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4,1

sur 3008 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
On m'a offert ce livre en me disant, tiens, puisque tu n'as jamais lu Carrère, lis donc celui-là, il est vraiment génial.
Alors vrai je n'avais jamais lu Carrère, mais je connais le gars, fils de et frère de, un palmarès et un pedigree. Allons voir ce que c'est dans le texte.
Wouah, les 50 premières pages, on entre dans le roman au Sri Lanka, tsunami de 2004, une famille de connaissances proches que l'auteur et sa femme visitent perd leur petite fille dans la vague. Elle s'appelait Juliette. Quelque chose me dérange vachement dans la manière dont tout cela est écrit ; je reviens au titre ; d'autres vies que la mienne ; pourtant l'auteur nous sert du moi-moi-moi, moi que vais-je en faire, de cet événement, moi qui suis écrivain, moi, comment je vais connaître l'amour, je vais rester avec ma femme alors que je voulais la quitter, moi, moi, moi, dur,
Mais c'est Dominique qui m'a offert le livre alors je persévère et là, bim, je ne suis pas déçue.
On entre alors dans une deuxième histoire, l'articulation qui est faite entre les deux est que la soeur d'Hélène sa femme s'appelle Juliette également. C'est une mère et une femme en train de mourir d'un cancer. C'est une juge aussi, une juge d'instance, qui pendant plusieurs années a cherché, avec son collègue Etienne, comment abriter les petits consommateurs crédules et ignares des grosses firmes d'usure.
Il y un parallèle entre les 2 histoires mais un déséquilibre certain qui font que je ne mets que 3 étoiles. Toute la partie tsunami aurait pu (du?) être sautée et ce n'aurait pas été dommage, même en perdant la symétrie décès Juliette enfant avec parents "CetAdjectifN'existePas" / décès Juliette mère avec enfants (3 quand même) semi-orphelins.
La vie de Juliette mère et juge était de mon point de vue autosuffisante : j'ai été prise dans le suspense des questions de droit soulevées (comment rendre le droit de la consommation sexy, incroyable !), dans les questions de philosophie abordées et la sagesse qui s'en est dégagé m'a tiré les larmes.
Pari gagné Carrère.
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Ah, d'autres vies que la mienne.. J'en avais entendu tellement de bien. J'en ressors mitigé, un peu dans le flou, dans le doute.. J'ai aimé ce qui finalement se lisait comme un récit, certes déchirant, très émouvant, sur la perte lors du tsunami au Sri Lanka, sur les dernières heures d'une personne que l'on a aimé, puis la restitution de sa vie, de ses mémoires. J'ai aimé les personnes dont l'auteur a choisi de mettre en lumière les douleurs et les deuils, mais je n'ai pas aimé l'auteur. Curieux, pensez-vous, d'aimer les choix de l'auteur mais de ne pas l'aimer lui ? Je n'ai pas aimé ses commentaires, son égoïsme, son narcissisme. Avoué, certes, et pourtant ? Dire « je suis un égoïste car je ne pensais qu'à ma femme qui était avec un autre homme alors que celui-ci venait de perdre sa fille » suffit-il à nous absoudre de nous en servir pour se donner un air d'écrivain détestable et torturé ? À faire de nous un écrivain talentueux, respectable, méritant ? Je n'ai pas réponse à cela mais je n'ai pas eu le sentiment d'avoir quelqu'un de vrai en face de moi. Plutôt quelqu'un de faux, dans un exercice de style de littérature prétentieuse qui se complaît et s'en excuse en même temps « je ne suis qu'un bourgeois bla bla bla, elle pleurait sa soeur et moi je ne songeais qu'à mon film à Cannes ».. c'est bien de le dire, mais à quelle fin ? de l'étalage de soi, pas en positif, ô non, car cela serait malvenu dans le contexte, mais de l'étalage de soi quand même. Je suis dubitatif. J'ai vraiment eu le sentiment d'assister à une oeuvre d'un voyeurisme malsain au service d'un égocentrisme décomplexé. Et ce, dès que l'auteur y allait de son petit commentaire. C'est dommage car les histoires croisées étaient en elles même très intéressantes. Ça a gâché ma lecture.
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Ce roman marque ma découverte d'Emmanuel Carrère dont j'ai aimé le style. En ce moment, j'avoue beaucoup apprécié les romans un peu « tranches de vie » où l'auteur nous embarque dans une période de sa vie et nous raconte comment il gère les événements et les difficultés auxquels il est confronté.
C'est justement le cas ici puisque l'auteur nous raconte ses vacances de Noël 2004 où il a été confronté, lui et sa famille, au célèbre tsunami qui s'est déroulé au coeur de l'Ocean Indien et qui a ravagé tous les pays alentour le 26 Décembre 2004.

Un début fort prometteur pourtant l'histoire a ensuite pris un virage à 180 degrés en abordant d'autres sujets tels que la maladie, le cancer et ses conséquences. Ainsi que la législation des crédits à la consommation. Ne me demandez pas qui, quoi, comment mais ce roman aborde bien tous ces sujets. Et c'est ce qui en a fait une lecture un peu mitigée pour moi. J'ai trouvé intéressant les sujets abordés dans cette seconde partie mais je n'ai pas compris le lien entre eux et la partie sur l'hiver 2004. Pour moi, rassembler ces deux « tranches de vie » n'étaient pas spécialement judicieux ni impactants pour le roman.

En bref, je reste curieuse de découvrir d'autres romans de l'auteur bien que « D'autres vies que la mienne » aura été une lecture en demi-teinte pour moi.
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Narcisse, nonobstant, je reste
Pour que Carrère se penche sur d'autres vies que la sienne, il faut qu'elles soient extraordinaires, il ne saurait fréquenter des gens médiocres. D'ailleurs il avoue éprouver un regain de tendresse pour sa compagne qu'après qu'elle se soit montrée à la hauteur du drame vécu au Sri Lanka... contrairement à lui qui se révèle totalement passif et inutile.

Un livre qui raconte la résilience de personnes frappées par la mort, la leur ou celle d'un etre cher, et aussi en parallèle celle de l'écrivain touché par la grâce au contact de ces etres d'exception..
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Je découvre cet auteur avec cette lecture.
Que c'était dur à écouter. Ce texte est un travail journalistique sur la perte d'un proche. Tout est dit de ce que vivent les vivants, ceux qui restent - au travers de deux histoires vécues par l'auteur.
Mais suite à cette écoute qui fut une épreuve, je me suis demandée quel était l'objectif. Ce n'est pas un documentaire qui aurait expliqué les événements, aussi j'ai fini par me dire que ces histoires ne me concernaient pas. Aussi tristes et tragiques qu'elles puissent être, ce sont l'histoires d'autres... d'ailleurs c'est un un peu le titre de ce livre.
Je regrette un peu cette lecture.
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En quelques mois Emmanuel Carrère a été témoin de deux drames familiaux. Deux moments auxquels il assiste en tant que témoin. Il est au Sri Lanka avec sa compagne Hélène et son fils ainsi que son propre fils à lui, lorsque survient le tsunami meurtrier. Épargnés par la vague ils vont aider les victimes, notamment un couple qui a perdu sa petite-fille Juliette. de retour en France, quelques semaines plus tard Hélène apprend que sa soeur est atteinte d'un cancer. Mère de 3 petites filles, elle n'y survivra pas.

On pourrait scinder le livre en quatre parties : le Sri Lanka, le retour à Paris et l'annonce de la maladie de l'autre Juliette, la rencontre avec Étienne et la vie du tribunal de Vienne et enfin la lente agonie de Juliette. Bien qu'énoncé clairement en quatrième de couverture, j'ai eu du mal à trouver la logique de ce récit/témoignage/hommage. L'auteur a passé des heures à écouter les témoins et acteurs de ces drames. Il leur a même soumis son texte avant sa publication et, fait rare pour un écrivain, a accepté, s'ils le souhaitaient, de modifier son texte (aucun n'a demandé de modification). La limite de l'exercice est peut-être le style, pas littéraire mais pas journalistique non plus.

Le récit est à la première personne, incluant les réflexions et interrogations de l'auteur. Il est tout en émotion, simplicité, justesse. Un témoignage bouleversant d'humanité, jamais larmoyant. J'ai particulièrement apprécié toute la partie sur le travail d'Étienne et Juliette, juge du tribunal d'instance de la Vienne, et leur combat contre les établissements de crédit.

Au travers ces vies brisées dont il raconte la tragédie, Carrère s'interroge sur lui-même, ses peurs, ses fragilités, son propre bonheur. En témoignant du deuil vécu par ces deux familles, il parle de lui, commençant son livre par les doutes qu'il avait sur la relation qu'il vivait avec Hélène, pensait que ce voyage au Sri Lanka était leur chant du cygne, pour finir par son propre bonheur d'être à nouveau père grâce à Hélène. Entre ces deux moments il y a la rencontre de deux drames : la perte d'une enfant pour un couple, la perte d'une mère pour trois petites filles. Faut-il rencontrer et témoigner du malheur des autres pour savourer le bonheur de sa propre vie ?

Mais au final, ce qui domine, c'est la personnalité et l'humanité de ces gens ordinaires confrontés à des drames de la vie. Avec beaucoup de pudeur Emmanuel Carrère livre un récit où il est avant tout question d'amour.
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Bien écrit etc...le discours habituel.
Mais cette approche de la littérature "réaliste" qui puise son inspiration dans l'indiscret tumulte de la vie réelle me laisse perplexe.
L'épisode du tsunami n'était pas assez consistant en nombre de pages? "On" rajoute la fin de vie d'une soeur de son épouse.
Dans le but de laisser un souvenir à ses filles, pour justifier l'existence de ce livre, et au passage, signé par un romancier à succès comme une griffe de sac à main de luxe?
Avec au passage, un peu de publicité sur un de ses autres romans, l'adversaire? jamais lu une telle mention.
J'ai l'impression de lire un article-détaillé (précisions sur la décomposition du cadavre) de revue type paris-Match (sans le choc...des photos).
Ce que l'on peut apprendre?
Sur l'écrivain lui-même? ses problèmes de couple, par exemple, son ambition qu'il décrit pour l'opposer à un de ses "personnages" observés?
Des éléments du code de la consommation. Intéressant et instructif mais ... déroutant.
Un des prochains livres? je propose le code pénal. Ou mieux le code constitutionnel.


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Voilà un ouvrage plaisant, facile à lire, mais qui au final n'apportera rien, un peu comme un verre d'eau que l'on boit quand on a soif. C'est agréable sur le moment, mais après ? Certes, l'auteur s'ingénie à traquer l'intime, à en visiter chaque particule à la façon d'un Jean-Paul Kauffmann. Mais si Kauffmann sait faire tout avec rien, Carrière a besoin de beaucoup de matériau pour s'extraire de la gangue inerte qui précède l'oeuvre. Il lui faut réveiller le tsunami de 2005, pas moins, avec beaucoup de souffrance et aussi du pathos et c'est bien là le problème. Car du pathos, il y en a. Beaucoup. Ça dégouline et on se retrouve parfois gêné, comme un observateur pris en flagrant délit de voyeurisme. Et puis tous ces gens qui sont sympas au-delà de tout ; à croire que l'auteur n'a jamais fréquenté le moindre con.
Par-dessus tout, ce qui m'ennuie, c'est l'absence presque délibérée de style. Je n'ose envisager qu'Emmanuel Carrère méprise autant les mots mais, à lire sa prose, j'ai des doutes. Quand on lit « Rodrigue joue à la gameboy comme tous les ados », on se dit que quand même, il aurait peut-être fallu retravailler la phrase. D'ailleurs aujourd'hui, plus aucun ado ne joue à la gameboy. Je sais, c'est un détail, mais des détails comme ça, dans ce livre, il en est plein.
Paradoxalement, la meilleure partie de ce livre concerne la description du combat menés par ces deux juges obscurs contre les sociétés de crédit. Leur volonté de générer une jurisprudence plus favorable aux pauvres gens piégés dans les rets de la surconsommation se transforme en un combat audacieux et désespéré, mais non exempt de suspense. Pour le reste, notamment ce qui touche au rapport à la mort, beaucoup ont dit peu ou prou la même chose, mais mieux. Pour tout dire, de mon point de vue, Emmanuel Carrère, c'est un peu un journaliste trop vite monté en graine...
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On est toujours un peu partagés par les histoires que nous raconte E. Carrère. En effet, il sait bien parler de la vie et de la sienne en particulier, surtout ; s'il ne le faisait pas il en mourrai peut-être?.. Ici, il a été témoin (Sri Lanka, tsunami, morts...) et il nous narre le "comment" qui se passe en même temps que sa possible rupture amoureuse. Son questionnement anxieux prend le pas sur la réalité (le chaos) et l'aide active que propose son amie (et pas lui), le livre, puisque ce n'est pas un roman se poursuit avec les gens divers qu'il rencontre et c'est cela qui mène à l'objet que nous tenons devant nos yeux. Je me laisse toujours entraîner par son style très net, sans fioritures, mais sans éclat non plus et jusqu'au titre il s'agit toujours, encore, de lui. Je ne me rappelle pas cela chez Balzac ou chez..., mais là je m'égare...
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Il est difficile de rédiger une critique à propos d'un livre aussi singulier. L'histoire est émouvante, mais on se demande s'il y a une véritable cohérence entre la première et la seconde partie du roman : n'aurait-il pas été plus intéressant d'écrire deux livres distincts ?
Le déroulement est intéressant mais souffre de longueurs et de digressions sur des sujets annexes : médecine, psychanalyse, philosophie, fantasmes et incartades sexuelles, etc. Enfin, les remarques de l'auteur qui commente l'écriture de son propre ouvrage sont quelquefois inappropriées. Il aurait été possible et sans doute plus agréable pour le lecteur d'écrire un roman qui s'inspire d'une histoire vraie, sans chercher à préciser constamment qu'il ne s'agit pas d'une fiction.
Point positif : on est impressionné de voir qu'un auteur qui n'a pas de formation juridique parle aussi bien et aussi justement de la justice et du droit. Ses explications de certains mécanismes juridiques, tels l'office du juge ou l'ordre public, pourraient être données aux étudiants en droit.
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