S'il fallait qualifier
Cendrars d'un mot, on pourrait dire: bourlingueur, si le terme n'était pas galvaudé.
Et dans sa poésie le voyage aventureux tient une place de choix, sinon la première.
Le voyage accompli, New York, le Brésil, ou le voyage rêvé, l'Afrique, la Sibérie.
Tout ce recueil ne se lit pas avec la même intensité. Les morceaux les plus connus,
Les Pâques à New York, la Prose du Transsibérien, méritent bien leur notoriété.
J'ai trouvé le reste plus inégal, voire prosaïque à force de vouloir être moderne. Les
poèmes du Brésil se lisent avec agrément, sans être bouleversants. Certains textes ont manqué d'intérêt pour moi. C'est le propre des oeuvres complètes. S'il faut tout publier on ne choisit forcément pas le meilleur.
Cette édition est pourvue de notes abondantes et éclairantes sur le milieu littéraire et les influences dont
Cendrars a bénéficié:
Rémy de Gourmont,
Apollinaire, ou les personnages qu'il apprécie moins (
Cocteau).
A ce qu'il me paraît c'est d'
Apollinaire qu'il était le plus proche, sauf peut-être dans leur vécu de la guerre de 14.
Donc, sans être une révélation sans pareille, la poésie de
Cendrars témoigne joliment de la vie littéraire et du monde de son temps.