Vers une bibliothèque publique et universitaire: L'exemple de Valence

Étude réalisée en 1993. Ce livre ne permet pas de savoir les conséquences des changements de gouvernements de 1995 et 1997 sur la progression de cette structure.


Le programme Université 2000 et l'implantation dans la ville de Valence d'antennes délocalisées de l'Université de Grenoble sont à l'origine d'un programme original en France de coopération documentaire en partenariat entre la Bibliothèque Municipale de Valence et l'université. Ce partenariat aboutissant à la création de la première bibliothèque municipale et universitaire de France sous le statut deGroupement d'intérêt public (GPI). Après une étude de faisabilité réalisée en 1989 (étude Menighetti), le projet ayant abouti les nouvelles structures ont commencé à fonctionner à la rentrée universitaire de 1992/1993.
La nouvelle médiathèque de Valence dont les travaux se sont terminés en 1992 développe un fonds d'ouvrages universitaires intégré dans le fonds de lecture publique qu'elle doit développer parallèlement. L'ensemble du fonds universitaire n'est pas rassemblé en totalité dans la médiathèque municipale; il est aussi partagé entre les différents sites de l'université; un IUT avec ses 3 départements, la faculté de sciences Joseph Fourier, la faculté de Droit et Sciences économiques, et la faculté de lettres.
Suivant le plan de développement prévu, la population étudiante de Valence devrait atteindre les 10000 étudiants à l'horizon 2000. En 1993, cette population est de 4630 étudiants. Des problèmes d'espace vont se poser si la médiathèque municipale veut conserver un bonne qualité de service pour son public non-étudiant. L'inquiétude selon laquelle ce dernier public risquait d'être "chassé" de la médiathèque n'a pas été vérifiée au long de l'année universitaire 1992-1993; c'est au contraire le public étudiant qui risque de se trouver gêné par un autre public moins studieux et plus bruyant; en effet cette nouvelle structure connait un grand succès auprès du public valentinois.
Les concepteurs de la bibliothèque ont voulu discrète, jusqu'à presque l'effacer, la dimension universitaire de ce lieu; il en a résulté une certaine confusion entre l'espace étude où l'on ne peut emprunter et l'espace de libre emprunt. En effets, les collections sont mélangées et ne se différencient pas; ce principe permettant une démocratisation très concrète de l'accès au savoir est la principale qualité de cette innovation.
Il présente cependant en retours l'inconvénient de rendre difficile un accroissement harmonieux des différentes classes de documents; les classes Dewey correspondants aux domaines abordés par les universités étant privilégiées, il risque de rester peu de place pour développer les autres.
Cette coopération documentaire dans le cadre d'un GPI n'a pas encore fait ses preuves en 1993. A terme, le développement des autres sites universitaires permettra de répartir différemment les charges de gestion documentaire. Rien n'est vraiment joué mais il semble que les problèmes qui se posent dans l'immédiat ne sont pas insurmontables et ne remettent pas en cette organisation. Il faut cependant savoir que le nombre d'étudiant prévus n'a pas encore été atteint mais que les contraintes spatiales se font sentir et que les coûts déjà mis en oeuvres ont dépassés les estimations de 1989.