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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce petit roman judiciaire et cinématographique mérite son sous-titre « petite fable judiciaire ». Cayré, en avocate pénaliste ayant fait du cinéma, s'amuse à croiser ces deux mondes, au travers de personnages tout à la fois proches de la caricature, mais rappelant aussi par de nombreux côtés les travers et états d'âmes d'individus connus.

Étienne Marsant, le vieil acteur, vedette réfugié en Suisse pour raisons fiscales, a du mal à envisager son métier comme faisant partie du passé. Jean Bloyé, avocat d'assise, parcourt la France d'hôtels en hôtels, accompagné de son épouse Anne, qui est tout à la fois sa collaboratrice, l'organisatrice de sa vie, et celle qui lui remonte le moral, quand il a des coups de mou. Lui aussi est en fin de carrière. Il se trouve confronté à Chaumont à un président de Cour d'assise intransigeant, qui parvient toujours à manipuler les jurys pour obtenir le lourdes condamnations. Et c'est ce qui pend au nez d'Albelkader Fournier, minable auteur de braquage en série, sans méchanceté et sans intelligence.
Une fois que Bloyé comprend que défendre son client Fournier dans ce contexte va être épuisant, sa déprime le reprend. Marsant, lui, traîne son blues à Colombey les deux églises, dans le même hôtel que les époux Bloyé. Convié à présider un festival cinématographique, il erre, discute avec une jeune et jolie serveuse, adepte de Facebook, se croit encore jeune homme, fait bonne figure et lance quelques bons mots.
Bloyé et Marsant partagent beaucoup, et leur rencontre va permettre à chacun de prendre une petite revanche.

Après un démarrage un peu à vide, où Cayré fait dans le parisianisme se moquant de la Province profonde, les considérations intimes des personnages prennent le dessus. Quelques saillies font mal, mais sont pourtant justes. le livre tourne à la gentille comédie, avec cependant un certain respect des acteurs (cinématographiques comme judiciaires). de ci de là, Cayré sort quelques phrases pertinentes qui donnent de la profondeur à sa petite fable.
Tout cela se lit fort bien, en appréciant le regard acéré de l'auteure.
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Pendant toute la lecture de "Comme au cinéma", le tout nouveau roman d'Hannelore Cayre, que j'ai lu grace à l'opération Masse Critique de Babelio, je n'ai cessé d'avoir en tête et de la fredonner à haute voix (au grand dam de ma copine) la chanson éponyme d'Alain Delon, une des rares interventions du grand Alain dans le monde de la chanson (certes un peu moins mémorable que son Paroles, Paroles avec la diva Dalida)....

Je ne sais si la romancière y a pensé en choisissant le même titre que cette chanson, mais il faut dire qu'Etienne Marsant, un des personnages centraux de ce roman, pourrait être une sorte d'Alain Delon, un acteur jadis très populaire et qui désormais un peu hors service et passé de mode. Cela dit, on pense plus à Belmondo ou à Claude Brasseur, vu que l'Etienne Marsant en question a joué des rôles dans lesquels tous les français pouvaient s'identifier, ce qui n'est pas forcément le cas de notre Alain Delon national.

Bref, au début du roman, l'ancienne gloire Etienne Marsant est invitée à un festival de cinéma dans une petite ville de Haute Marne, Colombey les 2 églises, commune évidemment connue grâce au général De Gaulle.

Parrallélement à ce festival, se tient, à Chaumont, bourgade voisine, le procès d'un jeune braqueur de banques récidiviste qui pourrait prendre gros, vu la férocité du magistrat, dit le boucher de Haute Marne. Jean Bloyé, grand avocat las et déprimé, assure sa défense assisté par sa femme avocate aussi.

Les deux histoires, qui n'ont au départ rien en commun, vont vite se rejoindre, car Hannelore Cayre va nous démontrer dans sa fable judiciaire (le sous titre de ce Comme au cinéma) le parrallèle entre justice et cinéma, où chacun y joue un rôle, et où le cynisme y est roi...

Les thèmes ne sont pas étrangers du tout à l'auteur : Hannelore Cayre connaît en effet parfaitement bien les décors de ces deux mondes puisqu'elle est avocate pénaliste, et a également réalisé un film, Commis d'Office tiré d'un de ses premiers romans.

J'ai une vraie tendresse pour l'auteur, et notamment pour ce Commis d'Office, le livre, portrait trés jubilatoire sur les coulisses du monde judiciaire (même si le film, avec Rochdy Zem dans le rôle principal était plus faible).

Dans son nouveau roman, qui vient juste de sortir, on retrouve dès les premières pages sa verve habituelle, sa façon de parler de choses graves sur notre société avec fantaisie et légereté.

Et elle est incontestablement l'une des romancières les plus douées pour peindre l'univers judiciaire à la fois avec réalisme et beaucoup d'humour (un humour totalement dépourvus des pavés de John Grisham par exemple).

Parfois, le trait est un peu appuyé et certaines remarques des protgagonistes laissent entrevoir une vision un tout petit peu réactionnaire de la société (avec notamment une attaque en règle d'Internet qui laisse percer des artistes à la Justin Bieber), mais les rouages de l'intrigue sont parfaitement noués, et la fin, qui se permet toutes les audaces avec un vrai aplomb, est vraiment jouissive.

Sans oublier que Cayre n'a définitivement pas son pareil pour camper des personnages en quelques pages, même certains trés secondaires.

Dans la jungle de mes lectures (et films) un peu déprimants lus et vus en cette rentrée, ce Comme au cinéma m'a fait l'effet d'une vraie parenthèse divertissante de haute tenue à conseiller à tous les étudiants en droit cinéphiles, et aussi tous les amoureux de bonne littérature évidemment!!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un procès va se tenir à Chaumont, celui d'Abdelkader Fournier, pour avoir braqué une banque avec une arme factice et pour une somme dérisoire. Il n'a jamais voulu dénoncer ses complices et se trouve devant la cour d'assises en deuxième instance. Malheureusement pour lui, le juge est « le boucher de Chaumont » réputé pour influencer les jurés en leur faisant outrepasser les condamnations demandées par le ministère public. Les avocats d'Abdelkader ont du souci à se faire… Dans un hôtel proche de Colombey-les-Deux-Eglises, ils côtoient les participants à un festival de cinéma. La vedette en est un Etienne Marsant, acteur fêté pour sa longue carrière, qui sort exceptionnellement de sa retraite pour ce petit festival.
Chaque personnage de ce drame tragi-comique, sous-titré « petite fable judiciaire » est présenté et croqué avec humour tout à tour : les avocats, le juge, l'avocat général, l'acteur, la réceptionniste de l'auberge… Les dialogues sont percutants, le « spectacle » du procès d'assises particulièrement bien observé, avec ce qu'il faut de critique de la machine judiciaire, et la situation finale savoureuse. Car tous les protagonistes vont y participer d'une manière ou d'une autre, de façon parfois inattendue… Si vos pérégrinations littéraires mettent ce livre sur votre route, n'hésitez pas, c'est un bain de fraîcheur et de causticité tout à la fois, à dévorer sans retenue.
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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A Chaumont , le procès en appel d'Abdelkader Fournier va se dérouler sous la houlette du juge Anquetin surnommé la boucher de la Haute-Marne. A quelques kilomètres, la ville de Colombey-les Deux-Eglises est en émoi. Etienne Marsant a accepté de présider le festival de cinéma qui doit s'y tenir. Acteur de cinéma populaire, il a fait battre en chamade le coeur de nombreuses femmes, su conquérir son public pour ses rôles. Bref, un mythe du cinéma français exilé en Suisse petit paradis fiscal où il s'ennuie surveillé de près par sa femme. Il loge au même hôtel qu'un couple d'avocats défenseurs du jeune braqueur de banques.

Si Etienne Marsant se rend à ce festival de cinéma régional à la notoriété locale (et encore), il s'agit d'une fuite. Sa santé l'empêche désormais de jouer, de boire et de manger autre chose que du diététique. Ses beaux jours sont derrière lui mais sa notoriété est bien vivante pour ceux et celles qui ont plus de trente ans. Et Maître Jean Bloyé comme son épouse Anne connaît certains de ses films. Grands avocats, lui et sa femme ont la réputation d'obtenir des verdicts inimaginables, un couple rôdé aux effets de manche, de style où chacun joue son rôle. Mais Jean Bloyé est las, fatigué de ce travail et veut arrêter une bonne fois pour toutes. Il attend juste le moment où la vidéo d'un ado pré-pubère poussant quelques notes aiguës sera téléchargée un milliard de fois pour quitter sa robe d'avocat.

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2012/10/hannelore-cayre-comme-au-cinema.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Avec cette fable judiciaire je découvre le style incisif et très percutant d'Hannelore Cayre (également avocate pénaliste à Paris, scénariste et réalisatrice française). Elle nous livre ici une tragi-comédie où la justice est un peu comme le cinéma, chacun y joue un rôle et le cynisme devient roi.

C'est fascinant. L'intrigue est menée à un rythme qui ne laisse aucun temps mort. Tous les protagonistes participent et la conclusion est plus que savoureuse …
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Petite fable judiciaire, tel est le sous-titre de ce roman (policier ?) et ça lui va comme un gant ! Ça tournerait presque à la farce tant les situations, d'abord très "classiques" prennent un tour ironique, s'amuse de la situation et multiplie les traits d'humour !
Je n'avais pas encore lu Hannelore Cayre qui, avec La daronne, a confirmé un beau talent (Prix du Polar européen 2017 et Grand Prix de Littérature policière 2017). Ça valait le coup de troquer la robe d'avocate pénaliste contre un stylo !
Ce roman m'a conquise, j'ai aimé les personnages (on croit pouvoir reconnaître Belmondo dans la peau d'Etienne Marsant) dont l'auteur dresse à grands traits une sorte de caricature, dans le bon sens du terme, où les animaux ont la part belle !
J'ai beaucoup aimé aussi le regard qu'elle porte sur les réseaux, sur les vedettes d'internet (Augusteen Granger qui fait diablement penser à Justin Bieber !!).
C'est caustique souvent, c'est jouissif surtout ! Et ça m'a bien plu de m'amuser dans cette cour pénale qui ressemble tout à coup à un grand cirque, une pièce de théâtre où chacun joue son rôle
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse critique en lien avec babelio. Au départ et à la lecture du résumé, je pensais entrer dans une intrigue policière avec un gros suspense. Pas du tout ! D'enquête policière, il n'y en a pas ! Par contre on découvre une multitude de personnages qui donne un bon panel des habitants français. Les quatre premiers chapitres font une présentation chacun d'un ou deux personnages importants de l'histoire. On y découvre un petit portrait psychologique à travers un moment précis de leur vie juste avant le début de l'intrigue.



L'intrigue en elle -même est très simple. Abdelkader Fournier est un jeune homme qui passe en appel, suite à son procès pour 12 braquages de banque. Il est jugé par le juge Anquetin surnommé le boucher de la Haute-Marne, juge antisémite qui donne en général perpet aux accusés magrehbins. L'avocat général ne peut pas le sentir mais part une semaine après le procès (il a eu sa mutation sur Paris). Ce n'est donc qu'un mauvais moment à passer. L'avocat de la défense ne souhaite qu'une chose : raccrocher sa robe au vestiaire.

Le procès se déroule à Chaumont et, à quelques kilomètres, ce tient un festival de cinéma, présidé par Etienne Marsant, ancien grand acteur, qui n'en peut plus de sa femme. Il est descendu dans un hôtel où est employé Sylvie, qui rêve de partir de ce trou perdu.



Toute l'intrigue se trouve dans les relations qui vont se nouer entre ces différents personnages autour du procès. C'est magnifiquement mené. Même si à certains moment je me suis demandé où voulait nous emmener l'auteur, j'ai apprécié les nombreux rebondissements qui semblent étonnament logiques car on connaît les personnages. Je n'ai pas été surprise plus que ça par leurs réactions. Elle sont naturelles.

Ceci dit certains passages semblent quand même un peu gros.

J'ai passé un très bon moment avec ce livre. L'auteur nous livre là une vision de la justice comme une grande farce, un grand jeu d'acteur et c'est agréable.



Un grand merci aux éditions Métailié pour l'envoi de ce livre et à Babelio pour proposer ce genre de partenariat.

Lien : http://laptitesourisduweb.bl..
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Anne et Jean Bloyé, couple d'avocats, sont à Chaumont dans la Haute-Marne pour y défendre Abdelkader Fournier, jugé pour le braquage d'une douzaine d'agences bancaires. Les faits se sont déroulés sans violences mais le procès s'annonce difficile car le président de la cour d'assises est le juge Anquetin, surnommé le Boucher pour le plaisir qu'il prend à punir lourdement les prévenus, surtout quand ils sont noirs ou arabes.

L'acteur Etienne Marsant est une légende du cinéma français. Il a arrêté de tourner pour des raisons de santé et il s'ennuie ferme. C'est pourquoi il a accepté de présider le festival Résistances de Colombey-les-deux-églises, dans la Haute-Marne. C'est le hasard qui met en contact Marsant et les Bloyé, logés au même hôtel. Anne est une fan de Marsant, lequel n'a jamais joué de rôle d'avocat. Mais après tout, peut-être qu'il n'est pas trop tard car plaider au tribunal, c'est bien un peu jouer un rôle, non ?

Après La daronne qui m'avait réjouie, j'ai apprécié de tomber à ma bibliothèque sur cet ouvrage plus ancien de Hannelore Cayre. J'y ai retrouvé avec plaisir son humour grinçant, la peinture caustique de la société contemporaine : "Les hommes avaient remplacé Dieu par des idoles pour les adorer. Lorsque celles-ci avaient commencé à étaler leur humanité, à poser en tablier dans leur cuisine ou à déballer leur vie sexuelle comme le tripier, ses produits, elles s'étaient fait piétiner à leur tour. Alors, comme aucune star ne voulait plus jouer l'accessibilité que moyennant monnaie sonnante et trébuchante, on avait créé des célébrités à la chaîne comme ces vedettes de la téléréalité, glorifiées juste pour être immolées. Un peu comme ces vaches-aliments élevées sans voir la lumière dont la vie n'avait de sens que pour être jetées à la poubelle par les enfants des cantines boudant leur viande dégueulasse".

Il y a aussi une description critique du déroulement de la justice en la personne du juge Anquetin qui embobine les jurés pour les amener où il l'a décidé avant même le début du procès. L'auteure étant elle-même avocate pénaliste il est probable, hélas, qu'il y ait une part de vérité dans cela. Enfin, au milieu de toute cette noirceur, j'ai apprécié le regard tendre porté sur la plupart des personnages, notamment secondaires voire très secondaires qui ont droit à quelques précisions sur leur vie ou leurs pensées qui les rendent vivants.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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