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Citations sur Terra Alta (74)

Entre nous, Marin, je ne vois vraiment pas ce que tu trouves à ces romans.
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La première horreur commença en été, raconte Armengol. Au début du mois de septembre, un autobus bondé d'anarchistes arriva en Terra Alta en provenance de Barcelone ; il était peint en noir et orné de têtes de mort blanches, et ses occupants se mirent à assassiner à tour de bras. En peu de temps, ils semèrent la terreur dans la comarque ; dans la comarque, mais aussi à Bajo Aragón, à Ribera d'Ebre, dans toute la zone. Ils faisaient irruption dans les villages, parlaient avec les anarchistes locaux, leur demandaient une liste des personnes de droite et les tuaient toutes.
- Pour que vous vous fassiez une idée, dit le vieil homme, à Gandesa, en une seule nuit ils ont tué vingt-neuf personnes. C'était ça la fameuse révolution espagnole, au début de la guerre : une authentique orgie de sang. Joli, n’est-ce pas ? Et après, on dit que nous, les Mexicains, nous sommes violents. Mais en vérité, en comparaison de vous, nous sommes un peuple pacifiste et compatissant.
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Cette nuit-là Melchor dort peu et mal, comme d'habitude depuis la mort d'Olga, et il se réveille à l'aube recroquevillé sur le matelas du séjour, nu, frigorifié et migraineux, tandis que dans son esprit trotte une question rhétorique que Jean Valjean se pose au début des Misérables et que Melchor n'a pas cessé de se poser depuis qu’Olga est morte - "La destinée peut-elle donc être méchante comme un être intelligent et devenir monstrueuse comme le cœur humain !"-et qu’il a la même pensée que tous les matins au réveil depuis lors : il n'a pas retrouvé ceux qui ont tué sa mère, mais il retrouvera ceux qui ont tué sa femme.
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Suite à l'assassinat de sa mère, Melchor abandonna les ateliers qu'il fréquentait et arrêta toute activité sportive sur les terrains de la prison. II se replia sur lui-même. Il prit du poids. Il ne parvenait plus à dominer ses pensées, aussi ses pensées le dominèrent-elles, des pensées morbides et immuables, obsédé qu'il était par ce qui était arrivé à sa mère ou par ce qu'il imaginait lui être arrivé. Les deux seules activités qui soulageaient en apparence son obsession étaient précisément celles qui l'alimentaient le plus : parler avec Vivales et lire Les Misérables, qui durant ces jours de deuil cessèrent d'être pour lui un roman pour devenir autre chose, quelque chose qui n'avait pas de nom ou qui en avait beaucoup, un vade-mecum vital ou philosophique, un livre oracle ou sapiential, un objet de réflexion à explorer tel un kaléidoscope infiniment intelligent, un miroir et une hache. Melchor pensait souvent à Mgr Myriel, l'évêque qui fit de Jean Valjean M. Madeleine, le saint persuadé que l'univers est une immense maladie dont le seul remède est l'amour de Dieu, il pensait à l'évêque et se disait qu'il était vrai que l'univers est une maladie, comme le croyait l'évêque, mais que, contrairement à l'évêque, il vivait dans un monde sans Dieu et que dans ce monde il n'y avait pas de remède contre la maladie de l'univers. Bien évidemment, il pensait à Jean Valjean et à sa certitude que la vie était une guerre et que dans cette guerre, c'était lui le vaincu et les seules armes à sa disposition, les seuls carburants, étaient le ressentiment et la haine, et il sentait que Jean Valjean c'était lui, ou qu'il n'y avait aucune différence essentielle entre eux deux.
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Melchor prit au hasard quelques livres courts qui l'ennuyèrent au point qu’il ne les finit pas. Le jour où il les rendit à la bibliothèque, le Français était en train de cataloguer un livre très épais, en deux tomes, intitulé Les Misérables. Inévitablement, Melchor se souvint de l'admonestation récurrente de sa mère : "Si tu veux être aussi misérable que moi, ne travaille pas à l'école."
- Tu l'as lu ? demanda-t-il.
- Évidemment, répondit le Français. C'est un roman très connu.
- Et c’est bon ?
- Ça dépend.
- Ça dépend de quoi ?
- Ça dépend de toi, répondit le Français. L'écrivain fait la moitié d'un livre, l'autre moitié, c'est toi qui la fais.
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La bataille n'a fait que laisser des blessures visibles, continua-t-elle, comme si elle ne parlait pas à Melchor mais à elle-même. Les tranchées, les ruines, les collines jonchées d'éclats d'obus, toutes ces choses que les touristes aiment tant. Mais les vraies blessures, ce ne sont pas celles-là. Ce sont celles que personne ne voit. Celles que les gens conservent secrètement. Ce sont elles qui expliquent tout mais, de celles-ci, personne n'en parle. Et, qui sait, c'est peut-être mieux comme ça.
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Javert...fait passer ses propres règles avant les règles communes, la justice intime avant la justice publique, le droit naturel avant le droit formel, la loi de Dieu avant la loi des hommes...
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Assis à côté de Melchor, Salom tente de dissimuler sa gêne en feignant de s'intéresser moins à ce qui se passe dans le bureau qu'à ce qui se passe derrière la fenêtre, sur l'allée bordée de platanes, où il ne se passe rien.
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La justice n'est pas seulement une question de fond. C'est surtout une question de forme. Aussi, ne pas respecter les formes de la justice revient à ne pas respecter la justice.
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Como decía unos de mis maestros, en eso consiste la vida civilizada : en aprender a convivir de manera razonable con la frustración.
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