C'est avec une grande déception que je termine ce roman. Comme d'habitude, je me suis fiée à la multitude de commentaires positifs faisant son éloge, mais ici, le charme n'a pas opéré pour moi.
Tout commence pourtant avec un sujet fort original. Gaëlle, jeune femme de 25 ans, est atteinte de schizophrénie. La nuit, elle laisse place à Elia, qui a l'effigie de
la mante religieuse, torture et tue ses partenaires sexuels après l'acte. En soit une intrigue prometteuse, mais pour ma part, je trouve que l'auteur est passé à côté du sujet. L'histoire met beaucoup de temps à se mettre en place : pendant près de la moitié du livre, il n'y a pas réellement d'action et Elia n'est pas assez mise en avant. On a une intrigue qui est alourdit par des conversations sans valeur ajoutées (je pense notamment à celle avec l'hypnotiseur pour prendre le rendez-vous, entre autres), on suit Gaëlle dans sa journée de travail, jour par jour, sans rien qui se passe. Il y a quelques flash-backs d'Elia, par-ci par-là, mais rien de croustillant à se mettre sous la dent. Dans la seconde partie de l'intrigue, le rythme s'accélère rapidement, comme si l'auteur avait compris que les pages étaient comptées avant la fin de l'histoire. Mais malheureusement, le rythme s'accélère sans forcément avoir plus d'action.
Au niveau de l'intrigue en elle-même, je n'ai pas compris l'intérêt. Je suis peut-être passée à côté, ou ce n'est pas mon type de roman, mais j'ai eu envie de dire « pourquoi ? ». Il y a des idées intéressantes, comme l'apparition des pizzas par exemple, mais elles ne sont pas exploitées jusqu'au bout. Je m'attendais à avoir une interaction entre les deux personnalités de Gaëlle, que sa personnalité sombre prenne le dessus dans sa vie quotidienne pour la mettre dans des situations embarrassantes. Mais rien de tout ça, et je ne parle même pas du dénouement de l'intrigue. J'ai beaucoup été déçue à cet instant où je me suis dit « tout ça pour ça ? ».
Concernant le personnage de Gaëlle, je n'ai pas réussi à tisser de lien avec elle. Je l'ai trouvé assez niaise (surtout avec l'histoire des pizzas), je ne comprenais pas vraiment toutes ses réactions et ses actions. Seul son passé ne m'a pas laissé de marbre, car c'est un thème que j'évite de lire. Elia, pour le coup, est beaucoup plus travaillé psychologiquement et est donc plus intéressante.
La quatrième de couverture, et beaucoup de commentaires, avertissent les lecteurs qu'ils vont lire des actions pouvant les choquer (scènes de tortures & de sexes). Je m'attendais à beaucoup plus hardcore, mais ce point est propre à chacun. Il y a beaucoup plus de scène de sexe que de torture, donc des lecteurs qui cherchent le frisson resteront sur leur faim. Mais effectivement, pour le peu qu'il y a, ce n'est pas à mettre dans les mains de tout le monde.
Pour conclure, vous l'avez compris, ce roman ne fut pas une réussite pour moi. Comme c'est beaucoup lecteur dépendant, et qu'il y a du travail, je ne mettrai pas une mauvaise note. En effet, la plume de l'écrivain est agréable et nous entraîne dans la vie de Gaëlle. Ainsi, je ne trouve pas intéressant de le descendre alors qu'il peut plaire à beaucoup d'autres lecteurs. Cependant, je déconseille ce roman pour les amateurs d'horreurs et de lecture noires.