Amuse-bouche (2017) est le deuxième roman que je lis à l'auteur, et l'on retrouve assez vite son style corrosif, bon enfant, drôle et enlevé.
Cette fois il situe son intrigue dans le milieu diplomatique, à la Chancellerie avec ses cohortes de fonctionnaires bien payés, hyper stressés, pas toujours des mordus du travail. le milieu a déjà été caricaturé par d'autres écrivains, parfois même de l'intérieur (cf Renaud S. Liautey, JC Rufin, etc). Car la Chancellerie en dehors de ses ors et de ses oriflammes est un véritable panier à crabes, où les intrigues et les complots font légion, et les sujets en mal d'affectation frôlent à chaque fois la dépression nerveuse et/ ou le burn-out. Et en général les jeunes fraîchement émoulus ont les canines si longues qu'elles peuvent rayer un parquet...
Ici on baigne dans les clichés tous azimuts, peu importe, car c'est drôle et assez bien vu.
Philippe Rigaud a eu une carrière très acceptable et se trouve à deux ans de la retraite, sans avoir été nommé Ambassadeur. Il est marié (mariage de convenance) à la placide Marie-Ange (mais non sans ressources) , une versaillaise pur jus. Rigaud est le boss de Julien Fontana, un jeune loup en instance de nomination pour qui l'appui du boss Rigaud est capital. le livre va démarrer sur un quiproquo salace : Fontana se trompe de destinataire et envoie à Rigaud un sexto égrillard qui était destiné à la petite amie du moment, Pauline. Alors cette histoire va devenir un véritable vaudeville haut en couleurs et en péripéties, pas forcément très crédibles mais toujours amusantes.
On peut imaginer la panique totale de l'impétrant qui doit compter sur l'appui du chef pour l'avancement de carrière...
Je me suis bien amusée jusque là; puis apparait le personnage de Jean-Marc Auzannet et à partir de là j'ai trouvé que notre histoire devenait moins gentille, carrément plus grivoise avec une succession d'affaires de moeurs au Quai d'Orsay.
Je n'ai pas cru au happy end final, cette apothéose du bonheur forcé, cela m'a semblé un tantinet trop cliché.
Un livre léger à lire par temps de morosité (mais on est tout le temps en temps de morosité, voilà je donne dans le truisme maintenant), très sympathique, il fait du bien, et le titre est bien trouvé.
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