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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Folie et Fureur chez les Mira Boss, années 60.
Moyà toujours avec la même verve ( chez lui les demi-mesures n'existent pas :)), nous entraîne dans cet opus, au sein d'un couple hondurien. Lui, chef du parti national, politicien de renom, elle, ex-journaliste, propriétaire d'une plantation de café.
C'est le jour de mariage de leur fille. Elle épouse un communiste salvadorien de vingt-quatre ans son aînée. Un gendre âgé, communiste et de surcroît salvadorien, pour la mère c'est la cata, pour sa dignité et sa réputation, mais aussi pour celles de sa famille et même de son pays ! Résultat, elle en robe de chambre, les cheveux en bataille, déchaînée ( une furie que je ne souhaite à personne d'avoir comme femme ou mère ! ), lui enfermé à double tour par elle dans les cabinets, pour l'empêcher de se rendre au mariage, et à travers la porte......Règlements de comptes à OK Corral !
La suite en sera encore pire, avec l'enveniment du conflit Honduras-Salvador. Leur fille mariée ayant suivi son mari dans son pays, la furie va perdre les pédales.....

Un texte qui débute très fort, où Moyà n'y va pas de main morte ! C'est une traduction, donc difficile d'en juger pleinement, mais les mots tapent fort. "Une putain gonorrhéique, taré, pédé, bandes de médiocres, canaille ...." tout est bon pour l'insulte. Une histoire foisonnante, étalée sur trente ans, où il y a aussi meurtre, suspens, guerre...que Moyà nous raconte en trois temps et trois formes narratives divers; une première partie qui rappelle celle d'une pièce de théâtre, une seconde, épistolaire, et une troisième de témoignage, et tout ça en 190 pages.

Une féroce satire du mariage, des relations mère-fille, des conventions sociales superficielles où l'apparence prime sur le fond, de l'hypocrisie politique, des préjugés qui nous aveuglent et glacent notre cerveau, de la fausse information, de la bêtise des masses qui commet l'irréparable, des gouvernements de pacotille......dans une partie du monde qui chauffe.....Mais au fond, Honduras, San Salvador.....le décor de fond n'y change rien , la bêtise humaine est universelle où qu'on y va !
C'est son quatrième livre que je lis, un seul mot pour le décrire, il est Génial !
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L'année dernière, je me suis embarqué pour le Honduras. J'ai été tellement pris par ce voyage, empêtré dans la poussière et la chaleur de ce pays, que je n'avais pas encore pris le temps de noter mes mémoires. Et pourtant… J'y ai rencontré du beau monde à Tegucigalpa, en particulier Erasmo Mira Brossa, célèbre avocat et président du Parti national hondurien et de son épouse doña Lena Mira Brossa, bourgeoise hautaine. D'ailleurs, c'est jour de fête à Tegucigalpa : ils marient leur fille Teti avec Clemente. Aux dires de doña Lena, il est bien trop âgé pour elle – vingt-cinq ans de plus - mais pire que tout il est communiste et encore plus pire que tout il est salvadorien. Alors Mira qui n'ira pas à ce mariage enferme le pauvre Erasmo dans la salle de bain pour l'empêcher d'aller également au mariage de sa propre fille. S'ensuivent alors des dialogues truculents, des situations grotesques pour ne pas dire absurdes par porte interposée. Sublime à épanouir les sourires du lecteur devant son verre de bière ou de la lectrice dans son maillot brésilien.

Quelques années après, Teti vit au Salvador et entretient une correspondance cachée avec son père Erasmo, lui demandant surtout de maintenir sa femme à bonne distance téléphonique, elle qui la harcèle tout au long de la journée, ennui de la bourgeoisie oisive, et qui risque de lui poser quelques désagréments dans son nouveau pays d'adoption. Quelle trahison, traîtresse de fille qui part à l'ennemi car à cette petite histoire se mêle l'Histoire, celle d'une guerre entre le Salvador et le Honduras, et si j'ai peur pour Tetri et si j'ai pitié pour doña Lena, le pauvre Erasmo se retrouve perdu entre ses hautes fonctions politiques et le déchirement du noyau familial.

… au début, je croyais que tout n'était que propagande des journaux, mais Clemen est tombé sur un autocollant distribué à Tegucigalpa qui dit : « Hondurien, prends un rondin et tue un Salvadorien ! »

Effondrement est le second roman de Horacio que je lis. Une merveille, une pépite, de la littérature sud-américaine avec ses classes, ses trahisons, ses amours et ses guerres et surtout une poussière à toutes les pages qui vous donne terriblement soif. Un grand moment, qui oscille entre le cynisme et la jubilation, je me ressers un verre, truculence du houblon, faut bien se remettre de telles émotions, et puis après tout le mariage c'est un jour de fête, sauf chez les Mira Brossa ! Merci.
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Bonne découverte avec ce titre d'Horacio Castellanos Moya. L'auteur a mélangé les genres dans un court roman : le théâtre, la correspondance et le roman plus classique. La première partie, le lecteur est confronté à un vaudeville qui monte en puissance avec le caractère hystérique de Dona Lena. Ensuite, il enchaîne avec une correspondance et termine avec un roman plus classique. Un coup de bluff réussi car il montre ce qu'il sait faire en 212 pages. Bref, j'ai été impressionnée par le talent de ce Salvadorien…
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Ce roman est construit en trois parties, chacune s'intéressant à une période différente. La première parle de l'année 1963, celle du mariage de Teti avec Clemente avant qu'ils ne partent ensuite s'installer au Salvador, avec leur fils Eri. C'est une véritable pièce de théâtre : beaucoup de dialogues, très virulents de la part de Lena, beaucoup plus apaisants de la part d'Erasmo. Très rapide, elle ouvre le roman en fanfare. Les quelques phrases qui ne sont pas du dialogue, pourraient être les didascalies de cette pièce. Lena est une furie, une mégère, lon d'être apprivoisée.

La seconde partie, qui va de 1969 à 1972, est un roman épistolaire essentiellement entre Teti la fille et son père Erasmo. La tension est très forte, parce que cette période correspond à des relations très difficiles entre le Salvador (pays dans lequel vit Teti) et le Honduras, avec comme point culminant, la Guerre des cent heures, connue également sous le nom La guerre du Football. Voici d'ailleurs ce que pense Teti de ce sport (?) : "Mon petit papa, je crois que vous, vous êtes une exception : je me souviens encore du jour où vous m'avez dit que la seule fois où vous vous étiez intéressé au football remontait à très loin, au début de votre carrière, [...] vous aviez convaincu les gringos de la compagnie de construire des terrains de football et de former des équipes pour que les journaliers ne passent pas leur dimanche à boire du ratafia et à s'entretuer à coups de machette dans les bistrots. Ce jour-là, j'ai compris que c'est un sport pour les ploucs et les brutes." (p.87). Bon, je frime un peu avec mes histoires de guerre de cent heures, mais n'en ayant jamais entendu parler avant de lire ce livre, j'ai fait mes recherches, ce que je conseille d'ailleurs au lecteur inculte comme moi. Ça aide à la compréhension, et Wikipédia fait un article clair. D'habitude, je ne suis pas très amateur des romans épistolaires, mais là, d'abord, il n'est pas très long, et ensuite, le contexte, une fois renseigné, fait monter la tension très perceptiblement.

La troisième partie est construite comme un roman plus classique, écrit à la première personne du singulier. le narrateur est l'homme à tout faire de dona Lena, qui raconte cette période entre décembre 1991 et février 1992. Elle clôt ce formidable roman de Horacio Catellanos Moya. Je dis formidable, parce qu'on ne s'y ennuie pas une seule seconde et parce que les personnages sont tous très présents, malgré la très forte personnalité de Lena. Tous ont des choses à dire et à vivre, ce qui n'est pas très évident dans ces deux pays dans les années concernées.
Lien : http://lyvres.over-blog.com/..
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