On sait
Emmanuel Carrère capable du meilleur (
Le Royaume,
l'Adversaire, ..), et du beaucoup moins bon (
La classe de neige,.....). Une fois de plus, ce n'est pas un roman qu'il nous a livré par ce livre, mais le récit de deux situations dramatiques qu'il a rencontrées dans sa vie: le tsunami de décembre 2004, au cours duquel, parmi les dizaines de milliers de morts, s'est trouvée la petite fille d'un couple de français qui partageait son hôtel et qu'il a accompagné dans leur souffrance, et la maladie, puis le décès de sa belle-soeur, tonique et brillante jeune mère de famille, juge à scrupules, estimée de tous.
Le problème est celui-ci: la littérature a-t'elle vocation à nous livrer l'intimité des familles, les souffrances les plus personnelles, les réactions les plus intimes? E.Carrère a obtenu, sans réserves, l'accord de l'entourage de ses personnages pour écrire ce livre, et cela l'exonère de tout reproche à ce sujet. Mais le lecteur, lui, est quand même gêné d'entrer avec une telle proximité dans la vie de ces personnes, au moment où elles affrontent les pires situations. Est-ce bien raconté? Probablement. Mais vraiment, tous ces détails, s'ils sont absolument réalistes, puisqu'ils sont vrais, en avons-nous vraiment besoin? Je ne sais pas, mais la question est posée.
Vivement un prochain roman, oui, un roman !