Contrairement à ce que mon résumé peut laisser penser, ce n'est pas un roman basé sur les dérives narcotiques des adolescents mais sur l'émoi amoureux et la complexité de ces émois d'adolescent dont notre avocat ne se remettra jamais vraiment. L'adolescent, comme l'adulte qu'il devient, ne comprend pas la teneur exacte de ce que Tere ressent pour lui. Personnage ambigu, Tere fascine alors que Zarco passe du statut de caïd à celui d'un homme qui a raté sa vie et qui peu à peu perd l'aura qu'il eût jadis. Ce roman permet aussi une réflexion sur l'alternative à la prison puisque sans l'humanité d'un policier, Ignacio aurait lui aussi dû suivre le chemin emprunté par Zarco. C'est la première fois que je lis cet auteur espagnol mais sans doute pas la dernière car cette histoire m'a paru intéressante et j'ai beaucoup aimé la façon dont il croque ses personnages, oscillant entre doute et ambiguïté. Les scènes d'humiliation entre adolescents m'ont semblé très réussies. On se lasse parfois un peu et je pense que c'est dû à la forme de ce roman qui se présente en entretiens : ceux de l'avocat avec un écrivain et ceux de cet écrivain avec un policier.
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Même si le mode de narration semblait servir au mieux l'histoire, j'ai eu du mal à me plonger dans ce roman sous forme d'entretiens entre un écrivain et les différents personnages. Je n'ai pas réussi à m'imprégner des personnages, tantôt furtifs (Le Gros, le Mec, et les autres sont présentés trop succinctement) tantôt sur développés, quitte à créer une sorte de paradoxe sur les personnages. Je n'ai donc pas réussi à vraiment comprendre la fascination pour Zarco et j'ai été déçue de voir que la seule femme forte est également totalement erotisee. Néanmoins le personnage du Binoclard est attachant, et l'hésitation entre la délinquance et la vie rangée, cette fameuse frontiere morale et géographique reste le plus intéressant dans ce roman.
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