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4,1

sur 3009 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voici un livre qui reste longtemps, très longtemps en mémoire.
Au moment de la lecture, je n'ai pas spécialement apprécié le style, que je trouvais peut-être trop journalistique, ou dirais-je lapidaire.
J'avais été presque choquée par cette expression auto-centrée au début du récit, cette préoccupation primaire de la rupture du couple au moment même où le Tsunami sévissait sur le lieu de vacances du couple.
Car Emmanuel Carrère relate, en première partie du livre, ses vacances au Sri Lanka la semaine où la terrible tragédie a dévasté le pays et semé des milliers de morts, dont la petite fille d'amis proches.
Il s'agit ici d'un témoignage, et comment l'appréhender, comment écrire sur cette horreur sinon en passant pas son propre ressenti? Car si E Carrère est connu pour son narcissisme, en fin de compte, ça n'en rend que ce roman plus humain, plus intime.
En deuxième partie, il évoque, en parallèle, le combat perdu d'avance de cette femme à laquelle il est lié par des liens familiaux contre le cancer. Mère de trois petites filles, elle refuse de se résoudre à sa mort, elle ne peut l'accepter.

Ce livre brut arrache les émotions parce qu'il dit précisément ce qu'il tient à dire, ni plus ni moins, et c'est ce qui fait sa force. Mais, pour moi, il manque réellement de qualités littéraires.
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En quelques mois Emmanuel Carrère a été témoin de deux drames familiaux. Deux moments auxquels il assiste en tant que témoin. Il est au Sri Lanka avec sa compagne Hélène et son fils ainsi que son propre fils à lui, lorsque survient le tsunami meurtrier. Épargnés par la vague ils vont aider les victimes, notamment un couple qui a perdu sa petite-fille Juliette. de retour en France, quelques semaines plus tard Hélène apprend que sa soeur est atteinte d'un cancer. Mère de 3 petites filles, elle n'y survivra pas.

On pourrait scinder le livre en quatre parties : le Sri Lanka, le retour à Paris et l'annonce de la maladie de l'autre Juliette, la rencontre avec Étienne et la vie du tribunal de Vienne et enfin la lente agonie de Juliette. Bien qu'énoncé clairement en quatrième de couverture, j'ai eu du mal à trouver la logique de ce récit/témoignage/hommage. L'auteur a passé des heures à écouter les témoins et acteurs de ces drames. Il leur a même soumis son texte avant sa publication et, fait rare pour un écrivain, a accepté, s'ils le souhaitaient, de modifier son texte (aucun n'a demandé de modification). La limite de l'exercice est peut-être le style, pas littéraire mais pas journalistique non plus.

Le récit est à la première personne, incluant les réflexions et interrogations de l'auteur. Il est tout en émotion, simplicité, justesse. Un témoignage bouleversant d'humanité, jamais larmoyant. J'ai particulièrement apprécié toute la partie sur le travail d'Étienne et Juliette, juge du tribunal d'instance de la Vienne, et leur combat contre les établissements de crédit.

Au travers ces vies brisées dont il raconte la tragédie, Carrère s'interroge sur lui-même, ses peurs, ses fragilités, son propre bonheur. En témoignant du deuil vécu par ces deux familles, il parle de lui, commençant son livre par les doutes qu'il avait sur la relation qu'il vivait avec Hélène, pensait que ce voyage au Sri Lanka était leur chant du cygne, pour finir par son propre bonheur d'être à nouveau père grâce à Hélène. Entre ces deux moments il y a la rencontre de deux drames : la perte d'une enfant pour un couple, la perte d'une mère pour trois petites filles. Faut-il rencontrer et témoigner du malheur des autres pour savourer le bonheur de sa propre vie ?

Mais au final, ce qui domine, c'est la personnalité et l'humanité de ces gens ordinaires confrontés à des drames de la vie. Avec beaucoup de pudeur Emmanuel Carrère livre un récit où il est avant tout question d'amour.
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Voilà un ouvrage plaisant, facile à lire, mais qui au final n'apportera rien, un peu comme un verre d'eau que l'on boit quand on a soif. C'est agréable sur le moment, mais après ? Certes, l'auteur s'ingénie à traquer l'intime, à en visiter chaque particule à la façon d'un Jean-Paul Kauffmann. Mais si Kauffmann sait faire tout avec rien, Carrière a besoin de beaucoup de matériau pour s'extraire de la gangue inerte qui précède l'oeuvre. Il lui faut réveiller le tsunami de 2005, pas moins, avec beaucoup de souffrance et aussi du pathos et c'est bien là le problème. Car du pathos, il y en a. Beaucoup. Ça dégouline et on se retrouve parfois gêné, comme un observateur pris en flagrant délit de voyeurisme. Et puis tous ces gens qui sont sympas au-delà de tout ; à croire que l'auteur n'a jamais fréquenté le moindre con.
Par-dessus tout, ce qui m'ennuie, c'est l'absence presque délibérée de style. Je n'ose envisager qu'Emmanuel Carrère méprise autant les mots mais, à lire sa prose, j'ai des doutes. Quand on lit « Rodrigue joue à la gameboy comme tous les ados », on se dit que quand même, il aurait peut-être fallu retravailler la phrase. D'ailleurs aujourd'hui, plus aucun ado ne joue à la gameboy. Je sais, c'est un détail, mais des détails comme ça, dans ce livre, il en est plein.
Paradoxalement, la meilleure partie de ce livre concerne la description du combat menés par ces deux juges obscurs contre les sociétés de crédit. Leur volonté de générer une jurisprudence plus favorable aux pauvres gens piégés dans les rets de la surconsommation se transforme en un combat audacieux et désespéré, mais non exempt de suspense. Pour le reste, notamment ce qui touche au rapport à la mort, beaucoup ont dit peu ou prou la même chose, mais mieux. Pour tout dire, de mon point de vue, Emmanuel Carrère, c'est un peu un journaliste trop vite monté en graine...
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J'ai eu énormément de mal à lire ce livre, qui touche à la pire angoisse des mamans comme moi : la mort de son enfant, ou sa propre mort, lente, connue, annoncée.
L'auteur livre son témoignage de spectateur de ces 2 drames, ainsi que l'impact qu'ils ont eu sur son existence.
Je suis certainement passée à côté de ce qu'on pouvait en retirer, car hormis les passages sur la justice, je me demandais sans cesse "oui, d'accord, et ?".
Pour autant, ce n'est sûrement pas un mauvais livre, mais je pense que dans certaines circonstances on ne peut pas apprécier.
Lorsqu'on vit soi-même le combat d'un proche contre le cancer par exemple, on n'a pas envie d'approcher le sujet de si près.
A ouvrir avec précaution, donc.
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Passer tout un roman autour de la mort d'un enfant puis d'une jeune femme cancéreuse ne correspond pas exactement a ce que je définis comme agréable.
Aussi, malgré le style détendu et facile d'accés de l'auteur, je n'ai pas pris autant de plaisir que ce que l'on m'avait annoncé à la lecture de ce roman.
L'approche d'Emmanuel Carrere me semble un peu trop nombriliste et aussi quelque peu voyeuriste.
Le rythme de la fin du roman etait egalement assez ennuyeux et quelques dizaines de pages de moins m'auraient peut etre laissé une impression plus positive.
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On m'a offert ce livre en me disant, tiens, puisque tu n'as jamais lu Carrère, lis donc celui-là, il est vraiment génial.
Alors vrai je n'avais jamais lu Carrère, mais je connais le gars, fils de et frère de, un palmarès et un pedigree. Allons voir ce que c'est dans le texte.
Wouah, les 50 premières pages, on entre dans le roman au Sri Lanka, tsunami de 2004, une famille de connaissances proches que l'auteur et sa femme visitent perd leur petite fille dans la vague. Elle s'appelait Juliette. Quelque chose me dérange vachement dans la manière dont tout cela est écrit ; je reviens au titre ; d'autres vies que la mienne ; pourtant l'auteur nous sert du moi-moi-moi, moi que vais-je en faire, de cet événement, moi qui suis écrivain, moi, comment je vais connaître l'amour, je vais rester avec ma femme alors que je voulais la quitter, moi, moi, moi, dur,
Mais c'est Dominique qui m'a offert le livre alors je persévère et là, bim, je ne suis pas déçue.
On entre alors dans une deuxième histoire, l'articulation qui est faite entre les deux est que la soeur d'Hélène sa femme s'appelle Juliette également. C'est une mère et une femme en train de mourir d'un cancer. C'est une juge aussi, une juge d'instance, qui pendant plusieurs années a cherché, avec son collègue Etienne, comment abriter les petits consommateurs crédules et ignares des grosses firmes d'usure.
Il y un parallèle entre les 2 histoires mais un déséquilibre certain qui font que je ne mets que 3 étoiles. Toute la partie tsunami aurait pu (du?) être sautée et ce n'aurait pas été dommage, même en perdant la symétrie décès Juliette enfant avec parents "CetAdjectifN'existePas" / décès Juliette mère avec enfants (3 quand même) semi-orphelins.
La vie de Juliette mère et juge était de mon point de vue autosuffisante : j'ai été prise dans le suspense des questions de droit soulevées (comment rendre le droit de la consommation sexy, incroyable !), dans les questions de philosophie abordées et la sagesse qui s'en est dégagé m'a tiré les larmes.
Pari gagné Carrère.
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Je découvre cet auteur avec cette lecture.
Que c'était dur à écouter. Ce texte est un travail journalistique sur la perte d'un proche. Tout est dit de ce que vivent les vivants, ceux qui restent - au travers de deux histoires vécues par l'auteur.
Mais suite à cette écoute qui fut une épreuve, je me suis demandée quel était l'objectif. Ce n'est pas un documentaire qui aurait expliqué les événements, aussi j'ai fini par me dire que ces histoires ne me concernaient pas. Aussi tristes et tragiques qu'elles puissent être, ce sont l'histoires d'autres... d'ailleurs c'est un un peu le titre de ce livre.
Je regrette un peu cette lecture.
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Bien écrit etc...le discours habituel.
Mais cette approche de la littérature "réaliste" qui puise son inspiration dans l'indiscret tumulte de la vie réelle me laisse perplexe.
L'épisode du tsunami n'était pas assez consistant en nombre de pages? "On" rajoute la fin de vie d'une soeur de son épouse.
Dans le but de laisser un souvenir à ses filles, pour justifier l'existence de ce livre, et au passage, signé par un romancier à succès comme une griffe de sac à main de luxe?
Avec au passage, un peu de publicité sur un de ses autres romans, l'adversaire? jamais lu une telle mention.
J'ai l'impression de lire un article-détaillé (précisions sur la décomposition du cadavre) de revue type paris-Match (sans le choc...des photos).
Ce que l'on peut apprendre?
Sur l'écrivain lui-même? ses problèmes de couple, par exemple, son ambition qu'il décrit pour l'opposer à un de ses "personnages" observés?
Des éléments du code de la consommation. Intéressant et instructif mais ... déroutant.
Un des prochains livres? je propose le code pénal. Ou mieux le code constitutionnel.


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Voilà un livre bien compliqué à critiquer.
L'auteur, présent sur les lieux du Tsunami de 2004 est témoin d'un drame, la perte d'un enfant par un jeune couple avec lequel il s'était lié d'amitié. de retour en France, quelques temps plus tard, sa compagne apprend que sa jeune soeur est condamnée par le cancer et le voilà témoin involontaire et acteur secondaire de ce nouveau drame. À partir de là, il va entreprendre un vrai travail pour reconstituer la vie de celle qui vient de disparaître, pour en livrer le récit, de façon presque chirurgicale.
Pas un roman donc, une enquête mêlée d'une réflexion personnelle sur le couple et l'amour, la capacité au bonheur.
Un texte hybride, déroutant, où les moments de grâce alternent avec les observations ordinaires, voire mesquines. Encore plus déroutant dans la mesure où l'auteur en semble, la plupart du temps, conscient.
Dérangeant, mais intéressant...
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Même si cet auteur est parfois nombriliste (il a du mal à s'effacer devant ses héros) et condescendant, il n'en reste pas moins vrai que ces témoignages sur la mort d'un proche, sont sincères et proches de nous.
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