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EAN : 9791030706161
480 pages
Au Diable Vauvert (09/03/2023)
3.94/5   33 notes
Résumé :
Bordeaux, mai 2009. Alors que la Garonne ne cesse de recracher des cadavres, le lieutenant en charge de l'affaire ne dispose pour toute piste que de rumeur : des êtres dégénérés avides de sexe, de sang et de rock'n'roll parcoureraient la cité girondine.
Dans le même temps, au son du club Bathory, la fille du lieutenant tombe sous le charme d'un mystérieux Damian, gueule d'ange à la soif insatiable, lui-même sous la coupe de Gabriel, un enfant bien plus vieux ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Pour ses plus ou moins dix ans, le roman Dans les veines a été réédité chez Au diable vauvert en mars 2023 sous le titre Dans tes veines, dans une version retravaillée par l'autrice. Je n'ai pas eu l'impression de bouleversements majeurs au cours de ma lecture. Après, ma lecture de Dans les veines remontant à plusieurs années, certains détails en sont aujourd'hui un peu flous, ce qui n'aide pas à la comparaison des deux versions. Mais je n'allais quand même pas m'amuser à comparer mot à mot les deux textes pour lister les changements, parce que ça n'aurait eu aucun sens.
Donc, si vous possédez déjà Dans les veines, est-ce que ça vaut le coup d'investir dans cette nouvelle mouture ? À vous de voir (l'art de ne pas se mouiller…) en fonction de vos envies, de votre porte-monnaie, de votre intérêt pour le travail de Morgane.
Si vous n'avez pas lu la version 1.0, c'est l'occasion de vous y mettre. Dans tes veines reste l'excellent roman de vampires qu'était Dans les veines, toujours aussi percutant (voire mordant pour rester dans le sujet), toujours aussi punk.

Or donc, on trouve quoi dans ces fameuses veines ?
Une histoire de vampires. Encore, tu vas me dire. Eh oui, la figure du noctambule buveur de sang inspire autant qu'elle aspire. Des gigatonnes de papier, des kilomètres de titres…
Des romans avec du vampire dedans, j'ai eu l'occasion d'en lire “quelques-uns”. Entre ceux qui traînent chez moi, ceux que j'ai empruntés en bibliothèque ou qu'on m'a prêtés, le compteur dépasse la centaine de titres. Auxquels il faut ajouter les nouvelles éparpillées dans je ne sais combien de recueils…
S'il ne fallait retenir que le haut du panier, le top du top, les chefs-d'oeuvre :
Bram Stoker : Dracula (1897) ;
Richard Matheson : Je suis une légende (1954) ;
Anne Rice : Entretien avec un vampire (1976) ;
Morgane Caussarieu : Dans les/tes veines (2012/2023).
Après, vouloir hiérarchiser un podium entre ces quatre fantastiques ne rimerait à rien, ils proviennent d'époques différentes, avec des propos, mentalités, représentations, interprétations, modes d'expression très variés. La comparaison atteindrait vite ses limites. Deux points communs tout de même : 1) la figure du vampire (merci, La Palice !) et 2) l'héritage des prédécesseurs transformé en oeuvre personnelle.
Parce qu'il est là, le gros problème de la littérature vampirique. Trop de bouquins n'apportent rien au genre, même des bons (i.e. Salem de Stephen King). Trop d'auteurs restent dans les clous de la tradition, incapables de s'affranchir du poids des pontes… ou font n'importe quoi quand ils essayent de s'en écarter (i.e. Twilight qui transforme une créature nocturne – avec toute la symbolique associée, les ténèbres, le mal, le monstre – en guignol larmoyant et luminescent…).
L'éternel phénomène du genre qui tourne en rond et finit par ne plus ressembler à rien à force de clonage et de caricature, jusqu'au moment où quelqu'un remet dix balles dans le juke-box pour lancer une autre chanson (cf. John Cawelti, il te l'expliquera avec plus de sérieux et moins de métaphores musicales dans Chinatown and Generic Transformation in Recent American Films). le roman de Caussarieu, c'est ça : retour aux sources, manifeste anti-gnan-gnan et réinvention du mythe.


Tel un bébé choupinou qui se lance tête la première dans la grande aventure de la vie, Dans les veines déchire sa mère.
Dans ce roman, comme dans le cochon, tout est bon. le cadre, les personnages, le style, l'ambiance, le propos, rien à jeter.
Le choix de la ville, Bordeaux, bonne idée pour changer des sempiternelles Londres, New York, Los Angeles, Paris… ainsi que des obscurs trous de cambrousse où un vampire paraît aussi crédible que dans un lycée (exception faite de Rouge Toxic qui joue sur les codes et clichés). À la vitesse où un seul vampire déglingue des gens pour se nourrir, imagine une bande entière à Trifouilly, 650 habitants. Bonjour la discrétion à coups de dix cadavres par jour… Donc, Bordeaux, c'est très bien. Grande ville mais pas trop, connue mais pas trop, cadre intermédiaire qui parle au plus grand nombre. En plus, IRL, la ville est dirigée par Juppé, une sangsue aussi vieille que Dracula, peut-être même davantage. le cadre approprié pour des immortels venus des tréfonds de l'Histoire.
L'ambiance bordelaise garde un petit quelque chose de gothique, si ce n'est qu'ici pas question de manoir dont la silhouette se découpe sur fond de pleine lune. Rien qu'une vieille ferme moisie où les vampires trouvent refuge dans la journée. Pour le reste exit l'imagerie XIXe, bienvenue dans les rues crades, entrepôts sombres, squats dans des états pas croyables : trash et destroy, en un mot punk.
Splatterpunk, même. Non, il ne s'agit pas du bruit que fait un crêteux qu'on aurait balancé du douzième étage, on parle d'un courant littéraire plein de gore, de violence, de contre-culture, de nihilisme : du qui tache et qui éclabousse (comme un punk tombé du douzième étage, là par contre, ça marche). Dans du vampire splatterpunk, au revoir haut-de-forme, cape doublée de soie rouge et balai dans l'oignon. Adieu vampires benêts ravagés par des questions existentielles qui relèvent moins du romantisme que de l'ado attardé.
L'anti-Twilight. L'anti-tout en fait. Iconoclaste, destructeur… et bourré de dérision. Beaucoup en prennent pour leur grade. Les pseudo-goths à mille années-lumière de l'état d'esprit de la culture gothique, limitée pour eux au look fringues noires et bagouses à tête de mort. Les fantaisistes qui se prennent pour des vampyres, n'ayant retenu d'Anne Rice que les chemises à jabot et le côté aristo-élitiste. Et surtout un pan gigantesque de la littérature fantastique contemporaine, qui ne voit dans le vampire qu'un jeune premier bardé de super-pouvoirs en quête de l'amour éternel. Littérature, pleine de clichés sexistes, soit dit en passant, entre mâles dominateurs, paternalistes et surprotecteurs et figures féminines fragiles comme du cristal et ignorantes des choses de la vie.


Le gentil vampire contemporain n'est jamais qu'une caricature de bad guy à deux ronds cinquante, un faux méchant super vieux et propre sur lui, fantasme de mâle alpha romantique (vive la contradiction dans les termes…). Éternellement jeune… et con dans les mêmes proportions. Douze ans d'âge mental, en témoigne sa sexualité plus riche en élans du coeur, prises de tête et pâmoisons ostentatoires qu'en actes consommés. Un Bisounours avec de grandes dents. le pire de l'homme et de la femme dans une seule psyché, croisement improbable d'un amoureux transi et d'une midinette.
À se demander si on peut encore parler de vampire…
Dans les veines, autre chanson, autre visage pour mister canines. Caussarieu s'ancre dans une longue tradition et la dépasse pour apporter du neuf (du neuf, tout court, pas du sang neuf, la formule serait cliché). le plus évident, ce sont les citations ou références explicites (Bram Stoker, Anne Rice, Richard Matheson, Sheridan le Fanu…). Logique, il paraît difficile d'écrire sur le vampire sans connaître ses classiques.
Damian, le nosferatu qui se taille la part du lion, a un petit quelque chose de Lestat et de Dracula. du premier l'amoralité, du second un amour de jeunesse far far away a long time ago réincarné dans une femme du présent qui lui ressemble. Ici le rôle de Mina est tenu par Lily, diminutif d'Élisabeth, comme la fameuse Báthory. Damian renvoie aussi à toute la clique des vampires à l'eau de rose contemporains, dont il représente le négatif. Il forme avec Lily le couple d'amants maudits si cher aux romanciers et dramaturges, plus près de Roméo et Juliette que de la guimauve Arlequin.
Dans son corps de gamin, Gabriel, le “père” de Damian, évoque Claudia, la gamine d'Entretien avec un vampire. Avec Seiko, la vampirette asiatique mère-soeur-fille-amante, le trio renvoie à Armand-Lestat-Claudia… ou à une famille sortie d'un film de Rob Zombie (La maison des mille morts).
J.F., le petit dernier, c'est Sid Vicious, son parcours étant très inspiré des Sex Pistols. Un vampire punk, plus accro à la drogue que cinquante rockstars ou le casting complet de Techno Freaks, très loin des Dracula en smoking. Et c'est là toute la magie (ou le talent, plutôt) de Caussarieu : apporter sa touche personnelle.
Des références, oui, mais jamais gratuites, pas comme certains bouquins qui tiennent moins du roman que de l'encyclopédie de pop-culture. Et surtout une capacité à aller au-delà. Un vampire punk, quand même, c'est pas courant, ça. Quand Caussarieu bâtit des ponts avec les oeuvres classiques, ils servent à aller quelque part. Et cette destination, c'est la sienne, pas celle des anciens. Dans les veines tient autant de l'hommage aux grands du genre – parce que sans eux le roman n'existerait pas – qu'à la prise de distance avec eux. Tuer le père (un des thèmes de Rouge Toxic), comme disait un célèbre cocaïnomane autrichien. Et dans la foulée, noyer les neveux crétins, tirer un trait sur le cliché du gentil-vampire-beau-romantique-sensible-torturé des Vampire Diaries, Twilight, Oui-Oui et la sucette sanglante et autre Barbie a les dents longues. Remonter très loin à la source jusqu'au revenant cannibale du folklore (cf. ce que j'en disais à propos des zombies de Herbert West, réanimateur). Déconstruire le mythe pour retrouver son essence et le réinventer derrière.
Preuve en est, la façon dont Caussarieu tord, détourne, pervertit certains thèmes. Ainsi, l'homosexualité présente chez Le Fanu (en version féminine dans Carmilla) ou Rice apparaît ici à la sauce splatterpunk, jouant sur le glauque (inceste et pédophilie entre vampires) et l'ambivalence (ils sont du même sang vampirique mais pas de la même famille humaine ; Gabriel a un corps d'enfant mais est plus âgé que le doyen de l'humanité).


Des meurtres, du cannibalisme, de l'inceste… Tu auras compris que ce bouquin n'est “pas à mettre entre toutes les mains”, comme dit l'expression consacrée. Dans le genre trash, il se pose là. Dégueu ? Pas plus que la vraie vie, tu n'as qu'à regarder les infos, tu verras. Et puis, on parle de vampire, je te rappelle, l'hémoglobine fait partie du package. le sexe aussi : cette créature suce et avale (ça fait rêver, hein, les gars ?).
Caussarieu joue cette partition sans facilité, elle écrit de la littérature, pas un torchon pour le plaisir d'étaler du choquant. Il y a un propos derrière l'histoire, des thèmes qui traversent l'ensemble de son oeuvre. La drogue, l'autodestruction, la musique, les milieux underground, le sexe (dans une version pas super agréable et pleine de maladies), la famille, les amours bancales… on les retrouve à des degrés divers dans Chéloïdes, Rouge Toxic et Techno Freaks (et, je suppose dans Je suis ton ombre, que je n'ai pas encore lu). Chacun de ces romans contient aussi une grande leçon d'humanité. Dans les veines ne fait pas exception.
Le vampire en littérature a toujours été une figure très humanisée jusqu'à une période récente. le gentil vampire de ces dernières années, à l'inverse de l'image qu'il semble renvoyer, est en fait le moins humain du lot. Trop gentil, trop beau beau pour être vrai, inhumain dans sa perfection de carton-pâte. Caussarieu pousse ses vampires au bout de la monstruosité. Mais tout ne s'explique par leur régime alimentaire particulier et leur nature de prédateurs. Des comme eux, on en croise plein les journaux et les livres d'histoire. Les chats ne font pas des chiens, les vampires de Dans les veines restent d'une certaine façon ce qu'ils ont toujours été : des humains.
Condensés de prédation, frivolité, inconséquence, mémoire courte, drogue, perversité, viol, inceste, meurtre… Définis par un appétit et une soif insatiables. de sang pour les nocturnes de fiction. Pour les diurnes IRL, individus, entreprises, États, une course à la possession et à la consommation. La dévoration XXL. Toujours plus de fric, de fringues, de technologie, d'espace, de marchés, de pouvoir, d'armes, de ressources pillées, de gavage… du vampirisme à l'échelle planétaire.
Les gentils vampires n'existent pas.
Parce que les gentils humains n'existent pas.
Lien : https://unkapart.fr/dans-les..
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Une histoire d'horreur ne peut pas avoir de fin heureuse.

Je ne sais même pas par où commencer tant il y a de choses à dire. L'histoire, d'abord. Nous suivons principalement la vie d'une adolescente rebelle, dans la mouvance punk, archétype de la fille voulant prouver qu'elle est contre la société, qu'elle est badass. Cependant, on apprend très vite qu'il se passe des choses sombres, que ce soit au coeur de sa maison, ou dans sa ville. Sa mère : une alcoolique profonde, pour oublier les atrocités de son mari. Son père : un flic incestueux avec sa fille, sous l'excuse classique de la protection de sa fille contre les autres « mâles ». On comprend sans peine pourquoi la petite agit ainsi : son cerveau aime sa famille, mais son corp sait que ce qu'elle vit ne devrait jamais arrivé. Alors, elle fait tout pour s'enlaidir, en espérant que son « père » se lasse d'elle. Perte de poids, piercing, cheveux coupés très courts… Tout y va. Drogue, alcool et style vestimentaire sont de la partie. le punk permet de retrouver la liberté perdue de son corps.

du côté de la ville, des meurtres en série, sans qu'on sache réellement qui est derrière tout ça. Les cadavres sont mixtes : femmes, hommes, enfants, vieillards, même des bébés, tout y passe. Il se retrouvent tous vidés de leurs sangs, parfois avec les yeux ou d'autres parties du corps en moins.
Quoi d'autre qu'un vampire pour pomper la vie de ses victimes ? Alors oui, mais ils ne sont pas seuls. Une « famille » un peu (beaucoup) spéciale est la responsable de ces sévices.

Finalement, notre jeune Lily va croiser sur son chemin la route d'un garçon troublant, bien que semblant être plus âgé qu'elle d'une dizaine d'années. Mais, bien évidemment, il fait partie de cette famille macabre. Pourtant, ce garçon, après l'avoir mordue, va lui laisser la vie sauve. Que vas-t'il arriver à cette fille perdue, vivant des horreurs chez elle, en sécurité nul part ?

Bon. Viens le moment de décrire ce que j'ai pensé de ma lecture, tâche que je trouve habituellement assez aisée, mais qui aujourd'hui me prend au doute. Je vais tenter de faire de mon mieux.

L'écriture est parfaite. La lecture est fluide, on a vite envie d'en savoir plus. Il faut savoir qu'on baigne dans une horreur, du glauque quasi constant, avec des scènes extrêmement détaillées des repas des vampires. Vampires très originaux dans leur création : ceux-ci existent de part une bactérie dévorant leur corps : si l'hôte n'est pas rassasié (et de sang uniquement), le corps va de lui-même se nécroser.
Cependant, je ne pense pas être le public cible de ce genre de littérature. J'aurai essayé. Amateurs du genre, vous le trouverez sûrement excellent. Pour moi, trop de gore, trop de sang. Un peu ça va, mais là pour moi c'est trop, trop explicite. Je pourrai encore facilement passer sur les détails sanglants, le côté horrifique qui en soi fait sens, pour des monstres avides d'hémoglobine, mais les viols répétés du père sur sa fille, qui regarde lubriquement des gamines, ça me freine automatiquement. Bon point cependant, l'autrice n'a pas du tout romantisé ces scènes, ni trop montré en détails. On a l'avant, l'après, et le dégoût qui vient avec. C'est montré pour ce que c'est, un acte qui ne devrait jamais arrivé, mais qui pourtant, au moment où j'écris ces lignes, continue de se produire dans le monde.
Point neutre pour moi, la longueur des chapitres est assez disparate : certains peuvent faire 2-3 pages, d'autres beaucoup plus en comparaison. Je trouve aussi que certaines parties de l'histoire sont assez répétitives, quant aux scènes de dîner de J.F, Gabriel et Seiko. Mais c'est sûrement montré ainsi, comme nous nous mangeons nos (normalement) 3 repas, eux sont devenus des bêtes manipulées par leur désir sordide de sang, de plaisirs interdits.

Je trouve l'histoire originale dans son ensemble : le mélange des différents points de vue et d'actions, les personnages en conflits avec eux-mêmes, et surtout, cette idée de bactérie, de parasite changeant les humains en vampire (du moins, ceux qui sont compatibles et résistent à la transformation). Rien de romantique comme dans Twillight : les vampires souffrent aussi. On découvre un nouveau genre de vampire, dont on se demande s'ils ont encore de l'humanité, une capacité de décision où s'ils ne sont finalement dictés que par la pulsion du parasite gouvernant leur esprit, tel des zombies.
J'aurai apprécié plus d'infos quant au développement de cette bactérie, de ce qui pourrait advenir du futur, de si elle peut se guérir, etc.
Point positif pour la scène de fin de l'épilogue, surprenante.

Je reste malgré tout mitigé, en tant que goûts personnels. Comme explicité plus haut, je n'ai pas vraiment de chose à redire sur le roman et le talent de l'autrice, mais je manque peut-être de recul face à ce style d'oeuvre. C'était une expérience intéressante, mais je sais dorénavant quels sujets font partie de mes limites.
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Une histoire surnaturelle, de Morgane Caussarieu, où les vampires survivent parmi les humains en se nourrissant évidement de leur sang et tel des criminels, cachent les dépouilles pour ne pas être suspectés.

Vers Bordeaux se trouvent une famille de vampires composés de Gabriel qui a gardé sa taille d'enfant ; Seiko, la Japonaise ; Damian un italien et J.F. le punk déjanté. Sans oublier Dracula leur chien-loup.

Côté humain, on suit la vie de Lily : adolescente de quinze ans, au look gothique. Elle et sa meilleure amie : Violaine Lartigue vont se retrouver mêlées à ces vampires pour le meilleur et surtout le pire.

On sent également qu'il y a quelque chose de louche, de malsain dans la famille de Lily. Un père policier ultra-protecteur et trop proche d'elle et une mère alcoolique qui ne s'occupe pas de sa fille. Deux forces opposées qui rendent malheureuse Lily. Elle même tiraillée entre des sentiments d'amour, de colère et d'impuissance.


J'ai beaucoup aimé toutes ces descriptions concernant le métabolisme des vampires. Comment ils se transforment, leurs capacités physiques et psychiques.
Et l'horreur dans tout ça, bien présente et ce ne sont pas les vampires qui ont une nature sanguinaire à qui revient la première place. Mais les monstres d'humains qui nous entourent et qui agissent monstrueusement sur leurs proches. Et d'autres aussi pires, qui savent ce qui se passe mais n'agissent pas pour aider et vivent dans le déni.


Merci à Babelio et les Éditions Au diable vauvert pour ce livre :)
Et à Morgane Caussarieu, de l'avoir écrit.
:)
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Reprendre un roman publié onze ans plus tôt n'est jamais chose aisée, surtout lorsqu'il est considéré à l'époque comme un renouveau du mythe du vampire. C'est pourtant le pari que fait l'auteure en nous livrant chez Au Diable Vauvert une version qu'elle considère elle-même comme définitive. Que n'a-t-on pas dit ou écrit sur les vampires d'ailleurs depuis Bram Stoker et son Dracula ? Certains sont brillamment illustrés, je pense à Anne Rice avec Lestat par exemple, mais aussi à George Martin et son rêve de Fèvre. Plus récemment, nous avons eu droit au Laisse moi entrer de John Ajvide Linqvist. Ici, c'est un vampire contemporain, français qui plus est, qui hante les boites de nuit de la jeunesse bordelaise. L'auteure oscille entre traditionalisme du mythe et modernité avec une facilité déconcertante, nous avons ainsi le passage obligé du pieu, du soleil qui brûle les chairs, du sommeil des vampires, associé à la notion de parasites responsables de l'état de mort-vivant, qui pousse son hôte à consommer toujours plus de sang s'il ne veut pas voir ses forces décliner. Des parasites qui, lors de l'intronisation au statut de vampire, vous obligent à vous débarrasser de tous vos organes internes dans quelques scènes très visuelles et assez gore.
Nous sommes donc à Bordeaux, et tandis que le lieutenant Gustave Baron enquête sur une série de meurtres sordides avec exsanguination, sa fille Lily, partagée entre une mère alcoolique et un père incestueux, délaisse le lycée pour fréquenter les milieux borderline de la nuit girondine. C'est ainsi qu'elle y rencontre Damian, un homme mystérieux au regard hypnotique. Un vampire, certes, mais un peu différent du vampire classique, parce qu'il est sous la coupe d'un enfant, Gabriel, véritable mentor du groupe et d'une cruauté et d'une jalousie sans égales. C'est Gabriel qui a fait Damian, et qui tue systématiquement toutes celles et tous ceux qui pourraient détourner son « grand frère » de sa coupe. Damian, c'est un peu Louis de la Pointe du Lac. Fascinée par cet homme, Lily se met en tête de lui appartenir totalement, au mépris de sa propre existence.
Nous sommes loin, très loin du romantisme de certains ouvrages. ici, Morgane Caussarieu nous délivre une histoire volontairement crue, violente et quasi cinématographique. Elle ne s'interdit rien, depuis la transformation en créature de la nuit en passant par des scènes orgiaques, que les victimes soient des adultes ou des enfants. Parce qu'ici, nous ne sont pas en présence de Christopher Lee ou de Gary Oldman : les vampires sont des monstres, des créatures dont l'unique but est de séduire pour saigner.
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Je vous fais mon retour sur ma dernière lecture "Dans tes veines" de Morgane Caussarieu aux éditions Diable vauvert. J'avais pu un peu découvrir la plume de l'autrice par sa nouvelle dans le recueil "Nous parlons depuis les ténèbres", j'ai donc été ravie quand elle m'a proposé de découvrir son livre !
Je suis légèrement sortie de ma zone de confort avec ce thriller "Punk". Eh bien je peux vous dire que ce n'était pas de tout repos.

Les personnages sont tous déviants, dérangés, sales à leur façon. Ça suinte, ça gicle, ça transpire par toutes les pages, le sexe, le sang, la drogue entres autres. Ça se dévore comme une bonne artère fémorale bien juteuse.

Je me sens carrément poisseuse après avoir pataugé dans ce récit, dans le bon sens du terme. Deux côtés se côtoient ici, d'une part déjantée avec des scènes funs et un humour très noir et d'autre part un côté bien dramatique et sanglant. L'autrice a savamment réussi à tout faire concorder, le fantastique, le gore et l'horreur bien plus humaine... tout en restant fluide par le biais d'une plume rythmée.

Ce qui est marrant, c'est que cela se passe à Bordeaux, dans ma ville natale et je connais donc plusieurs endroits cités. Ça m'a beaucoup aidé à m'immiscer dans le récit.

J'ai également beaucoup aimé connaître l'origine de leur vampirisme. Les personnages de Damian et Gabriel m'ont rappelés sans contexte par leur relation Louis et Claudia dans entretien avec un vampire d'Anne Rice. Les parents de Lili m'ont répugné au plus haut point... Une fin comme je les aime à la hauteur de cette histoire de fou.

Un livre parfait pour se vider la tête et se laisser porter par toute cette histoire trashouille et fun à souhait. J'ai pris grand plaisir à la découvrir et je vous la recommande. Je pense me laisser tenter par Vertèbres et ainsi continuer à découvrir les oeuvres de Morgane.

Pour un public averti !!
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critiques presse (1)
Syfantasy
26 juin 2023
Dans tes Veines peut aisément être considéré comme le revival du genre (d'un point de vue littéraire, en tout cas) et fait espérer qu'un avenir est possible, fait de sueur, de sang et de beaucoup de larmes.
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
p.260.
Lui aussi, un jour, avait essayé de tuer quelqu'un. Un skinhead, à coups de tesson de bouteille, alors qu'il délirait sous acide. Le type s'en était sorti. Ça avait coûté à J.F. un séjour en HP, parce qu'il n'était pas redescendu tout de suite. Quelques semaines plutôt agréables : drogue et nourriture gratuites, et il n'y avait qu'à s'énerver un peu pour recevoir un shoot de tranquillisant dans les fesses. Le paradis si l'on parvient à oublier les vieux schnocks qui se chient dessus à force d'électrochocs et les hurlements interminables la nuit...
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p.209.
Il était son père,elle avait besoin de lui. Elle serait perdue sans lui. Et elle le savait inconsciemment. C'était pour ça qu'elle n'avait jamais osé demander à Damian de le punir. Par par timidité ou par crainte qu'il refuse ou se braque, ou qu'il la trouve horrible de demander un truc pareil. Parce qu'elle avait eu peur qu'il le fasse vraiment. Parce que malgré son histoire de gentil vampire, elle l'en sentait tout à fait capable.
Elle ne se voyait pas rester dans cette maison juste avec sa mère. Ni vivre dans la rue. Seule. À la merci des autres. Le soir, son père était un monstre, mais le reste du temps, c'était un papa aimant. Son principal soutien. Elle n'avait que quinze ans, bordel !
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p.239.
"Je tue, c'est vrai, lui avait dit Damian la veille, mais je ne suis pas totalement mauvais pour autant : je procure la petite mort tout en dispensant la grande, la définitive. Qui ne sacrifierait pas quelques années de sa vie pour partir sans douleur ? Tant qu'à mourir, puisque tel est votre destin, pourquoi ne pas le faire au creux de mes bras, plutôt que malade, vieux, ou à la suite d'un banal accident ? Si tu y réfléchis bien, c'est une chance que je vous offre."
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p.183.
Et ces fachos de flics qui ne bougeaient pas le petit doigt.
Ah, pour taper sur la gueule des étudiants qui manifestent, ils étaient efficaces, mais pour juguler un massacre, il n'y avait plus personne ! Fleur avait honte, parfois, que Pauline travaille dans la police.
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p.147.
Elle voulait mourir, encore plus qu'elle voulait causer la mort. Aucune vengeance ne la soulagerait vraiment.
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Videos de Morgane Caussarieu (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Morgane Caussarieu
Morgane Caussarieu vous présente son ouvrage "Dans tes veines" aux éditions Au diable Vauvert.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2707804/morgane-caussarieu-dans-tes-veines
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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