Je n'aime pas le
yoga, la méditation m'agace, la spiritualité me fait lever les yeux au ciel, les livres autocentrés me font fuir…
Inutile de dire que voir "
Yoga" dans les livres à lire pour les Goncourables de mon club de lecture m'a plus que refroidie.
C'est donc le premier que j'ai pris à la bibliothèque en septembre (histoire de me débarrasser), et le premier que j'ai abandonné après 60 pages autour du
yoga.
Devant le passer assez vite aux autres membres du club, j'ai quand même voulu savoir… j'ai sauté la première partie…
Et là, j'ai plongé. Plongé dans l'enfer. L'enfer de la folie, de la dépression, de la souffrance ultime de vivre.
Trop touchée pour le lire dans l'urgence, je l'ai rendu et suis allée l'acheter. Mais non!! Mais si…
Il faut s'appeler
Emmanuel Carrère pour raconter avec autant de véracité ce que ressent un bipolaire en phase dépressive. Raconter tous ces détails qui le raccrochent à la vie, raconter ces personnes de valeur qu'il rencontre pour continuer d'aimer, raconter la lente remontée des enfers que fait celui qui a réussi à ne pas se pendre ou se jeter sous un train pour éteindre la douleur.
Tout dans ce que dit
Emmanuel Carrère dans ce livre a une valeur universelle, tout est transposable à notre quotidien de malade dépressif ou d'enfant, parent, partenaire de malade dépressif. On a parlé de livre narcissique, autocentré. Je m'insurge. Ce livre c'est notre société.
Je l'ai relu tranquillement du début à la fin, savourant la fluidité du récit, chaque anecdote, les rencontres, les dizaines de petites réflexions si justes et si touchantes.
Il a ouvert mon bal des goncourables, un bal splendide, littéraire, haut de gamme. Il le referme en beauté.
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