Bleu est le premier roman de l'auteur
Laurent Cappe, que je remercie vivement pour m'avoir permis de découvrir ce très bon récit. Pour ce roman, il s'est librement inspiré d'un fait réel : l'histoire de la famille Fugate ,qui a vécue au Kentucky au début du 19e siècle . La particularité de cette famille, c'est qu'un certain nombre de ses membres avaient la peau
bleue à cause d'un problème génétique.
Dans le roman de
Laurent Cappe, c'est la famille Carson qui est atteinte de ce mal, à l'aube du 20e siècle. Bien entendu, l'origine du phénomène échappe alors à leur contemporains, et les Carson sont, logiquement, mis au banc de la société. On ne sait jamais, si leur maladie était contagieuse… Ils vivent donc comme des pestiférés, dans une petite maison loin du Village. le père et le fils, Charles. La mère a en effet, malheureusement, mis fin à ses jours.
La jolie Frida, qui a grandi au Manoir, l'orphelinat du Village, sera la seule à briser l'isolement qui les entoure. Elle tombe amoureuse de Charles. Mais le Village est-il prêt à accepter cette relation entre l'une de ses membres et un
Bleu ?
C'est l'aspect historique qui m'a d'abord donné envie de découvrir
Bleu, l'idée qu'un fait réel l'avait inspiré (dont je n'avais jamais entendu parlé, je me suis un peu renseignée ensuite).
J'ai dévoré le roman.
Laurent Cappe maîtrise parfaitement son style (l'écriture est très agréable, travaillée et fluide) mais aussi le rythme de son roman (des chapitres courts, des péripéties qui s'enchaînent parfaitement). Alors on se dit sans cesse , « Allez, un dernier chapitre ». Et on a terminé notre lecture avant même de s'en rendre compte!
La construction du roman n'est pas linéaire: j'ai beaucoup aimé les chapitres en italiques, retranscription des paroles de Villageois qui ne sont pas nommés, qui s'expriment après l'histoire que l'on est en train de découvrir. Par conséquent, on sait où l'on va. On a le sentiment d'une fuite inexorable du Destin, où les personnages ne sont pas maîtres de leurs décisions, comme s'ils n'agissaient que comme une force supérieure les conduit à le faire.
Le roman traite très bien de la psychologie des personnages, des ravages de la peur, de la peur de ce qu'on ne connaît pas, de ce qu'on ne maîtrise pas. Comment certains hommes sont manipulés ou comment d'autres manipulent en se jouant de cette peur, mais aussi de tous les autres appétits humains : désir, ambition, jalousie, vengeance… de fait, c'est tout une gamme d'émotion que le lecteur ressent: on va souffrir pour certains personnages (Frida est vraiment très touchante), en détester d'autres, avoir pitié de certains...
Je vous recommande vraiment ce roman, qui m'a complètement séduite, et j'espère pouvoir découvrir bientôt le nouveau roman de l'auteur,
May.