AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9789732303559
Cartea Romaneasca (01/01/1992)
3/5   1 notes
Résumé :
Poeta, eseista, istoric si critic de arta, Magda Carneci a debutat in 1980 cu un volum de poezie, Hipermateria, in care unii critici au vazut un adevarat manifest al generatiei optzeciste.
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après HaosmosVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est de plus en plus difficile pour moi de parler de poésie, notamment lue en roumain, car je suis devenue adepte de la lecture que je qualifierais de contemplative. Je ne me pose plus trop de questions, je tombe ou non directement sous le charme. En plus ici, il s'agit d'un recueil que j'ai lu dans les années 1994-1995, au début de mes études littéraires.

Je viens d'apprendre que ce recueil a déjà été traduit en français par Linda Maria Baros (cf. 9782915831764), ce qui est une bonne nouvelle. Sur le site « Recours au Poème », Carole Mesrobian en parle a merveille. Deux passages à ne pas rater : « La mise en abyme y est récurrente et les références à une historicité littéraire soutiennent une écriture qui énonce son propre processus de création. Il s'agit bel et bien de passer à travers le miroir, celui de la vision quotidienne du réel mais aussi celui de la langue » et la conclusion « Dès l'avant lecture Magda Carneci annonce que la traversée à ses côtés mènera aux portes d'une perception cosmique de la réalité. Et en effet, les dispositifs formels ainsi que le choix des mises en oeuvre lexicales et sémantiques conduisent à la découverte non pas de l'univers de l'auteur, mais à la révélation d'une autre réalité dont chacun peut toucher l'impalpable présence. le poète, à l'instar de Victor Hugo, est un visionnaire, un voyant, un guide. Et il suffit de la regarder Magda Carneci pour que les images, dans cette instantanéité apposée aux lignes de son écriture, soient autant de traits au dessin d'une cosmogonie aussi unique dans son élaboration qu'il y a de lecteurs, mais globalisante parce qu'invitant à la suivre dans cette posture herméneutique au réel ».

Je rajouterai quelques informations : les pages 36 à 38 sont mes préférées et je m'en souviens encore. Il s'agit du poème qui donne le titre au recueil et de « Un Arcimboldo de adrenalină » dédié à Mircea Cartarescu, dans lequel, grosso modo il est dit que le poète ne craint rien, que rien ne lui est plus « étranger », lorsqu'il sait utiliser une langue de « feu », une langue bien acérée.

C'est un recueil qui réunit des poèmes écrits entre 1985 et 1989, donc d'avant le changement de régime politique en Roumanie. On pourrait dire qu'il s'agit de poésie de « tiroir ».

Quatre parties forment le volume : I. La vision, II. L'enterrement dans le cosmos, III. … et le monde, et enfin, IV. Post-manifeste. Un vaste lecteur, dont je cite encore dans la traduction de Linda Maria Baros :

« Un lecteur nous lira un jour,
Mais non pas un de nos semblables, un frère, mais un
lecteur plus vaste, plus lointain, qui feuillettera nos vies
comme des pages volantes, noircies par de menues lettres
illisibles, librement entremêlées par le vent ; et nous en-
chaînera en propositions et en phrases, en événements et
en peuples que lui seul comprendra clairement, comme
en un collier de perles naturelles et fausses autour du cou
tordu de l'éternité ; il déchiffrera avec précision, comme
un laser, tous les textes, les livres, l'histoire entière, ainsi
que les morts, les résurrections, les naissances, et il sa-
vourera leur goutte de miel pur ou trouble, doux-amer
sur sa langue rugueuse et impossible

dans un silence assourdissant, semblable au vent terres-
tre qui engloutit les déserts et les idiomes, les métropoles
chamboulées, au vent cosmique qui éteint des nébuleuses
imaginaires et des galaxies en expansion ; avec un mur-
mure sec, apocalyptique, tout comme le souffle sec des
narines de l'homme ultime, contemplant la jachère et la
parabole du monde, ou le souffle humide de la bouche
du premier homme inspirant goulûment la naissance de
la terre, l'arche aurorale , la première voyelle qui vient de
renaître

il englobera dans l'immense cristal bleu de son oeil,
et les cheveux que la femme amoureuse recueillit avec une
pince sur le foulard perdu par son bien-aimé, et le cer-
veau hyperbolique des savants et les systèmes poétiques
de la nature, la démiurgie frénétique des tyrans et des
commerçants, les inventions des mystiques et des révo-
lutionnaires, il englobera dans le cristallin aveuglant de
son oeil et le grain de moutarde et les points sur les i et
la planète

Il pèsera finalement leur souffrance, leur illusions et leur
amour, surtout l'amour, et la folie d'accepter de mourir
et de vouloir renaître dans quelque chose de trop invrai-
semblable, trop abstrus, trop analphabète ; à l'instant où
seule une métaphore plus que vive pourrait supporter le
poids écrasant du temps, son regard infini et son va-et-
vient, à l'instant où seule la poésie transcendante portera
dans ses entrailles le sang de la résurrection.

C'est ce lecteur-là que j'attends ».
Commenter  J’apprécie          661

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Tu erai mitograful curenţilor marini şi electrici
bardul hemoglobinei, ureei şi limfei
coregraful şaibelor, roţilor şi pistoanelor
compozitorul gazelor de eşapament şi rulajului străzii
tu eşti traducătorul, interpretul, profetul
iubirii planetare dintre chiuvete şi stele
fraternităţii de sînge dintre tehnologie şi sex
internaţionalei a opta a vorbei
[...]
te aştept, frate geamăn, aştept fluturele, metamorfoza, cuvîntul
care să cuprindă toate cuvintele, împingînd spre muţenie
această butaforie enormă închipuind un uriaş nenea iancu de vorbe
(UN ARCIMBOLDO DE ADRENALINĂ, lui Mircea Cărtărescu)
Commenter  J’apprécie          50
Le monde entier est une pure expression une image une image remplie d’images remplies elles aussi d’autres images images de quoi ? de qui ? une image géante ont-ils répondu une photographie vaste énorme et leur flash aveuglant nous éblouissaient.

(traduit du roumain par Linda Maria Baros)
Commenter  J’apprécie          70

autres livres classés : chaosVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (2) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1226 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}