- C’est en français, dit-il.
- En quoi veux-tu que ce soit ?
- Mais je ne parle pas français.
- Ce n’est pas nécessaire, dit le Français. Lis-le attentivement et tu comprendras. Dans le fond, le français et l’espagnol, c’est la même langue : du latin mal parlé.
(page 52)
Il s’appelait Melchor parce ce que la première fois que sa mère le vit, tout juste sorti de son ventre et dégoulinant de sang, elle s’écria entre deux sanglots de joie qu’il ressemblait à un Roi mage. Sa mère s’appelait Rosario et elle était putain.
(page 35)
Le village est comme une cocotte-minute, c’est sur toutes les lèvres. On n’a pas autant parlé de la Terra Alta depuis la bataille de l’Èbre.
(page 30)
Le sergent vient d’avoir quarante-cinq ans, mais il ne les fait pas. Il est habillé d’un jean moulant et d’une chemise à carreaux qui souligne ses biceps et ses pectoraux et, sous un crâne sans cheveux, ses yeux bleus, francs et clairs observent le massacre avec un mélange d’incrédulité et de dégoût.
(page 17)
Vous conviendrez avec moi que vous, les Espagnols, vous êtes des gens horribles, dit-il en retrouvant sa position. Vous passez votre vie à commettre les pires méfaits et, à la fin, au lieu d’affronter comme des hommes les conséquences de vos actes, la peur vous envahit et vous appelez les curés pour vous faire pardonner et aller au ciel. Quelle lâcheté, bordel, quelle indécence!
C’est une astuce que j’ai apprise avec les années, si vous savez que quelqu’un a un ennemi et que votre intérêt est de monter cette personne contre lui, défendez un peu cet ennemi, parlez de lui en bien. Ça marche à tous les coups.
Dans notre métier, il faut apprendre à vivre avec la frustration. Dans le vôtre comme dans le mien. Et dans celui de tout le monde. Comme disait l’un de mes professeurs, la vie civilisée consiste à ça : apprendre à vivre de manière raisonnable avec la frustration.
Les entreprises sont comme les entrepreneurs : elles apparaissent et disparaissent, de même que les personnes. La vie est ainsi faite. Que ça nous plaise ou non, ça ne changera jamais.
Un idiot et un bon à rien. Naturellement, comme tous les idiots et les bons à rien, il a une idée très élevée de lui-même, mais enfin, les choses sont comme elles sont.
Le mariage est une erreur, nous ne sommes pas faits pour ça, ne pensez-vous pas?