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Citations sur C'était le Pérou (12)

puno . le cul du monde. Ecoeuré , Anselme regarde le ciel vert coupé de flèches de grues . Il y a des mots qui transporte une magie ; pour moi , c'est celui de lac . C'est sans doute la faute de lamartine , mais je ne peux pas entendre ou prononcer cette syllabe sans que naissent des idées de clair soleil , de frais gazouillis et vertes et d'ondes cristallines... , des pentes guillerettes et vertes ou paissent des vaches à clochettes gardées par des bergères légères en cotillons et souliers plats ... Au fond , j'ai une conception suisse du lac avec une pointe de La fontaine et de Fragonard , culture toujours . Et devant moi , voici celui qui fait ricaner depuis Jules Ferry des générations d' écoliers : le titicaca , le nom le plus drôle du monde pour le lac le plus haut situé . Meme les cancres se souviennent du titicaca : Marignan et le titicaca résument toute l'histoire et la géographie ... Des wagons rouillés glissent directement dans la vase ..., une bouillie verte de roseaux , de gas-oil et d'ordure frange les rives plates ; empêtrés dans les fanges des bassins , des bateaux achèvent de pourrir de toutes leurs coques craquelées ... Ici , il n'y a plus rien , c'est le rebord de la marmite aux espoirs .
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Parle, parle toujours; tu t'en sors, tu quittes le rond-point, les ponts gris qui enjambent les triangles des squares à poussière où siestent les pépés retraités des anciennes fabriques... Tu l'avais dit un jour, très bien, dans un café vers Argenteuil, tu ne voulais plus de ce monde où l'on se heurte toujours à une encoignure, un chemin de fer, un pylône, un copain à musette, et les éboueurs si gris dans le ciel du matin... Reste, gamin, reste dans les tombes vertes, sous l'océan et le tumulte des lianes et des forêts,; il faut pouvoir vivre dans des mondes qui hurlent de vie jusqu'au ciel, et celui-ci en est un; si tu reviens un jour, il faudra que tu sois soûlé de cette chanson terrible vers laquelle tu cours.
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"Alors, qu'est ce que c'est finalement un don Juan?"
Ils triturent le classique Larousse.
" Un agressif", dit khaleb.
Deux ricannent dans le fond: "Un mec qui a une bath de queue" [ca veut dire quoi?]. Je laisse glisser.
" Il est pas heureux, m'sieur, dit Blézot, il a des filles partout et il cavale quand même"
Je proteste dans les rires:
"Blézot, tu te décides de parler un peu mieux ou alors tu te tais, parce que..."
"mais c'est vrai m'sieur, c'est un type qu'est un malade, il faut qu'il change tout le temps, sinon il est pas heureux... alors qu'il pourrait s'en trouver une super et arrêter les frais."
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Je voyais bien qu’elle m’attendait au tournant. Je décidai pourtant de la jouer fine et de ne pas glisser dans les chaussons de ses petites provocations. Ses regards assassins, ses sourires sardoniques, je fis semblant de ne pas les voir.
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Voilà où ça mène, les universités, on se prélasse sur les bancs de Sorbonne, sous les fresques et les lambris, on écoute les belles périodes des champions de la carafe, on remplit les calepins de notes distinguées et on se retrouve au rond-point du 161 avec deux mille lascars qui vrombissent de la Honda à vous faire péter les tuyaux…
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Je voulais leur apporter du beau rêve… Je venais des universités. En juillet, j’étais encore dans Aristote, Marcel Proust et les belles-lettres. En septembre, j’atterrissais dans les gosses en bleus, les loupiots des manivelles, C. E. T. Bezons, la fabrique Pl P2 P3, spécialités diverses, du haut fourneau à l’étau-limeur… Terribles, les premiers contacts. J’ai vite rengainé les Racine, Corneille et les printemps indiens dans les douces vallées, j’ai corrigé les fautes et les rédacs, la Beauté ce sera pour plus tard, pour jamais…
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Il est étrange de pénétrer la nuit dans la ville; c'est connaître une femme que l'on rencontrerait masquée; elle est là et je ne verrai que demain son visage...
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Il regarde les arbres, les pupilles s'emplissent des frondaisons des marronniers, un tableau incurvé et minuscule qui gonfle d'eau, toutes feuilles imbibées; attention à la crue, bonhomme, on est des hommes, non? Une forêt tremblote en rebord de paupières, toute délayée et condensée en goutte suspendue qu'un cil écrase, fouet sur le lac.
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"Je peux pas dire quand ça m'a pris, mais un jour j'ai plus eu envie de continuer à vivre dans tout ce moche..."
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Son sourire carnassier et son silence en guise de réponse me firent froid dans le dos. Je n’étais pas plus avancée mais je savais qu’elle me détestait au plus haut point.
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