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sur 1987 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai aimé lire ce récit d'Emmanuel Carrère, auteur que je ne connais que trop peu. J'avais eu un coup de coeur pour La classe de neige, lu récemment. J'ai appris beaucoup en lisant ce roman autobiographique, que l'auteur ponctue par d'autres phrases et citations d'auteurs plus ou moins célèbres, de contes et sagesses orientales. C'est passionnant, c'est la vie, avec tout ce qu'elle comporte de joies et difficultés. C'est un livre à relire tant par sa richesse que pour en relire simplement des passages qui m'ont marquée et d'autres émue aux larmes. Un livre qui se lit presque comme un essai de philosophie, tant il interroge notre intériorité, à travers l'expérience d'Emmanuel Carrère, qui pourrrait être celle de n'importe quel autre être humain. C'est cela, un livre profondément humain, et c'est ce que j'ai aimé finalement.
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Vite, un p'tit avis avant d'être accaparée dès le matin, par "mes bipolaires à moi !...Qui n'a pas côtoyé un ou des bipolaires ne peut que s'étonner du contenu de cet ouvrage, le trouver excessif, plein de superlatifs admiratifs, impudique mais aussi excessivement généreux ..Mais, c'est tout ça à la fois la personnalité d'un malade qui souffre de troubles de l'humeur !
Emmanuel Carrère se sert de son talent d'écrivain pour le partager et je l'en remercie. Même la structure du roman en témoigne.
A la fin de son livre, la phrase "je sais que la marine de Dufy m'attends", cette chute du roman est terrible, trop vraie..
Si d'aucuns pensent que l'autobiographie est une mode, je me dis que, quand on a le courage de l'écrire en livres ou en lettres filmées par exemple, on est sûr d'atteindre des personnes qui ne savent pas l'exprimer par ce moyen.

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Son introspection maladive a t'elle à voir avec sa bipolarité de type2 ? La réponse à cette question n'est pas nécessaire pour apprécier cet ouvrage, d'une acuité et d'un réalisme saisissants grâce à cette faculté naturelle d'auto analyse que développe et entretient Emmanuel Carrère au fil de ses livres. Les tranches de vie autour de sa pratique de la méditation et ses réflexions sur les différentes formes de yoga (qui incluent la méditation) sont pertinentes et réalistes, elles révèlent bien sa personnalité et sa liberté de dire et de penser. La description de sa descente aux enfers est clinique et émouvante, y comprit avec la part de doute envisagée par l'auteur lui même dans la narration rétrospective des événements qui ne repose que sur des souvenirs. le tout est emballé avec une écriture précise, directe (résultant peut-être, et dans ce cas fort heureusement, d'une frappe de clavier à un seul doigt!). Une impudeur narcissique littéraire de grande classe.
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Yoga et dépression.

Oeuvre des plus intimistes, Emmanuel Carrère nous emmène dans un patchwork de morceaux de vie. Une vie fragmentée, lacérée par l'hydre-dépression, toujours à l'affût pour broyer et déchiqueter sa proie. du morbide séjour à l'hôpital psychiatrique Sainte-Anne au stage de yoga dans le Morvan, en passant par sa participation altruiste d'aide aux migrants dans une île grecque, nous tanguons dans la vie et dans l'esprit de l'écrivain. Et puis, il y a le yoga en toile de fond qui coexiste avec lui depuis près de 25 ans. Il agit comme un remède au mal psychique et permet de se recentrer sur l'essentiel, évitant les errances mentales malsaines ou au moins atténuer leurs déambulations effrénées.
Récit touchant, où l'on retrouve notre écorché vif mais cette fois-ci plus ouvert à la confidence.
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On dit que l'amitié, c'est connaître les défauts de ses amis et de les aimer quand même.
Je me suis liée d amitié avec Carrère grâce à cette auto-fiction. Définitivement.

Pas de demi-mesure possible.
Ni dans la personnalité qu'on sait extrême, ni dans l'écriture :dense, riche de références spirituelles et littéraires, de réflexions intimes plus que personnelles et de digressions.
Celui ou celle qui a l'esprit qui galope, qui bouillonne, qui explose parfois, ne pourra que comprendre ce que traverse l'auteur, ce qui le taraude.
D'une intelligence rare, Carrère jongle entre bienséance, faux semblants et vérités crues.
Comme nous, il fait ce qu'il peut avec ce qu'il est. À la différence qu'il s'agit d'un grand auteur.
D'un grand auteur punk.
Et punk is not dead.
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C'est un livre qui semble d'une poursuite de temps logique. Les espaces ne se creusent pas, la chronologie est appréciée. Oui, c'est bien autobiographique, mais d'une vie dont on ne se fiche pas, qui n'a rien d'arrogante. C'est de la réflexion, celle qui concerne le Yoga, le terrorisme mais aussi l'immigration. C'est aussi, l'appropriation par son auteur, de son trouble bipolaire ; même infiniment parlé, l'on sait à qui l'on a à faire. Et en tant que bipolaire je l'avoue, cela fait aussi du bien de se sentir représenter.
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C'est l'histoire d'un livre qu'une amie lectrice m'avait déconseillé en disant : "si tu aimes les livres d'Emmanuel CARRERE ne lit pas celui là qu'il ne fait que parler de lui et de ses souffrances".
Et si c'était là le succès de ce livre? Emmanuel CARRERE parle de lui, beaucoup dans une grande intimité. Son récit nous parle et si en parlant de lui il ne parlait pas que de nous lecteurs?
Ce qui distingue les grands écrivains des autres c'est qu'ils parlent de l'universel en partant d'eux mêmes.
Du télescope au microscope...c'est toujours la même chose que l'on voit.
L'écriture d'EMMANUEL CARRERE est belle car il nous donne l'impression qu'il écrit comme il pense sans faire d'effort. Cela coule de source. Mais si c'était si simple que cela nous serions tous écrivains...
Emmanuel CARRERE nous donne, pourtant, la recette : "ce n'est pas très compliqué d'écrire (il cite Thomas Bernhard) il suffit d'incliner la tête et de laisser tomber tout ce qu'il y a dedans sur une feuille de papier.
Un grand livre, unique et beau.
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Je n'aime pas le yoga, la méditation m'agace, la spiritualité me fait lever les yeux au ciel, les livres autocentrés me font fuir…
Inutile de dire que voir "Yoga" dans les livres à lire pour les Goncourables de mon club de lecture m'a plus que refroidie.
C'est donc le premier que j'ai pris à la bibliothèque en septembre (histoire de me débarrasser), et le premier que j'ai abandonné après 60 pages autour du yoga.
Devant le passer assez vite aux autres membres du club, j'ai quand même voulu savoir… j'ai sauté la première partie…

Et là, j'ai plongé. Plongé dans l'enfer. L'enfer de la folie, de la dépression, de la souffrance ultime de vivre.
Trop touchée pour le lire dans l'urgence, je l'ai rendu et suis allée l'acheter. Mais non!! Mais si…

Il faut s'appeler Emmanuel Carrère pour raconter avec autant de véracité ce que ressent un bipolaire en phase dépressive. Raconter tous ces détails qui le raccrochent à la vie, raconter ces personnes de valeur qu'il rencontre pour continuer d'aimer, raconter la lente remontée des enfers que fait celui qui a réussi à ne pas se pendre ou se jeter sous un train pour éteindre la douleur.

Tout dans ce que dit Emmanuel Carrère dans ce livre a une valeur universelle, tout est transposable à notre quotidien de malade dépressif ou d'enfant, parent, partenaire de malade dépressif. On a parlé de livre narcissique, autocentré. Je m'insurge. Ce livre c'est notre société.

Je l'ai relu tranquillement du début à la fin, savourant la fluidité du récit, chaque anecdote, les rencontres, les dizaines de petites réflexions si justes et si touchantes.
Il a ouvert mon bal des goncourables, un bal splendide, littéraire, haut de gamme. Il le referme en beauté.

Lien : https://carpentersracontent...
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Et bien … On peut dire que cela fait vraiment longtemps que je n'avais pas pris le temps de revenir vers vous ...

Le Covid a pris à peut près toute la place … Je n'ai pas été, je ne suis pas très vaillante face à cette crise mondiale.

Emmanuelle Carrère avait pour projet un livre autour du yoga, puis sa vie bascule et une plongée vers ses démons nous amène vers bien d'autre endroit du corps et de l'âme. Se mêle alors des idées et pensées autour du yoga et le récit de la traversée et de la découverte de sa maladie.

J'imagine que ce désire d'écrire ces mots font directement suite à la lecture , qui a été laborieuse pour moi, non à cause du livre en lui même mais bien par conséquence de mon état inapte a à peu près tout… Et le livre a gagné, il a finit par me sortir de cet état et a créer du désir, désir de lire, de partager cela et cela augure un retour de journées plus acceptables.

Et oui, la littérature a ce pouvoir là …
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J'ai assez longtemps fui cet auteur car il me semblait hermétique, assez austère et un brin méprisant. J'avais lu en son temps « la classe de neige » que je n'avais pas aimé, pas compris. Mais un passage à la télévision dans une émission littéraire m'a fait le reconsidérer d'un autre oeil car à cette occasion, je l'ai trouvé brillant et plein d'humilité. J'ai donc décidé de retenter le coup avec Yoga.
Ce roman, mi-roman, mi-document, est d'abord remarquablement bien écrit, une qualité à laquelle je suis extrêmement sensible. Il est de plus plein de nuances, de tendresse, d'empathie pour ses personnages. Il décrit de manière sincère et intelligente des situations aussi diverses qu'une retraite Vipassana, un épisode de dépression ou une rencontre avec des migrants sur une île grecque. C'est un livre magnifique, qui interpelle, fait réfléchir et fait du bien dans cette période angoissante de non-sens...
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