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Gill Castle a perdu sa femme dans les attentats du 11 septembre. Incapable de surmonter sa peine, ce financier New Yorkais aux revenus très confortables décide de tout plaquer pour partir s'installer sur le ranch de son cousin Blaine, au fin fond de l'Arizona. A quelques kilomètres à peine de la frontière mexicaine, Castle tente de se reconstruire dans la solitude et l'isolement. Mais le jour où il sauve d'une mort certaine un mexicain ayant franchi la frontière clandestinement, il ne se doute pas que cette rencontre va changer sa vie…

Des années que je n'avais pas lu un tel pavé ! Je suis plutôt un adepte des écritures minuscules, des recueils de nouvelles et des courts romans. J'aime les auteurs capables de dire beaucoup en peu de mots, ceux qui vous installent une ambiance avec un minimum de moyens. Là pour le coup, c'est tout le contraire. Clandestin est un roman ambitieux, ample, très construit, où plusieurs histoires s'entremêlent allègrement. le propos de Caputo pousse à la réflexion. Dans cette Amérique violente où la frontière mexicaine ressemble de plus en plus à une ligne de front, il est temps de s'interroger. Sur la condition des migrants, sur la position défendue par les propriétaires terriens américains, sur les motivations purement financières des passeurs et des narcotrafiquants, sur le rôle ambigu joué par la police… Beaucoup de questions qui n'appellent au final aucune prise de position franchement tranchée. « Certains de ces immigrants ont des histoires qui font passer Les raisins de la colère pour une comédie », déclare l'un des personnages. Castle porte également un regard plein d'humanité sur le clandestin qu'il vient de sauver : « Miguel était une victime-née […] Il y avait en lui quelque chose de doux, de triste, de malheureux, qui éveillait des sentiments de tendresse […] en même temps que ça invitait, presque inexorablement, la cruauté aveugle du monde à s'abattre sur lui. » Mais quand ces mêmes clandestins saccagent vos terres, votre perception évolue rapidement : « Je comprends les mexicains. […] Ils n'ont qu'à ramper sous une clôture ou escalader un mur pour gagner dix dollars de l'heure en passant le balai chez Wal-Mart (contre dix dollars par jour chez eux). Y a pas photo. Je ferais pareil. Mais on m'a découpé mes clôtures. Et il y a deux ans Mc Intyre a attrapé un clandestin qui essayait de piquer ma camionnette. Je suis désolée pour ces gens, mais en même temps il me font vraiment chier, et je crois que je ne devrais pas avoir de scrupules. » C'est cette ambivalence des sentiments qui fait à mes yeux tout le sel du récit. Non, ce n'est pas tout blanc ou tout noir, ce n'est pas si simple.

Le point de vue tout en finesse pousse le lecteur à la réflexion mais au final Clandestin reste avant tout un roman plein de souffle, une saga familiale aux nombreux rebondissements qui se lit d'une traite. A recommander sans réserve !
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Excellent roman «choral» au pays des cow-boys. C'est l'histoire d'une famille d'éleveurs sur trois générations en Arizona près de la frontière mexicaine; où les choses se font comme elles se sont toujours faites, et si on ne voyait pas de temps en temps surgir un portable d'une poche, ou un pick-up d'un nuage de poussière, on pourrait bien se croire parmi les pionniers de la conquête de l'ouest.
De la révolution mexicaine à la guerre en Irak en passant par le 11 septembre pour situer les époques, les trafics en tous genres se sont succédés. Qu'il s'agisse d'armes, d'alcool, de drogue ou d'humains, le point commun est que de part et d'autre de cette ligne s'est instaurée une zone de non-droit ou de tous les droits. Et le moins qu'on puisse dire c'est qu'on a la gâchette facile. Vivre près d'une frontière rend parfois border-line.
L'idée sous-jacente de l'auteur, que le flux migratoire mexicain et le trafic de drogue vers les Etats-Unis soit une reconquête du Mexique sur l'Amérique n'a dû plaire de l'autre côté de l'atlantique.
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Un riche homme d'affaires ayant fait fortune à Wall Street décide tout laisser tomber à la suite de la perte de son épouse disparue dans l'un des avions qui percuta l'une des tours du World Trade Center le 11 septembre. Il s'isole avec sa chienne dans une petite maison en Arizona, à proximité de la frontière mexicaine et du ranch familial de son cousin. Sa seule passion : lire Sénèque. Sa tranquillité sera de nouveau bouleversé avec la découverte de deux cadavres d'émigrants et d'un survivant mal en point, Miquel, qu'il va accueillir. Il va se trouver confronté à d'autres formes de violence du fait de la proximité avec la frontière : l'immigration clandestine de ces mexicains, d'une part, qui "n'ont qu'à ramper sous une clôture ou escalader un mur pour gagner dix dollars de l'heure en passant le balai chez Wal-Mart, contre dix dollars par jour chez eux. Y a pas photo...", qui essayent de "piquer les camionnettes" et les narco-trafiquants, d'autre part, qui découpent les clôtures, utilisent les immigrants comme des mulets transportant 20 kg de drogue, sans oublier l'attitude ambiguë de la police.
Se déroulant sur plusieurs générations des années 30 aux années 2000, ce roman est le roman mettant en scène la violence américaine et les armes, le roman de cette Amérique qui malgré ses tares attire toujours l'immigrant et s'en protège, le portrait de cette Amérique arc-boutée sur ses frontières, sur le droit de la propriété... gangrenée par la drogue qui entre illégalement et violemment par centaines de kilos, pour satisfaire la demande.
Un roman reportage sur un aspect assez méconnu de cette Amérique.
Un auteur que j'ai découvert, qui a obtenu le prix Pulitzer avec "Rumeur de guerre",
Quelques longueurs mais malgré tout un grand plaisir et un final à ne pas manquer.

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Gil Castle, veuf depuis très peu de temps, décide de quitter New York et le milieu des affaires pour s'installer quelques temps dans une petite maison construite en Arizona, sur un ranch frontalier appartenant à sa tante Sally. Il en profite pour lire, réfléchir, chasser, donner un coup de main à son cousin Blaine. Mais sa découverte, un jour au cours d'une promenade avec son chien, d'un clandestin transi et épouvanté, va l'obliger à s'impliquer un peu plus dans la vie du ranch. Observer la gestion d'un territoire aussi étendu, le long de la frontière mexicaine, l'oblige à ouvrir les yeux sur les nombreux passages que s'y frayent clandestins et trafiquants de drogues.

C'est ce qu'il est convenu d'appeler un roman ambitieux, mêlant dimension historique et actualité, côté policier et réflexion sur le deuil, le tout sur plus de 700 pages. La bonne idée est à mon avis de s'être intéressé à la personnalité du grand-père de Gil et Blaine, qui fut tour à tour vaquero et policier, personnage d'un autre âge, dont la violence contribua à créer des haines farouches qui poursuivront ses petits-enfants au-delà des années. D'autres personnages interviennent, que ce soit au Mexique ou en Arizona, une amie des cousins de Gil pour le côté romance, un policier infiltré, une femme à la tête d'un cartel mexicain…
Certes ce roman est long, mais il ne comporte pas de longueurs, je ne vois pas ce qui aurait pu être coupé ou évité. La violence y existe, mais sans gratuité aucune, et l'alternance entre passé et présent, vision mexicaine et point de vue américain, est bien menée, centrant tout de même l'histoire sur le personnage de Gil Castle, intéressant dans son évolution. J'ai beaucoup apprécié cet excellent roman, que je guettais depuis un moment à la bibliothèque !
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Gil Castle, riche homme d'affaires new yorkais, a perdu sa femme le 11 septembre 2001 et n'arrive pas à remonter la pente. Il accepte l'invitation de ses cousins Erskine propriétaires d'un ranch en Arizona, près de la frontière mexicaine.

Il lit la consolation à Marcia, de Sénèque, chasse avec son chien et continue son deuil. Un jour, il découvre un immigrant clandestin en piteux état. Et même si au départ "il se considérait comme un spectateur du théâtre de la vie, éloigné de la marche des événements aussi bien grands que petits", il ne peut s'empêcher de se sentir concerné. Il sympathise avec Tessa, une propriétaire du voisinage et petit à petit l'ours plongé dans le chagrin évolue vers une timide guérison."On apprend à vivre avec, comme on apprend à vivre avec un membre en moins. On a toujours conscience de l'absence, mais on continue. Voilà où j'en suis arrivé au cours de ces six derniers mois. J'ai appris qu'il était possible de continuer."

Mais le roman n'est pas que cette histoire de deuil pourtant fort réussie et racontée avec sensibilité et justesse.

La frontière, malgré les efforts des deux états concernés, est poreuse et laisse passer drogue et immigrants clandestins. Fédéraux, police, armée, narcotrafiquants, passeurs, tout se monde se connaît et les agents doubles ou triples sont légion, jouant "à la fois les hors-la-loi et les représentants de l'ordre". Les renseignements s'échangent, les faveurs aussi. Après tout, "fournir de la drogue aux Américains est l'outil de la revanche historique"(sic).

Mais le roman n'est pas que cet aperçu frappant et passionnant de l'illégalité et des destins tragiques des mules et clandestins.

Un siècle en arrière, le grand père de Gil et de son cousin Blaine circulait librement sur ces mêmes terres coupées par une frontière à l'époque invisible, à la poursuite ou recherche de bétail, ou participant à la révolution mexicaine. Ben Erskine, un fichu personnage, violent, a marqué l'histoire du coin et les conséquences en seront tangibles jusqu'à aujourd'hui.

Un bon gros roman intelligent, passionnant, des personnages forts, au milieu d'une nature toujours présente.
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Gil Castle a perdu sa femme dans les attentats du 11 septembre. Anéanti par la douleur, cet homme d'affaires vend ses biens, quitte New-York et part s'installer en Arizona près du ranch de son cousin. le Mexique n'est pas bien loin et une nuit, Gil recueille un clandestin.

Et encore un bon roman ! Oui !!! Fichtre, j'ai la main chanceuse en ce moment ! Un roman très bien construit où il n'y a rien à redire sur tous les plans ! Même pas un petit bémol, non rien de tout ça ! Après la mort accidentelle de son épouse, Gil Castle aspire à la tranquillité. Il se déleste de ses biens et accepte la proposition de la femme de son cousin Blaise : venir en Arizona. Gil quitte New-York et s'installe dans une vieille maison sur les terres où son grand-père Ben Erskine a vécu.

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.com/2012/03/philip-caputo-clandestin.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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« Dans ces zones frontalières, la beauté cohabitait avec la violence- d'un côté le monde de Blaine et de Gerardo, plein de bétail et de chevaux et de paysages féeriques, de l'autre celui des barons de la drogue, des coyotes et des meurtres »

Nous suivons ici le deuil et la reconstruction de Gil qui préfère tout laisser derrière lui pour revenir sur la terre de ses ancêtres aux confins de la frontière mexicaine, en Arizona.
Gil débarque chez son cousin Blaine et sa tante Sally qui exploitent le ranch familial à quelques encablures de la frontière mexicaine. Les trafics vont bon train ; drogues ou êtres humains, tout circule le plus illégalement du monde, mais au fond chacun s'en accommode.
Un clandestin échappe au pire, et c'est tout l'histoire familiale qui ressurgit, et qui au fil de l'histoire va s'imbriquer avec l'histoire de la région. L'Arizona est une terre arrachée au Mexique qui, et c'est la thèse de Philip Caputo, n'en finit pas de régler ses comptes via les narcotrafiquants.
Admirablement construit, Clandestin mêle le présent et le passé de cette région, et construit minutieusement l'histoire de cette famille dont on apprend petit à petit les forces et les faiblesses. Les personnages sont progressivement installés.
J'ai beaucoup aimé la mise en valeur de tous les enjeux de la région, et de tout ce que cela inspire comme réflexion.

Clandestin est un excellent roman dont il ne faut pas craindre l'épaisseur. Il a l'ambition et l'ampleur des grandes fresques, bien écrit, intelligemment construit, facile à aborder, et dépaysant à souhait.
Une fois en mains, il est difficile de de s'en défaire.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Ce livre m'a permis de découvrir Sénèque et la sagesse des Anciens !
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Sur le fil….
C'est un livre de frontières….
Celles qui existent entre les pays (entre l'Arizona et le Mexique présentement), celles qui séparent les hommes qui ne se comprennent pas et qui, pourtant, se côtoient, celles plus délicates qui s'érigent dans les familles suite à une incompréhension, celles si ténues parfois entre le bien et le mal (il suffit de peu, quelquefois très peu pour basculer de l'autre côté et il est alors difficile de revenir du « bon côté »…), celles que l'on se crée, tout seul, par manque de confiance en soi, parce qu'on ne sait plus parler, communiquer et lorsque les autres se sont éloignés, le fossé est trop grand pour le franchir ……
Toutes ces limites sont évoquées de façon subtile, dans un roman magnifique, portée par une écriture délicate, donnant à chacun une place de choix, une manière unique de s'exprimer.
L'auteur alterne un récit linéaire (avec quelques pages dans le passé en début de livre) et différentes transcriptions apportant des éclairages variés sur les situations que nous découvrirons.
Gil Castle ; homme par « qui tout arrive », va nous aider à relier le passé et le présent. Fuyant un deuil difficile, voire impossible, il va partir sur le chemin de ses ancêtres, de ceux qui ont construit la (lourde) histoire familiale. le poids du passé, qui, même lorsqu'on ne l'imagine pas, conditionne le présent, est évoqué par plusieurs biais : par la famille, par l'histoire des pays à travers les choix politiques, par l'intermédiaire de ces hommes et de ces femmes qui fuient le Mexique pour ce qu'ils croient être un mieux…
Les rapports entre les uns et les autres sont empreints de naturel. Les dialogues sonnent vrai et on voit que dans la contrariété, la souffrance, les hommes se révèlent, les masques tombent…
La mort et la drogue ont des rôles de premier plan dans cet opus. Elles entrainent les êtres humains au-delà de leurs limites …. Elles chamboulent tout sur leur passage….

Je n'aurais pas lu ce livre si une amie, qui me connaît bien, ne m'avait pas dit « mets le dans ta valise, je sais que tu vas aimer… » (elle avait raison ;-)
Il ne faut pas être rebuté par le nombre de pages. le texte est fluide, les protagonistes aux caractères forts, vous prennent aux tripes. Tout va vite, les non-dits, les secrets de famille peuplent le récit et on se dit que si quelqu'un s'était décidé à parler, à tendre la main, à essayer de comprendre, les « chaînes » ainsi engendrées auraient été brisées pour les générations à venir … Mais il n'est jamais aisé de « libérer la parole »…
J'ai beaucoup apprécié ce « pavé » (qui n'en a jamais été un tellement on a envie de connaître la suite.)
Le traducteur a trouvé le « ton juste » pour le récit comme pour les éléments apportés sous forme de transpositions. le contenu m'a plu, tout cela m'a interpelée et je n'avais qu'une hâte : retrouver au plus vite Gil et ses comparses (son approche du deuil, ses ressentis sont finement décrits et très réalistes.)
Je conclurai par une question « Est-on otage de son passé ? »…..

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Crossers
J'ai été contraint, pour cause de tsunami de rentrée littéraire, de laisser de côté cet énorme, et excellent livre, écrit par Philip Caputo, mais c'est avec un énorme plaisir que j'ai pu enfin en découvrir le dénouement. le personnage principal a perdu sa femme dans les attentats du 11 septembre, ne supportant plus cette perte, et sur le point de commettre l'irréparable, il décide de quitter New York et de partir en Arizona sur la terre des ses ancêtres. Il nous entraîne dans un ranch de la frontière mexicaine, où passeurs de drogues et clandestins passent régulièrement. L'écriture est remarquable, appartenant au courant du nature writing, il tisse habilement son histoire en offrant des éclairages passionnant sur l'un des ancêtres de la famille Erskine, le grand-père Ben au passé trouble et violent. C'est tout un aspect de l'histoire commune des Etats-Unis et du Mexique qui s'offre ainsi à nous, ces multiples croisements d'un pays l'autre montrent à quel point les tensions, toujours palpables de nos jours, plongent leurs racines dans le passé. Ces passages d'une frontière à l'autre s'y font dans les deux sens et de manière trouble. Un acte de
violence irrationnelle impacte durablement les générations suivantes, nous donnant à lire un grand roman, tantôt western, tantôt polar, c'est aussi un roman psychologique d'une grande finesse et une histoire de vengeance à couper le souffle.
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