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Killer kid est resté profondément niché dans ma mémoire, comme une poche de chagrin.
Les (in)humains sont capables de tels crimes et abominations sur leur propre progéniture.
Klotz a su sortir ce livre qui, en effet et à l'époque, ne fit ni sensation ni tapage.
Un livre de mort enfantine, de sale vérité, de honte, d'infamie ce n'était pas trop vendeur et vendu. Dormez braves gens!
J'ai lu ce livre, et les larmes me remontent lorsque j'y repense: Rage, douleur et ce profond sentiment d'impuissance qui rend tout gris.
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Durant environ les trois quarts du roman, les chapitres sont alternés par deux narrateurs. Deux enfants maghrébins de 12 ans. L'un vit à Bezons et est scolarisé à Paris, tandis que l'autre se trouve dans un camp d'entraînement pour devenir tueur. Leurs chemins se croiseront dans une chambre où ils y sont enfermés. Un attentat va avoir lieu.. Comment la vie d’enfants du même âge peut-elle être aussi différente selon le pays où l'on naît ? de beaux passages d'échanges entre eux sur l'art, la vie si différente. Comment peut-on vivre si inconsciemment et ne penser qu'aux plaisirs alors qu'il faut défendre un pays et sa religion ? Comment un enfant devient un terroriste ? Terrifiant. Fait réfléchir.
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Je dirais, en refermant le roman de Klotz/Patrick Cauvin, "30 ans et pas une ride". L'action se déroule fin des années 80, dans le contexte du terrorisme international, sur fond de guerre israélo-palestinienne. Mais Patrick Cauvin, habile conteur et écrivain de grand talent, nous montre à de multiples reprises que le terrorisme est une piètre excuse pour des penchants meurtriers.

Ensuite... voilà un roman complet dans la tête d'un garçon de 11 ans (deux garçons, en fait). Un tueur, formé, manipulé, dressé, pour abattre un homme. C'est rare de pouvoir tenir tout un roman dans la tête d'un garçon. le seul autre roman auquel je peux penser est Sozaboy, du regretté Ken Saro-Wiwa. Là où Ken Saro-Wiwa place énormément d'humour (qui n'enlève rien à l'horreur des enfants-soldats), Patrick Cauvin met de l'empathie, de l'humanité et pose un regard tendre sur un tueur de 11 ans.

Djilali est recruté au Moyen-Orient. Il est acheté à ses parents. Il va alors passer de pays en pays, apprendre le français, mémoriser le plan du métro parisien, monter et démonter un Zastava, tirer juste, etc. le parcours de Djilali est décrit avec ses yeux d'enfant lobotomisé par le discours anti-impérialiste. Les méchants sont connus et doivent payer de leur sang leurs péchés. Tuer le président de la France...

Pour ce faire, Djilali doit prendre la place de Fernand, petit enfant arabe de 11 ans dont le père est jardinier à l'Elysée. Au passage Patrick Cauvin taille un costard à l'intégration dont le père de Fernand est très fier. D'ailleurs il n'a pas appelé son fils Fernand par hasard.

Djilali doit apprendre à imiter Fernand. Ils passent quelques jours ensemble et ce contact ébranle Djilali. Car Fernand est à l'opposé des clichés martelés par ses mentors. Alors, Djilali va commencer à voir l'envers du décor, il va commencer à réfléchir aux mensonges de ses mentors. N'auraient-ils pas imaginé le tuer une fois le président de la France abattu? Et ainsi de suite...

C'est prenant, méthodique, puissant. Une lecture qui ne réjouit pas, certes, n'attendez pas de happy end, mais c'est tellement bien vu.
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« Killer Kid » – Claude Klotz
Éditions Albin Michel



1989. Il parait un genre d'Ovni, et personne n'en a vraiment parlé à l'époque. Ou alors je m'en souviens plus. C'est sûr que si ce roman sort aujourd'hui, il est sur toutes les radios, dans tous les écrans de télévision, et sur tous les journaux. Quoique. Même pas sûr.
Deux histoires. Deux narrateurs. Deux gosses. Onze ans.
Un des deux est acheté à ses parents. Il est payé en dollars, en billets syriens et jordaniens. Peut-être que Klotz n'a pas vraiment voulu prendre parti. Et encore. Je pense qu'il a simplement voulu nous parler de ce qui existait déjà à l'époque (au vingtième siècle, tu te souviens ?), à savoir les enfants soldats.
Ceux qu'on achète, et à qui on met des armes entre les mains… Ouais. Tu t'en souvenais pas non plus ? On en parlait sans doute moins dans nos médias intello-branchouilles… Et puis Facebook n'existait pas. Je te rappelle que ce rézô est apparu en 2004. Toi aussi, t'avais l'impression que c'était là depuis le paléolithique ?
Non. 2004.
Donc, un enfant soldat. C'est à la mode en ce moment.
Au début du bouquin, tu te demandes où il va. C'est l'histoire de la guerre en Palestine ? ou c'est l'histoire d'un gamin de banlieue, pas super bon à l'école, mais dont le père décide que l'avenir passe par les livres ? Au fait, le père il est jardinier au Palais de l'Élysée… Ça a pas l'air, mais c'est important…
Tu décroches pas, parce que chaque chapitre t'emmène au suivant. Tu décroches pas, parce que quand Klotz commence à parler de l'amitié entre ces deux gosses, tu te dis que c'est juste pas possible. Il va pas nous emporter là ?
Ben si.
Il nous y emmène, il nous prend par le bras et nous dit : « Regarde. C'est comme ça que ça se passe… Et il nous dit aussi un truc, qui me rappelle furieusement ce que j'ai lu un peu partout.
« Il y avait des statues jusque sur le bord des toits ; entre les fenêtres, partout… Et contre ça on ne pouvait pas se battre, je ne sais pas pourquoi j'avais cette impression parce que c'est vrai qu'il aurait suffit d'un missile et tout volait mais ce n'était pas vrai, je ne pouvais pas l'expliquer, mais je le sentais, les choses ne pouvaient pas mourir ainsi, comme Fernand, il était mort et il ne l'était pas. Il y avait une force dans ces femmes de pierre dressées au milieu des jardins qui me condamnait, moi et les autres. »
Tu vois ce que je veux dire ?
Il est sorti en poche, parce que je crois qu'on l'étudie à l'école, ou à la Fac…
C'est pas dommage.
Je te l'ai déjà dit mais si t'as décidé de protéger la forêt amazonienne, laisse tomber le grand format chez Albin Michel. En plus, entre un paquet de clopes à 8 balles, et un livre à 5, fais comme si t'avais pas le choix…
Mais lis-le. Ou relis-le, parce que comme moi, tu l'avais peut-être oublié. Alors ressors-le de ton étagère. Il est classé à K. Comme Klotz…
Lien : http://www.leslivresdelie.com
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Dans ce livre , deux garçons à peu près du même âge , pourtant si différents vont se retrouver liés par une amitié qui débute lorsqu'il se retrouveront tous les deux enfermés dans une pièce inconnue.
Les deux personnages principaux sont donc ces deux garçons. Par l'alternance des chapitres les concernant , nous pouvons d'une part apprendre à connaître Djilali , un jeune palestinien qui, très jeune, fut enfermé dans un centre terroriste dans lequel on lui apprendra à devenir apte à commettre un attentat en occident , notamment en France. D'autre part , nous allons connaître Fernand Baarmi , un jeune maghrébin qui habite en banlieue parisienne. Lui nous raconte sa vie , vie banale de jeune français , entre problèmes quotidiens et sorties...
Pourtant ces deux garçons ne semble rien partager mais ils vont tisser des liens très forts.

A la fois prenant et captivant, ce livre nous apporte des connaissances sur des faits réels et d'actualité. Grâce à l'exagération de la barbarie presque "normale" dans le livre , le lecteur prend conscience des préjugés dont il peut faire preuve , notamment au niveau de l'amalgame entre l'islam et le terrorisme, ainsi que de la manipulation que peuvent subir les enfants aux noms d'idéologies et de problèmes de sociétés qui ne les concernent absolument pas.
Ce livre nous offre également la possibilité d'une vue plus innocente par la naissance de cette belle amitié entre deux personnage que tout oppose.

Pour conclure , un livre passionnant et intéressant jusqu'à la dernière page permettant une prise de conscience par sa violence extrême présente tout au long de l'histoire.


Fernand est un jeune beur (11ans) de la banlieue parisienne. Ses parents ont de grands espoirs pour lui . Mais Fernand est plus intéressé par les virées dans les rues de Pigalle avec son ami Mépied ou par les parties de ping-pong avec ses copains du quartier.
Djilali a le même age que Fernand , mais sa vie est diamétralement opposée. Jeune palestinien, issu des camps de réfugiés ,il a été vendu par sa famille à l'une des milices armées pour servir en tant qu'enfant soldat. Les deux adolescents , si différents de l'autre , vont être amenés à se rencontrer. La force de ce roman est la narration croisée à la première personne . Claude Klotz nous fait découvrir cette histoire à travers les yeux de ces deux jeunes garçons. Il arrive à trouver les mots justes , à traduire l'incompréhension et l'innocence de ces deux êtres pris au piège d'un destin qui les dépasse. Le lecteur est alors emporté dans ce tourbillon d'émotions.
C'est un roman dérangeant, sur les liens étroits entre les guerres et l'instrumentalisation des enfants , mais qui a su éviter les généralités et les écueuils de la dénonciation , pour se focaliser sur les singularités de cette histoire d'amitié entre deux garçons que tout opposait.
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Terrifiant, et tellement en avance sur son temps. Klotz était un très grand écrivain, trop caché par son gentil frère Cauvin. A découvrir ou redécouvrir.
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Un roman prenant, intrigant, effrayant !
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