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Nicolas Cartelet (Autre)
EAN : 9782354087821
250 pages
Editions Mnémos (28/08/2020)
3.83/5   26 notes
Résumé :
L’espoir de trouver meilleure fortune ailleurs.

Albert Villeneuve s’embarque pour un long voyage vers les colonies avec sa femme et sa fille. Il accoste seul à Sainte-Madeleine, son moral et ses espoirs noyés loin derrière lui. Commence alors une nouvelle vie, faite d’alcool, de mensonges et de frustrations. Piégé sur cette île devenue prison, Albert fuit la folie vengeresse du sergent Arpagon et cherchera, sur la route du café, la paix intérieure.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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"Pour nous, s'il est un ciel et s'il est un enfer
Le second est trop loin et le premier trop cher."

C'est Kipling qui m'accompagne à l'heure de vous parler de ce livre, car il faudrait des mots bien plus beaux que les miens pour dire toute la grandeur du Petit Blanc de Nicolas Carteret.

J'ai invoqué Kipling, j'aurais pu demander leur aide à Cendrars, Mac Orlan, Ramuz ou Vialatte, grands spécialistes du coeur humain, grands aventuriers des belles-lettres. Qu'importe. Si les ombres de ces grands anciens ont pu m'accompagner une partie du chemin, c'est le Petit Blanc seul qui reste à l'arrivée.
Car ce livre, voyez-vous, est de ceux qui n'ont besoin de personne pour les défendre, les promouvoir, les diffuser. Si j'en parle, ce n'est pas comme d'un tas de papiers couverts d'encre. Je vous le présente, comme on le ferait d'un ami cher, un être qui croise votre chemin un jour et qui reste à vos côtés.
Petit Blanc, donc. Un titre modeste, comme l'est la condition du héros. La seule richesse d'Albert Villeneuve, c'est l'espoir: l'espoir d'une vie meilleure dans une colonie lointaine, l'espoir de planter du café et d'assurer une existence dénuée de tout tracas à sa femme et à sa fille, qu'il aime au-dessus de tout.
Un espoir qui sombre durant la traversée, à laquelle sa famille n'a pas survécu.
Seul, veuf et orphelin de sa fillette, Albert s'accroche quelques temps à son projet de plantation, entre deux journées à la mine, puis entre deux verres de rhum. Mais les terres agricoles sont destinées aux familles. Et aux hommes sobres. Et plus Albert s'enfonce dans son ébriété, dans sa colère, dans son désespoir, plus Fort-Djaba lui est hostile. Les fantômes de Marthe et Louise le rendent fou de douleur, jusqu'à l'entraîner dans une rixe contre un grand personnage local. Impossible de rester en ville dans ces conditions: le Petit Blanc abandonne donc ses compatriotes et s'enfonce loin dans les terres...

A une époque où l'on cause volontiers psychologie, résilience ou bien-être, dans un monde où l'on cherche souvent des modèles à imiter, où l'on attribue un sens positif au terme"influenceur", où l'on vous enjoint quotidiennement de changer quelque chose dans votre attitude, dans un monde enfin où l'on vous somme de "choisir la vie" qu'on vous a préparé, la voix d'Albert Villeneuve semble bien dissonante.
Et pourtant.
Pourtant, c'est cette voix qui dit le vrai.
Albert croyait choisir la vie, mais c'est la vie qui l'a choisi, seul, pour survivre au naufrage de ses espoirs. Et la vie, c'est tout ce qui lui reste. Cette petite flamme, ce feu qui refuse de crever au coeur de son coeur, c'est ce qui pousse Villeneuve à partir loin de la folie des grands Blancs. C'est cette braise minuscule qu'il cherche à sauver. Qu'il apprend à connaître. Qu'il apprend à confier, parfois. Car apprendre, c'est aussi une façon de reprendre vie, ou d'accepter son sort. Sans doute, l'apprentissage est difficile. Car après l'espoir, après l'amour, le Petit Blanc découvre à ses dépens que l'on peut perdre encore davantage: l'amitié, le respect de soi-même, la notion de réalité.
Mais ce faisant, c'est une grande leçon qu'il partage avec nous. Car , de chute en chute, Villeneuve nous enseigne de quoi la vie est faite, ce qu'il y a de grand dans les petites choses. Pareil à l'alchimiste, il affine, il épure, il retranche pour en arriver à l'essence même de l'humain, la pierre philosophale que dissimule notre carcasse.

Albert, désormais, fait donc partie de mes amis imaginaires. Et je m'en réjouis.




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1896, Marseille, une famille de trois personnes quitte le port vers un avenir meilleur, enfin c'est du moins ce qu'ils espèrent. Enserrées à bord d'un vétuste navire, de nombreuses familles ont également eu cettte idée, devrais-je dire, cet espoir, d'avoir une vie décente et heureuse, une vie tout simplement. Il ne faut pas bien longtemps avant que les conditions d'hygiène viennent à se rappeler à eux, ces familles pleines d'envie, maladies, morts, faim, viennent peu à peu ternir les regards et vider les listes humaines dans ce voyage maritime sans fin. Un médecin à bord accompagné d'un religieux passent chaque jour dans les rangs pour un éternel constat, des âmes perdues à travers les flots, des vies toujours plus essaimées, des visages fatigués, abîmés par la tristesse des pertes. Albert Villeneuve est l'un d'eux. En quête des plaines exploitant le café, il débarque sur l'île se Sainte Madeleine, à Fort – Djaba, sans femme, sans fille, Marthe et Louise ne sont plus. L'espoir est devenu un objectif. Accompagné des fantômes de celles qu'il aimait, il se présente chaque jour au bureau d'administration dans le vain espoir d'obtenir un bout de terre pour devenir fermier, exploiter la terre et cultiver le café.
« Et puis, comme Fort-Djaba s'offrait à moi, toute une journée rien qu'à moi, pour la première fois sans que je l'aie décidé, il me prit soudain une sorte de furieux optimisme. Peut-être bien que c'était un signe, ce jour chômé ! Symboliquement je quittais la mine, pas le choix, je m'ouvrais à quelque chose de nouveau ; ce vide laissé par le refus de l'intendant allait nécessairement se remplir, c'était physiquement indiscutable. Il allait se remplir par quelque chose de nouveau. Une ferme ? Un champ par-delà la brousse ? Des rangs de caféiers, des caféiers par milliers ? Ça me semblait tout à fait certain, oui. Les espoirs fumaient par mes oreilles. Je retournerais à l'Administration, ce midi-là, et cette fois tout aurait changé : on me tendrait les bras, on me chanterait la Marseillaise, on m'attribuerait la plus riche des terres de toute Sainte-Madeleine. En six mois je produirais bien davantage que tous les autres seigneurs réunis : le seigneur des temps modernes ce serait moi. Je retournerais à l'Administration, oui, à midi ou bien dans l'après-midi, peut-être. Tout se passerait comme j'avais dit, exactement. Mon bonheur, c'était pour maintenant ou pour jamais, alors je pris le chemin de la ville, le pas certes titubant mais tout à fait décidé, dans l'intention. »

Une faible mise en bouche d'une histoire qui surprend et recèle une profondeur incroyable. A travers l'histoire d'Albert Villeneuve, personnage ambigu et au coeur meurtri, l'auteur propose un conte tragique, où la réalité se mêle subrepticement au rêve voire même un peu au surnaturel. Une base coloniale du XIXème siècle, où des hordes de familles françaises, peuple appauvri, viennent tenter leur chance sur les terres caféines des noirs colonisées. Jusque là, on surfe sur un réalisme historique, misère, colonialisme, immigration, thèmes clé, et pourtant, la rencontre d'Albert Villeneuve avec un sergent pas comme les autres, rustre et violent, dominateur despotique, être assoiffé de vengeance et empreint d'une folie certaine, Arpagon, va venir bousculer tout ça et faire prendre au récit un tournant intéressant et inattendu. de là démarre, une sorte de conte fantasmagorique et philosophique, fait d'aventures et de réflexions riches et métaphores nombreuses. Une course – poursuite, une fuite, une quête, un objectif à atteindre, voilà ce qui va attendre Albert à travers une multitude d'étapes jusqu'à la conclusion finale, tout un rite initiatique du personnage à suivre avec beaucoup d'émotions.

On démarre donc dans une certaine réalité avant de sombrer peu à peu dans un onirisme presque chamanique, la rencontre d'Albert Villeneuve et du peuple noir colonisé, ouvre aux croyances de ces derniers, qui sont de plus en plus abîmés et pervertis par l'alcool et l'argent des blancs, un peuple aussi profondément simple et humain, l'amour de l'autre, le partage, la simplicité, la chaleur humaine, malgré tout toujours entachée dans notre conte, dualité sociale, perversion, violence, mort. On peut y voir un regard négatif sur la colonisation, un regard positif sur les croyances et le style de vie de tout un peuple peu à peu opprimé, tout en contant la quête de rédemption d'un personnage immigré, sombrant toujours plus et pourchassé par un être diabolisé, surréaliste et effrayant comme ces personnages sombres des contes noirs, reflet probable du désespoir et de la destruction de ce monde.
« — Tu sais, Albert, commença-t-il par m'expliquer, cela peut paraître étrange aujourd'hui, parce que nous n'avons connu que cette situation, mais les gens de ton peuple n'ont pas toujours vécu ici. Pendant trois cents vies d'hommes mes ancêtres étaient seuls, ils allaient librement de la brousse à la mer. Bien sûr ils se battaient déjà, il y avait des vainqueurs et puis des vaincus, des heureux et des malheureux. Mais tout ça arrivait entre eux ; entre frères et cousins. Lorsque la guerre cessait ils se réconciliaient, chacun rentrait chez soi et comptait son igname, chacun faisait la fête après la récolte. Parfois même les chefs de clans s'invitaient au festin, et alors tous les enfants de l'île échangeaient les présents, les danses et les histoires. En ce temps-là on ne détruisait rien, rien n'était jamais définitif : si un fils ou un frère venait à mourir au combat, aussitôt on sonnait la retraite, on déclamait la paix. Jamais lignée ne s'éteignait, jamais un ancêtre ne restait sans foyer pour honorer son nom. En ce temps-là tout perdurait, toujours. »

Émotions vous ai-je dit, parlons-en, sachez que ce roman est fort et qu'il retourne le coeur avec des choses les plus simples. L'auteur a ce quelque chose d'assez subtil pour amener un élément qui paraîtrait impromptu à prendre en force et à le rendre comme élément à part entière à son histoire, à tel point que le lecteur va complètement se faire prendre à cet art, notamment avec ce perroquet. Un simple animal et pourtant bien plus ici, certainement un des passages qui aura ma préférence, même si un autre, où il est question de boule à neige, est aussi complètement génial dans le délire de l'auteur. Il y a du contraste chez Nicolas Cartelet, si l'homme paraît sage et académique, il y a dans sa tête des choses complètement dingues, qui peuvent dérouter. Il n'en perd pas moins son discours et les réflexions qu'il souhaite amener au lecteur. C'est tellement bien fait et magnifiquement écrit.

Talent d'écriture parlons-en aussi, Nicolas Cartelet écrit de manière délicate et poétique des choses aussi triviales que pleines de beauté, les descriptions sont riches sans être alourdies, on a plusieurs fois ce sentiment d'être perdu dans la brousse, de sentir l'humidité des pluies diluviennes et la chaleur étouffante. On vibre aussi beaucoup émotionnellement avec Albert Villeneuve, on sombre dans son gouffre de solitude qui ne cesse de s'agrandir, dans sa déchéance, on subit ses deuils, ses coups, cette oppression qu'induit sa peur. Cette histoire est assez douce-amère. Douce parce que magnifique et écrite avec de jolies mots. Amère car elle est difficile parfois cruelle.
« Car je menais désormais la grande vie sur le port, et qui dit grande vie dit grands soucis. En triplant ou quadruplant ma consommation je forçai le respect des copains, mais je creusai aussi ma bourse. Plus j'étais au bistrot, moins j'étais à la mine, et moins j'étais à la mine moindre était mon pécule. Cependant je m'habituais au rhum, il me prenait des besoins impossibles à refréner, de véritables gouffres que même un bourgeois aurait eu du mal à combler : bientôt il me fallut trouver une solution à l'équation, la pauvreté d'un côté, le goût du rhum de l'autre, sous peine de voir surgir une nouvelle angoisse, que je pressentais presque aussi grosse que toutes les autres réunies. »

La couverture de Gilles Francescano est sublime et reflète parfaitement le contenu de l'ouvrage, des morts, nombreux, un personnage qui porte le poids de malheurs inconsolables, mais une petite touche d'espoir par la luminosité dans le dos du personnage et les touches de couleur à ses pieds.

En bref, couverture magnifique, conte magnifiquement sombre avec cette touche d'espoir, écriture magnifique. « Petit Blanc », est certes petit par son nombre de pages (moins de 200) mais grand par son contenu. Je n'ai qu'une seule chose à vous dire : lisez – le !
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
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La première de couverture illustrée par Kévin Deneufchatel est époustouflante. le regard en plongée dans les couleurs, appel d'air, renom pressenti. « Petit blanc » est déjà dans la cour des grands. « Nous, on avait fait le pari de partir. Partir en famille. Alors on était parti. » Albert Villeneuve quitte Marseille avec sa femme Marthe, Louise leur petite fille pour rejoindre les colonies à Sainte-Madeleine. Nous sommes en 1896, le crépuscule va advenir. Sur un bateau, tant de familles comme eux, leurs semblables, en proie à la maladie, la faim, cette chimère qui se révèle cruellement à l'instar du : « le radeau de Géricault ». La mère et l'enfant vont mourir. Elles sont anéanties, lui, de détresse et de regrets, symboles floutés de notre contemporanéité. Seul, il foule Fort-Djaba. Larmes de sel, Petit blanc en devenir. Les espérances accrochées au fronton d'une administration ubuesque menée par un tyran emblématique, un château de cartes qui va s'écrouler subrepticement. « S'il n'y avait pas eu « tout le reste » j'aurai probablement aimé Fort Djaba. » Ce récit tout en patchwork, évènementiel, est frénétique. Une entrée dans une littérature surdouée. Nicolas Cartelet bouscule les codes. Ose le passage entre tous les champs possibles. C'est dans le point du centre de cette construction d'orfèvre que l'onirique prend place. Dans cet entre monde où les métaphores excellent. « Je ne parle pas de ça. Je parle de ta peine, de ton coeur qui est ouvert. Tu as tout perdu et ça se voit. On cultive mal le café, quand on n'est pas guéri de ça. » Ecoutez les voix, mimétisme. le conte qui assigne sa venue, les pouvoirs d'une histoire serrée comme un café fort, acide, turbulente, implacable, et pourtant si belle si réussie. Kaléidoscope parabolique, l'exactitude heure d'une lecture qui fera date. Albert Villeneuve semble le plein des êtres de ce monde. En assise entre le bien et le mal, l'anti-héros, le bouc-émissaire des vils injustices, douleurs et trahisons. Il y a dans ce récit le courant d'une philosophie réinventée. L'extraordinaire envergure d'un rêve éveillé, son double. Transmutation jusqu'à la lame de fond d'un nihilisme qui étire ses ailes. Les couleurs du perroquet sont des contre-feux, des résurgences. Albert Villeneuve est un emblème, celui des errances éperdues. Une flèche en plein coeur dans une prison mentale. Lisez ce livre. Offrez-le. Il reste vivant bien après la lecture. Ecoutez les bruissements, l'île qui se souvient de cet homme. Magistral. Publié par les majeures Editions MU.
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On ne sait pas grand-chose de la vie d'Albert Villeneuve dans cette France de la fin du XIXème siècle...Elle était miséreuse et ne devait pas être riche d'espoir..
Alors une seule solution s'offre à lui : émigrer vers des cieux meilleurs, vers ces îles paradisiaques, dans lesquelles on cultive le café... Partir, c'est s'engager dans un long voyage de trois mois dans les cales d'un bateau surchargé...partir sans être certain d'arriver à bon port. Sa femme et sa fille ne verront jamais le paradis attendu...elles ne pourront résister aux épidémies, leur corps sera jeté en mer...A l'arrivée, il faudra attendre, toujours attendre le bon vouloir des autorités pour décrocher le lopin de terre qui permettra d'espérer la richesse, tout accepter y compris travailler dans la mine...Début d'un parcours peuplé d'embûches....un parcours auquel il n'était pas préparé....
Albert va découvrir qu'on peut être, sous ce soleil des îles encore plus pauvre, encore plus rejeté qu'en France. Il se heurtera aux sbires de la France coloniale, à ses mensonges, à la France coloniale qui cogne et rejette ses ressortissants dont elle n'oublie pas le passé.
Alors il y a l'alcool pour oublier et entretenir l'espoir, l'espoir d'un demain meilleur, un espoir qui ne quitte jamais Albert.
Un espoir insensé qui peut faire sombrer dans la dépression, la déchéance et finalement la folie.
Peinture de cette France coloniale violente non seulement avec cette population nègre, c'est le mot employé alors, mais violente aussi avec ses ressortissants, ceux qui espéraient une vie meilleure mais dont le passé n'était pas pur et sans tâche, ces petits blancs dont elle se débarrassait à bon compte, à leurs frais, en leur faisant miroiter la richesse et un avenir meilleur.
Histoire cruelle et violente de ces petits colons qui iront dans les îles de désillusion en désillusion, et de ces noirs impuissants face cette force qui détruit leur vie.
Belle découverte. Merci à Babelio et à Masse critique
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Quelle belle surprise que « Petit blanc », de Nicolas Cartelet. Enfin un livre original, plein de rebondissements, où l'on ne sait pas où l'auteur va nous emmener (et moi j'adore ça !).
Albert Villeneuve quitte sa pauvre vie en France avec femme et enfant pour aller tenter sa chance dans les colonies. Après un terrible voyage en mer de plusieurs semaines, il arrive finalement seul sur l'île (fictive) de Sainte-Madeleine, décidé tout de même à faire fortune dans la culture du café. de ce dernier, il n'en verra cependant pas la couleur, mais plutôt celle du fond de la mine dans laquelle il est obligé de travailler pour survivre. Jusqu'à ce qu'il s'enfonce encore un peu plus en croisant le chemin du terrible sergent Arpagon…
Comme je l'ai dit, ce récit est vraiment très original et se lit comme une fable, où l'on ne serait pas surpris de voir débarquer une bande de pirates au coin des bars où Albert noie abondamment son malheur dans le rhum. L'écriture de Cartelet est virtuose, et nous plonge littéralement dans la moiteur de cette île où l'injustice est de mise. Une bien belle surprise que je recommande.
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critiques presse (2)
Syfantasy
06 juin 2023
Le roman se permet des escapades fantastiques et des ruptures dans un temps colonial bien cruel. Entre un Tarzan et un Big Fish, l’histoire s’attarde sur les espoirs d’un homme qui n’a plus rien à perdre car il a déjà tout perdu. L’abstrait et le bizarre sont devenus des normalités réconfortantes.
Lire la critique sur le site : Syfantasy
SciFiUniverse
13 octobre 2020
Nicolas Cartelet nous offre un conte qui fleurte avec le fantastique. Onirique et oppressante, l’ambiance sur l’île reflète son ambivalence : paradis rêvé des uns, enfer de la colonisation pour les autres.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Parfois quand c’est la guerre nous capturons nos ennemis dans la plaine. Alors, nous les exécutons simplement. Ils s’en vont avec honneur, nous avons vaincu. Mais personne ici, jamais, ne voit sa liberté confisquée. C'est inhumain, oui. Inhumain. (P. 99)
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L'alcool en définitive n'avait anesthésié que les bien petites choses, le goût du travail, les angoisses de la maréchaussée, le soucis de l'hygiène, il avait poli ma tristesse pour n'en conserver que le cœur, le pur de tout alliage, celui fait du deuil et des regrets éternels.
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Maintenant il n’y avait plus que le rhum qui comptait, maintenant que tout ce qui avait jamais eu du sens pour moi – ma famille et mes rêves, Louise et Marthe qui couraient entre les caféiers – avait disparu. De Paris j’avais quitté un morne quotidien, certes, mais un quotidien de travail à l’usine et d’amour au foyer. Le voyage pour Saint-Madeleine m’avait tout arraché. Je me tordais de dépit sur le sol, rien qu’à imaginer le gâchis qu’était ma vie.
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Parfois quand c’est la guerre nous capturons nos ennemis dans la plaine. Alors, nous les exécutons simplement. Ils s’en vont avec honneur, nous avons vaincu. Mais personne ici, jamais, ne voit sa liberté confisquée. C’est inhumain, oui. Inhumain…
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- Maman est partie, que je lui avais dit en ravalant mes larmes. Faudra t'endormir seule. Plus de berceuses.
- Elle est partie pour toujours ?
C'était trop pour que je reste honnête. Les enfants, faut leur raconter des histoires.
- Pas pour toujours. Elle a juste pris de l'avance sur notre rêve. On la retrouvera, à la fin. C'est promis.
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Vidéo de Nicolas Cartelet
Le 7 juin, le nouveau roman de Nicolas Cartelet, le Livre de Nathan, arrive en librairie ! Découvrez le destin improbable du dernier livre de l'humanité…
"Un roman audacieux et espiègle, d'une réjouissante originalité." pour Cédric Fabre de Livres Hebdo.
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