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sur 1958 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
YOGOURT

"J'ai une conviction, une seule, concernant la littérature, enfin le genre de littérature que je pratique : c'est le lieu où on ne ment pas."

Précisons d'emblée que je suis un grand fan de Carrère. J'ai tout lu ou peu s'en faut. Si j'ai apprécié ses livres de fiction, j'ai réellement été pris d'enthousiasme depuis qu'il a pris le virage de l'autofiction. Ce qui est étonnant. Habituellement, je me carre le moignon jusqu'à la garde des atermoiements, des relations difficiles avec papa, des silences « qui cachent forcément quelque chose » avec maman. Pour vous situer, je m'en bats les coudes à grands coups de pelle des tourments de Constance Debré, par exemple.

Mais Carrère, s'il part de lui, va ailleurs, vers l'Autre, Philippe K Dick, Saint Paul, etc. Son nombril s'ouvre pour adopter la forme du zoom, de la focale. Il tend à l'universel.

Pas là. Dans Yoga, Emmanuel Carrère parle de Carrère Emmanuel. Point. Ni de Limonov, d'Adversaire, pas d'autres vies que la sienne.

Baste ! Il nous parle de lui mais comment ? Jusqu'à présent il sut le faire sans complaisance.

Dans Yoga... et bien... Ces pages de cul... Comment dire ? Elles ne m'ont pas choqué non, elles sont trop ridicules pour cela. Ces paragraphes sur le sexe tantrique, la houle impétueuse, implacable qui s'arrête au bord de la jouissance... Manu est toujours dans le Game : je suis un super coup puisque c'est moi qui vous le dis.

Mais il est sincère Carrère.

On en parle du personnage de Frederica ? Cette scène où les gens qui font la connaissance de Frederica doivent choisir entre Fred ou Erica. Carrère opte pour Erica. Et apprendre finalement que ce prénom a été changé. Mais alors, ce match Fred / Erica ? C'est de la couille ? Et si c'en est, pourquoi pas ailleurs ? Ces quelques pages à l'aéroport de Lisbonne, trop belles pour être vrai, ce jeu de séduction, de regards qui s'évitent ? (D'ailleurs j'en profite pour signaler à Emmanuel Carrère qu'un regard fuyant n'est parfois rien d'autre qu'un regard fuyant) ? Frederica existe-t-elle seulement ?

Un dernier mot pour dire que je regrette ce rendez-vous manqué car mon dézingage ne doit pas masquer la fluidité de la plume, les passages parfois brillants voire bouleversants. Mais un livre est un tout...

Je m'en voudrais de laisser croire à un frisson convenu du flingage en règle du phénomène littéraire adoubé et célébré. Je tiens l'esprit de contradiction pour aussi stupide que le suivisme bêlant. In fine, c'est bien l'avis du plus grand nombre qui compte, pour s'en démarquer ou s'y rallier.

Je ne nie pas la souffrance de Carrère. Je le crois. Je m'en fous un peu (désolé) mais je le crois. le reste en revanche...

Là où on ne ment pas. Vraiment ?
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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En gros, il y a quatre parties
- Une partie légère où Emmanuel Carrère partage son expérience du yoga, du taï-chi et de la méditation, mais cela ne va pas bien plus loin que quand j'en parle avec mes copains qui les pratiquent.
- Une partie sombre où il raconte la dépression qui l'a terrassé après 10 ans de vie heureuse et a permis qu'un psychiatre diagnostique un trouble bipolaire.
- Une partie « bonne conscience » où il passe sa convalescence à animer un atelier d'écriture pour de jeunes migrants sur une île grecque.
- Un très bref épilogue joyeux, car il a dit qu'il fallait finir les livres sur un note joyeuse, où il tombe à nouveau amoureux, et la lectrice tombe de haut sur cette fin qui la laisse complètement sur sa faim.



Pourquoi cette fois-ci, Carrère, ça n' a pas marché avec moi ?
Car, si mon esprit cartésien n'affectionne pas particulièrement les discours sur yoga et compagnie,
mon esprit compassionnel a quand même habituellement un faible pour ces écrivains mâles français narcissiques vieillissants qui pratiquent l'autofiction, un peu pleurnicheurs, avec un tonneau de nombrilisme, mais aussi un poil de dérision..(et en écrivant cela je réalise qu'il y en a pas mal, que chez les femmes je n'en trouve pas tant, voire pas du tout et que ce serait un bon sujet de réflexion... mais c'est une autre histoire)


C'est qu'il s'agit en fait d'un récit qui n' a pas le recul et l'ouverture sur l'autre qui fait habituellement passer la pilule de l'autolâtrie. Oui, j'ose dire que sa dépression majeure, son dossier médical, je m'en fous s'il est raconté ainsi.

J'en ai aussi un peu marre de ces écrits sur les migrants si sympathiques, si malheureux mais si si résilients, quand ces textes sont plus pour valoriser l'empathique auteur qu'apporter un oeil neuf.

Comme toujours, Carrère parle de lui, de lui et encore de lui, mais les digressions qu'il fait sur d'autres destins que le sien, heureux ou malheureux (voire carrément atroces, car Carrère est un gros sensible qui a toujours aimé se vautrer un peu dans des vies pire que la sienne), les portraits comme toujours plutôt brillants, n'ont pas suffi à élever le propos, à donner une perspective un peu au-delà de cet horizon.

Et puis il se gargarise, écrivain vertueux, du fait que « la littérature, c'est avant tout le lieu où l'on ne ment pas » pour finir par nous avouer ses petits arrangements avec la vérité (et ces petits arrangements, si on lit ça et là sur internet semblent plutôt des gros arrangements). Ce qui est bien son droit, mais c'est le paradoxe qui est agaçant.

C'est du Carrère pur, oui, et j'ai aimé certains bon moment, c'est lui tout craché, ce tête à claque fascinant, cet homme lucidement déchiré, cet infantile charmeur exaspérant. Mais pour l'ensemble, cette fois, un Carrère un peu étriqué, à bout de souffle, et, là ou ailleurs il avait su si bien m'enchanter, il me gave. Dis, Carrère, que je tutoie car malgré tout cela je continue à t'aimer, tu nous parles de toi, d'accord, mais aussi un peu d'autre chose et ce sera beaucoup mieux.
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Quel ennui...
Certaines critiques m'ont encouragé à tenir pour enfin lire la seconde partie du livre...
J'ai tenu...
Les 2 sujets principaux me parlent, le premier le Yoga (bien qu ici il ne s agisse pas du tout de yoga) se vit plus qu il ne s écrit, surtout pour occuper la moitié du livre, et la 1ere partie...
Le second sujet principal la Dépression, la vraie, pas le coup de blues, celle qui vous fait toucher le fond, côtoyer les ténèbres, tout faire pour tenir et sombrer de nouveau, penser remonter et être rattrapé par la maladie qui sournoise, se tapit dans l ombre pour mieux vous décourager...
L'hopital, les petits hauts pas très haut et les bas sans fond...
Il n a pas su m embarquer dans cet abîme et pourtant...
Je lis ici et là beaucoup d'éloges et je ne saisis pas.
C est un sujet compliqué, tabou, peu connu et reconnu, rarement pris en compte comme une maladie.
Il m'a laissée sur le côté, étrangère à ce qu'il vivait, alors que...
Le style ne m'a pas touchée, pas émue, je n ai éprouvé aucune empathie pour le personnage et je suis déroutée par ce constat.
Je suis désolée d'avoir à écrire cela.
Mais cette souffrance ne transpire pas, elle est selon moi totalement absente.
Écrite, mais sans les tripes, peut-être est ce trop douloureux de le faire....
Je ne ressens pas de vérité dans ce récit.
Comme si l auteur était étranger à la douleur...
Et puis Yoga?
Ce titre, pourquoi?
Je suis visiblement passée à côté de ce livre...
Pardon à l auteur pour cet avis...
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Je suis un lecteur assidu de EC, et généralement enthousiaste. Même quand je ne trouve pas ses livres excellents (« d'autres vies que la mienne », « l'adversaire ») ou très bons (« le royaume », « la classe de neige ») je les trouve intéressants («Limonov», « un roman russe »).
Pour « yoga » la magie n'a pas opéré. Je n'y ai trouvé ni la sincérité ni l'honnêteté intellectuelle ni la générosité que j'avais décelées (cru déceler ?) dans les autres oeuvres d'EC.
Bien sûr tout bon écrivain est un imposteur. Il forge la réalité avec de la fiction. Il nous perd dans son imaginaire pour nous accompagner jusqu'au chemin qui va nous permettre de se trouver soi-même. Il va créer du vrai avec du faux et du faux avec du vrai. Pour notre plus grand plaisir même s'il s'agit parfois d'un plaisir doux amer, voire cruel.
Dans « yoga » j'ai plutôt eu l'impression d'avoir été escroqué. Je n'ai pas encore trouvé (su trouver?) l'intérêt de ce livre. Je n'ai jamais senti ni trouvé de réelle empathie de l'auteur pour ses personnages, au delà des déclarations lénifiantes. Il n'y d'ailleurs pas à proprement parler de personnages dans ce livre. Les personnes mentionnées sont tout au plus des faire-valoir ou des accessoires du théâtre personnel de l'auteur. (Même ceux qu'il dit aimer profondément comme POL ou Hélène, la compagne de Bernard Maris, n'ont pas vraiment de consistance).
J'ai souvent douté de l'authenticité de l'engagement personnel de l'auteur dans les évènements qu'il rapporte ou auprès d'êtres qu'il côtoie plus qu'il ne les rencontre.
De ce fait les séquences érotiques ne sont que les pâles reflets de fantasmes sympathiques, certes, mais autrement moins riches que celles figurant dans d'autres oeuvres. C'est d'autant plus dommage qu'EC sait écrire sur l'érotisme comme peu d'écrivains. Sans pudeur mais sans voyeurisme, juste à la bonne distance.
L'épisode des migrants est totalement main stream et digne d'un reportage du JT qu'on nous sert avec la soupe.
L'amour est évoqué de façon mièvre, tout autant que l'amitié, quand ce n'est pas de façon affligeante.
Finalement lorsque EC nous apprend qu'Erica n'a jamais existé, non plus que son amoureuse yogi perdue puis retrouvée dans un aéroport, on n'est ni véritablement surpris ni vraiment déçu. On s'en moque. On en est unnpeu triste peut-être, et légèrement apitoyé, comme si un magicien de cirque de quartier nous révélait les petits trucs de ses numéros.
Or à mon avis, c'est (je ne veux pas écrire c'était) du réel intérêt que EC a pour les personnes qu'il évoque, de l'étonnement ou de la curiosité qu'elles suscitent en lui, qu'il tire ses plus belles pages, réveille en nous émotions et étonnements, tout en se découvrant lui-même. Peut-être pas complètement (mais ce n'est pas non plus ce qu'on lui demande), mais sans fard ni complaisance, ce qui est d'autant plus émouvant et généreux.
C'est sa manière d'écrire sur les personnes ou sur le regard qu'il porte sur elles, qui les fait advenir comme personnages. C'est cette alchimie qui fait d'êtres ordinaires comme vous est moi, ou tout à fait extra ordinaires, comme Limonov, des héros de fiction, qui constitue le génie littéraire de EC.
Dans « yoga » EC s'est trompé (comme on dit d'un mari qu'il trompe sa femme) et du coup il nous a trompés. J'espère que ce livre sera l'ultime séquelle de sa profonde maladie.

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J'ai emprunté ce livre parce que le titre m'interpellait faisant moi-même du yoga depuis plus de 15 ans.
J'aurais dû lire plus attentivement la quatrième de couverture et être attentive au fait qu'il s'agissait "aussi" de dépression !
Autant dire que j'ai été déçue et n'ai pas été plus loin que la moitié. le début sur la pratique de la méditation, du yoga, du Tai chi m'avait pourtant intéressée...
D'aucuns diront que je suis passée à côté de quelque chose en ne terminant pas.
Sans doute, mais c'est sans regret et je vous explique pourquoi.
J'en ai marre de ces gens (auteurs) qui sous prétexte d'un peu de notoriété et de succès, nous "assomment" de leur introspection nombriliste.
Ce n'est pas la première fois que je fais une critique dans ce sens...
Ecrire pour évacuer une dépression est salutaire, mais le publier, non !
J'ai l'habitude de ne rien lire (critique, résumé, etc) avant d'entamer la lecture d'un livre, pour en avoir une découverte toute personnelle.
J'aurais dû.


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Ecouté en livre audio.

Quelle déception! Carrieriste depuis des années, je me faisais un plaisir de retrouver l'un de mes auteurs favoris, pour une digression pensé-je aboutie et instructive, d'une pratique largement en vogue depuis quelques années. Malheureusement, outre le fait que l'auteur reste centralisé sur sa propre pratique personnelle, certains sujets viennent quelque peu perturber le cours du récit, sans apporter grand chose au fond. Quel lien entre le drame des migrants et la pratique occidentale du yoga? Je ne souhaitais pas forcément déboucher, à la fin, sur l'écoute d'une énième définition du yoga, mais plutôt à une mise en perspective - voire en abyme - de cette pratique dans notre contexte socio-économique.

La lecture du narrateur est correcte, bien qu'un peu monotone parfois (à l'image de l'ouvrage en fait...)
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J'éprouve beaucoup de de sympathie pour EC et son oeuvre en général.
Mais sur Yoga, je suis partagé. Rien à redire sur la prose, le rythme, le sens de l'intime qui me convient tout à fait. Rien à redire non plus sur l'aspect nombriliste parfois reproché mais qui n'en n'est pas un. Non, c'est plutôt le sentiment d'un livre qui ne sait pas où il va, qui le sait, et qui le cache sous des procédés emberlificotés ( Cf 4eme de couv "c'est un livre sur le yoga et la dépression, sur la méditation et le terrorisme...[..] Des choses qui n'ont pas l'air d'aller ensemble. En réalité, si : elles vont ensemble ).
Et ben non, justement, elles vont pas très bien ensemble là, ça fait patchwork. Je n'ai pas retrouvé de trame ou d'intention narrative comme sur les autres livres de l'auteur. Ou alors il aurait fallu y aller a fond, l'assumer et en faire un journal qui aurait été passionnant. Mais ici, l'entre deux entre un pseudo roman et un journal brouille les pistes. Au final le lecteur (enfin, ma pomme) ne sait plus trop à qui ou à quoi s'attacher, et termine l'ouvrage sans que rien ne se soit vraiment produit
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C'est le premier livre d'Emmanuel Carrère que je lis.
Je n'ai pas aimé.
Ce n'est pas un roman mais un ensemble hétéroclite de souvenirs mis bout à bout. On passe de la retraite dans un centre de méditation à un séjour à St Anne puis une halte dans une ile grecque.
Je n'ai pas réussie à ressentir de l'empathie pour l'auteur
je ne suis pas sure du succès du même livre écrit par un inconnu. Quand j'entends Patrick Cohen dire que c'est le livre évènement de la rentrée je suis dubitative.

toutefois je pense lire un deuxième livre d'Emmanuel Carrère pour avoir un avis plus objectif.
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Quand j'ai ouvert le livre d'Emmanuel Carrère, j'avais déjà lu divers articles écrits lors de sa parution. Notamment les extrêmes réserves émises par son ex-femme qui n'avait pas apprécié de se retrouver citée dans le bouquin malgré l'interdiction notée dans les termes du divorce. Et puis l'auteur d'après elle, avait pris beaucoup de liberté quant à la véracité des faits. Est-ce pour cela que je ne suis pas totalement rentrée dans le récit ? Au début l'auteur suit un stage autour de la méditation car il veut y consacrer un livre. Cette partie est plaisante et même amusante. le récit glisse ensuite vers la grave dépression dans laquelle l'auteur va s'abîmer. Y est décrit son séjour en hôpital psy, la découverte de sa bi-polarité. Mais à aucun moment je n'ai éprouvé d'empathie. C'est très bien écrit, il y a de l'humour, mais je n'ai pas pu m'empêcher de trouver le personnage antipathique, ambivalent, égocentrique. Je l'avoue, j'ai laissé tomber le livre à la page 247. Je n'ai pas eu le courage d'aborder les chapitres sur les migrants
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Emmanuel Carrère est un auteur que je n'avais pas encore eu l'occasion de lire.

Avec Yoga, c'est le titre qui m'a d'abord attiré. J'ai ensuite été intrigué par le résumé laconique qui lie au yoga des thèmes hétéroclites.

Alors qu'en dire ?

Déjà qu'en tant que tel le style de l'auteur n'est pas désagréable.

Ensuite, que le roman est instructif et que certains passages y sont tantôt drôles, tantôt émouvants.

Malheureusement, ce que je retiendrai principalement de ma lecture, ce sont une construction parfois erratique et un ennui profond. Probablement, car je ne suis pas en phase avec la manière dont l'auteur aborde la vie (j'ai même parfois pu être choquée par certains passages).

Bref, s'agissant d'un roman où l'auteur nous parle presque exclusivement de lui, il y a maldonne.

Et ayant découvert au travers de ses mots qu'il « n'écrit pas de fiction mais des textes autobiographiques », il est fort probable que je ne retenterai pas l'aventure.
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