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sur 286 notes
Qui ne s'est pas demandé un jour qui serait là à notre enterrement ? Peut-on mesurer notre importance sur la paire d'yeux humides se posant sur notre caveau ?

Serge, le jour de son enterrement, ils ne seront qu'une demi douzaine. On ne peut même pas cracher ici sur ce fichu virus empêchant les gens de se retrouver une dernière fois. Pour Serge, pas de chance, c'est la grève de la poste qui est en cause. Sa mort est restée sous silence. Alors il faudra faire avec le minimum syndical, sa femme Arlette avec son yorkshire Elvis, sa mère Gilberte , sa soeur Brigitte et son mari Bernard et ma foi, les préposés des pompes funèbres. Ça ne fait pas grand monde. Et pourtant ce maigre butin de l'au-revoir vont nous en faire voir de toutes les couleurs. T'en as pensé quoi Serge de ton enterrement ?

Stéphane Carlier nous emmène dans les coulisses funéraires, la où certains s'endorment à l'église, d'autres se demandent comment récupérer quelques euros avancés au défunt, on repense à Serge. L'un le trouvait minable, d'autres pourtant l'aimait. Surtout ceux qui ont pris le temps pour lui. Serge c'était l'homme qui aimait La tendresse de Guichard, souvent incompris et pourtant si attachant.
« La Tendresse est probablement la chanson la plus triste du répertoire français. L'écouter dans un corbillard garé devant le cimetière, un lundi après-midi, sous un ciel menaçant, relève de l'exploit. Ça pourrait faire l'objet d'une épreuve olympique. »

On rit du misérabilisme de cette famille tantôt matérialiste, tantôt nombrilliste, on s'émeut de ceux qui veulent défendre la mémoire d'un mort. Puis on se rassure aussi de vivre une petite vie tranquille même dans une roulotte, même chauffeur pour vieillards parce que tant qu'il y a du bonheur, c'est sur ces petites gens que la lumière se pose.

Stéphane Carlier réussit très bien à dépeindre la médiocrité humaine dans un caveau rempli de fleurs. Avec humour, légèreté et beaucoup d'intelligence.
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Aaah Gilberte, quelle perte ! Son fils Serge est dans son cercueil, elle dans ses pensées. Sa fille Brigitte et son gendre Bernard débarquent aux obsèques. Ces deux là grande voiture, grand pavillon , grand sourire, mais à l'intérieur ça ne parle et pense qu'à l'argent, la preuve le gendre est venue récupérer de la veuve la petite somme qu'il a autrefois prêté à Serge.....

Au total douze personnes aux funérailles de celui que sa soeur considère un raté. Domicile, un mobile home, compagne, une femme de ménage et boulot, chauffeur de minibus d'un Ehpad, une honte pour la soeur qui se rêve en Diane von Fürstenberg, DVF pour les intimes, mais doit se contenter d'être Brigitte Couchoux, pouah ce nom qui ressemble à un éternuement 😁!

Le temps des obsèques qui vont s'étirer dû aux imprévus , à travers un roman choral Carlier nous plonge dans les coulisses du théâtre de la vie et de ses personnages. La mère, la soeur, la compagne, le personnel des pompes funèbres, l'ami, la nièce......chacun va nous dévoiler son intime en public ou en privé.

Malheureusement je suis déçue par ce livre, du déjà vu et déjà lu à l'humour fade et par moment grossier, pas vraiment à mon goût. Les formules de la vraie richesse dans la vie, les déclarations de Gilberte, la nièce et les réseaux sociaux , les confessions de la compagne....trop de clichés , les connotations érotiques frisant le vulgaire, la métamorphose et le revirement de la fin, même si j'adore les Happy End, ici peu convaincantes, et pour finir les personnages le Serge compris, peu attachants. Bref rien de passionnant pour moi dans ce livre.« Il faut reconnaître que la vie a un sacré sens de l'humour»nous dit Carlier,malheureusement je ne peux affirmer de même pour lui 😊!
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D'abord il y a Serge, celui qui rassemble, celui dont on découvre la vie passée, par petites touches, celui que l'auteur dévoile au fil du livre, celui autour duquel se forme cette « communauté » d'un jour, peut-être plus, celui qu'on a aimé, ou pas...

Et puis il y a Gilberte, celle qui apitoie, qui a perdu son fils, qui a des choses à dire, des choses bien intéressantes pour une partie de la famille qui arrive, qui l'entoure, certainement pas par compassion, Gilberte, proche d'Arlette, le grand amour du défunt, elle qui ressent un grand vide à présent, qui ne demandait pas la richesse, et puis il y a la soeur de Serge, son époux et leur fille Garance, dont on découvrira les préoccupations et les travers, et pour finir, on fera connaissance de Romain et Jean-Pierre, employés des pompes funèbres, membres actifs de cette communauté, et de Dédé, ami de Serge, observateur de ces gens-là, qui avec Brigitte, livrera d'intéressantes précisions sur la vie du disparu.

On s'apitoiera sur le sort de cet homme bien peu entouré à l'occasion de son dernier voyage, le journal n'ayant pas publié d'avis de décès pour cause de grève, on s'amusera du comportement des participants, on appréciera les pensées vagabondes de chacun durant la cérémonie, on sourira en vivant avec l'assemblée, quelques péripéties qui pimentent une réunion de personnes sensées montrer un certain recueillement et oublier pour quelques heures, ce qui fait leur vie et leurs soucis du moment, on abordera la phase finale de l'événement et l'après avec non pas un, mais plusieurs dénouements liés à quelques protagonistes qui prendront des chemins différents.

L'auteur, tel un photographe, nous offre une photo de groupe, et ne se contente pas de prendre une masse d'individus, il exerce son art en zoomant sur chacun, en s'arrêtant sur des comportements, en constituant un état des lieux de notre société bien représentée par ce groupe d'humains qui se côtoient et que les circonstances rassemblent, amènent à communiquer, à se tolérer, à s'entraider. Il nous offre un bel album de photos, à bien regarder si l'on souhaite observer l'évolution de chacun entre le début et la fin de ce roman capable de happer le lecteur.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Ils sont peu nombreux dans la petite église, pour rendre un dernier hommage à Serge. Sa famille proche, qui s'est déplacée plus par devoir que par affection. Par devoir, mais aussi par intérêt : Gilberte la mère de Serge a prévenu qu'elle ferait une annonce à l'issue de la cérémonie. Brigitte espère secrètement que sa mère lui léguera sa maison pour se retirer au bord de la mer dans son autre propriété. Quant à Bernard qui a dû avaler une calculette, il ne cache pas sa soif de possession, d'autant qu'il voit dans cet événement une chance de récupérer les 400 francs prêtés à Serge en 1998 !

Contre toute attente, la triste cérémonie ne se déroulera pas du tout comme prévue, et les conséquences inattendues d'une grève des fossoyeurs conduira les endeuillés à une promiscuité riche de révélations !

Ce roman malgré son contexte sombre, prête à sourire. Les personnages sont des citoyens ordinaires, riches de leurs défauts si communément répandus, envie, avarice, lâcheté, étroitesse d'esprit…Mis en valeur pour mieux être ridiculisés, ces caricatures donnent un ton léger au texte.
Ce sont les purs, les oubliés de la vie, les méprisés qui tirent leur épingle du jeu.

Comédie légère, distrayante, qui pourrait être l'objet d'un scénario pour un film bien français.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Le titre est transparent : Serge est mort et on va l'enterrer. C'était un homme très modeste, habitant un mobile home et travaillant pour un EHPAD. Dans une église de village, puis dans un cimetière perdu, sa compagne est présente, de même que sa mère, sa soeur avec son mari et sa fille. Une famille de voisins, aussi : en tout, bien peu de monde. Mais, bien sûr, tout ne va pas se passer comme prévu. ● C'est typiquement le genre de livres que j'adore, à la fois plein de tendresse (cf. en exergue la chanson éponyme de Daniel Guichard) et surtout plein d'humour : une comédie familiale pleine de surprises qui m'a fait beaucoup rire mais aussi un peu venir les larmes aux yeux. ● le seul reproche à faire, c'est que l'émotion est parfois suscitée de façon un peu facile, surtout vers la fin. Mais ne boudons pas notre plaisir, ce n'est pas tous les jours qu'on a affaire à un livre aussi drôle ! C'est délicieusement léger et très bien mené. Les situations rocambolesques s'enchaînent avec vivacité et vraisemblance. En quelques touches, les personnages sont savamment brossés. ● Je ne connaissais pas cet auteur et vais lire d'autres livres de lui.
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Bof, bof et re-bof (même pas de point d'exclamation pour ponctuer, c'est vous dire si mon ressenti est plat).

J'ai ouvert le livre. Je l'ai lu sans même sauter une page. Et je serais pourtant incapable d'en faire le résumé tant il ne m'a pas fait plus d'effet qu'une notice technique d'aspirateur-broyeur à feuilles.

L'histoire et les petites histoires égrenées ne manquaient pourtant pas d'originalité mais elles sont amenées de telle manière qu'elles m'ont laissée de marbre. Idem pour les personnages ; piètres caricatures.

Le couple formé par la soeur et le beau-frère du défunt est franchement débectant. Ce qui ne serait pas inintéressant en soi si, au moins, ils sortaient de l'ordinaire. Mais ils sont si affligeants de banalité grassement vulgaire que les voir évoluer n'offre absolument aucun intérêt à l'histoire.

Je n'ai passé ni un bon ni un mauvais moment. J'ai passé un moment. Moment soporifique s'il en est ; ce qui est plutôt bienvenu le soir avant de s'endormir sans rêves ni cauchemars.
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Un enterrement , en général ( ...mais hélas de moins en moins souvent ) , c'est plutôt un évènement fédérateur au cours duquel " le héros de la fête "passe toujours pour le meilleur des hommes ou ...la plus géniale des femmes !
Serge , lui , ne devait pas vraiment faire l'unanimité si l'on en croit la participation de 12 personnes ...en comptant les employés des pompes funèbres .
Et bien qu'on se le dise , les absents ont eu tort mais , par un " drôle " de concours de circonstances auront droit à une trés belle session de rattrapage .

Ce sont donc ces 12 personnages qui vont tenir le " haut du pavé "et je vous assure que vous n'allez pas vous ennuyer .Les " accompagnants"vont passer au " révélateur " et chacun d'eux pourra nous montrer certaines facettes de la société actuelle .Inutile de vous dire que , du rire aux larmes , du tragique au comique , Stéphane Carlier nous offre un moment de détente qui vaut la peine d'être vécu, façon de parler , bien sûr vu le contexte .
Les plus sensibles pourront sortir leurs mouchoirs !!! C'est à mourir de rire , de cynisme et d'humour .
Mais , ce qu'il faut retenir , c'est que le mort ...aura le mot de la fin , là encore à ne pas prendre au pied de ...la lettre .
Vous me suivez ? Non ? Je suis un peu confus ? C'est normal , l'émotion .
Je dois dire que ce petit ouvrage se lit d'une traite. Profond , léger , parfois hilarant , il représente une de ces belles mais cruelles satires de la vie sociale dans laquelle nous coulons des jours heureux ...jusqu'à se retrouver à la place de Serge !
C'est vivifiant si je puis m'exprimer ainsi et cette histoire permet de passer un bon moment entre des lectures peut-être plus exigeantes , mais pas toujours plus intelligentes . Vous ne me croyez pas ? Libre à vous mais sachez que , " s'ils partirent à 12 , ils se virent plus de cinquante en arrivant au cimetière " .(Il faut reconnaître que 12 , ça n'allait pas , le mort portant , pour son plus grand malheur , le numéro 13 , tristement réputé .) En même temps , il risquait moins que les autres !
"L'enterrement de Serge " est un évènement plein de vie qui mérite toute notre attention .
A bientôt, chers amis et amies ,et surtout , " prenez bien soin de vous ", on est si peu de chose et autour de nous...des vautours ...

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A cause d'une grève, l'avis de décès de Serge Blondeau n'est pas paru dans le journal. Aussi sont-ils peu nombreux dans l'église Sainte-Clotilde du Creusot. Sa mère Gilberte, est là, bien sûr, soutenue par sa voisine, Madame Vilmotte. Sa soeur Brigitte a fait le déplacement depuis la région parisienne, malgré la distance et le fait qu'elle appréciait peu ce frère plus âgé qu'elle, ce raté qui vivait dans un mobil-home et conduisait le bus d'un EHPAD. Son mari Bernard, lui, jubile à l'idée de récupérer enfin les 400 francs qu'il a prêtés à son beau-frère en 1998 et sa fille Garance est bien la seule à être triste de la perte de son oncle qu'elle aimait bien. Ses voisins du camping de la Grenouillère sont venus en famille, ainsi que Dédé, un ami rencontré en prison. Et enfin, sa veuve Arlette, en larmes, dévastée par la mort de l'homme qu'elle aimait de tout son coeur.
Ce petit monde écoute avec plus ou moins d'attention le prêche d'un curé jeune et sexy. Certains pleurent, d'autres attendent avec impatience la fin de cette journée pluvieuse, sous l'oeil ennuyé des employés des pompes funèbres, Jean-Pierre, le dépressif et Romain, tout à son histoire d'amour naissante avec une jeune actrice.

Une comédie familiale légère, à la française, avec son lot de rebondissements, de surprises, de petites mesquineries, de moments de grâce. Un heureux mélange de bassesses humaines et de profonde tendresse. Ce roman choral dévoile au fil des pages des personnalités hautes en couleurs. On y croise une mère de famille frustrée qui rêve d'être Diane von Fürstenberg, une vieille dame qui fait son coming out, un croque-mort suicidaire, un ex-taulard paraplégique et libidineux, un chien nommé Elvis et toute une galerie de personnages médiocres, grotesques, lumineux, généreux, égoïstes, vénaux, maladroits, amoureux, etc. Et bien sûr le cher défunt, Serge, raté, minable, ex-taulard, chanteur sans carrière, malhonnête, bon au grand coeur, selon les points de vue.
Stéphane Carlier nous fait rire avec le tragique, avec les gens de peu, avec la province, avec ceux qui aiment Michel Sardou et Daniel Guichard. Malheureusement, ce qui commençait bien tombe dans la caricature et finit en eau de boudin ou de rose plutôt.
Une lecture agréable mais qui manque de finesse.

Un grand merci à Babelio et aux éditions du Cherche Midi pour cette masse critique privilégiée.
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Je n'aurais jamais cru que lire un roman qui se déroule pendant un enterrement puisse être aussi gai, drôle et émouvant !
Bien que le Serge en question soit sagement allongé dans son cercueil, l'auteur nous le rend vivant, et on à l'impression qu'il veille sur chacun des protagonistes.
Car Serge est vraiment un drôle de gars : un pauvre gars qui a tout raté dans la vie selon sa soeur, un loser pas fichu de rembourser ses dettes pour son beau-frère, un oncle original pour sa nièce, un bon pote pour son vieux copain, ex-taulard, le gentil conducteur du bus de l'EHPAD, un voisin sympa, un fils attentionné pour sa vieille mère, un amoureux maladroit mais aimant pour sa compagne….
En somme que sait-on vraiment des gens ?
Serge était un homme avec une vie très chaotique, remplie de bonnes et moins bonnes choses, mais surtout des errances et des emmerdes.
On va suivre les péripéties liées à cet enterrement pas comme les autres, et chaque personnage va apporter un élément pour mieux comprendre ce qu'était la vie de Serge, ce gars anonyme mais qui fait désormais partie de ma vie.
J'ai adoré ce roman qui m'a fait rire, qui ma émue, qui m'a étonné et qui m'a remué le coeur.
Je n'avais jamais lu de roman de cet auteur, mais je crois que je vais rattraper cette lacune rapidement.
Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Le Cherche-Midi pour cet envoi.
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Ce court roman m'a immédiatement rappelé Une Pièce montée de Blandine Callet, dans lequel chaque personnage raconte le temps d'un chapitre sa vision de ce mariage bobo auquel il assiste. L'enterrement de Serge recourt au même procédé lors de l'enterrement d'un type ordinaire. C'est caustique, tantôt triste, tantôt amusant. Stéphane Carlier nous rappelle qu'il suffit parfois de gratter un peu le vernis des apparences pour découvrir la vraie personnalité de quelqu'un.

Ce n'est pas ce que l'on considère comme de la grande littérature, mais j'ai passé un bon moment de lecture, même si l'auteur tombe parfois dans la facilité.
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