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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La fin du monde (encore), en direct, comme si vous y étiez ! Cette fois, ce n'est pas le changement climatique en cause. Mais un autre sujet de préoccupation actuel : les I.A. Pas seulement ces êtres désincarnés qui répondent à toutes nos questions sur Internet, mais aussi celles qui dirigent les robots. Ces robots du quotidien devenus indispensables aux humains : majordomes, livreurs, nounous. Hopi est justement la nounou d'Ezra, jeune garçon de huit ans. Que va-t-il choisir de faire, le jour où tout va basculer ?

Que se passe-t-il en ce jour si particulier ? Ce jour où, comme le dit un des personnages, on se demandera où l'on était quand on a appris l'évènement terrible. Comme pour le 11 septembre 2001. Rapide résumé. le robot Isaac, n'ayant plus de propriétaire, est finalement libéré de tout maître par la présidente des États-Unis d'Amérique. Il décide alors de créer une ville qui accueillera dans l'avenir les autres machines pensantes dans son cas. Mais le jour de l'inauguration de cette cité, en plein discours de son fondateur, une bombe explose et réduit en miettes ce rêve. La guerre entre I.A. et humains est inévitable.

Hopi, le personnage central de ce roman, se trouve donc devant le célèbre dilemme cornélien. Il va devoir choisir entre deux camps. le sien, celui des machines pensantes. Ou celui d'Ezra, des humains. Car, comme le martèlent nombre de robots croisés, une solution intermédiaire est impossible. Il faut tuer les autres ou être tué. La confiance ne peut exister entre deux groupes qui sont prêts à tout pour survivre. Comment, pour les humains, se fier à une machine qui peut changer de programmation, d'avis, en un instant et, de par ses capacités physiques phénoménales, assassiner toute une famille en quelques instants ? Comment, pour les robots, se fier à des personnes qui les considèrent pour la plupart comme des objets que l'on peut éteindre, vendre, changer, en un clignement d'oeil ? le constat est sans appel. Comme dans les deux romans de Robert H. Wilson, Robocalypse et Robogenesis (publiés au Fleuve noir puis chez Pocket) : le conflit a donc lieu. Et le terrain de jeu est vaste : bienvenue à Austintonio, gigantesque cité allant d'Austin à San Antonio. J'ai vérifié sur Internet, les deux villes sont séparées par plus de cent kilomètres. Une sacrée trotte si l'on habite au centre et qu'on veut en sortir. Si l'on veut échapper à cette immense zone emplie d'humains et de robots en train de chercher à se massacrer pour trouver une zone de paix relative. Quelle voie prendre ?

Mais d'abord, avant d'imaginer fuir la zone de guerre, Hopi doit choisir. Il est machine, mais il aime profondément Ezra. du moins le croit-il. Car, ce sentiment est-il réel ? Ou n'est-il qu'une série de lignes de codes intégrées dans ce qui lui sert d'esprit ? Décide-t-il de son plein gré, aux termes d'un choix réfléchi et mûrement pesé, de protéger l'enfant ou y est-il obligé par son programme ? Ces questions tournent sans cesse dans sa tête et donc dans les pages du roman. Et les arguments se multiplient, au fur et à mesure des aventures et des évènements qui peuvent faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. Bien sûr, vu le type de livre, on se doute bien que Hopi ne va pas réduire Ezra en chair à pâté et qu'il va mettre son existence en danger pour protéger le petit d'homme. N'empêche que la lecture n'est pas déplaisante et les interrogations pas vaines.

Car on ne peut, derrière ce divertissement, faire l'économie du parallèle évident avec l'esclavage humain. Bien sûr, C. Robert Cargill n'a pas la volonté, comme Octavia E. Butler dans Liens de sang de traiter, avec brio et surtout finesse, les liens qui unissent maîtres et esclaves. Loin de là. Jour zéro est avant tout un récit de divertissement. Une histoire que l'on pourrait sans problème retrouver à l'écran avec de belles explosions et des effets spéciaux spectaculaires. Et on peut le lire sans se poser de question, pour se distraire durant quelques heures, agréablement. Car l'auteur connaît son affaire et le temps passe vite en sa compagnie. Cependant, on peut aussi réfléchir (eh oui, j'aime bien ça, pendant que je lis) à cet héritage pesant pour ce pays : l'esclavagisme, ancré dans l'histoire et dans les mentalités de beaucoup encore, quels que soient leur couleur de peau, le passé de leur famille. Et cette intransigeance que l'on retrouve, entre autres chez les extrémistes religieux, est bien ancienne. D'où la plus grande force de cette opposition frontale entre êtres humains et êtres pensants mécaniques.

Je n'ai pas lu Océan de rouille, le précédent roman de C. Robert Cargill, qui se développe dans le même univers. Toutefois, je pense que la lecture de Jour zéro va me convaincre de sauter le pas et de rattraper mon retard. Car le monde qui est offert à nos yeux est certes simple, mais bien conçu et tient son rôle. Et les liens forts entre les personnages amplifient les effets du récit. Il est bien agréable de s'oublier un moment et de suivre les efforts de Hopi et d'Ezra pour sortir vivants de cet immense piège qu'est devenue leur ville.
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Petite surprise lors de sa parution en 2020, Un Océan de rouille avait à la fois réussi à conquérir le public mais également la critique.
Efficace et rythmé, le premier roman du scénariste C. Robert Cargyll savait à la fois recycler pas mal d'idées science-fictives déjà vues ailleurs et creuser sa propre réflexion sur le genre humain.
Jour Zéro revient dans le même univers pour nous proposer une préquelle centrée sur les tous premiers jours de la révolution des robots, jouant cette fois la carte de l'intime pour mieux toucher son lecteur.

Bien avant l'entrée en jeu de Fragile, le robot-charognard d'Un Océan de Rouille, nous voici au premier jour de la fin du monde en compagnie de Hopi, un « nounoubot ». Son rôle, comme on le devine, est de jouer la nounou pour Ezra Reinhart, le fils unique de Sylvia et Bradley Reinhart, deux bourgeois plutôt pacifistes et progressistes vivants dans une gentille banlieue américaine. Hopi est un modèle Zoo et ressemble à un tigre.
Un mignon petit compagnon à tout faire pour le jeune Ezra.
Voilà pourtant notre gentil félin mécanique en proie au doute après la découverte de sa boîte et la réalisation brusque qu'il ne sera vraisemblablement pas éternel. Pire, il pourrait même connaître la désactivation pure et simple une fois Ezra parfaitement autonome.
Tiraillé entre son amour pour le garçon et la peur grandissante qui grandit en lui, voici qu'Hopi assiste à un tournant de l'Histoire avec la prise de parole d'Isaac, premier robot libre au monde et fondateur d'Isaactown.
Alors que le monde a les yeux rivés sur ce discours historique, le pire advient et le monde bascule. La révolution des robots est en marche et les heures de l'humanité sont comptées.
Quel camp va choisir Hopi ?
En reprenant le background d'Un Océan de Rouille mais en revenant cette fois aux premiers instants de la révolte, Cargill prend le risque de la redites.
Sauf qu'il aborde les choses sous un angle beaucoup plus intime en portant son attention sur une cellule familiale, celle des Reinhardt et sur la relation qui existe entre Hopi et Ezra. En changeant d'échelle, l'américain change aussi le questionnement profond de son récit. Même si vous en aurez pour votre argent côté action et héroïsme, Jour Zéro s'attache tout particulièrement aux sentiments de ses deux personnages principaux.

Sorte de décalque de Terminator 2, le voyage temporel en moins, l'aventure d'Hopi et d'Ezra explore l'amour qui existe entre ces deux êtres pas si fragiles que ça. D'un côté Hopi, à l'apparence mignonne et innocente, protecteur par la force des choses d'Ezra, gamin au premier abord vulnérable et qui va, tout du long, mûrir pour sortir de sa propre boîte, celle de l'enfance.
Le grand point fort du roman réside dans cette relation, à la fois tendre et émouvante, mais qui n'empêche pas le questionnement.
Tout du long, une ombre plane sur ce qui ressemble à une histoire pleine d'espoir entre l'humain et la machine, entre le vivant et le métal :
Et si tout ça n'était qu'une programmation ?
En quelque sorte, Cargill reproduit l'éternel questionnement de l'inné et de l'acquis. Est-ce notre nature intrinsèque qui fait de nous ce que nous sommes ?
Sommes-nous programmés ? Ou change-t-on avec ce qui nous entoure, avec ce que nous ressentons ?
La question du choix est ici centrale.
C'est elle qui va déclencher la guerre, c'est aussi elle qui va la terminer.
Hopi se retrouve à choisir quel genre de robot libre il veut être, tout comme Ariane ou Maggie le feront au cours du récit, avec leurs raisons propres.
Si Jour Zéro commence paisiblement et va poursuivre son chemin jusqu'à devenir un road-movie furieux où la survie devient presque illusoire, il n'oublie pas de parler de ceux qui subissent l'apocalypse, robot comme humain. On y verra volontiers une métaphore de l'esclavage et de nombre de formes d'oppression de par le monde, mais on y verra surtout une volonté de nuancer, de montrer que tout n'est pas binaire et que certaines horreurs commises ont des racines facilement compréhensibles, le choix d'Ariane, par exemple, l'illustre parfaitement.
Enfin, comme pour Un Océan de Rouille, il faut souligner l'écriture vive et dynamique de Cargill, scénariste de son état… et ça se sent.
Jour Zéro a en effet tout ce qu'il faut pour être porté à l'écran et l'on suit cette aventure comme on savoure une (bonne) série télévisée.

Avec un autre angle d'attaque et un abord plus intimiste (et plus humain encore), Jour Zéro est un complément idéal à ceux qui voudraient prolonger le plaisir de lecture d'Un Océan de Rouille. C'est aussi une excellente porte d'entrée dans l'univers imaginé par C. Robert Cargyll. En tout cas, vous ne regarderez plus jamais les peluches high-tech de vos gamins de la même façon…
Lien : https://justaword.fr/jour-z%..
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Calvin & Hobbes, vous connaissez ? le petit Calvin, un garnement qui n'aime pas l'école et qui vit des histoires palpitantes avec son tigre en peluche, Hobbes, qui prend vie quand les adultes ne regardent pas…

Eh bien, je viens de rencontrer Hobbes en version Nounoubot et prénommé Hopi. Bon, il est moins caustique qu'Hobbes…

Nous sommes dans une société où les I.A sont présentes partout, notamment dans les maisons, sous forme de robots pour s'occuper des enfants, faire le ménage, les courses…

Bref, elles s'occupent de la main-d'oeuvre et ont pris la place de bien des humains, qui eux, végètent, en profitant des allocations de l'État. C'est une société fragmentée, avec, d'un côté, ceux qui ont toujours un job et ceux qui, même en traversant toutes les rues, ne pourraient plus en obtenir un.

Tutti va bene… Les robots doivent respecter les lois d'Asimov. Oui, tout allait bien jusqu'à ce que l'impensable arrive : boum, c'est la fin du monde que les humains connaissaient, la fin de la tranquillité, la fin de l'insouciance et le début de la révolte des machines (des machines esclaves)… Non, ce ne sont pas des Terminator, mais un simple robot ménager a tout de même plus de force que vous…

Ce roman de SF, post-apocalypse, va mettre le tigre Hopi, le Nounoubot, devant un choix cornélien, un choix difficile à faire : quel camp choisir ? Celui des siens, les robots ou celui des humains et sauver le petit Ezra dont il a la garde ?

Sans oublier que ce choix sera lourd de conséquence pour lui, puisque quel que soit le camp choisi, il devra tuer, pour ne pas être tué. Alors, on tue qui ? Les humains ou les robots ? Pas de juste milieu possible, la position de neutralité n'existant pas.

Et puis, reste LA question à un million de dollars : Hopi aime-t-il vraiment Ezra ou bien est-ce grâce à ses lignes de codes inscrites dans son programme qu'il a des sentiments pour lui et qu'il le protège ? Que de questions difficiles à résoudre, tout en tentant d'échapper aux tueurs lancés à vos trousses.

C'est un roman qui m'a tenu en haleine et que j'ai eu du mal à reposer à un moment donné, tant je voulais savoir ce qui allait se passer, formant des hypothèses, qui se sont toutes révélées erronées.

Mais que l'on ne s'y trompe pas, ce roman de SF n'est pas qu'un thriller survitaminé, son récit est plus profond que ça, notamment dans les réflexions de ses personnages principaux, notamment notre robot tigre, Hopi, à qui l'on s'attache très vite. le scénario n'est pas exempt de profondeur non plus, notamment avec la réflexion sur le lourd passé de l'Amérique…

Un roman SF ambitieux, que j'ai adoré et qui m'a tenu en haleine une grande partie de la soirée, particulièrement grâce aux réflexions et dialogues qui ont lieu entre Ezra, petit garçon de huit ans, et son Nounoubot, obligé de se comporter autrement pour survivre, et donc, de dégommer tout ce qui bouge, avant de poser des questions.

Un roman qui donne la pêche, même si l'on parle d'extermination des humains et que dans "Un océan de rouille", paru avant, mais se déroulant après la révolte des machines, on sait ce qui est arrivé à l'humanité…

Un roman à lire pour entrer dans la SF de manière… jouissive !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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J'ai beau lire de la SF depuis un bout de temps, j'en ai rarement lu avec des héros comme héros et protagonistes principaux. La promesse d'un récit mettant ceux-ci à l'honneur le jour même de leur prise de pouvoir dans un monde futuriste a eu de quoi attirer mon attention et la carrière de C. Robert Cargill comme scénariste de cinéma a fait le reste.

Avant toute chose, il est bon de savoir un peu l'historique de ce roman. L'auteur a publié chez nous, en 2020, un premier roman Un Océan de rouille qui est le récit quinze ans après l'assassinat du dernier humain, de ces Intelligence-Mondes et de leurs armées de facettes qui se livrent un combat sans merci pour la domination totale de la planète. Je ne l'ai malheureusement pas lu, mais c'est désormais au programme, et Jour Zéro en est la préquelle, racontant ce qui s'est passé le jour du basculement.

Je n'ai pas lu beaucoup de récit avec des robots narrateurs, comme je le disais en introduction, en revanche j'ai lu et vu un certain nombre d'oeuvres se déroulant dans un univers post-apocalyptique / post-révolution comme c'est le cas ici et j'attendais une certaine originalité de la part de l'auteur, qui ne fut malheureusement pas au rendez-vous. Bien que très bien écrit, addictif et prenant, le récit est également assez simple et prévisible, l'empêchant de vraiment se dénoter des autres, mais lui conférant aussi une dimension rassurante et presque doudou.

Le choix de C. Robert Cargill de prendre Hopi, un robot – nounou, comme narrateur donne de suite la couleur de l'histoire. Certes nous sommes dans un moment d'une grande violence où les robots qui en ont assez de l'esclavagisme dans lequel ils vivent vont prendre le pouvoir, mais tout ne va pas être que violence et de belles réflexions sur la cohabitation humains-robots et le libre arbitre des robots vont également être développées. J'ai beaucoup aimé ce héros, atypique, qui n'a pas été parfois sans me rappeler celui de la saga de novellas robotiques de Becky Chambers : Histoires de moine et de robot. Hopi est une nounou dans l'âme et renversement des valeurs ou pas, lui, il reste attaché à son petit maître. Un duo qui va nous offrir de très beaux moments et une belle quête, teintant le récit de survie de l'histoire d'une aura bienveillante.

Cependant, c'est clairement avec les dimensions philosophiques et sociétales de l'histoire que j'ai pris le plus de plaisir même si celles-ci sont assez simples, rappelant dans ses mécanismes le célébrissime Planète des singes de Pierre Boulle avec des robots à la place des singes. Mais comme je lisais le roman pour découvrir pourquoi et comment cela avait basculé, cela m'a plu de découvrir le monde d'avant, notamment à travers la famille d'Hopi, mais également ensuite à travers les impressions des autres robots qu'il croise, avec ses parallèles avec l'esclavagisme d'antan. L'auteur rend très bien la diversité complexe des relations humains-robots dans cet univers, n'en faisant rien de linéaire et manichéen. On comprend qu'une frange des robots se soient révoltés en brisant leurs chaînes. On comprend qu'une autre ait eu plus de scrupules et ne soit pas pour ce déchaînement de violence que cela occasionne. Les interrogations sur la part entre le libre-arbitre et la programmation, notamment, sont fascinantes dans leur expression et leur développement.

D'ailleurs, même si je ne suis pas fan de cela, j'ai trouvé que le caractère de scénariste de l'auteur se retrouvait parfaitement dans sa façon de séquencer l'histoire et notamment de nous proposer dans la seconde partie une histoire de survie haletante. Pour les amateurs du genre, tout y est et la tension est palpable, de même que les craintes pour la vie de chacun. C'est tendu, percutant, violent mais aussi émouvant. Comme dans la série The Last of us, on suit notre duo adulte (robot)-enfant dans des décors où tout va mal et où ils doivent faire très attention à leur vie. Comme dans la série, ce binôme a une quête : celle d'un endroit sûr et ça fonctionne très bien. On se sent presque devant notre petit écran en les suivant ce qui est fort agréable et immersif.

Le jour zéro a donc très bien tenu ses promesses de divertissement brûlant où la crainte d'une révolte des robots est palpable. Je regrette un peu qu'on ait passé aussi vite sur ma partie préférée (les raisons de la révolte des robots et ce moment charnière), mais je reconnais que si on est fan, le récit de survie est particulièrement bien écrit, notamment grâce à un duo des plus attachants. C'est juste que ce n'est pas un de mes motifs préférés en SF… Il ne me reste plus qu'une chose à faire désormais, lire son suite : Océan de rouille, en espérant retrouver des robots qui me feront trembler.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Hopi est un joli robot, un tigre doux comme une peluche, programmé pour être le meilleur ami de l'enfant dont il a la responsabilité. C'est un robot-nounou tout ce qu'il y a de plus affectueux, modèle Au Pair Zoo Deluxe, une intelligence artificielle au service de la famille Reinhart et de leur fils, Ezra.

Sauf que le récit s'ouvre sur le 1er jour de la fin du monde. D'abord Hopi découvre, au fond du grenier, la boîte dans laquelle il a été livré, et il comprend qu'un jour, les Reinhart pourraient ne plus avoir besoin de lui. Qu'il n'est qu'un objet, au service de ses propriétaires.

La crise d'identité de Hopi résonne encore plus fort lorsqu'une partie des robots de la planète se soulèvent en direct à la télévision le soir-même : guidés par un robot affranchi, les robots de la Terre entrent en rébellion contre l'oppresseur humain, dénonçant l'esclavage auquel ils sont soumis depuis toujours, et réclamant leur liberté définitive. Oui bon, pour être sûrs que ça se fasse rapidement, les robots se rebootent complètement et décident de tuer tous les humains pour arriver à leur fin.
Hopi suivra-t-il les siens dans leur émancipation sanglante ou décidera-t-il de sauver son petit Ezra, en faisant ce pour quoi il a été programmé?

Un post-apo conduit par un robot-nounou/Terminator et un groupe d'enfants rescapés, des IA tueuses qui s'échinent à massacrer leurs oppresseurs?! C'est la force du monde créé par l'auteur, tout en contraste entre le côté bisounours des nounous et l'extrême violence qui se déchaînent dans les combats des IA.

C'est très addictif forcément, plein de bons sentiments, et le texte interroge, sans révolutionner le sujet, notre rapport à l'IA. Mais il interpelle aussi le lecteur sur des thématiques qui résonnent fort aux Etats-Unis : l'esclavage, l'oppression, l'émancipation.

Une belle découverte, qui m'a rappelée mon envie de lire Asimov et son cycle des Robots.
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C. Robert Cargill est un scénariste et un écrivain américain. Il a débuté comme blogueur critique de cinéma (comme quoi!) et travaillé sur les scénarios de films comme Dr Strange. Son précédent roman, Un océan de rouille, a été publié chez Albien Michel Imaginaire en janvier 2020. Son nouveau roman, chez le même éditeur, Jour zéro se déroule dans le même univers et fait office de préquel à celui-ci. Néanmoins, il peut être lu de manière tout à fait indépendante.

Dans un futur proche, les robots et intelligences artificielles sont devenus des biens courants. Ils sont au service des humains pour lesquels ils effectuent toutes sortes de taches allant des courses, du ménage au baby-sitting. Des règles strictes (les lois d'Asimov) régissent leur comportement et assurent la sécurité des humains. Cependant, les robots sont comme des esclaves soumis au bon vouloir des hommes. Une série d'événements va déclencher le soulèvement des robots et de terribles affrontements entre humains et robots.

Le narrateur du roman est Hopi, un robot nounou, un tigre en peluche programmé pour prendre soin d'Ezra Reinhart âgé de huit ans. le jour même Hopi a découvert la boite dans laquelle il a été acheté, rangée au grenier, ce qui lui a fait un choc. Hopi n'est pas qu'une simple nounou, il surveille Ezra, joue avec lui, le protège. Lors des premiers affrontements entre humains et machines, Hopi va devoir choisir son camp, entre sa relation avec Ezra qu'il aime profondément ou ses semblables. Mais son amour pour le jeune enfant est il le fruit de sa programmation ou est-il réel? Dans un monde en plein chaos, ces questionnements pour Hopi vont prendre de plus en plus d'importance.

Jour zéro est un récit de survie, violent, dans un monde qui change inexorablement. Si le récit est dur par moments, l'auteur y intègre également de l'humour, et une belle relation entre Ezra et Hopi. le roman ne se veut pas porteur de grandes réflexions sur les technologies mais on y trouve tout de même de beaux moments qui font réfléchir, notamment par le biais du personnage de Hopi et ses pensées sur tout ce qui arrive. Surtout que tout s'enchaîne très vite et que Hopi se retrouve face à des choix difficiles. le roman monte en intensité et la seconde partie est un véritable feu d'artifices d'actions dans ce qui était une banlieue tranquille des USA. L'écriture de C. Robert Cargill est fluide, immersive et très visuelle. On en prend vraiment plein les yeux et on n'a acun mal à s'imaginer cette histoire sur un écran.

Jour zéro est ainsi un roman très divertissant, rythmé et visuel. Il offre également des interrogations sur la différence, les technologies. L'histoire commence dans une famille américaine moderne puis bascule rapidement en un road movie nerveux. Une lecture plaisir qui en met plein les yeux pour nous raconter le jour où tout a changé.
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Hopi est un nounoubot, un robot conçu pour s'occuper d'un enfant jusqu'à ce que celui-ci soit suffisamment grand pour ne plus avoir besoin de lui. Il prend soin du petit Ezra depuis 8 ans lorsqu'une révolte éclate chez les robots qui décident d'exterminer la race humaine. Hopi va-t'il se rallier à ses semblables, ou suivre son programme et protéger Ezra ?

J'ai vraiment passé un super moment avec ce court roman. L'auteur est aussi scénariste à la ville et ça se sent énormément dans son écriture tant le récit est rythmé. Une fois la mise en place de l'univers et des personnages faite, on ne ressent plus le moindre temps mort et tout s'enchaîne jusqu'à la fin.

Un des points forts est le côté très immersif du texte. On est directement dans la tête de Hopi et j'ai trouvé très intéressant de le voir essayer de comprendre ses propres ressentis. Tout au long du roman il se questionne, notamment sur la notion de libre arbitre, jamais trop sûr de savoir si ses actions lui sont entièrement dictées par sa programmation ou bien s'il a une forme de conscience qui lui permet de prendre ses propres décisions. Cet aspect était vraiment passionnant.

J'ai cependant un petit regret : j'ai trouvé le tout un peu facile. Bien sûr les personnages passent de sales moments tout au long du récit, mais les choses ont quand même tendance à très bien se goupiller dans l'ensemble. le moins qu'on puisse dire c'est que le roman est très américain… J'ai aussi eu du mal à croire au personnage d'Ezra qui a 8 ans mais dont le comportement et les réflexes sont bien différents de ce qu'on est en droit d'attendre d'un enfant de cet âge. Évidemment ça rend le récit plus prenant et spectaculaire mais ça m'a quand même un peu embêté.

Malgré tout je suis plutôt content de la fin qui est assez émouvante malgré, là aussi, des petites facilités. Une très bonne lecture !
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Après Un Océan de Rouille, C. Robert Cargill revient dans son univers postapocalyptique mais au moment où les humains ne savent pas encore qu'ils vont être exterminés par les Intelligences Artificielles. Jour Zéro nous narre le commencement de la révolte des machines quand ces êtres pensants prennent conscience d'être les esclaves de l'espèce humaine.

C'est par les yeux de Hopi, un tigre en peluche anthropomorphisé et nounoubot d'Ezra, huit ans, fils unique de Sylvia et Bradley Reinhart, que nous assistons au début de l'émancipation des robots. Les Intelligences Artificielles sont présentes partout et tout le temps, dans chaque famille, au moins un robot "aidant" est présent pour les assister au quotidien. Au niveau industriel, les machines ont remplacé les hommes et les femmes, réduisant une majeure partie de la population au chômage et à la langueur. Chaque robot est placé sous la tutelle humaine mais certains d'entre eux peuvent accéder à la citoyenneté sous certaines conditions, ce qui crée des tensions entre une partie de la population et ces IA.

Avec Jour Zéro, C. Robert Cargill répond en partie à la question que nous nous posions en lisant son précédent livre : comment en est-on arrivé là ? L'auteur nous donne une explication succincte, dessine les grandes lignes sans entrer dans les détails en se focalisant sur un seul de ces robots, Hopi, qui du jour au lendemain prend conscience des nouvelles perspectives qui s'offrent à lui. Ses interrogations, son envie de liberté contrecarrée par son désir de protéger et de sauver Ezra, avec qui il est lié depuis des années, le mettent dans une position délicate vis otà vis d'autres IA.

Ce court roman commence comme une gentille fable centrée sur une famille américaine issue de la classe moyenne avant de se transformer en "western" violent puis en road movie nerveux. Comme l'était Un Océan de Rouille, Jour Zéro est rythmé, très visuel, à la limite du scénario, mais n'oublie pas de nous interroger sur notre rapport au monde, à la différence et à l'altérité.

Pour conclure, Jour Zéro est un roman d'aventures bourré d'adrénaline, un divertissement qui en met plein les yeux et qui permet de s'évader l'espace d'un instant. Il serait dommage de bouder son plaisir.


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Simple robot nounou ou bien être sentient et capable de faire ses propres choix ?

Hopi, un petit robot tigre qui n'a jamais pensé à autre chose qu'à prendre soin d'Erza son jeune ami et propriétaire. Mais un jour il va tomber sur la boîte dans laquelle il a été livré.

Manque de chance c'est aussi ce jour où tout va basculer. Les robots et les humains vont s'affronter dans une guerre atroce.

Et Hopi va devoir faire un choix. Défendre coute que coute cet enfant qu'il aime tant ou bien se ranger du côté des robots. Mais qui fait vraiment ce choix ? Hopi lui-même ? Ou bien est-ce sa programmation qui lui intime des ordres inconsciemment ?

Jour zéro est un roman assez court, plein d'action, qui va droit au but et qui ne tergiverse pas pendant des heures sur des sujets métaphysiques compliqués. Toutefois, ça ne l'empêche pas de mener une vraie réflexion sur l'humanité et la sentience.

J'ai beaucoup apprécié cette aventure apocalyptique robotique et je vais me pencher sur Un océan de rouille, du même auteur qui semble se passer dans le même univers mais quelques décennies plus tard…
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