"Ce n'est pas juste", songe Alizée. Jamais personne n'aurait offert à un garçon une stupide bicyclette avec laquelle il est impossible de sortir des chemins balisés et de foncer à travers les fourrés.
Cette pensée lui donne envie de pleurer, mais Alizée se retient. Elle est bien trop fière pour pleurer devant les copains.
Pour son anniversaire, Alizée a demandé un vélo. Pas n'importe quel vélo. Un vélo comme celui de Bruno. Un "vélo de course". Elle a longtemps hésité à préciser "de course".
"De course", cela sent la vitesse, le danger, les pansements et le mercurochrome. Mais si elle ne disait rien, elle risquait de se voir offrir un vélo pour petites filles. Un vélo qui collerait comme du chewing-gum à son surnom.
Car, depuis toujours, on la surnomme "Petite fée" et Alizée déteste ça. Elle trouve que cela sonne gnangnan.