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Citations sur Paroles empoisonnées (64)

Je m’habillais pour lui et me coiffais pour lui, mais un jour où il s’est approché en douce dans mon dos et m’a embrassée dans le cou, j’ai hurlé comme une folle, comme s’il m’avait poignardée. Même moi, j’ai eu peur de ma réaction parce qu’elle a été instinctive. J’ai ressenti de la panique, comme la première fois qu’il a mis sa main sous ma jupe et que je l’ai violemment écartée. Martin se fâchait, bien sûr. Tu es une fille compliquée, il me disait, tu en fais des histoires. Et moi, je ne disais rien. La nuit, je rêvais de lui et je l’embrassais, mais quand il était près de moi et que je sentais sa main sur ma peau et la chaleur de son souffle excité, je frissonnais et mon corps devenait rigide comme un cadavre. Je restais froide comme un glaçon et j’inventais des excuses pour prendre mes jambes à mon cou. J’ai eu du mal à me détendre et à m’habituer à son contact, à ses lèvres qui folâtraient sur mon cou, qui me mordillaient, me chatouillaient le lobe tandis qu’il me murmurait des mots doux à l’oreille. Je n’ai jamais pu supporter qu’il soit dans mon dos, mais petit à petit, j’ai pu m’accoutumer à ses baisers et éprouver du plaisir à ses caresses. Je reconnais que j’étais amoureuse. Je n’en avais pas le droit, mais je l’étais, ou je voulais l’être. Et au moment où je pensais que oui, tout allait bien, que j’étais une fille comme les autres, ça a recommencé. Et cette fois, c’était sans retour.
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Des comprimés pour se lever, des comprimés pour marcher, des comprimés pour dormir, des comprimés pour vivre. Elle présentait qu'il y avait trop de comprimés, que les comprimés lui dérobaient sa rage, étouffait son cri. Mais ils effaçaient aussi sa douleur.
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veux vivre. Maintenant oui, je veux entamer une nouvelle vie, avec une nouvelle identité. Je veux une autre chance et lui me la donnera parce qu’il me la doit, parce qu’il a changé, parce qu’il est un autre, parce que j’ai été si courageuse que j’ai osé lui tenir tête et lui montrer que la violence ne résout rien.
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Tu sais bien que, dans ce métier, il ajoute, on ne peut jamais être sûr de rien. Jusqu’à ce qu’on ait démontré le contraire, tout le monde est suspect. Et j’en suis encore revenu au suspect numéro un. Le garçon avec qui elle sortait. Ce Martín Borrás que j’avais interrogé un jour avant sa disparition définitive. On avait relevé des empreintes à lui dans le sac de Bárbara, mais aucune dans la cabine téléphonique. Quand je lui ai demandé où il se trouvait le vendredi à cinq heures quarante-cinq du matin, Martín Borrás n’a pas répondu immédiatement.
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Encore la culpabilité, cette maudite culpabilité qui revient, obsédante. Elle a tant de regrets. Mais elle sait que se faire des reproches ne la mènera nulle part. Que la culpabilité paralyse, se transforme en excuse, que c’est l’antidote de l’action. Elle tente de positiver et d’expulser la culpabilité qu’il lui a inoculée jour après jour, comme un poison lent et mortel dilué par ses paroles. Je ne suis pas malade, je ne suis pas coupable, elle se dit. Elle ne veut plus y penser, cherche désespérément une chose à laquelle se raccrocher, et imagine comment sera Bárbara après quatre ans, si elle a grandi, si sa physionomie a changé, si elle a conservé ses fossettes quand elle rit, si elle a toujours ses beaux cils serrés qui ombraient ses yeux couleur de miel, de grands yeux ouverts qui scrutaient le monde avec curiosité.
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Elle tente d’imaginer combien de filles comme Bárbara doivent vivre dans l’obscurité, condamnées au silence. Nuria Solís lève la main. Arrête-toi, arrête-toi ici ! Et Eva freine. Elles ne sont pas encore arrivées à la grille, elles se trouvent à environ deux cents mètres de la bâtisse, sur un chemin bordé de chênes verts, mais il est plus prudent de ne pas s’approcher pour qu’il n’entende pas le moteur.
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Elle n’est plus une femme de chair et d’os. C’est un mort vivant, un zombie qui renaît de ses cendres, un être de l’étoffe des dieux, insensible à la douleur, à l’empathie, aux obstacles. Une sorte de fantôme. Elle déglutit. Et les fantômes, elle conclut, ne peuvent être arrêtés parce qu’ils traversent les murs et arrivent où ils veulent. Dans ce cas, elle préfère être de son côté et la suit comme un petit chien.
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Ce n’est pas si facile, Bárbara, je ne peux pas te tuer parce que je t’aime. Menteur, je pense, menteur, sale menteur. Peut-être que si tu collabores, il nous reste une solution. Lâche, sale lâche, je me dis. Il reste encore une solution. Je serre les poings et je me tais. Il ne peut pas me faire ça maintenant, il n’a pas le droit de me faire souffrir davantage. J’étais prête. Je veux en terminer avec toute cette merde. Maintenant ! Je veux mourir tout de suite. Bárbara, écoute. Je me couvre les oreilles parce que je ne veux pas l’entendre. Bárbara, écoute bien ce que je vais te dire, ma chérie.
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On dit aussi qu’au moment de mourir ta vie entière défile devant tes yeux, comme un film en accéléré. Je ne vois pas mes cheveux, je n’ai pas de miroir, mais c’est possible qu’ils soient devenus blancs depuis un bout de temps. Et la bande-annonce du film de ma vie que j’avais censurée, je la vois aussi, même si je n’en ai pas envie. Ça veut sûrement dire que la mort se rapproche.
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Un Tranximezin, j’ai besoin d’un Tranximezin, elle se dit en tremblant, et elle se précipite dans la salle de bains, se cogne contre le mur tout en fouillant dans l’armoire à pharmacie. Le miroir lui renvoie l’image d’une femme effrayée qui a besoin d’une pilule pour assumer sa lâcheté et son refus d’affronter la vérité.
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