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sur 287 notes
Alors que je commence à naviguer entre l'imagination d'un gamin de dix ans et la triste réalité qui vient de lui tomber sur la tête, celle de son père qui trompe sa mère avec la belle rousse du cinquième étage, me voici embrayée d'un coup dans une toute autre histoire, l'abus sexuel des femmes dans le Monde du Travail, un sujet très actuel étant médiatisé à mort grâce aux américains par le mouvement MeToo. L'écrivaine a choisi un milieu qu'elle connait bien, celui du cinéma, dont la victime est justement la rousse du cinquième étage, alors qu'elle n'avait que vingt ans.....

Mais bon, Carré ne s'arrête pas à l'adultère et l'abus sexuel, elle en rajoute enfonçant le clou du tragique. On n'est même pas arrivé à la moitié du bouquin, que nous revoilà dans une autre histoire, que d'autres vont suivre et là je m'arrête pour vous laisser découvrir la suite, qui devient interminable. L'écrivaine s'ingère aussi dans ces nombreuses histoires où elle y affirme qu'elle est "Du côté des indiens" , les perdants, et non des cowboys . À mon avis, être indien ou cowboy est seulement une question de perspective. Les cowboys aussi subissent adultère et autres bobos , tout est relatif et la vie n'épargne personne. Surtout qu'ici ces indiens s'infligent la plupart de leurs bobos , de leurs propres initiatives . Et son exemple du "Djokovitch perdant" n'est pas du tout convaincant, surtout qu'elle parle d'un mec qui a été nr1 mondial du tennis pendant 275 semaines, il faut bien qu'il perde un jour.....
Un livre non dénué d'intérêt qui démarre bien mais finit par se perdre dans les dédales de multiples thèmes, bobos, et références cinématographiques, littéraires et même artistiques ( la référence à Francis Bacon, un de mes peintres préférés est à mon avis dans le contexte qu'elle utilise, grotesque). Une surcharge et vers la fin le déraillement des histoires de deux des protagonistes , ont fini par m'en faire perdre tout intérêt.
Des histoires et des personnages inachevés et une fin qui arrive comme un cheveu sur la soupe....pas facile d'écrire un bon roman ou faire un bon film. Il ne suffit pas d'aligner des histoires et des belles phrases, il faut aussi un bon montage. Carré qui vient du Monde du Cinéma devrait en pratique le savoir.

Un grand merci aux Éditions Grasset et NetGalleyFrance pour l'envoie du livre.
#DucôtédesIndiens#NetGalleyFrance
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Dépenser 22 euros et constater que l'éditeur distribue une épreuve non corrigée justifierait une demande de remboursement.

⁃ Dès la première ligne, le « mardi 1 octobre 2017 » est le signe prémonitoire d'un ouvrage bâclé (il s'agit du samedi 1 ou plus probablement du mardi 3) .
⁃ Puis mauvais raccords de prénoms en pages 152 et 153 (Isabelle ; Michèle ?)
⁃ Enfin, « les usagés du métro » (p 318) resteront dans les annales.

Que Grasset, maison réputée, que Juliette Joste, éditrice honorée pour son « exigence » (p 349), diffusent un brouillon est incompréhensible et vraiment peu respectueux des lecteurs.

Qu'il ait fallu deux ans pour écrire ce livre et en arriver là est peut être du aux évolutions d'un scénario essayant de suivre les courants porteurs de la mode et les vents dominants du médiatiquement correct ?

Jouer au concierge et espionner les habitants d'une cage d'escalier d'un immeuble de Courbevoie est le fil directeur de l'intrigue qui débute au deuxième étage,chez Ziad et ses parents Anne et Bertrand, prend l'ascenseur et s'élève au cinquième chez Muriel Péan, séductrice (ah les rousses) employée dans une compagnie cinématographique, avant de plonger dans les affres d'une famille blessée par l'anévrisme paternel et l'addiction maternelle dans un contexte alternant Charlie, #MeToo, antisémitisme et crise sociale.

La description du tournage m'a intéressé et révèle le vrai métier d'Isabelle Carré. Ziad force l'admiration par son exceptionnelle maturité mais c'est le seul personnage qui m'a semblé attachant. le cumul de malheurs subis par les uns et les autres est peu crédible (trop c'est trop) et la dérive criminelle d'Anne invraisemblable.

Grosse déception, vous l'avez deviné, « du coté des indiens » avec un tiercé perdant : scénario raté, acteurs peu crédibles et réalisation bâclée.

Le Titanic, pour reprendre le titre de la page 76. Hélas.
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Ziad est un petit garçon de dix ans, qui a hâte de montrer son bulletin scolaire à son père, car ses résultats se sont nettement améliorés. Il guette l'arrivée de l'ascenseur, pour le lui montrer et bizarrement celui-ci ne s'arrête pas, et son père disparaît dans un appartement du cinquième étage… Il se rend compte, très vite, que son père a une maîtresse et sa petite vie bien réglée ou presque va se mettre à vaciller.
Que faire ? il décide d'aller voir la dame du cinquième, Muriel pour lui demander de ne plus voir son père, ce qu'elle fait… Hélas, le père est victime de ce qui ressemble à une rupture d'anévrisme et bizarrement, Ziad se rapproche de Muriel…
Le roman démarre bien, mais ça s'enraye très vite : l'auteure en voulant creuser la vie la personnalité des protagonistes, s'égare : on part dans le viol des jeunes actrices pour accéder à un rôle, avec des références à me-too et finalement on enfourche un autre cheval de bataille avec la dérive de la mère de Ziad qui se lance dans des rencontres hasardeuses, la maladie du père, et ses consultations à l'hôpital, et c'est très dommage et irritant pour le lecteur qui s'attend à une histoire plus centrée sur Ziad, sa vie qui vole en éclat, du fait de la trahison du père, et du côté taiseux de la famille…
Il faut quand même remarquer que, dans ce roman, les rôles sont souvent inversés : ce gamin est plus adulte que ses parents et essaie constamment et lucidement de « les porter sur ses épaules ».
J'avais choisi de ne pas lire le premier roman d'Isabelle Carré, car elle ne m'avait pas convaincue lors de ses passages à la télé, et ces actrices qui se mettent à l'écriture, ça me gêne parfois et je savais que c'était une autofiction teintée de romance. Avec un deuxième roman je me suis laissée tenter et grosse déception…
L'écriture est relativement agréable, les références au cinéma (on a droit à des répliques par exemple des « Tontons flingueurs » ou à la littérature, qui confirment sa culture artistique, mais cela ne suffit pas à faire un bon livre. Je suis contente d'être allée au bout car je voulais savoir ce qui allait arriver à Ziad que j'ai bien aimé et la fin est particulière…
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure que j'aime beaucoup en tant que comédienne….
#DucôtédesIndiens #NetGalleyFrance

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Quelle décevante surprise que ce raté (pour moi, s'entend!) de la rentrée littéraire.

J'espérais un essai transformé du premier livre tant apprécié, Les rêveurs.
Je me retrouve face à un roman bizarrement construit, qu'il aurait sans doute été plus pertinent de découper en nouvelles, plutôt que de vouloir lui donner une cohésion narrative entre personnages. Les assembler ne fonctionne pas du tout, on n'y croit pas un seul instant, on a même tendance à les perdre. C'est d'autant plus frustrant que le petit garçon du début est une belle mise en bouche d'histoire familiale, introspective et touchante. (Même si on peut s'étonner d'une maturité décalée pour son âge).

Quant à chercher à coller aux grands thèmes d'actualité comme les migrants, le mouvement #metoo, la famille et ses vertiges, etc... l'idée est honorable. Mais un roman n'est pas un fourre-tout aux étiquettes mélangées, il faut quand même faire un peu rêver le lecteur.

Si l'écriture d'Isabelle Carré est toujours là, agréable et fluide, elle m'a décidément perdue dans des lourdeurs de références et de descriptions. J'ai continué ma lecture en diagonale, juste accrochée par quelques pages d'intérêt comme l'envers du décor des métiers du cinéma.

Et de m'interroger encore une fois sur le travail de l'éditeur, qui semble avoir peu assisté son auteur au détriment de la perspective de ventes possibles, surfant sur le succès du premier roman.
Je souhaite le meilleur à une actrice que j'apprécie, mais sans doute plus inspirée dans son coeur de métier
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Les bleus à l'âme de Ziad et Muriel

Avec son second roman, Isabelle Carré confirme son statut de romancière au style délicat et sensible. Dans les pas d'un garçon de dix ans, elle raconte l'univers impitoyable du cinéma avant #metoo.

Après ses talents d'actrice et de comédienne, Isabelle Carré nous avait dévoilé il y a deux ans ses qualités d'écriture en publiant Les rêveurs, un premier roman couronné par le Grand Prix RTL-Lire et le prix des Lecteurs de L'Express-BFMTV. Il mettait en scène une fratrie cherchant son indépendance, entre une mère vivant dans son propre monde et un père qui se découvrait homosexuel.
Si la plume reste toujours aussi délicate, le registre de ce second roman change, à la fois plus distancié et plus proche de sa vie. Nous partageons cette fois le quotidien d'une famille vivant dans un immeuble de Courbevoie. Ziad, qui va fêter ses dix ans, attend son père face à l'ascenseur. Il lui réserve une belle surprise. Son bulletin est bien meilleur qu'en début d'année et c'est empli de fierté qu'il patiente. Déjà les Da Costa et leur chien sont passés, déjà tous les habitants de l'immeuble sont rentrés quand enfin son père arrive. Mais l'ascenseur ne s'arrête pas au deuxième. Il poursuit sa route jusqu'au cinquième. Bertrand en sort et s'engouffre dans l'appartement de Muriel Péan, une belle femme rousse.
Ziad vit désormais avec ce secret, s'étonnant tout à la fois que sa mère ne se doute de rien, et que son père continue d'avoir ce regard triste. La lassitude s'installe, la communication se réduit à la portion congrue. «Je sais, moi, que vos silences peuvent être pires, et parfois encore plus tranchants que des mots.»
Alors Ziad décide d'agir. Il grimpe au cinquième et explique à Muriel que son père ne montera plus et que, s'il le faisait quand même, elle se devait de le renvoyer. Un plan qui aura une conséquence inattendue, puisqu'il va rapprocher Muriel et Ziad qui n'est pas insensible aux charmes de la belle rousse. Se sentant un peu coupable, elle promet à son nouvel ami de l'emmener sur un tournage, de lui faire découvrir l'univers du cinéma. Car Muriel est scripte, après avoir été actrice.
Le récit bascule alors quelques années en arrière, au moment où Muriel rejoint une équipe de tournage en Bretagne. Elle a réussi à s'imposer après un casting et déjà on lui promet une belle carrière. Sauf que le soir de ses 20 ans, François, le réalisateur, l'attire dans sa voiture et l'embrasse de force, la sidérant complètement. Elle subit l'agression et reste tétanisée. En sortant de la voiture, «elle garde une sensation de brûlure sur la joue et autour de la bouche, des cicatrices de sa barbe de trois jours. La nuit est complètement noire à présent, elle distingue à peine l'herbe sous ses pieds. Ce moment de liberté lui donne du courage, elle peut décider des choses, elle n'est pas une poupée qu'on habille et maquille, qu'on coiffe et qu'on embrasse, qu'on ramène le soir, qu'on couche après lui avoir brossé une dernière fois les cheveux en lui souhaitant bonne nuit».
En fait, le calvaire de Muriel ne fait que commencer. le quinquagénaire sait pertinemment comment manoeuvrer pour profiter de la faiblesse psychologique de sa protégée. Elle finira par trouver son salut dans la fuite. Son premier film en tant qu'actrice sera aussi son dernier.
Isabelle Carré a choisi de ne pas laisser Muriel seule avec son histoire et, en racontant tour à tour les trajectoires de Ziad et de ses parents, Anne et Bertrand, elle élargit son propos et parle de drames, de douleurs, de chocs subis par les uns et les autres. Et cherche les moyens de surmonter ces difficultés. Les plus belles pages étant consacrées à ce défi de la reconstruction, même si le chemin vers la lumière peut être très tortueux.
S'il fallait une preuve de plus de son talent de romancière, il serait à chercher dans cette façon de sentir les choses et de les assimiler pour les intégrer au récit. Incapable de répondre à vif aux questions posées par les journalistes au moment de l'affaire Weinstein, l'actrice a imaginé Muriel pour porter sa pierre à l'édifice et se placer du côté des Indiens.
On se réjouit déjà de voir comment elle rendra compte du confinement, une étrange période dont son écriture s'est imprégnée et qui nous vaudra sans doute l'an prochain une troisième oeuvre. le rendez-vous est déjà pris !

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L'enfance de Ziad s'est envolée avec l'ascenseur qui emmène chaque soir son père au cinquième étage, là où habite une belle femme rousse d'une trentaine d'années. Sa mère oublie son malheur dans l'alcool, une sorte de suicide. Ziad n'a que dix ans, mais il sent bien qu'il appartient à une autre catégorie, solitaire, tourmentée et honteuse. L'année de ses dix ans a sonné la fin d'une récréation, celle de l'insouciance. Pourquoi se taire, faire semblant, tant de choses qu'on ne dit pas, mais qu'il perçoit quand même.

Muriel, elle tombe toujours sur des mauvais types, elle attire les hommes compliqués ou pas disponibles, comme le père de Ziad. Elle rêve d'être mère elle aussi. Sa vie s'est brisée autrement un baiser volé par le metteur en scène, lors de son premier rôle il y a quinze ans. Et la voilà piégée par son propre silence, elle n'a rien dit, n'a pas bougé le petit doigt, elle est restée passive. l'onde de choc provoqué par l'affaire Weinstein, les abus faits aux femmes, la question du consentement. Elle va trouver le courage de se souvenir, le film de sa jeunesse lui revint en mémoire.
Muriel et Ziad vont se soutenir dans cette tempête qui bouscule leur vie.

J'avais été emporté par la sensibilité et la luminosité du premier roman d'isabelle Carré, malheureusement je n'ai pas réussi à entrer dans l'univers de ce second roman. Si dans la première partie, lorsque nous suivons Muriel et Ziad j'ai retrouvé la légèreté et la fluidité de son écriture, je me suis perdu dans la suite du récit, lorsque l'auteur abandonne ses deux principaux personnages pour se concentrer sur Bertrand et Anne les parents de Ziad. Et que dire de la fin qui m'a laissé complètement perplexe.

Reste une plongée intéressante dans le milieu du cinéma, Muriel scripte entraîne Ziad sur un plateau où tout paraît naturel, presque simple, pourtant tout est arrangé, organisé, travaillé. Ziad va découvrir l'envers du décor.

Peut-être isabelle Carré a-t-elle voulu aborder trop de thèmes dans ce roman, alors que Muriel et Ziad justifiaient à eux seuls un roman.

Un grand merci aux éditions Grasset pour leur confiance.
#DucôtédesIndiens #NetGalleyFrance

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Un petit garçon attend son père et voit celui-ci monter plus haut dans son immeuble pour aller rejoindre sa maîtresse. A partir de ce fil, Isabelle Carré développe l'histoire de quatre personnages cabossés par la vie et balaye pas mal de sujets : l'enfance, le couple, la maladie, la prédation (masculine).

Les avis sont partagés à propos de ce roman (cf “le masque et la plume” qui pousse la contradiction à son paroxysme).

Isabelle Carré s'est beaucoup expliquée sur le harcèlement subi en tant qu'actrice.
C'est dans le contexte #MeToo qu'elle a repris la plume et remanié l'un de ses manuscrits commencé avant “les rêveurs” pour en faire un deuxième roman. Cette partie du livre (qui n'est qu'une partie) décrit sans sensationnalisme cette zone grise.

L'auteure se place du côté des Indiens. Elle est proche des perdants magnifiques qui y croient encore malgré les traumatismes.
Ils n'avaient pas les bonnes armes mais sauront changer le cours de leur vie de manière résiliente. Un peu comme dans le Kintsugi, cet art japonais où l'on répare les porcelaines en soulignant leurs cicatrices de poudre d'or au lieu de les masquer, pour les rendre ainsi paradoxalement plus belles.

C'est probablement pour cela que je suis tombé en empathie avec les personnages présentés sans jugement.

J'ai apprécié les images qui colorent ce roman de manière poétique et les références cinématographiques : “Subway”,“Les tontons flingueurs”, Shining”, “Taxi driver”...

Certains ont été gênés par le “trop d'histoires”, pour ma part, j'ai trouvé l'ensemble lié, fluide comme un livre à tiroirs qui rassemble quatre nouvelles avec des recoupements.
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Avec "Les rêveurs" , la très discrète comédienne française Isabelle Carré faisait une entrée remarquée en littérature en nous plongeant dans son enfance un peu décalée, entre une mère lasse et border line et un père désigner qui avouera son homosexualité tardivement dans un geste libérateur.

Après un premier roman consacré à son enfance entre deux parents fantasques, Isabelle Carré quitte l'autobiographie et gagne définitivement ses galons de romancière avec du "Côté des Indiens", un livre qui est beaucoup plus romancé, même s'il comporte évidemment quelques éléments autobiographiques.

Partant d'une histoire entendu à la radio- un petit garçon qui attend son père dans son immeule voir celui ci aller plus haut dans l'ascenseur pour aller rejoindre sa maitresse, la voisine du dessus - Isabelle Carré nous prend par la main et nous guide sur le fil de sa vie.; un fil tout en délicatesse tissé de souvenirs de sa famille pas comme les autres.

On aime profondément cette belle délicatesse des personnages et lorsqu'on creuse un peu en dessous des couches de vernis, se dissmulent névrose et noirceur qui anime chacun des personnages.

Cette quadruple histoire comporte son lot de tempetes et de vagues mais aussi d'espoir et de résilience sans pour autant tomber dans le mièvre ou le feel good book ( un écueil que le dernier roman de Cécile Pivot, au thème assez proche, n'évitait pas toujours).

Dans ce beau et sensible "du Coté des Indiens", Isabelle Carré réussit parfaitement comme dans un long métrage à alterner les prises de vues pour nous livrer un quator de personnage étonnant et loin des stétérotypes.



Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Une première incursion dans l'univers d'Isabelle Carré. Ziad, 10 ans, vit avec ses parents Anne et Bertrand, aux métiers très accaparants. Il est souvent seul et aime attendre le retour de son père derrière la porte de l'appartement. Un soir, il découvre que ce dernier se rend souvent chez Muriel, leur voisine du 5ème étage...
Du côté des indiens est un texte à nombreuses facettes : Roman d'apprentissage tout d'abord, avec la découverte par Ziad du monde cruel des adultes et la perte de son innocence (et oui les adultes ont des secrets...)
Roman intimiste ensuite avec la vie de couple de Bertrand et Anne et ses (nombreux) ratés.
Roman foisonnant également où de nombreux sujets très actuels ( #metoo, l'adultère, la maladie, l'alcoolisme) sont abordés avec beaucoup d'authenticité et de délicatesse.
Roman de découvertes enfin où Isabelle Carré dévoile ses sources d'inspiration et montre l'envers du décor avec une scène de tournage très réussie.
Un livre plaisant, rondement mené, d'une grande sensibilité (J'ai particulièrement apprécié qu'Isabelle Carré réussisse à changer mon regard au fil des pages sur les personnages). Avec une fin que je n'ai pas vu venir 😀!
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Impossible de ne pas aimer Isabelle Carré, une actrice qui sait allier force et fragilité (un vrai poncif, mais bon) avec des rôles où s'exprime une belle sensibilité. On l'aurait bien vu réalisatrice mais elle a choisi l'écriture, ce qui lui a plutôt réussi si l'on considère l'accueil réservé à son premier roman. Et voici le deuxième, un vrai test pour confirmer ou non son talent d'écrivaine. Isabelle Carré se place du côté des Indiens, autrement dit proche des cabossés de la vie, des perdants magnifiques qui y croient encore malgré les traumatismes, plus ou moins enfouis. Elle n'a pas un mais quatre personnages principaux qui lui permettent de balayer pas mal de sujets : l'enfance, le couple, la maladie, la prédation (masculine), etc. Ne serait-ce pas trop dans un livre qui joue avec les temporalités et se perd parfois dans des descriptions un peu longuettes des états d'âme de ses protagonistes mais aussi de leur environnement, jusqu'à une chambre d'hôtel sans attrait ou un tournage de cinéma, détaillés de long en large ? Autre constante du livre : les références, multiples, cinématographiques ou littéraires qui ne font qu'alourdir l'ouvrage. le style, lui, est très appliqué, sage comme une image, qui ne parvient pas à créer un véritable souffle romanesque. Bien sûr que l'on peut-être sensible à la délicatesse de dentellière du livre mais l'ensemble manque d'un peu de vivacité et pour tout dire, d'humour. La fin, surprenante, suscite un peu d'incompréhension eu égard à tout ce qui a précédé. C'est vraiment frustrant de n'avoir pu s'attacher davantage aux différents personnages d'un roman bien décevant, en définitive, qui a le tort de vouloir trop embrasser et partant, de mal étreindre.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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