Le fauve était tellement gracieux en mouvement, il n'aurait pas supporté de le voir mort et empaillé. Par sa faute. Juste parce que leurs chemins s'étaient croisés. La forêt appartenait à tout le monde, pas vrai ? La rencontre entre ses habitants devait-elle immanquablement finir en tragédie ? Le couguar avait été sage. Le couguar avait décidé que non. Il avait brisé ce cercle de violence, qui veut que les couguars mangent les petits garçons et les petits chiens. De ce couguar très éclairé, Zack avait beaucoup à apprendre.
Je t'aime, mon petit maître, de tout mon coeur trépidant de chien.
Ses yeux n’étaient plus gonflés d’avoir pleuré, ce qui était bon signe, mais le sourire qui ne quittait pas le coin de ses lèvres, lui, était plutôt inquiétant.
Lui avait toujours l’impression que le feu était vivant, qu’il y avait des lutins qui dansaient à l’intérieur. Tout un petit peuple qui naissait quand on l’allumait et qui mourait avec la dernière braise. Un petit peuple violent et affamé, capable de tout manger sur son passage pour survivre et grandir si on ne l’emprisonnait pas derrière le grillage de la cheminée.
Survivre seul.
A tout juste dix ans.
Un travail à temps plein, un travail d'adulte, et on ne l'y avait pas préparé. C'était arrivé du jour au lendemain. Comme si Mom, même si elle était restée, était aussi partie avec P'pa. qu'elle avait démissionnée de son poste de Maman. Qu'elle faisait juste semblant d'être encore là...