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sur 3245 notes
Dix huit ans avant l'affaire Dupont de Ligonnès et précisément en 1993, Jean-Claude Romand a tué sa famille dans des conditions aussi atroces !
J.C Romand à vécu dans le mensonge sur vie étudiante puis professionnelle pendant 18 ans : il a fait croire à sa femme, ses enfants, ses meilleurs amis et ses parents qu'il était médecin à l'OMS de Genève et, pour tenir financièrement : il les a escroqué !
Pour #tuer# le temps, il traînait sur des parkings, dans les forêts du Jura et menait la vie d'un homme tranquille, respecté de son entourage !
Emmanuel Carrére a voulu le contacter en prison, à suivi son procès qui s'est soldé par de la réclusion à perpétuité et à tenté d'analyser les motivations et l'état d'esprit qui ont pu conduire cet homme à tuer sa femme Florence, ses 2 enfants, ses parents et sa maîtresse !
C'était un homme seul enfermé dans son mensonge, fragile et désespéré qui avait choisi la fuite en avant pour éviter de révéler qu'il avait finalement tout raté !
Emmanuel Carrére nous propose un roman d'investigation très journalistique avec une écriture sobre et une analyse objective de ce familicide !
Quand Xavier Dupont de Ligonnés sera trouvé, interrogé, écroué : il y aura encore un écrivain, un journaliste ou autres pour mettre fin aux conjectures liées à sa disparition ! ! !
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L'histoire relate un drame familial causé par l'intelligente folie de Jean Claude Romand.

On a l'impression d'assister au procès, de vivre ce que la famille/les proches ont pu subir ...

Le livre est très concret de par sa manière d'écrire, mais reste un peu long sur la fin.
Pour moi, il permet de rendre hommage aux enfants et à Florence Romand.

Ce livre pousse à se poser des questions sur les condamnations de ces criminels qui ont lieu dans les familles, que ce soit cette histoire, le petit Émile, ou bien l'affaire Dupont de Ligones

La justice est elle réellement juste ?
Dans cette histoire (comme beaucoup d'autre) je ne pense pas ....

Ce livre donne des diverses émotions, de l'agacement, tristesse, surprises, colère, il fait vraiment très réel.

Bonne lecture ! :)
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J'ai bien aimé.
N'étant pas vraiment familière des lectures liées aux affaires criminelles non-fictives, je ne dispose pas vraiment d'éléments de comparaison pour étayer ma critique.

Néanmoins, ce que j'apprécie le plus à propos de cet ouvrage est la démarche même d'Emmanuel Carrère, assortie du talent qu'il déploie de sorte à restituer très factuellement (il me semble) ce qu'il a pu comprendre de la psyché des différents protagonistes au terme de ce que j'imagine être un travail de recherche fastidieux.
Il parvient à retranscrire sans condamner ni juger (car ce n'est pas le rôle qu'il s'est choisi), sans exprimer ni sentiment d'angoisse ni de dégout, la suite des évènements. C'est d'ailleurs ce qui à mon sens, rend cette histoire encore plus glaçante et fantasque à nos yeux, même l'auteur a renoncé à prendre parti, à essayer de combler les vides évidents du mobile criminel.
L'auteur fait preuve d'humilité et de délicatesse (sans bigoterie) lorsqu'il correspond avec le faussaire. On sent une certaine retenue lorsqu'il donne son ressenti sur les vécus affectifs de Jean-Claude, comme s'il était désireux de préserver une part de son intimité.

Personnellement j'ai beaucoup apprécié la fin du récit, qui s'évanouit lentement alors qu'Emmanuel referme la porte et qu'il admet son incapacité à trouver sa propre place dans cette histoire.
La crise identitaire du sujet entre en résonnance avec celle du chercheur. La première est mortifère, signe notoire de couardise ou simplement aveu d'un narcissisme insuffisant. La seconde démontre que l'incertitude identitaire peut aussi permettre, à défaut de se protéger, de protéger autrui.

Il s'agirait alors de choisir son camps.
Dans les deux cas s'applique la maxime hobbesienne "L'homme est un loup pour l'homme".

Peut-être est-ce le travail d'une vie que d'apprendre à vivre avec l'Adversité... de sorte à trouver un tiers-lieu où déposer notre ressentiment, un endroit qui ne serait ni "Je" ni "Tu".


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Addictif. L'histoire de ce quintuple meurtre est rapportée en partant de la vie de l'assassin. le contexte dans lequel il a grandi, les mensonges dans lesquels il s'est embourbé pour finalement ne trouver que cette fin pour échappatoire.
L'écriture est fluide et me donne envie de découvrir éventuellement d'autres oeuvres de cet auteur ou de poursuivre sur ce thème
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Dans les années 90, la France découvre avec effroi l'histoire de Jean-Claude Romand, ce faux médecin ayant tué l'intégralité de sa famille : sa femme, ses enfants et ses propres parents. L'histoire complètement dingue de cet homme ayant réussi à manipuler et à mentir à tout son entourage pendant près de 20 ans. Ses études, sa vie professionnelle, ses déplacements, son train de vie, tout n'est que mensonges, escroqueries et faux-semblants.

C'est un homme profondément malheureux et seul, qui va chercher l'attention des autres dans le mensonge. Faire briller leur regard s'inventant une vie qui n'est pas la sienne.

La psychologie de cet homme est terriblement complexe et sombre. Nous plongeons dans les affres de la manipulation et du mensonge. le cercle vicieux du mensonge, un mensonge en appelant un autre.
L'homme finit par se perdre dans cette vie, se sachant près à être mis à jour, il ne parviendra même pas à mettre fin à ses jours, préférant tuer l'ensemble de sa famille.

Ce qui m'interpelle également à travers ce récit, c'est l'entourage. Comment l'entourage n'a rien su déceler pendant toutes ces années ? Comment ne pas avoir eu de soupçons, de doutes, de questionnements ? N'avoir jamais cherché le joindre sur son lieu de travail, ni même tenté de lui rendre visite ?

L'auteur retrace donc l'histoire de cet homme, son parcours scolaire, sa vie de faux médecin à l'OMS, ses fausses maladies, son train de vie et son quotidien, son crime, puis le procès. Il fera ensuite état de cet homme condamné à perpétuité, se tournant vers la religion, désormais sur le chemin de la rédemption.

Le questionnement de l'auteur sur sa propre démarche, celle de rentrer en contact direct et nouer un lien avec Jean-Claude Romand dans le but de recueillir son témoignage et ainsi relater cette affaire judiciaire, est très intéressant. Est-ce son rôle ? Pourquoi le fait-il ? Cette démarche va-t-elle faire de lui un monstre ?

Le récit d'un fait divers glaçant.
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Suite à un échange avec une amie psy au sujet du héros de mon livre « sérial dragueur » qui relate l'histoire d'un dragueur en série complètement mythomane, celle-ci m'a conseillé de lire « l'adversaire » car, selon elle, le héros de mon livre aurait des points communs sur le plan psychologique avec Jean-Claude Romand, tristement célèbre, pour avoir assassiné froidement ses parents, son épouse et ses deux petits enfants âgés de 5 et 7 ans et même son chien.
J'ai donc acheté ce livre afin d'en savoir plus et essayer de comprendre, à travers le comportement extrême de Jean-Claude Romand, ce qui pousse des individus à s'inventer ainsi une vie qui n'est pas la leur. Pourquoi ?
Ce que je retiens et comprends du profil psychologique de Jean-Claude Romand, c'est que ce petit bonhomme « gentil » mais insignifiant qui n'intéressait personne a commencé à exister pour la première fois dans le regard des autres lorsqu'il a prétendu avoir un cancer… Dès lors, il a compris qu'il pouvait enfin avoir les projecteurs tournés vers lui en enjolivant sa vie. A partir de ce jour, il s'enfonce chaque jour un peu plus dans le mensonge. Il ment sur ses études en se rendant chaque jour à la faculté, il s'invente alors une vie de médecin chercheur à l'OMS, fait semblant d'aller au bureau et reste des jours entiers, durant des années, dans sa voiture, imagine de faux déplacements professionnels, se crée de toute pièce des relations avec des amis prestigieux et célèbres. Il trompe totalement son entourage, amis, famille et pour rendre son histoire crédible et maintenir un train de vie en adéquation avec sa vie fictive, il n'hésite pas à détourner des sommes considérables, à dépouiller ses parents et ses amis qui ont confiance en lui. Ce grand manipulateur feint d'avoir rater son suicide mais les ficelles sont trop grosses et je suis convaincue qu'il n'a jamais voulu mourir. Il a commis l'indicible pour continuer tout simplement à vouloir intéresser des personnes autour de lui, pour avoir un public même si c'est pour de fort mauvaises raisons. Et le plus incroyable c'est qu'il a réussi à atteindre ses objectifs… Après avoir fermé ce livre, j'ai compris que sans le vouloir, j'avais, moi aussi, contribué à entrer dans le jeu de cet ignoble personnage qui veut être vu ! Je le regrette amèrement.
Force est de constater que des innocents ne demandant qu'à vivre ne sont plus de ce monde et que lui, cet être monstrueux, a pu connaître, dès le début de son incarcération, deux histoires d'amour, certainement d'autres depuis. Il a vibré, a eu des chagrins, des joies, a profité du quotidien même en prison, a peut-être voyagé, regardé le soleil qui se lève, a connu des hauts, des bas, tout ce qui fait le sel de la vie… Il a terminé aujourd'hui ses 20 ans de peine incompressible. Il a réussi à être célèbre et il va continuer à avoir une vie…
Pour conclure, je dirai que ce qui m'a le plus intéressée dans ce fait divers véridique et effroyable c'est, comme je l'ai déjà évoqué, la psychologie de Jean-Claude Romand, ses mécanismes intérieurs, les raisons de son mensonge et le moment où il bascule. Je reste également intriguée par la manière où son entourage a pu gober tous ses mensonges invraisemblables et farfelus pendant plus de 18 ans ! C'est tout simplement hallucinant et reste incompréhensible !
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"L'Adversaire" d'Emmanuel Carrère est un récit fascinant et troublant qui plonge le lecteur dans un labyrinthe de l'esprit humain et de ses abysses. Carrère tisse avec habileté une histoire basée sur des faits réels, captivant le lecteur dès les premières pages. Son style d'écriture sobre mais percutant offre une immersion totale dans l'univers sombre et complexe de Jean-Claude Romand, un homme qui a mené une double vie pendant des années avant de commettre l'irréparable.

Ce récit nous confronte à des questions troublantes sur la nature humaine, la quête de vérité et les limites de la perception. Carrère explore avec finesse les motivations et les tourments psychologiques qui ont conduit Romand à maintenir une façade mensongère pendant si longtemps, sans jamais juger ou simplifier les nuances de son personnage. L'écriture de Carrère nous transporte au coeur même de l'énigme qui entoure ce personnage énigmatique.

"L'Adversaire" d'Emmanuel Carrère est un livre qui m'a profondément marqué par la manière dont Carrère raconte la vraie histoire de Jean-Claude Romand et de sa double vie qui est à la fois fascinante et dérangeante. Ce récit m'a confronté à des questions existentielles sur la nature de la vérité, de l'identité et de la moralité. La façon dont Carrère navigue à travers ces thèmes complexes tout en maintenant une tension narrative captivante est remarquable. En fin de compte, "L'Adversaire" m'a incité à réfléchir profondément sur la capacité de l'homme à dissimuler ses véritables motivations et à explorer les conséquences tragiques de telles tromperies.

Élève ETML
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Waaaw quelle dinguerie
C'est fort
Et quelle honnêteté
Ça secoue
Je pense que c'est la meilleure oeuvre que j'ai vu sur le thème des psychopathes ou des mythomanes
J'ai adoré l'honnêteté de l'auteur, qu'il exprime ses doutes sur son livre, comment ça a été galère de l'écrire. Et impossible de retranscrire la situation d'une manière neutre.
Mais c'est très touchant
Et ça montre à quel point on ne comprend pas les autres, c'est assez fascinant.
À quel point l'humain est complexe et que les maladies mentales sont perturbantes, enfin c'est pas le mot adéquat, mais à quel point ça baise tout. Peut être que le mot est impactantes.
À quel point tout doit être remis en question, à quel point c'est impossible d'avoir un avis sur ce qui est vrai et ce qui est faux.
À quel point toute une vie peut être uniquement un tissu de mensonges, pendant des décennies entières.
Et que ça peut mener aux meurtres de ses propres enfants.
Genre aux infos quand ya des drames comme ça, juste je comprends pas, je me dis que la personne devrait juste se suicider et laisser sa famille tranquille. Et on peut pas dire que j'approuve ce comportement dorénavant, bien au contraire, mais je pense que maintenant je peux en comprendre une partie.
Grâce à ce livre je comprends un peu plus l'humain, ses mécanismes, et les conséquences des maladies mentales.
Au début genre j'ai rien compris au changement de point de vue du premier chapitre, des lettres et du reste, et finalement à la fin je me dis que c'est tellement bien pour comprendre le cheminement que l'auteur a eu pour écrire ce livre, comme si il avait déposé ses brouillons. Et quel cheminement, des années ont passé pour parvenir à finir ce livre.
Quel travail, je suis conquise.
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Ce fut une lecture très difficile psychologiquement. Tiraillée entre la curiosité (peut-être malsaine) de comprendre la psychologie du personnage et le dégoût de ses actes, j'ai finis par trouver mon camps : le dégoût (tout est relatif car j'ai tout de même terminé le livre). Je reconnais d'ores et déjà que les faits de l'histoire m'ont empêché et m'empêchent encore d'être objective dans mon avis sur ce livre.

Emmanuel Carrère est parti à la rencontre de Jean-Claude Romand, un homme ayant vécu dans le mensonge sur sa vie professionnelle (et d'abord étudiante) pendant 18 ans. Pendant 18 ans, cet homme a fait croire à sa femme, ses enfants, ses meilleurs amis, ses parents, qu'il était un médecin renommé chercheur à l'OMS. Comment arrivait-il à tenir financièrement ? En arnaquant ses proches. Tout son mensonge était ficelé à la perfection. Mais, le jour où les doutes ont commencé à s'insinuer, l'horreur s'abat sur la famille Romand. Il tue sa femme, ses deux enfants, ses parents et leur chien.

Voilà le cadre dans lequel s'inscrit la démarche de Carrère. de quoi rebuter. Mais il s'avère que la relation qu'il a réussi à créer avec ce répugnant personnage s'est révélée intéressante, ainsi que sa description des états psychologiques de l'accusé durant les 18 ans de son mensonge, durant son crime et durant son procès. On y découvre quelqu'un de "fragile" et surtout une âme en perdition, un homme qui, à force de s'être empêtré dans ses mensonges ne sais plus qui il est et joue sa vie comme un rôle au cinéma.

À titre personnel, j'ai eu des moments de mal être physique face à l'horreur, l'insoutenable. Mais je reconnais que la démarche et l'écriture d'Emmanuel Carrère ne m'ont pas laissé insensible.
Je recommande ce livre à tous les amateurs de littérature sur les affaires judiciaires, cependant je préciserai que les âmes sensibles devront s'abstenir. Je ne pensais pas l'être moi-même mais cette histoire m'a apparemment poussée dans mes retranchements.
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Une écriture captivante qui dépeint le portrait de Jean Claude Romand, l'assassin de sa femme, de ses enfants et des ses parents.
Comment peut on en arriver là ?
C'est à cette question que tente de répondre Emmanuel Carrere dans ce roman non-fictonnel, à travers une enquête journalistique mené par l'auteur lui même.

Le protagoniste va construire sa vie sur un mensonge, en prétendant être médecin pour l'OMS, un personnage idéalisé dont il va avoir du mal à se défaire. On y apprend les mécanismes de manipulation opéré par ce personnage complexe et intriguant.

On ne peut s'empêcher de penser à Catch me if you can, avec cette effet de causalité qui entraîne le personnage dans une mascarade si grande qu'on se demande comment elle a pu être crédible.

Un livre auquel on reste accroché du début à la fin. Belle découverte.
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