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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cette histoire parait toute simple. Et, en effet, elle l'est. Ici, pas de rebondissements incroyables, pas de gadgets technologiques de pointe, pas d'effets de manche qui vous laissent bouche-bée. Mais de l'humain.

Le maréchal Fenoglio, en effet, n'a pas de pouvoirs spéciaux, il n'est pas un « homme augmenté ». Mais il prête de l'attention aux affaires dont il a la charge. Il est vigilant, attentif, persévérant.

Rien d'extraordinaire, donc, rien dont on puisse se dire que seul notre héros en aurait été capable. Et c'est là où réside toute l'intelligence de cette histoire, et, peut-être tout son potentiel tragique. Parce que des histoires comme celle-ci, il y en a forcément, et on peut se demander combien sont bâclées par des enquêteurs trop pressés, des juges d'instruction plus fascinés par les médias que par leurs dossiers, des ministres qui font pression pour avoir du chiffre…

Et quand on fait cette simple énumération de tout ce qui peut faire échouer une telle enquête, de tout ce qui peut faire dérailler le train de la justice et transformer une enquête juste en une erreur judiciaire, on ne peut s'empêcher d'avoir des images qui s'imposent à nous. On repense à des enquêtes qui ont vrillé. On voit défiler des affaires célèbres restées non résolues parce que, peut-être, tout n'a pas été fait dans l'ordre.

Bref, cette histoire simple apparait comme étant finalement ce qu'il peut y avoir de plus compliqué dans la vie dans enquêteur, et, plus largement, de nos vies à tous. Ce qui semble évident peut – doit ? – être questionné. L'idée partagée par tous n'est pas forcément la bonne. Les apparences peuvent être trompeuses. le doute est salutaire. Pas à n'importe quel prix, pas dans n'importe quelles conditions.

Merci, maréchal Fenoglio, de nous rappeler cette vérité : ce n'est pas parce que cela semble évident que c'est vrai…
Lien : https://ogrimoire.com/2022/0..
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Ce court roman nous embarque dans une enquête policière assez classique, à la manière d'un bon polar à l'ancienne, sans gros puzzle à résoudre mais efficace par son écriture très fluide, un enquêteur charismatique et une intrigue nous donnant une scène de crime et un coupable tout désigné.
Là où on prend du plaisir c'est le fait que l'inspecteur, vieux briscard, lui, a le sentiment que c'est un dossier trop facile, que tout est là sous ses yeux dès le départ et que ce n'est pas normal. Il va donc continuer cette enquête bouclée d'avance.
La fin n'est pas surprenante mais fait le job.
J'ai pris plaisir avec cette enquête car c'est court, pas prise de tête et intelligent.
Alors certes ce n'est pas "le thriller" de l'année mais il a le mérite de divertir aisément en plus d'être tiré d'une histoire vraie dont l'auteur a simplement changé les lieux et les noms.
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Fraddosio Sabino est retrouvé égorgé dans son appartement. C'est sa femme de ménage qui a découvert son corps. La scène de crime montre que la victime connaissait son assassin. le maréchal Pietro Feneglio est chargé de l'enquête. Alors qu'il vient d'autoriser l'enlèvement du corps, il apprend que la voisine du dessous est certaine d'avoir croisé le meurtrier. La vieille dame a même noté sa plaque d'immatriculation ; elle a aussi remarqué qu'il avait jeté un paquet dans une benne.


Quelques heures après le crime, l'affaire semble résolue. C'est justement ce qui perturbe Pietro Feneglio. Rien ne semble relier le suspect à Fraddosio Sabino. Ce dernier avait des antécédents judiciaires qui permettent de dresser son portrait sulfureux et répulsif. Sans pouvoir en expliquer la raison, le carabinier n'est pas convaincu par la conclusion du dossier. « le risque, quand on a une bonne hypothèse des faits, c'est que celle-ci nous plaise trop. Alors, on recherche exclusivement ce qui la confirme, sans voir ce qui pourrait la démentir. » (p. 126) Pietro Feneglio est déterminé à trouver les points faibles de ses suppositions, à ne pas choisir la voie de la facilité, mais celle de la justice. Il est attentif aux détails, à l'écoute de son cerveau et de son intuition.


Gianrico Carofiglio est « procureur, conseiller du Comité anti-mafia au Parlement italien et il a été Sénateur de 2008 à 2013 ». L'intrigue est inspirée de son expérience professionnelle. « Les dates, noms et lieux indiqués dans ce roman sont le fruit de l'imagination. Les faits se sont réellement produits, ailleurs. » (p. 153) Une vérité changeante les situe le 22 novembre 1989. Aussi, l'enquête s'appuie essentiellement sur l'enquête de terrain, la technologie n'est encore pas assez développée pour piéger les criminels. Ce roman rappelle l'importance des investigations psychologiques pour contrer les apparences.


J'avais découvert le maréchal dans L'été froid et j'avais aimé son humanité. Une fois encore, il montre qu'il est un homme d'honneur et respectueux des autres, qu'ils soient truands ou non. Il ne cherche pas à enfoncer les délinquants, ni à les excuser. S'il le peut, il réalise ses arrestations en douceur et cherche à réduire les dommages collatéraux au sein des familles. Il donne des conseils de défense aux mis en examen, lorsqu'il estime que leur rédemption est possible. C'est un policier attachant, même si j'ai eu la sensation que ses qualités humaines étaient plus développées dans son roman précédent, ce qui s'explique certainement par l'écart de 300 pages entre les deux livres. Nous passons moins de temps avec lui, aussi le récit est plus resserré autour de l'enquête. C'est la raison pour laquelle, même si j'ai aimé Une vérité changeante, j'ai une grande préférence pour L'été froid qui m'avait fascinée.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Un homme au passé trouble est retrouvé mort dans un appartement à Bari. Une voisine est absolument certaine d'avoir vu un jeune adolescent s'enfuir du bâtiment. Cette même voisine a même noté la plaque d'immatriculation, comme elle fait à chaque fois qu'elle ne connait pas une voiture devant son immeuble. Pietro Fenoglio mène l'enquête pour faire éclater la vérité sur ce meurtre..

Très court roman qui nous embarque dans une enquête policière à l'ancienne, une enquête classique sans grand rebondissement mais avec un enquêteur très charismatique, intelligent, mélancolique et solide, qui prend réellement vie à travers les pages.

Pietro Fenoglio est très bien esquissé, ce qui rend ce petit roman intéressant, l'enquêteur est complètement immergé en plein Bari, entre ombre et lumière.

Bon, je ne vais pas vous mentir, l'intrigue ne casse pas trois pattes à un canard, ou on a vite fait d'oublier en refermant ce roman (peut-être à cause du trop peu de pages), mais ce roman vaut bien d'être découvert et lu pour la part psychologique des personnages et le regard sur une ville italienne / Bari !

Bref, un bon roman policier, parfait pour un après-midi farniente au soleil, parfait pour vos vacances d'été. C'est bien écrit, c'est fluide, ça se lit très bien, laissez-vous tenter !
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Bari les années 80.
Un récit court, bien mené, qui témoigne de l'expérience professionnelle de l'auteur dans les "vraies" affaires criminelles. Pas d'artifice de dernière minute improbable, imprévisible, servi par les maîtres commerciaux des thrillers à succès.
Pas de détournement du sujet, pour se mettre en scène personnellement comme certains de nos " grands" auteurs actuels.
Efficace.
Avec un souci de faire comprendre le métier d'enquêteur.
Et c'est avec un réel plaisir que l'on tourne les pages, sans lâcher le livre.
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Gianrico Carofiglio (dont j'ai tant aimé le superbe : « Trois heures du matin » !) nous offre la suite des enquêtes du maréchal Pietro Fenoglio (voir son premier opus, « L'été froid », édité chez Slatkine & Cie)

En ce mercredi 22 novembre 1989, à Bari dans les Pouilles, alors que Pietro Fenoglio et le brigadier Sportelli viennent d'arrêter Lorenzo Cardinale (alias u tuzz) un braqueur notoire, le maréchal est informé qu'un homme a été mortellement poignardé à la gorge dans son appartement. Une voisine aurait vu un jeune homme (portant un vêtement à capuche) s'enfuir en courant. Un certain Nicola Fornelli, âgé d'une petite vingtaine d'années, qui pourrait bien être le coupable …

Ceux qui ne jurent que par les romans policiers pétris de violence, d'hémoglobine (ou encore d'action trépidante) peuvent passer leur chemin : ce livre n'est assurément pas fait pour eux … Les intrigues de Gianrico Carofiglio sont généralement contemplatives ou méditatives. Et notre empathique maréchal Fenoglio est nettement plus proche de Jules Maigret (sa femme est également présente, même si discrète) que de « Dirty Harry » …

Gianrico Carofiglio, magistrat et ancien sénateur ( ouvertement en guerre contre la mafia) se sert de ses (multiples) expériences professionnelles pour nous proposer de belles chroniques policières, inspirées par des affaires criminelles qui – elles – ne sont pas fictives. Et cet écrivain a un don génial : celui de toujours savoir rendre ses personnages et récits fort intéressants. le prochain sera accueilli avec grand plaisir !
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C'est avec plaisir que j'ai retrouvé le maréchal Fenoglio dont j'avais fait la connaissance dans «L'été froid». J'aime beaucoup ce personnage qui s'est retrouvé dans la police suite à un concours passé un peu par hasard alors qu'il faisait des études de littérature à l'Université. Un enquêteur sensible, qui n'aime pas la violence, qui fonctionne à l'intuition et à la bienveillance. J'aime sa réflexion, son humanité, ses commentaires sur le métier qu'il exerce, ses comparaisons avec le médecin et l'écrivain… Et cette manière d'être lui offre des avantages : les gens lui font confiance, lui rendent des services, lui parlent. Et d'être disponible pour ses collègues.
Il faut savoir que ce court roman est tiré de faits réels, mais dans un lieu différent. Et cela montre une fois encore qu'il est important de faire une enquête approfondie et de ne pas se contenter de la facilité et de ce qui semble trop évident.
Un regret : trop court ! beaucoup trop court !
Et un grand merci aux Editions Slatkine pour cette lecture que j'ai beaucoup appréciée.
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