Xian répond qu'elle en serait enchantée, en lui indiquant toutefois qu'elle est bloquée à sa taille de méca géante parce que son badge déclenchant la transformation ne fonctionne pas. Eha et Ema ont amené Goat devant Queen, une mite géante, avec une mare de gelée royale à ses pieds. Sous réserve que Goat accepte d'écouter sa parole, elle l'autorise à se baffrer de sa gelée, ce qu'elle fait goulûment. Xian et Go-Go Space Baby sont en train de papoter ensemble, la deuxième expliquant à la première qu'il lui faut se faire des amies pour éviter de se faire agresser. Xian trébuche dans une cascade et tombe sur Torgax qui y voit une agression caractérisée et qui se montre très en colère. Juste avant que Torgax ne commence à tabasser Xian, l'administratrice Rao intervient, ses différents collaborateurs et elle s'étant amalgamés dans un méca encore plus géant.

De retour sur l'île qui abrite la prison de Kaijumax avec cette fois-ci la découverte de la prison pour femmes. le lecteur se calme tout de suite parce qu'il s'agit de grosses bestioles de type lézard géant, méca géant, une créature de légende, une monstre pleine de tentacules. Aucun risque que le récit ne bascule dans l'exploitation du corps de la femme, ou ne déclenche des pulsions malsaines chez le lecteur. du point de vue graphique, Zander Cannon reste dans le même registre que les 3 premières saisons : des dessins en apparence tout public, des formes un peu simplifiées, un peu arrondies, des couleurs chaudes sans être vives, rassurantes. du coup, certains monstres peuvent paraître un peu ridicule : Gogla et son apparence de dinosaure en caoutchouc, Go-Go Space Baby (déjà, rien que le nom) et son allure de cocotte cristalline, Mare qui ressemble à un petit poney avec des flammes au niveau des yeux et des naseaux, Eha & Ema semblant cousines de la Fée Clochette, ou encore le concept ridicule d'un méca géant femelle (Chisato) enceinte. Au départ, cela peut faire sourire le lecteur à une ou deux reprises, mais en fait ça ne l'empêche pas de prendre les personnages au sérieux.

Non seulement les situations correspondent à des problématiques adultes, mais en plus le contraste entre certains éléments plus noirs et l'apparence tout public fonctionne très bien. Ça commence avec l'épée tendue par Lady : elle semble presque être un jouet en plastique, mais dans le même temps le regard en coin rusé de Lady fait bien comprendre qu'il s'agit d'un cadeau empoisonné, ou tout du moins porteur d'une malédiction de premier ordre. Cette dame du lac en est très consciente. Ça continue dès la page d'après avec l'évocation des malheurs de Goat, en particulier des adorateurs qui s'arrachent la peau du visage sans qu'elle n'ait rien demandé. le dessin ne montre pas cette automutilation atroce, juste des tâches noires dans un couloir : ça suffit pour enflammer l'imagination du lecteur de bien sinistre manière. le lecteur se rend compte que l'auteur a très bien réfléchi à son dispositif (des kaijus en lieu et place d'êtres humains normaux). Il le décline de manière visuelle, pas seulement avec la forme des personnages, mais aussi avec certaines caractéristiques révélatrices. Ainsi Go-Go Space Baby ne perd pas les eaux, mais, elle perd des cristaux. Au fur et à mesure que le dilemme moral prend des proportions incontrôlables, le dos de Jin-Wook Jeong (un méca géant) se couvre de plus en plus d'armes, de manière également incontrôlable comme un symptôme physique d'une somatisation.

Le plus fort, c'est que malgré ces énormités visuelles, le tout fonctionne bien. Kaijumax reste une prison en plein air : les monstres sont de taille géante et se reposent contre des monts, s'assoient dans des vallées. le personnel du centre de détention est constitué d'humains pilotant des robots géants, ou de mécas (une race extraterrestre avec deux formes, celle de robot géant, et celle d'humanoïde de taille humaine). L'île est assez grande pour que chaque détenue ait son petit coin à elle, et il existe des grottes de taille imposante où elles peuvent faire leur chez elle, pour celles qui ne vivent pas exclusivement dehors. Derrière des apparences extravagantes (difficile de déterminer la plus haute en couleur, entre madame Victoria et ses yeux donnant l'impression d'énormes lunettes en plastique, ou Goat toute en tentacules), les personnages ont des postures et des expressions très parlantes, de la tristesse à la cruauté, en passant par une très large palette d'émotions. Même les yeux embués de larmes parviennent à émouvoir le lecteur, malgré leur apparence littérale (de l'eau en bas des yeux). Cette apparence très différente fait voir de nouvelle manière les situations habituelles des récits de prison : opposition larvée entre clans, trafic de drogues, chantage, espoir irraisonné du retour d'un conjoint, interruption du paiement d'une pension, et même accouchement en prison.

Zander Cannon donne des atours très fantaisistes à ses personnages, et dans le même temps développe des situations très concrètes et réalistes. le lecteur compatit avec la docteure Zhang Xian, humaine coincée dans son corps de méca, humiliée par sa condamnation pour un crime passionnel, son estime de soi réduite à néant car elle est médecin et ne peut même pas aider le personnel médical de la prison. Go-Go Space Baby utilise une attitude bravache pour masquer sa détresse émotionnelle, et le lecteur compatit pleinement lorsqu'elle doit confier son nouveau-né à des parents d'adoption qui lui choisissent un prénom sans se soucier de la blesser. Malgré sa filiation à une mythologie de type Cthulhu, Goat déclenche l'empathie du lecteur avec son mal être bien réel. En fait, l'innocence de surface des dessins permet à Zander Cannon de pousser le bouchon assez loin. La kaiju Torgax a décidé de faire bande à part, et pour arrondir ses fins de mois afin de pouvoir acheter des produits indispensables, elle accepte de se faire lécher les cristaux d'uranium qu'elle a sur le dos. le lecteur ressent un malaise à la voir ainsi se prostituer, malheureusement sous les yeux de son enfant, une scène d'une délicatesse bouleversante.

Zander Cannon écrit des scènes également porteuses de réflexion sociale et morale. Jin-Wook Jeong se retrouve à accepter d'aider une drôle de détenue (une légendaire, Baba Yaga) pour un petit trafic sans se rendre compte qu'il met la main dans un engrenage tout à son désavantage. Gogla ne peut que constater que Taekwon, son concubin, est libre et acclamé par la populace, pour des actions qui sont exactement identiques à celles pour lesquelles elle s'est retrouvée condamnée à la prison. L'administratrice Shui Roa met en place une politique progressiste de gestion de son établissement, ce qui se heurte aux convictions d'un de ses gardiens, mais aussi au bon vouloir très limité de certaines détenues qui ne cherchent qu'à profiter du système. Goat se livre à du prosélytisme en prison, avec un réel succès, questionnant le besoin des individus, de croire en quelque chose, ainsi que l'influence de meneur spirituel. Zhang Xian se lie d'amitié sincère avec plusieurs détenues, mais celles-ci appartiennent à un gang ce qui fait de facto Xian une personne associée à ce gang. À l'opposé d'une vision trop rose de la prison, l'auteur montre l'ambivalence du système, ses limites et les conséquences pour les individus contraints par ce système.

Après une saison trois un peu moins cohérente dans ses thématiques, Zander Cannon revient avec une saison quatre épatante de bout en bout. le parti pris graphique public fonctionne toujours aussi bien, pour une grande facilité de lecture qui n'empêche des moments de noirceur visuelle. Il met en oeuvre les conventions propres aux récits de prison de femmes, avec une vision originale, et des thèmes très adultes, certains trouvant une résonance universelle quand le lecteur considère qu'il est lui aussi prisonnier d'un système social, parfois tout autant contraignant qu'un système carcéral.
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