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sur 3292 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Suite à un échange avec une amie psy au sujet du héros de mon livre « sérial dragueur » qui relate l'histoire d'un dragueur en série complètement mythomane, celle-ci m'a conseillé de lire « l'adversaire » car, selon elle, le héros de mon livre aurait des points communs sur le plan psychologique avec Jean-Claude Romand, tristement célèbre, pour avoir assassiné froidement ses parents, son épouse et ses deux petits enfants âgés de 5 et 7 ans et même son chien.
J'ai donc acheté ce livre afin d'en savoir plus et essayer de comprendre, à travers le comportement extrême de Jean-Claude Romand, ce qui pousse des individus à s'inventer ainsi une vie qui n'est pas la leur. Pourquoi ?
Ce que je retiens et comprends du profil psychologique de Jean-Claude Romand, c'est que ce petit bonhomme « gentil » mais insignifiant qui n'intéressait personne a commencé à exister pour la première fois dans le regard des autres lorsqu'il a prétendu avoir un cancer… Dès lors, il a compris qu'il pouvait enfin avoir les projecteurs tournés vers lui en enjolivant sa vie. A partir de ce jour, il s'enfonce chaque jour un peu plus dans le mensonge. Il ment sur ses études en se rendant chaque jour à la faculté, il s'invente alors une vie de médecin chercheur à l'OMS, fait semblant d'aller au bureau et reste des jours entiers, durant des années, dans sa voiture, imagine de faux déplacements professionnels, se crée de toute pièce des relations avec des amis prestigieux et célèbres. Il trompe totalement son entourage, amis, famille et pour rendre son histoire crédible et maintenir un train de vie en adéquation avec sa vie fictive, il n'hésite pas à détourner des sommes considérables, à dépouiller ses parents et ses amis qui ont confiance en lui. Ce grand manipulateur feint d'avoir rater son suicide mais les ficelles sont trop grosses et je suis convaincue qu'il n'a jamais voulu mourir. Il a commis l'indicible pour continuer tout simplement à vouloir intéresser des personnes autour de lui, pour avoir un public même si c'est pour de fort mauvaises raisons. Et le plus incroyable c'est qu'il a réussi à atteindre ses objectifs… Après avoir fermé ce livre, j'ai compris que sans le vouloir, j'avais, moi aussi, contribué à entrer dans le jeu de cet ignoble personnage qui veut être vu ! Je le regrette amèrement.
Force est de constater que des innocents ne demandant qu'à vivre ne sont plus de ce monde et que lui, cet être monstrueux, a pu connaître, dès le début de son incarcération, deux histoires d'amour, certainement d'autres depuis. Il a vibré, a eu des chagrins, des joies, a profité du quotidien même en prison, a peut-être voyagé, regardé le soleil qui se lève, a connu des hauts, des bas, tout ce qui fait le sel de la vie… Il a terminé aujourd'hui ses 20 ans de peine incompressible. Il a réussi à être célèbre et il va continuer à avoir une vie…
Pour conclure, je dirai que ce qui m'a le plus intéressée dans ce fait divers véridique et effroyable c'est, comme je l'ai déjà évoqué, la psychologie de Jean-Claude Romand, ses mécanismes intérieurs, les raisons de son mensonge et le moment où il bascule. Je reste également intriguée par la manière où son entourage a pu gober tous ses mensonges invraisemblables et farfelus pendant plus de 18 ans ! C'est tout simplement hallucinant et reste incompréhensible !
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L'auteur a-t-il été victime d'une sorte de syndrome de Stockholm?
Son récit quasi minute par minute du quintuple assassinat n'est pas que factuel,mais une prise de position transparente de l'écrivain.
Pour commencer,il a correspondu avec lui,ensuite a
plusieurs reprises l'auteur parle du coupable qui souffre...
Et les intitulés des lettres sont surréalistes:"Cher Jean-Claude Romand"...
L'auteur passe et cela est dommage sur la naïveté des victimes escroquées malgré les découverts bancaires.
En ayant les relevés de comptes sous les yeux,ces gens
éduqués n'ont évoqué que de vagues interrogations.
A chacun d'avoir un avis sur cette affaire surréaliste à plus d'un titre.
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L'histoire est tellement incroyable qu'il aurait été aisé d'en faire un bon polar ou une étude de cas approfondie.
Emmanuel Carrère choisit d'en faire simplement le récit. C'est bien. Mais c'est un peu court.
J'avoue m'être rapidement demandé quel était l'intérêt d'avoir acheté ce livre alors que l'on trouve l'histoire de ce fait divers sordide n'importe où sur internet.
Hormis quelques parallèles assez ineptes avec sa propre vie (le jour du meurtre il était lui-même en famille... bon, ok) et l'anecdote des visiteurs de prison dévots portant quasiment un culte à l'assassin, l'auteur n'apporte pas de réelle valeur ajoutée à l'histoire.
J'aurais aimé une enquête plus fouillée, peut-être un développement plus poussé de l'avis des psychiatres sur ce cas d'école... Bref, je suis restée sur ma faim.
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Juriste, j'ai toujours été interloquée par les faits divers de Bellemare, les procès plus ou moins retentissants. de ma jeunesse certains me reviennent plus facilement en tête, un près de chez moi, ou celui de cet homme si paisible, à qui on donnait le bon dieu sans confession ayant assassiné père, mère, femme, enfants pour qui, pour quoi...
Le challenge solidaire m'a permis de découvrir la plume d'Emmanuel Carrere. Simple, incisive.
En cherchant quel titre choisir, un s'est imposé d'office, ce renvoi à ma jeunesse, cette incompréhension à cet acte si révoltant qui a fasciné la presse. Ce récit est une retranscription de la rencontre entre l'écrivain et ce diable fait homme. Diable au visage d'ange? Peut-on trouver une explication à un meurtre inexplicable ? L'écrivain nous relate avec empathie la vie de cet homme qui a dissimulé toute sa vie, s'est inventé une carrière de médecin après un échec en 2nde année. Toute une vie basée sur des mensonges, qui a abouti à un drame.
Le récit est très empathique même si l'auteur se met plus en retrait, à la fin, de cet homme très calme, trop calme pour les actes qu'il a commis.
Je reste un peu sur ma faim face à ce récit presque journalistique mais en même temps comment peut-on expliquer l'inexplicable, l'inexcusable avec un homme si froid, si peu touché par ses actes?
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Je suis un peu déçue par la manière de traiter le sujet. En effet, ce livre est une reconstitution des faits et je m'attendais à un peu plus. Ca n'enlève rien au fait que ce soit intéressant. En revanche, je trouve inadmissible qu'un psychopathe pareil se retrouve dans la nature : ne risque-t-il pas de se reconstituer « une famille » qu'il devra tuer pour ne pas qu'elle apprenne qu'il a passé plus de vingt ans en prison ? Argh !!
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Un livre dont le thème est le mensonge et la tragédie que celui-ci peut engendrer lorsqu'il est mené à son paroxysme. Il s'agit d'une description simple et sans fioritures de l'engrenage vertigineux qu'engendre l'alimentation constante de ce mensonge pendant des décennies. Il y a un mensonge oui, mais un mensonge qui ne cache rien, un mensonge qui ne recouvre que le néant d'une existence sans signification. Derrière ce néant, une angoisse, une peur qui est tellement vive pour le menteur qu'au moment où ce mensonge pourrait s'effondrer, celui-ci préfère détruire le réel que de prendre le risque que le rideau se lève sur son jeu de chiffon. le meurtrier préfère tuer tous les êtres qui ont donné le véritable sens de sa vie, de ceux qu'il disait aimer, plutôt que de tomber dans le vide de ce néant sans fond.

Emmanuel Carrère a une plume claire et objective qui ne juge pas, il questionne l'universalité de ce que ce mensonge recouvre, est-ce une folie commune dont chacun peut ressentir les causes ou autre chose que seul le meurtrier a accès et peut décrire. Son intérêt principal ne se porte pas sur les victimes mais sur le bourreau. Il a une correspondance avec lui, il lui pose des questions et découvre finalement que le meurtrier n'a pas de réponse et qu'il semble attendre lui même les réactions des autres pour pouvoir choisir ses réponses et son attitude. Il s'agit d'un homme automatique qui change de masque pour maintenir le même programme, que ce soit comme docteur aimant, assassin malheureux ou repenti religieux, il ment, escroque et dialogue pour pouvoir être remarqué et apprécié mais au fond pour ne jamais faire face au dévoilement véritable.

La question reste ouverte sur ce qui s'est réellement passé avec cet homme qui a trompé et tué tous ses proches. En prison, ses visiteurs catholique qui le soutiennent, sa conversion et sa pratique assidue de la prière et le titre du livre me laissent penser que le véritable thème du livre est le mal. L'adversaire est le nom donné à Satan, au diable, soit la représentation du mal dans la mythologie religieuse monotheiste. Il est celui qui trompe, qui ment, qui déçoit et mène à la mort. L'auteur semble l'invoquer en filigrane et nous raconter une de ses incarnations dans notre monde. Un très bon récit qui ne donne pas de réponse mais qui a ouvert chez moi des questionnements sur la frontière entre la psychiatrie et l'esprit religieux.
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Une histoire lue pour les cours. Elle m'intéressait relativement mais au final, je l'ai lu sans ressentir grand-chose. Ce livre fait une chronologie de la vie d'un meurtrier, de son enfance jusqu'à son procès. Ce n'est pas mon genre de lecture à la base, et je dois reconnaître que j'ai trouvé la lecture intéressante sans être transcendante. Je me doute que ce n'était pas l'objectif de l'auteur en rédigeant ce texte de toute manière. Toutefois, je m'attendais peut-être plus à des explications scientifiques/claires et une étude du comportement plutôt qu'une biographie et une forte présence de la religion chrétienne.
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L'origine de cet ouvrage se trouve être un fait divers : L'affaire Romand.

En 1993, Jean-Claude Romand tue sa femme et ses enfants.
Après le carnage, il sort relever les courrier, acheter le journal...
Le jour même, il part déjeuner chez ses parents, qu'il tue également.
Il part ensuite passer la soirée à Paris avec son ancienne maîtresse, qu'il tente de tuer avant de finalement décider de l'épargner, prétendant être gravement malade.

En rentrant de cette soirée, il met le feu à la maison, cherchant par la même à se suicider.

L'enquête met à jour les mensonges de Jean-Claude Romand, il n'était pas médecin, ni chercheur à l'OMS.
Escroc, ça oui, prétextant faire des placements en Suisse.

À court de ressources financières et sur le point d'être démasqué, il commet l'irréparable.

L'auteur se penche sur cette histoire avec difficulté, tentant de comprendre l'incompréhensible, il retrace le parcours de Romand, sans pour autant minimiser son geste.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Lecture intéressante sur le "docteur" Romand, l'auteur essaie de déceler les motivations qui ont conduit ce médecin autoproclamé à abandonner ses études de médecine dès les premières années sans le dire à personne, à se faire passer pour un médecin à l'OMS et à tuer toute sa famille. le personnage est très inquiétant.
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Un livre avec deux différents points de vue: autobiographique et un de Jean Claude Romand. Que s'est-il passé quand Luc le voisin a découvert Jean Claude et sa famille sous l'incendie de leur maison ? Sa femme tuée, ainsi que ses enfants. C'est un roman qui suit l'enquête. C'était intéressant malgré l'histoire qui n'a pas vraiment eu de sens a mes yeux. Avec la seule morale de l'histoire : Être soi même. Jean Claude est un grand homme de l'OMS, sa femme travaille en pharmacie. On a des suspects, puis des doutes et enfin un procès. J'ai trouvé l'aventure surréaliste, une triste fin pour des non dit. J'ai un goût amer de ce livre, même si la morale est bien expliqué et qu'elle laisse a réfléchir, je ne met pas cette histoire dans mes favoris
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