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4,3

sur 2423 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ender est un enfant, le dernier d'une fratrie de trois. Son frère et sa soeur sont comme lui des génies. L'Armée enrôle Ender car elle a besoin du stratège ultime pour repousser une invasion extraterrestre d'êtres insectoïdes dont on sait peu de choses. Ender rejoint donc une école militaire spatiale. À grands coups de simulation, il apprend à la dure comment être un bon petit soldat puis comment mener ses hommes au massacre. Car la Terre n'aura pas le droit à une seconde chance : il faut que ses forces soit menées par le plus fortiche des stratèges. Aussi, rien n'est épargné à Ender pour faire de lui l'arme ultime. Qu'est-ce qu'une enfance sacrifiée comparée à la survie de l'Humanité ?

Bien qu'il se situe dans le futur, j'ai voyagé dans le temps à rebours grâce à ce livre. Je me suis revu pendant le service militaire. Oh, je n'étais pas une recrue aussi exceptionnelle qu'Ender, j'étais juste un pioupiou parmi tant d'autres. Mais j'ai connu, l'espace de quelques mois, les exercices qui vous poussent à bout, le sergent qui vous mène la vie dure et qui cristallise la cohésion de votre unité en faisant de vous le souffre-douleur de toute la troupe, ce semblant d'esprit de corps, ces amitiés entre frères d'armes qui virent à l'aigre dès qu'il y a de l'avancement dans l'air. Et La Stratégie Ender, c'est tout ça, mais en démultiplié. J'avais la jeune vingtaine, je faisais juste mon service militaire. Lui est un gamin qui doit sauver le monde. Un gamin qui grandit en accéléré, en apesanteur, en apprenant à haïr un ennemi qu'il ne connait pas. On le manipule, on le façonne, on le teste. Et pendant qu'on le taille comme une pierre précieuse, son frangin et sa soeur font une OPA politique sur leur pays en se servant des réseaux sociaux pour acquérir de l'influence. Sur la terre comme au ciel.

Orson Scott Card écrit sur la perte de l'innocence. La formation militaire d'Ender est le formatage implacable d'un mioche qui aurait pu changer le monde si on ne l'avait pas dressé pour tuer. On se prend à penser à ces gamins envoyés dans un jeu vidéo nommé Irak. À se dire que les jeunes joueurs professionnels coréens de StarCraft II sont des Ender en puissance. Que les barbus islamisant sont nos aliens insectoïdes à nous. On voit poindre le 10ème anniversaire de vous-savez-quoi, et on se dit que ça été, c'est et ça sera un massacre. Pas juste des adultes qui s'entretuent pour des mots en -isme. Des gamins qu'on fait muter en enfants-soldats. Avec une Kalashnikov plus grande qu'eux. You're in the army, now…
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Ender Wiggin est un enfant, mais il n'est pas comme les autres. Il est le troisième de la fratrie et cela ne sera que le premier fardeau de son enfance. Difficile, en effet, d'être le troisième enfant d'une famille quand la loi ne vous en autorise que deux. Certes, c'est l'hégémon lui-même qui a demandé aux parents de Ender de le concevoir, mais la restriction a 2 enfants par ménage est tellement ancrée dans les esprits qu'il sera toujours méprisé par les autres enfants. Peter et Valentine (les deux premiers) ont échoués aux tests d'entrée à l'école militaire, mais leur potentiel intellectuel étaient tellement prometteurs que Ender a été autorisé à venir au monde. le but de cette transgression est de trouver et former le seul être sur Terre capable de contrer la troisième invasion des doryphores. Par deux fois ces extra-terrestres aux formes insectoide ont tentés d'éliminer la race humaine et tout le monde redoute la prochaine qui ne devrait plus tarder.

Toute son enfance, Ender sera donc manipule afin d'en faire un stratège hors pair. Mais afin d'obtenir ce résultat le plus rapidement possible, il sera confronté à des situations très délicates à gérer pour un enfant de seulement 6 ans. Il devra affronter son frère Peter qui ne supporte pas son propre échec a l'entrée de l'école militaire et qui voue une haine quasi meurtrière envers Ender. Il devra se faire une place parmi les grands qui voient d'un mauvais oeil l'arrivée du petit génie dans l'école militaire. Et il devra également déjouer les mensonges et les tricheries des adultes qui le poussent toujours plus loin afin d'être sur que c'est le bon.

Il est parfois difficile de croire que Ender est un enfant. Même un petit génie, reste un enfant lorsqu'il a six ans. Les paroles ou les réflexions de Ender sont souvent trop travaillées pour que l'on puisse facilement les attribuer à un gamin qui est encore loin d'avoir atteint la puberté.

Et pourtant, on se laisse prendre au jeu. On commence par se dire que la vision que l'on a de l'enfance (étroitement liée à notre propre enfance) est déjà trop vieillotte. Et puis on relativise, les enfants d'aujourd'hui ne sont-ils pas plus éveillés que par le passe grâce entre autre a l'accès a l'information. Alors pourquoi les petits génies du futur ne pourraient ils pas avoir des réflexions d'adultes d'aujourd'hui.

Une fois que l'on a donc dépassé ça on plonge dans ce livre et on ne peut plus relever la tête. La tension, les rebondissements et le rythme sont si bien maîtrisés qu'il est difficile de ne pas le lire d'une traite. Mais ce n'est pas tout, Orson Scott Card nous invite également a partager les sentiments de son personnage principal. Même si Ender est un petit génie capable de remporter toutes les victoires dans le jeu imagine par les adultes, c'est aussi un enfant qui a besoin de se sentir aime et qui se pose des questions sur son existence et le monde qui l'entoure. Il sait pertinemment qu'il est manipule, mais il veut aller au bout, sans doute pour découvrir ses propres limites.

On oubliera vite les quelques clichés (le Français arrogant et prétentieux, ou l'Espagnol si fier qu'il ne peut pas revenir sur ce qu'il a dit) et les mentions faites au Pacte de Varsovie qui comme vous le savez à disparu en 1991. Par contre on se souviendra longtemps de cette oeuvre qui a reçu les deux plus prestigieux prix (Nebula et Hugo) tout comme sa suite « La voix des morts ».

En un mot comme en cent, ce livre fait parti des incontournables du petit monde de la SF.
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Ce livre est purement SF. Pourtant, c'est sur un personnage qu'il se concentre, et non sur un combat intergalactique. C'est sur Ender et son éducation, la façon dont il est manipulé depuis sa naissance. La SF n'est finalement que le décor du drame psychologique infligé à cet enfant. Un gamin brisé afin de (peut-être) sauver l'humanité. Voilà le thème principal de ce livre.

Orson Scott Card est un écrivain reconnu. Il est aussi mormon et n'hésite pas à afficher publiquement ses opinions politiques (et autres) très controversées. Je n'aime pas cette personne. Est-ce pour autant qu'il faut refuser de le lire et d'avouer que ce qu'il a rédigé est bon ? Doit-on vraiment arrêter d'écouter Noir Désir parce que le chanteur a fait le con ? C'est le même débat. S'il y a des actes et des pensées que je ne cautionne pas, ça n'est pas pour autant que tout est à jeter chez quelqu'un.

Ceci étant dit, revenons à Ender.
O.S. Card a écrit ce livre en 1975, bien que l'idée de la « salle de jeu » lui soit déjà apparue en 1968 (d'après lui-même dans « Comment écrire de la Fantasy et de la Science-Fiction« , éditions Bragelonne). Et cela se ressent. A l'époque, le mur de Berlin était toujours bien en place. L'auteur a alors imaginé que dans les décennies suivantes, la Russie s'emparerait de l'Eurasie. Des siècles plus tard, à l'époque d'Ender, l'empire Russe et l'Amérique sont encore et toujours les deux grandes forces qui ne s'aiment pas trop. Ca peut faire sourire aujourd'hui, mais c'était une possibilité et elle passe plutôt bien dans le roman.

Critique complète sur La Magie des Mots
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Déroutée, en cette fin de lecture, et scotchée ! Ce livre est incroyable, riche, inventif, cruel... et le style de Card toujours aussi probant. Quelques passages m'ont moins plu mais l'ensemble est vraiment bien.

[...]

Les relations avec les autres élèves, moins doués que lui (Ender), sont traitées avec justesse, et l'on ressent la solitude d'Ender, sa peur, ses doutes. Sa joie aussi, son affection naissante pour ses amis. Et j'ai beaucoup aimé la relation avec Bean, lorsque Ender comprend pourquoi les professeurs lui ont fait subir certaines choses.
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critique très courte qui n'en est pas une : j'ai adoré !
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On est confrontés ici à des personnages d'enfants extrêmement surdoués que l'on pousse au maximum de leurs capacités pour des enjeux qui les dépassent largement...

A force de manipulations, de stratagèmes et de pressions savamment exercées, ils iront effectivement jusqu'au bout des plus impossibles défis.

Les moyens d'y arriver auront toutefois été incroyablement cruels, et on le ressent très fort à la lecture, c'est très dur. D'autant plus qu'on s'attache énormément à Ender et même aux autres enfants, bien qu'ils soient parfois amenés à comploter entre eux plus ou moins malgré eux.

Ca en fait une lecture poignante, et en même temps ça alimente un suspense qui tient en haleine du début à la fin, c'est très très prenant!

Et il y a pas mal de réflexions intéressantes aussi, sur l'humanité, l'éthique de la guerre et de la survie, l'échec de la diplomatie et l'importance de la communication, et tout plein d'autres choses...

On ne s'ennuie vraiment jamais.

Il n'y a pas de manichéisme, et même ceux qui paraissent longtemps des gros salauds bien pourris ne le sont finalement peut-être pas tant que ça.

C'est une vision très réaliste du genre humain et une science-fiction très fine et intelligente.

J'ai vraiment beaucoup apprécié ce roman de SF et j'ai bien l'intention de lire la suite au plus vite
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Petit retour sur ce classique SF qui m'a beaucoup plu.

Comment vous en parler sans dévoiler l'histoire, c'est très difficile ?!

J'ai vu le film à sa sortie, il y a presque 10 ans maintenant, j'avais des bribes de souvenir mais pas suffisamment pour me rappeler de toute l'histoire par contre la fin m'avait marquée et celle du livre aussi.

Nous suivons Ender, troisième d'une fratrie, autorisé uniquement pour son potentiel intellectuel. Il doit être le bon sinon l'Humanité disparaîtra. Vous sentez la pression sur le gamin ? Bah je peux vous dire que je l'ai presque vécu avec lui. Surtout avec toute la manipulation derrière.

Ce livre est, pour moi, une dénonciation de ce qu'il y a de pire chez l'Humain pour arriver à ses fins.

La psychologie d'Ender est profonde. Les personnages en arrière plan sont utiles à son développement tout le long de sa formation. le côté militaire est bien présent aussi.

J'ai aimé découvrir les techniques employées pour "vaincre" ces "ennemis" réels ou fictifs.

Si vous partez avec l'idée d'un livre jeunesse parce qu'Ender n'a que 6 ans quand l'histoire commence, détrompez-vous. C'est très dur et violent.

Il faut que je revois le film mais je vais attendre un petit moment quand même.

Je vous le recommande, néanmoins à trouver en occasion ou en bibliothèque, je ne vous encourage pas à l'acheter vu l'homophobie de l'auteur et ce qu'il fait de ses revenus.
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Amateurs de SF, si vous ne l'avez pas encore lu, jetez-vous dessus ! Les autres : jetez-vous dessus aussi, vous changerez d'avis sur la SF. Outre le degré d'imagination de l'auteur qui donne une dimension supplémentaire à notre existence, on apprécie aussi le vocabulaire riche digne d'un roman classique, et ses descriptions qui nous entraînent dans son monde, avec facilité, sans avoir à relire 3 fois la même page pour comprendre sa vision. Philosophique aussi ? Oui assurément, mais avec subtilité. Seul inconvénient : quand on a commencé le premier, on est tiraillé par l'envie irrépressible de le terminer,et la panique de se retrouver sans Ender ! Mais n'ayez crainte, les tomes suivants vous transporteront encore plus loin dans l'espace, le temps et l'esprit !
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J'ai beaucoup aimé cette lecture ! Direct, dès le début, ça envoie du lourd. L'écriture est super sombre, dans le sens crue, dure et austère, mais c'est à l'image de l'histoire et du monde dans lequel évolue notre héros donc on s'y habitue (même si perso, je préfère quand c'est un peu plus bisounours). Et parfois c'est aussi assez vulgaire (surtout de la part d'enfants), c'est un monde sans édulcorant, et très cruel au final. Mais y'a aussi une notion de nécessaire, une injustice nécessaire, c'est assez bizarre enfait. C'est le genre de roman où on pourrait aisément faire une dissertation dessus, c'est vraiment riche et intéressant et y'a des idées qui méritent réflexion.Y'a pas de gentils, de méchants, juste des différences d'opinion et de manière de faire les choses. A la lecture de ce livre, on sait pas trop sur quel pied danser, si il faut s'offusquer de la manière dont on traite Ender, ou si au final tout ce qu'il vit est justifié pour qu'il puisse devenir celui qu'il doit être…

D'ailleurs, Ender est vraiment un personnage intéressant et fort. Enfin, tous les personnages sont bien développés et participent (à l'effort de guerre, haha) à l'intrigue, ils font tous à leur façon, avancer l'histoire. Ce qui est plutôt bien dans un roman, les personnages secondaires ont leur rôle à jouer, quoi. Sinon, l'intrigue et l'approche utilisées par l'auteur sont assez originales, l'univers est complet et très réfléchi, ce qui donne de la profondeur au roman. Et au final quand on termine le roman on sait pas trop quoi penser de tout ce qu'on a lu. Ce tome, même si il fait partie d'un cycle (Le cycle d'Ender) se suffit à lui-même, et pour ma part je ne pense pas que je lirai les autres romans du cycle, parce que je trouve que l'histoire est bien là où elle est, que c'est suffisant.

Bref, j'ai bien aimé, c'est le genre de livre qui laisse un gout bizarre dans la bouche, qui rend un peu perplexe, et c'est pour ça qu'il vaut la peine d'être lu.
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Avant que le film ne sorte cette semaine, le livre "Stratégie Ender" d'Orson Scott Card est sorti en 1985. Il a aussitôt reçu les prix Hugo et Nebula.

L'humanité a besoin d'un nouveau Jules César, un stratège hors pair qui saura diriger les vaisseaux terriens contre les doryphores, un ennemi extraterrestre. A l'heure où l'éducation nationale s'inquiète des spécificités des élèves intellectuellement précoces, et des problèmes de harcèlement, la formation d'Ender n'est pas sans intérêt. Lors de son vol vers l'école militaire, le colonel Graff loue ses capacités exceptionnelles par rapport aux autres élèves. La conséquence ne se fait pas attendre et il est de suite harcelé, exclu par le reste de sa promotion. le but est de l'endurcir, afin qu'il ne puisse compter que sur lui-même. Ender s'étonnera ensuite de reproduire ce comportement avec Bean, son soldat le plus intelligent.



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