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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un fils et un père, italiens.
Un lycéen solitaire ayant toujours vécu avec sa mère, plein de ressentiment à l'égard d'un père qu'il ne connait que peu, mathématicien distant en conflit avec son ex-femme.
Juin 1983, ils vont devoir passer 48 heures ensemble à Marseille suite à une consultation médicale auprès d'un expert de l'épilepsie dont souffre le fils. Deux jours et deux nuits sans dormir pour un test de déclenchement qui déterminera si le fils est guéri après trois ans de lourds traitements.

«  Une fois dehors, nous nous sommes regardés les yeux dans les yeux, et j'ai eu la sensation que c'était la première fois que nous le faisions vraiment. » En 48 heures, au gré de déambulations insomniaques dans Marseille, entre quartiers mal famés, calanques lumineuses et rencontres inoubliables, le père et le fils vont se rencontrer.

Autant dire qu'il ne se passe pas grand chose en terme de rebondissements stricto sensu, et pourtant il se passe tellement, une rencontre imprévue et imprévisible entre deux êtres qui découvrent la richesse l'autre. La langue claire, simple et millimétrée de Gianrico Carofiglio ( quel nom prédestiné pour écrire un tel roman ) parvient à saisir toutes les nuances les plus délicates de cette rencontre où chacun ose exposer ses fragilités et ses doutes. C'est très touchant de voir un père si pudique rajeunir au fil des confidences faites à son fils, au fil de cette longue conversation qui se teinte de philosophie sur le sens de la vie. C'est très beau de voir le fils découvrir dans une boîte de jazz une facette de son père qu'il ne soupçonnait pas et en être fier, pour la première fois.

Un doux roman initiatique aux accents méditatifs sur le passage à l'âge adulte, qui touche les cordes les plus sensibles des relations familiales et humaines.
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Ce que j'ai ressenti:

"« Qui se serait douté qu'à Marseille il y avait des endroits aussi beau? a fait remarquer mon père au bout d'un demi heure de navigation."

Avant que le temps ne passe tout seul, avant que les heures de la nuit s'étirent, avant que Trois heures du matin vienne vous prendre, allez voir Marseille et étonne-vous encore du pouvoir d'attraction de cette ville. Marseille, mon amour, ma ville. Alors, il est question de temps, et mieux encore de 48 heures de libertés offertes à un père et son fils, pour apprendre à mieux se connaître, apprendre à devenir un père et aussi un fils, des heures à se perdre dans une ville pour se découvrir enfin. Alors pourquoi dormir?! Profitez plutôt de la douceur de vivre de ces lieux… Je connais trop la folle façon d'aimer à l'italienne, entre ardeur démesurée et pudeur des sentiments avoués, et Gianrico Carofiglio nous le décrit avec tellement de justesse et de simplicité, qu'il nous touche en plein coeur, grâce à ce rendez-vous imprévu qu'un médecin arrive à prescrire. C'était agréable de se perdre avec l'un et l'autre, au coeur de la ville et dans leur intimité- Antonio, parce qu'il se retrouve entre deux âges difficiles tandis que son père s'abandonne à ses rêves oubliés- et cette escapade leur donne la place d'en parler…Et nous, de s'émouvoir dans leurs confidences…

"-Il se produit des courts-circuits, dans la tête et dans l'âme des gens, que personne ne parviendra jamais à saisir. Si on essaye de les élucider, on devient fou."

Bien sûr, que lorsque j'ai vu que cette histoire s'ancrait dans les rues de la belle Massilia, j'ai tout lâché pour partir avec Gianrico Carofiglio et ce duo père/fils. Je m'en suis épuisée de joie et je n'en ai rien laissé: j'ai aimé toutes les sensations que cette ballade a réveillé en moi. Je ne regrette pas cette lecture qui fleure bon le parfum des souvenirs et de la mélancolie, tout cela enrobé dans un doux son de jazz et quelques strophes de poésie. Je vous aurai bien confié d'ailleurs que la pensée magique m'a touchée comme un porte-bonheur grâce à cette belle histoire de complicité, et qu'il y avait plein de petits détails de dates et de petites étincelles qui font que cette lecture sera mon petit « crush » de ce mois-ci…Et puis, surtout, qu'il vous faut absolument visiter Marseille à toutes les heures du jour et de la nuit…C'est une ville incroyablement époustouflante.

"il faut épuiser la joie, c'est la seule façon de ne pas la gâcher, après elle disparaît."

Balikwas! À vous, maintenant de bondir sur cette lecture!


Ma note Plaisir de Lecture 9/10
Lien : https://fairystelphique.word..
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Livre reçu dans le cadre de l'opération « Masse critique ». Un roman agréable à lire.
Nous sommes dans les années 1980 en Italie. Antonio vit seul avec sa mère depuis la séparation de ses parents quand il avait 9 ans et a une relation très distancée avec son père. Diagnostiqué épileptique à l'adolescence, il sera suivi par un médecin à Marseille. C'est dans ce cadre qu'il devra passer 2 jours et 2 nuits sans dormir, dans cette ville qu'il ne connaît pas, avec son père auquel il parle peu. C'est cette relation père-fils qui est au centre de l'histoire avec en arrière plan deux personnages importants : la mère, femme forte dont on sait peu de choses mais qui occupe le coeur et l'esprit des deux hommes ; et Marseille aux visages multiples qui crée un décor en symbiose avec l'évolution des personnages. Au travers de ces heures sans sommeil, le père et le fils vont apprendre à se connaître.
L'écriture est efficace et l'on s'immerge facilement dans la tête des personnages. L'histoire est racontée avec douceur et sobriété. Il n'y a pas de grande révélation, de sombre secret à déterrer, mais plutôt une suite de situations, de conversations sensibles qui permettent aux deux personnages de se découvrir l'un l'autre mais aussi eux-mêmes. Peut-être est-ce ce manque d'extraordinaire qui m'a un peu déçu mais dans le même temps, c'est ce qui fait la beauté et la crédibilité du roman.
Merci aux éditions Slatkine & Cie pour l'envoi de ce livre.
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Un procureur, sénateur et conseiller du Comité anti-mafia au Parlement italien qui écrit de la fiction? Avouez qu'il y a de quoi être intrigué.e!

Gianrico Carofiglio s'est fait connaître en Italie en 2002 grâce au premier volet d'une série de thrillers juridiques en cinq tomes (parus en français chez Rivages et Seuil). Sa bibliographie s'est par la suite enrichie et diversifiée avec la publication d'essais, de romans policiers, d'un roman graphique ou encore de romans divers. Trois heures du matin (2020) appartient à cette dernière catégorie.

Antonio a cinquante et un ans -l'âge qu'avait son père à l'époque- lorsqu'il décide de s'exprimer sur les deux jours et les deux nuits qu'il a passés à Marseille avec son père quelques semaines avant son dix-huitième anniversaire en juin 1983.

Afin de finaliser un traitement médical entamé trois ans plus tôt visant à guérir définitivement Antonio de son épilepsie, le professeur émérite qu'ils sont allés consulter à Marseille préconise un ultime traitement basé sur la privation totale de sommeil pendant quarante-huit heures. C'est ainsi que père et fils, munis d'amphétamines devant permettre à Antonio de rester éveillé, partent à la découverte de Marseille. Et d'eux-mêmes.

Si l'historique de la maladie d'Antonio et son traitement médical ne m'ont pas réellement intéressée car abordés de façon bien trop superficielle (je n'y ai vu qu'un prétexte servant à introduire l'histoire principale), les retrouvailles entre un père et un fils que la vie a séparés ainsi que leur périple à travers Marseille m'ont en revanche beaucoup plu.

Quarante-huit heures. C'est ce dont Antonio et son père disposent pour renouer, se retrouver et poser les bases d'une nouvelle histoire familiale qui a été mise à mal par l'éloignement du père suite au divorce prononcé neuf ans plus tôt. Au gré de leurs pérégrinations diurnes et nocturnes notamment sur la Canebière, au Panier ou encore dans la calanque de Morgiou, père et fils apprennent à se découvrir et à s'apprécier. le temps passé ensemble et leurs diverses rencontres sont propices aux confidences; la tendresse et la complicité s'installent.

D'une plume simple mais juste et sensible, Gianrico Carofiglio signe avec Trois heures du matin un roman d'apprentissage touchant et un voyage empreint de nostalgie dans les rues de Marseille.


Lien : https://livrescapades.com
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Antonio est un jeune adolescent italien qui souffre d'épilepsie idiopathique depuis l'enfance. Après un traitement terriblement invalidant et inadapté (prescription médicale lourde, pratiquement plus aucune activité digne de ce nom, de sport, ni même de boissons gazeuses …) ses parents (divorcés depuis ses neuf ans) décident de le faire examiner dans un hôpital réputé de Marseille.
Afin d'être jugé définitivement guéri, Antonio devra revenir trois ans plus tard et se soumettre à un test, au cours duquel il devra rester éveillé durant deux jours et deux nuits.
À presque dix-huit ans, en juin 1983, Antonio y retourne - en compagnie de son père cette fois. Un père qui demeure une réelle énigme à ses yeux. Grand mathématicien, il n'a jamais eu les mots nécessaires, appropriés à un rapprochement filial, et le temps a inexorablement fait son oeuvre. Avec l'aide de médicaments qui empêcheront Antonio de s'endormir, les promenades nocturnes dans cette ville inconnue et à la fois angoissante, le vin des diners, un miraculeux (mais non moins sincère) rapprochement se produira entre le père et le fils, une complicité fugitive que le jeune homme n'oubliera jamais.
Gianrico Garofiglio a plusieurs cordes à son arc : écrivain, mais aussi homme politique (sénateur), magistrat et procureur (en charge de dossiers sur la mafia dans les années 80-90). Il nous livre un très beau récit emprunt de tendresse et de nostalgie, sur la rencontre fugace d'un fils et de son père qui se font des confidences intimes pour la première fois. le plus âgé sur sa jeunesse et l'amour de sa vie (à savoir la mère de son fils) et le plus jeune sur son appréhension, à l'aube de son entrée dans la vie d'adulte. On se pose d'ailleurs la question, quant à la part de fiction et d'autobiographie de cette tranche de vie …
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Antonio est âgé d'une dizaine d'années lorsqu'il fait un malaise chez l'un de ses copains. le diagnostic tombe : il aurait fait une crise d'épilepsie. Il va devoir suivre un traitement au long cours, abandonner les sports collectifs ainsi que diverses autres activités, et la consommation de sodas lui est désormais interdite ! Mauvaises nouvelles pour un petit garçon qui se sent alors exclu. D'autant que sa mère préfère taire son affection, de peur justement que son fils ne fasse l'objet de sarcasmes et de moqueries...

Après des années d'une vie en demi-teinte et la survenue d'une nouvelle crise, son père décide de consulter un spécialiste reconnu. Ce sera en France, à Marseille.
Le père et le fils devenu un adolescent de dix-sept ans vont passer trois jours et deux nuits ensemble. Des retrouvailles inattendues et quelque peu redoutées par Antonio qui vit avec sa mère depuis la séparation de ses parents...

Durant ces quelques heures, Antonio va découvrir un homme qu'il ne connaissait pas. Tous deux vont se laisser porter par les circonstances et les rencontres faites dans une ville qu'ils ne connaissaient qu'à travers leurs lectures respectives. Loin de leurs repères familiers, de leurs contraintes et de leurs habitudes, ils vont se parler, avec pudeur mais sans embarras, en toute sincérité, et se dévoiler l'un à l'autre, oubliant la distance qui s'était peu à peu installée entre eux...

Comme la lecture de ce roman doux et subtil m'a fait du bien ! L'auteur a trouvé le ton et les mots justes pour évoquer cette relation père-fils et ce moment si délicat du passage à l'âge adulte. Au cours de cette parenthèse enchantée, au coeur d'un Marseille où la violence peut surgir à chaque instant, mais où règnent aussi la bienveillance et le partage, ces deux personnages vivent des instants fondateurs que l'auteur restitue avec beaucoup de grâce.
Une belle découverte que je dois Au livre d'après et que j'avais repérée dans la sélection des coups de coeur du web rassemblés par Antigone. Qu'elles en soient ici vivement remerciées !

Lien : https://delphine-olympe.blog..
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"Dans la véritable nuit noire de l'âme, il est toujours trois heures du matin." FRANCIS SCOTT FITZGERALD
Partons à la découverte de Marseille avec Antonio et son père. Sur Ordonnance Médicale, Antonio ne doit pas dormir pendant 48 H (drôle de prescription !) Son père avec qui il n'a presque plus de contact depuis qu'il est parti de la maison l'accompagnera durant ces 2 nuits ! .
Ce livre ressemble beaucoup à un récit autobiographique ( que je lis très peu !), mais l'effet qu'il a eu sur moi à presque été immédiat, j'ai été happée par cette histoire, le temps à été suspendu, j'ai voulu rester éveillée avec Antonio et son père, j'ai été le témoin de leur conversation intime, du moment où Antonio a vraiment fait la connaissance de son père, un homme qui a réussi à se dévoiler à son fils et pour l'époque (1983) les pères étaient différents de ceux d'aujourd'hui !
Ce récit très bien conté est un mélange d'histoire, d'Italie et de littérature !!
Je crois que je suis sous le charme de la littérature italienne ! Je remercie les éditions Slatkine et compagnie pour cet agréable moment de lecture !
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Il y a des airs de L'Attrape-Coeur dans ce roman. En juin 1983, Antonio, 18 ans, erre avec son père dans les rues de Marseille pendant 48h. Eux ne fuient rien : Antonio doit simplement rester éveiller pendant deux jours sur prescription médicale. Ces vacances imprévues seront l'occasion pour un père et son fils, qui ne vivent pas ensemble depuis que le père a quitté le domicile il y a 10 ans, de se connaître.

Dans cette ville inconnue dans laquelle Antonio et son père passent le temps pendant deux jours et deux nuits, ils s'empêcheront de dormir en s'occupant la nuit : club de jazz, bar, aller à une fête invités par deux femmes rencontrées dans la journée… Et bien entendu, se connaître. le père découvre un enfant devenu presque adulte et se confie comme il ne s'est jamais confié. le fils voit son père sous un nouveau jour, plus spontané, plus attentif aux autres qu'il ne le pensait.

Ça nous est tous arrivé de se laisser surprendre par des occasions, de faire des choses imprévues qui en sont d'autant plus mémorables. C'est ce qui se passe pour Antonio et son père : ces deux jours à Marseille marqueront leur vie à jamais, une parenthèse intime et un peu folle.

J'ai beaucoup apprécié cette petite bulle marseillaise, jalonnée par les conversations père-fils et leur complicité retrouvée. C'est un récit intimiste, mais sans pathos. Une jolie lecture, légère et immersive.
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Un roman d'apprentissage, un roman sur la relation père-fils, la découverte de deux personnes sur un laps de temps très court.
Un beau roman confidence, d'amour & de tendresse.
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Se rapprocher .
Renouer le dialogue .
Se rendre compte que l'on ne se connaît pas .
S'aimer tout simplement .
Se découvrir .
.
[ c'est bizarre comme une seule et même chose peut nous faire réagir d'une manière totalement différente selon la manière dont nous la percevons, selon le contexte mental dans lequel nous la plaçons ...]
.
Des rêveries , qui font peur parfois .
Des fragilités et des joies aussi ,
Des murmures , tout en franchise ,
Des surprises , qui réchauffent le coeur .
.
[ j'ai toujours pensé que je ne vieillirais jamais . Il me semblait impossible qu'un jour je pourrais dire : j'ai quarante ans. Aujourd'hui j'en ai plus de cinquante .]
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Un duo père fils émouvant .
Un roman tout en pudeur, en sobriété .
Une tendresse étrange .
Une intimité intense .
Comme une libération .
.
[ le merveilleux nous entoure mais nous ne savons pas le voir ]
.
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