On voudrait un roman eco-apocalyptique, la disparition des abeilles et son impact sur la nature, les animaux, l'humanité, la société et la civilisation.
On n'aura rien de tout ça.
A la place, Albert s'inquiète d'être impuissant, brutalise sa femme, et s'éprend d'une adolescente autiste sur laquelle il a un ascendant en tant que professeur.
Comment fonctionne la société, à quoi ressemble la nature, de quoi vivent les gens, on ne le saura pas.
Il y a même des partis pris que j'ai trouvé idiots, par exemple : les gens habitent dans des immeubles à 2 heures de leur lieu de travail (pourquoi ?) et l'électricité est enclenchée 30 mn par jour, le temps de faire bouillir les patates. Je ne comprends pas pourquoi, sans électricité, les gens ne mettent pas en place des alternatives ? Moulins à eau, poeles à bois... Visiblement, les forêts sont mortes. Ce n'est pas le bois mort qui manque ?
Les ouvriers sont payés en pommes de terre, au jour le jour, SAUF les prostituées qui sont visiblement payées en billets EUROS. Dans un monde aussi primitif, on imagine que le troc est la principale monnaie d'échange, quelle valeur ont des billets de banque, s'il n'y a plus de banque pour en garantir la valeur ? C'est débile ou c'est moi ?
Le sujet de "je ne bande plus" est clairement la principale préoccupation de TOUS LES HOMMES, c'est ouf.
Y'a plus d'animaux et tu es payé en patates, mais ne pas pouvoir pénétrer ta femme est le coeur de tes soucis ?
Extrait.
TW : violences, conjugales, misogynie
Manon riait avec son bourgeois qui lui faisait l'amour encore et encore, elle aimait l'homme que j'aurais voulu être, que j'avais tenté d'être toute ma vie; l'homme que j'avais pitoyablement entrevu lorsqu'on m'avait nommé chef de Section, lorsqu'on m'avait nommé professeur, en vain. Ça ne brillait pas assez fort pour elle. Ça ne bandait pas assez fort pour cette petite salope, Manon. Pendant peut-être des heures j'ai attendu qu'elle rentre, l'esprit embué de larmes, des éclairs de la manière dont je tuerais Manon à son retour me venaient, j'explosais sa petite gueule de pute, j'y prenais plaisir et je m'endormais dans son sang, mon orgueil lavé pour longtemps. Mais la nuit avançait et elle ne rentrait pas. Je me suis effondré aux pieds du lit et j'ai rampé jusqu'au trou dans le mur, j'en ai tiré la petite boîte de métal: vide. le dernier billet de vingt avait disparu. À ma colère s'est ajoutée l'angoisse d'être quitté: et si Manon était partie ? avait fui ?
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Ceci n'est pas une dystopie, mais l'histoire d'un homme hésitant entre deux femmes. Ou plus exactement entre une enfant et une femme.
Albert n'aime pas sa femme, il nous la présente dès les premières pages. Précisément... il nous présente ses seins: "son port et ses tenues informes donnaient à ses seins l'impression du trop gros, du trop plein- même eux, même ses adorables seins m'inspiraient désormais du dégoût."
Et puisqu'il n'a pour elle aucun autre intérêt (ou désintérêt) que son physique, on ne saura pas grand chose de plus de sa personne.
Plutôt que d'approfondir son personnage, l'auteur préférera nous expliquer sur de trop nombreuses pages les immenses difficultés qu'éprouvera Albert dans leurs rapports intimes.
C'est que oui, sa femme, Manon, il l'a trouve bien laide. Il exprime même à plusieurs reprises son envie de la frapper "Manon était une putain." "Mon poing frappait mille fois le nez de Manon et lui enfonçait le crâne, jusqu'à l'anéantir".
Pourtant Manon s'est même sacrifiée à l'usine pour qu'Albert ait un travail à sa convenance...
Mais c'est que Manon la laide n'est rien comparé à sa nouvelle rencontre, Apolline. Douce, belle, jeune - la 20taine à peine... Et ... Avec un lourd retard de développement : "8 ans dans un corps de 20". Cela n'empêchera pas Albert d'avoir des pensées déplacées.
Ni de conclure le roman par des choix plus que douteux.
Dernières fleurs sur lit de misogynie, en définitive.
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Lourdeur du style, manque d'imprégnation et d'accroche pour la description et la compréhension de ce monde dystopique.
Perte de temps pour moi.
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