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Citations sur Le parlement des instincts (23)

Le rire, étant donc une arme, est également signe de reconnaissance entre beaux esprits. On peut dire une chose en riant et en faire comprendre une autre à qui est familier du double sens. Les sots ne font que s'esclaffer de la grossièreté, alors que les sages saisissent la pensée interdite voilée sous la vulgarité de la forme.

Le rire ... a cette puissance rare - une puissance triple - de leurrer les ignares, de scandaliser les tièdes mais d'édifier les êtres de raison percevant au-delà des apparences : le rire est une arme parce que le rire est un code !
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Pour les individus comme pour les peuples, c’est un défaut très commun que de s’imaginer exceptionnels…
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... Les chrétiens préfèrent s'entre-déchirer plutôt que de faire front commun contre l'Infidèle ... Les hommes sont aveugles aux évidences ; nos contrées paieront un jour d'un prix amer nos inconséquences d'aujourd'hui. Il ne m'étonnerait point qu'à Rome, dans un siècle, on louangeât le Prophète et qu'on maudît Jésus !....
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Nous quittâmes la lagune et pénétrâmes dans la ville. Longtemps, nous glissâmes dans le rete mirabile de ses canaux, et plus nous parcourions ce labyrinthe d’eau, plus l’émerveillement que j’éprouvais devenait semblable à ce foudroiement d’adoration dont j’avais été victime à la vue de la princesse Giustina. À nouveau je me sentais amoureux ! Non d’un être de chair, cette fois, mais de ce décor auquel rien ne m’avait préparé et que je n’aurais pu imaginer, même en songe.
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Toute vie commence et se termine ici-bas. En conséquence, le seul péché réel est de ne pas profiter pleinement de cet unique moment qui est nôtre !
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S'il est une règle à connaître lorsqu'on se mêle à une foule, c'est que le pouvoir d'attraction qu'elle exerce s'accroît toujours au double de la proportion de son volume. En d'autres termes, plus un rassemblement capte de membres, plus il lui est aisé d'en séduire de nouveaux. De même, plus il enfle et moins ses chefs sont contraints de justifier leur légitimité ...

L'aisance avec laquelle se forma cet agrégat me surprit au point de me convertir pleinement à une cause que la seule fascination amoureuse que je ressentais envers Aletheia m'avait fait primitivement épouser.
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On leva trois grilles afin que j’entre dans la cour du château. À ceux qui n’ont jamais contemplé ce monument, il faut apprendre que son aspect ne réjouit point le cœur, car c’est un bastion militaire établi en plein centre de Rome, un donjon austère dont les fondations s’enracinent dans le Tibre. Refuge à quatre-vingts canons pour le pape, il est surtout cachots pour ses ennemis. Pour avoir résisté aux dépossessions qu’il entendait lui faire subir, le pape Alexandre VI y avait autrefois longuement emprisonné Caterina Sforza, la condamnant à vivre au milieu des rats, dans une cellule souterraine chaque jour inondée par les eaux du fleuve, afin de l’humilier et de la rendre folle. Devenue bête, la pauvre femme avait fini par hurler si fort qu’il avait fallu boucher tous les soupiraux à la paille et à l’étoupe pour protéger le sommeil du Borgia. Cette histoire, bien qu’ancienne, était connue. Mais combien d’autres tortures avaient été secrètement pratiquées dans ces murs ? Et combien s’y commettaient encore ? Avec son architecture en spirales, le château me fit songer à un serpent. Non à une vipère commune qui se projette et mord, mais à un de ces immenses reptiles des Indes occidentales dont on prétend qu’ils se laissent tomber des arbres puis étouffent et broient, faisant lentement craquer les os de leurs victimes jusqu’à ne laisser que de la pulpe à l’intérieur. Les couloirs étaient des boyaux où il me semblait subir pire constriction que celle que j’avais précédemment ressentie lors de mes pérégrinations dans les entrailles de la terre…
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« Le voyage qui s'accomplit de l'ignorance, même docte, à la haute connaissance, que ce soit sur les routes du vaste monde ou sur les tracés des cartes symboliques, le long des puits qui descendent jusqu'au cœur de la roche ou à travers les espaces de l'imagination, voilà en définitive le véritable Grand Œuvre, et la totale transformation de la sensibilité et de l'intelligence de l'homme qui s'ensuit, voilà le vrai but, le chemin réel. »

(Marcel Brion)
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Mieux vallait donc pour le salut de notre âme nous contenter de notre sort et végéter dans une sainte ignorance que de subir les tourments que suscite toujours l'envie d'un trop grand connaitre.
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J’étais fort optimiste et l’avenir ne fut pas long à me démontrer que je me trompais. Venise ne jouait point à la blessée. Son mal était véritable et profond. Venue du nord par les mouvements de troupes qui ravageaient toujours le Saint Empire, l’infestation avait franchi les eaux pour se loger dans la cité comme un ver dans un fruit. Dans les palais et les cabanes de pêcheurs, dans les ruelles, à l’Arsenal et le long des rii, la mort noire œuvrait. Avant même d’atteindre la mer, cela se sentait. Et quand j’emploie ce verbe, c’est bien dans son sens premier qu’il faut le comprendre. L’odeur de la mort…
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