A vingt ans, Kurogiku quitte le Japon et un avenir tout tracé pour une silhouette de femme aperçue un jour, et dont il tombe immédiatement amoureux. Il part, seulement muni d'un pot avec trois pousses de Közo, le murir à papier, et du seul indice qu'il détient pour rechercher son amour, un hypothétique nom : la signorina Tchao. Son long périple l'entraine jusqu'en Toscane. Là, pendant quarante ans, il va planter, voir pousser, puis grandir et prospérer ses arbres, en fabriquer le washi, ce papier spécial qui lui permet de faire des Origami.
Un origami est composé de plis, deux plis uniquement, le pli vallée et le pli montagne, ces origami deviennent ici des objets à forte valeur symbolique, quasiment dotés de vie. Maitre dans l'art du pliage,
monsieur Origami passe sa vie à plier, mais également à déplier et surtout à observer, ces origami aux plis étranges, méditant ainsi sur leur origine, ou sur ses propres origines ?
Jusqu'au jour où un jeune homme arrive chez lui. Casparo est horloger, il rêve de fabriquer la montre qui possédera toutes les mesures de temps possible. Les deux hommes vont cohabiter, se comprendre, s'aider à avancer, dans la plus grande sérénité et la plus parfaite harmonie. le plus jeune pour trouver sa voie, le plus ancien pour comprendre … sa fuite.
Un très beau roman, qui se lit presque trop vite ! Fait de chapitres courts, ponctués de quelques informations sur le washi, dont le savoir-faire est classé au patrimoine culturel immatériel de d'UNESCO depuis 2014. Et comme « toute beauté a sa part d'ombre », il comporte également quelques allusions à la guerre, à l'honneur, au poids du passé et de la famille, au doute et à la quête de soi, dans la fuite ou dans la réflexion. Un très joli moment de lecture.
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