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3,8

sur 340 notes
ありがとう Arigatō Gallimard
Je conserve mes thés verts dans des boîtes washi et je prête parfois main-forte, bien plus souvent qu'une oreille attentive à ma fille pour ses origamis. le choix de ce premier roman s'annonce donc sous les meilleurs auspices pour moi.
Un livre qui de surcroît se lit vite et facilement, 158 pages organisées en 4 chapitres. Court mais passionnant, même s'il m'a fallu une seconde lecture pour choisir entre quatre ou cinq étoiles. "D'un dépouillement extrême", ce texte l'est en effet mais tout comme on parvient à ressentir dans une gorgée de Ryokucha Midori l'iode de la mer, il recèle de nombreuses richesses et constitue un superbe voyage au Japon. Pour "vous qui dépliez la vie pour la comprendre" (p. 149), pour la mémoire de Kobayashi Issa, pour appréhender l'honneur japonais et ses nombreux évaporés, pour saluer le travail de l'Unesco, pour vous qui croyez que “tout, dans la vie, n'est [...] que prétexte“, pour savourer le silence, pour vous autres convaincus que "toute beauté a sa part d'ombre", pour célébrer aussi les valeurs des 45 autres candidatures non retenues en 2014 par le comité de l'Unesco, pour ceux qui aiment le soleil de la Toscane, ce livre est pour vous.
La saveur poétique de "Monsieur Origami" est subtilement accentuée par la présence (sobre calligraphie discrète) des kanji, ces caractères sino-japonais, en haut de chaque page et qui reprennent le titre du chapitre. Je remarque particulièrement le dernier IMA, qui évoque le toit et le jardin zen à la fois.
Le washi est le papier de la paix et de l'harmonie (page 19) et, comme toute "histoire de papier", elle se rapporte aussi à la guerre. Sur ce point je n'en dirai pas plus…Haïku, origami, position zazen, transmission de savoir et quête.
C'est tout cela qu'est le livre de Jean Marc CECI.
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La lecture d’un roman dans son intégralité ne m’a jamais paru aussi express qu’en compagnie de “Monsieur Origami”. Un grand merci aux Éditions Gallimard pour cette demi-heure d’évasion non dénuée d’intérêt !

Ce livre d'une brièveté singulière aurait pu se passer de quatrième de couverture, la quasi totalité de l'intrigue y est dévoilée.
Le style de Jean-Marc Ceci, auteur italo-belge, est épuré à l'extrême et en parfaite adéquation avec la zénitude de ce conte ayant pour cadre la Toscane et comme personnage principal un japonais entre deux âges qui médite sur l'origine de toute chose.

Si l'originalité de l'ouvrage est manifeste, son rapport qualité/prix l'est nettement moins. A titre de comparaison, la plume de John Steinbeck est cinquante fois meilleur marché.
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« Il est vain de chercher à comprendre d'où nous venons et où nous allons. »

Pourquoi mettre cette citation en exergue ? Parce que finalement elle symbolise très bien la quête de ce récit : le doute, le détachement, la quête de perfection malgré l'absurdité de la vie vouée à la mort.

C'est typiquement un livre dont j'ai envie de dire : je l'ai aimé et pas aimé.
Une première lecture m'a laissée insatisfaite, frustrée : l'attente était déçue. Trop épuré, trop concis, sans l'effet poétique qui éventuellement compense, flatte l'esprit ; la référence implicite du titre au Japon, aux haïkus m'avaient fait probablement espérer plus de douceur, de poésie. le texte me paraissait voué à disparaitre rapidement de ma mémoire.

Puis, intriguée, j'ai décidé de le reprendre, par touches. J'ai renoncé à comprendre où va ce texte, pourquoi. J'ai surtout ralenti ma lecture de cette suite de courts chapitres ; admis qu'il ne menait peut-être nulle part, mais que sous une apparence de simplicité et d'épure parfois excessive, des réflexions ciselées et précises suscitaient intérêt et curiosité, bien au-delà des techniques de pliage de l'origami, instructives au demeurant.
Une sorte de haïku géant, de la taille d'un conte.

« À quoi sert-il d'avoir si être nous manque ? »
« Combien de temps met un homme pour se remettre d'un chagrin de non-amour ? »
« Toute beauté a sa part d'ombre. »

Un recueil à méditer lentement donc, une philosophie de vie bien plus qu'une philosophie de l'origami.
Un peu court pour un roman, un peu long pour un haïku : intéressant et déconcertant à la fois.
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Kurokigu, surnommé Monsieur Origami, ce qu'il n'apprécie guère, a quitté sa terre natale, le Japon, après avoir aperçu une jeune femme dont tout ce qu'il sait est qu'elle est italienne. Kurokigu a vingt ans, il a fait ses adieux à son père et gagne l'Italie avec l'espoir qu'un jour il trouvera sa belle inconnue. Il se fixe en Toscane dans une propriété abandonnée où il cultive des kõzo, ce sont des mûriers à papier utilisés pour la fabrication du washi, le papier le plus beau du monde, qui lui sert à confectionner ses origami. Les années passent, Kurokigu vit en ermite jusqu'à l'arrivée de Casparo, un jeune qui rêve de fabriquer la montre la plus compliquée du monde.
L'écriture épurée et poétique de Jean-Marc Ceci est étonnante, avec les caractères kanji qui titrent chaque chapitre je m'attendais à une lecture de haïkus mais c'est une histoire qu'il m'a contée.

Challenge Petits plaisirs 2017 – 158 pages
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Quand Maître Kurogiko a quitté son pays à la recherche d'une Italienne aperçue au Japon, il avait vingt ans. Depuis le vieil homme cultive des kozo (muriers), fabrique du washi (papier), crée des origami. En Toscane, il les plie, les déplie et médite sur l'origine de toutes choses.

Un jour, le chemin d'un dessinateur de montres croise celui de Monsieur Origami, ainsi nommé par les gens d'ici. « Casparo et Maître Kurogiko se taisent souvent ensemble. Ils discutent souvent ensemble. ». Une rencontre essentielle où les questions et les réponses élaborées renouvellent la pensée des deux hommes.

J'ai beaucoup aimé ce premier roman. Difficilement classable, il a un charme indéniable qui ne tient pas seulement à sa poésie. Il explique, fait réfléchir, il a un sens et donne du sens. A lire et à méditer.

Un grand merci à Babelio et aux Editions Gallimard
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Inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco, le washi est un papier japonais dont la fabrication reste un secret transmis de père en fils. Maître Kurogiku a emporté avec lui quelques poussés d'arbre et les cultive désormais seul, dans un endroit reculé d'Italie. Un jour, un jeune homme vient lui demander une chambre et c'est l'occasion qu'attendait ce vieil homme pour se livrer sur sa vie...
A l'image de l'art qu'il nous conte, l'origami, Jean-Marc Ceci signe ici un roman empli de sérénité, de silence et de philosophie. Parfois déroutant, ce livre réussit à nous transmettre une certaine méditation sur la vie et le sens qu'on lui donne...
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Voici une histoire que j'ai particulièrement appréciée.

Délicieuse odeur de zazen qui au fil des pages laisse penser à Basho. le style est dépouillé, minimaliste et laisse dégager un fort sentiment de tranquillité.

Silence.

Une histoire en format kaiku qui innove beaucoup la littérature française. Pas de surcharge, pas de fioriture. La lecture se fait vite, mais bien car pleine de philosophie et de réflexions sur la vie.

Il s'agit d'y comprendre le sens du temps, des choses, des sentiments, de notre trace à nous, l'épitomé du livre y donné largement le contenu.

Silence.

Ma critique appartient à celui qui s'en occupe comme dirait Monsieur Origami.

Je vous laisse, futurs lecteurs, méditer à cette critique qui, j'espère vous donnera envie de lire ce bouquin.

Peut-être serez-vous tentés ?

Rien de plus, rien de moins.

Dépliage.
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"- Toute beauté a sa part d'ombre.."

Devenue expert dans la fabrication de papier, le « washi », Maître Kurogiku vit dans une ferme en ruine quelque part en Toscane. Là, il s'adonne à la culture des « kozo », ces mûriers qui lui procurent le papier indispensable à sa passion, l'art de l'origami.

Il plie, déplie, replie, observe et semble parfois même écouter le murmure du papier. L'origami comme source de réflexion et de méditation.

Un jour, arrive le jeune Casparo, horloger qui rêve de créer la montre la plus complexe qui soit…


Avec Monsieur Origami, Jean-Marc Ceci livre un premier roman lumineux à l'écriture épurée à l'extrême. Comme souvent dans ces romans d'inspiration asiatique, peu de mots suscitent émotion, réflexion et introspection. Une ambiance pleine de poésie qui rappelle parfois celle des haïkus. Peu de mots, beaucoup d'images.

Une lecture à rapprocher de Neige ou de Zen de Maxence Fermine mais qui ne me fera cependant pas oublier ces deux coups coeur…


Merci à Babelio et aux éditions Gallimard !

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Simple et beau comme un conte d'enfants. Kurogiku quitte à 20 ans son Japon sur les traces de la belle signora 'tchao'. Après 40 ans de manufacture de papier artisanal, la méditation de Kurogiku est perturbée par l'arrivée du jeune horloger Casparo.

Casparo et Maître Kurogiku se taisent souvent ensemble.
Ils discutent aussi souvent ensemble.

J'ai quand même trouvé le texte hermétique, à quoi sert d'avoir si être nous manque, et pour être, faut-il suivre une lumière noire, un rêve impossible?
Concept intéressant, cette montre qui ne mesure plus le temps mais permet de contempler le temps qui passe! Et déjà inventée par Swatch!!!!
https://youtu.be/3SP_s_UUVfM
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Monsieur Origami s'appelle en fait monsieur Kurogiku, ce sont ses voisins italiens qui l'ont surnommé ainsi. Il a quitté son Japon natal dans le fol espoir de retrouver une femme dont il est tombé sous le charme et pour laquelle « le temps s'est arrêté ».
En attendant, il a planté les pousses de kõzo qu'il avait dans ses bagages, pour lui permettre de continuer à perpétrer l'art du washi, ce papier artisanal idéal pour la fabrication des origamis.
Et il médite… tous les jours assis devant une feuille de washi, qui pourrait, au premier abord, sembler froissée, il pense à toutes les étapes qu'il devra réaliser pour reformer l'origami qu'il a déplié.
Arrive alors Casparo un jeune artiste horloger, dont la tête est pleine de l'envie de créer la montre la plus complexe qu'on n'ait jamais vue…
Le temps, de l'un, le fantasme du temps de l'autre…
Ce temps qui s'écoule inexorablement sur lequel parfois on pense ne pas avoir de prise, peut-être parce que comme Casparo on cherche trop à l'enfermer dans des mesures de plus en plus complexes et inutiles…
Et puis voilà… le temps de cette lecture est terminé, je suis devant ce livre, il est devant moi, comme une feuille de washi un peu froissée, et, sans bouger, j'essaie de le repenser…

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