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4,38

sur 1627 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Difficile de passer à côté de ce premier roman très remarqué d'Eric Chacour, lauréat du prix Femina des Lycéens, ainsi que du Prix Première plume et qui figurait également parmi la première sélection du prix Renaudot.

« Ce que je sais de toi » raconte la vie toute tracée de Tarek, fils de médecin issu d'un milieu aisé, condamné à choisir le même métier que son père et héritant d'ailleurs de son prestigieux cabinet médical lorsqu'il décède prématurément. Entouré de sa mère, de sa soeur et d'une servante qui fait quasiment partie de la famille, il ponctue sa merveilleuse destinée en épousant Mira, son amour de jeunesse. le jour où Ali, un jeune issu du quartier défavorisé du Moqattam, vient le trouver pour venir en aide à sa mère qui souffre d'une étrange maladie, la vie et les certitudes de Tarek se retrouvent totalement chamboulées…

En essayant de retracer l'histoire de ce jeune médecin chrétien qui exerce dans le Caire au début des années 1980, Éric Chacour nous balade finalement sur une quarantaine d'années, allant de 1961 à 2001 et voyageant de l'Egypte à Boston, en passant par Montréal. Au fil des pages, le récit de cette famille levantine chrétienne installée au Caire gagne en profondeur, en épaisseur et en clarté, levant progressivement le voile sur toutes les interrogations du lecteur et faisant souffler un vent de liberté qui va malheureusement se heurter au conformisme de l'époque…

Ce roman divisé en trois parties, respectivement intitulées « Toi », « Moi » et « Nous », ma fortement perturbé lors de la première partie, me faisant même hésiter à poursuivre l'aventure. le tutoiement quasi permanent de ce narrateur mystérieux et omniscient me donnait l'impression de suivre une conversation lointaine dans laquelle je n'étais pas vraiment convié, créant trop de distance entre le récit et moi-même. Une fois arrivé à la fameuse scène du baiser, dont je ne dévoilerai rien de plus, j'ai cependant était totalement cueilli par ce récit qui devient subitement plus intime, pour finalement dévoiler l'identité du narrateur et passer d'une narration à la deuxième personne du singulier au « je », tellement plus proche et beaucoup plus émouvant.

Au final, « Ce que je sais de toi » s'avère donc être une histoire d'amour, de filiation, d'exil, de famille, de déracinement, d'abandon et de passion interdite au coeur d'une société levantine chrétienne corsetée, servi par la plume sensible, délicate et pleine de pudeur et de non-dits, d'un auteur dont on a du mal à croire qu'il livre ici son premier roman, tellement celui-ci s'avère maîtrisé.

Malgré une entame quelque peu perturbante et déstabilisante, je me joins donc finalement aux louanges… coup de coeur !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Une histoire qui harponne comme la flèche empoisonnée de l'amour.
Tarek vit au Caire, il a douze ans en 1961. A la question de savoir ce qu'il veut faire plus tard, la réponse sort de sa bouche sans qu'il n'y ait de volonté de sa part, il sera médecin, comme son père.
Fierté de sa famille, le gentil et brillant fiston au coeur pur marche dans les traces de Papa.
Adolescent, il tombe amoureux de Mira, mais par un coup de théâtre inattendu, elle disparait pendant 14 ans pour réapparaitre un beau jour, et reprendre l'histoire presque comme si de rien n'était. Les noces sont rapidement célébrées, Tarek est enfin tout à son bonheur de découvrir la vie de couple auprès de la douce Mira.
A la tête du dispensaire qu'il a créé, Tarek, devenu sans surprise médecin, vient en aide aux nécessiteux du Moqattam qui vivent et meurent des ordures vomies quotidiennement par la décharge du Caire.
Il va nouer une relation avec le jeune Ali et sa mère. Ali s'inquiète pour cette dernière, de ses mouvements incontrôlés, de ses pertes de mémoire et Tarek va faire de son mieux pour les aider.
Sentant sa santé décliner, la mère d'Ali scelle un pacte avec Tarek, elle lui demande de prendre soin de son fils après sa mort. Tarek le coeur sur la main promet, sans idée des bouleversements terribles que cette promesse va engendrer dans sa vie.
« Elle perdait du poids et parfois la mémoire. Un matin au réveil, elle eut un mouvement de stupeur en découvrant un jeune homme dans la pièce. Il lui demanda si tout allait bien. Elle resta interdite, de surprise plus que d'inquiétude, car cette présence étrangère n'avait rien de menaçant. Il s'approcha d'elle, lui passa la main dans le dos et commença à lui demander si elle le reconnaissait. Ali n'eut pas besoin de terminer sa question pour qu'elle en comprenne le sens. Elle lui adressa en retour un mouvement négatif de tête. Non, elle ne le reconnaissait pas. Percevant la détresse que sa réponse venait de provoquer dans les yeux de son jeune interlocuteur, elle fut saisie de pitié et le prit d'instinct dans ses bras, un peu comme une mère enserrerait son fils pour le consoler. (p.91) »

J'ai été un peu dérangée au début de ma lecture par un narrateur omniscient qui s'adresse familièrement à Tarek, le tutoie, l'interpelle parfois. Puis je me suis vite rendu compte que le livre est découpé en trois parties très inégales, Toi (presque les 2/3 du livre), Moi (1/3) et Nous (moins de 10 pages). L'identité de ce fameux narrateur se devine petit à petit sans que ce soit l'intérêt principal du livre. Ce qui en fait la force nous emmène au coeur de l'intimité de deux familles égyptiennes que tout oppose : Tarek vit dans les beaux quartiers avec ses parents, son père est un médecin reconnu et apprécié de tous. Ali vit seul avec sa mère dans un taudis du Moqattam dans une grande précarité.
J'ai tourné les pages avec frénésie et angoisse, le coeur serré à la lecture des déboires d'Ali, Tarek, Mira et du fameux Toi dont je ne révélerai pas l'identité ici.
Avec beaucoup de pudeur et de tendresse Eric Chacour écrit sur l'amour et l'homosexualité masculine en Égypte, mais aussi la mort, la quête d'identité, la fuite.
Ce premier roman dur et délicat, très maîtrisé, m'a charmée et touchée en plein coeur. Une belle surprise de cette rentrée littéraire.

« Mektoub. Tout est écrit d'avance, nous ne faisons qu'exécuter une partition dont les notes nous sont transmises au moment de les jouer, les suivantes demeurant un mystère aussi entier que la mélodie qu'elles composeront. Pour elle qui avait consacré un pan considérable de sa vie à combiner, machiner, ourdir et dénouer, le destin était bien plus qu'une superstition : c'était un précieux alibi. » (p.234)
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Nous sommes au Caire dans les années '80 et le jeune Tarek sent sa voie toute tracée. Il sera médecin comme son père. Il se mariera avec une ancienne copine retrouvée. Il n'aura rien choisi de sa destinée. Pour se démarquer des traces de son père, outre pratiquer au cabinet de celui-ci, il veillera à la construction et à la prestation de soins dans un dispensaire de Mottaqam, quartier défavorisé, tout à côté d'une décharge. L'acceptation de la profession lui sera ainsi plus facile. Et c'est dans ces lieux qu'il fera la rencontre d'Ali, jeune homme pauvre mais libre et que tout basculera. Car une amitié se transformant en amour reste inacceptable dans cette société aux "bonnes moeurs".
Les années quatre-vingts en Égypte sont des années de mutation, de changement et ce changement politique et social même s'il est décrit en filigrane et très discrètement, on le sent bien, il est toujours là en toile de fond. de Nasser à la guerre des Six jours, de la liesse à la déception nationale, de Sadate à la montée de l'islamisme, on sent bien comment les bouleversements politiques ont pesé sur la quotidienneté.
Et cette société bouillonnante obligera Tarek et Ali à se séparer, à s'éloigner pour survivre et pour ne surtout pas stigmatiser encore plus la famille de Tarek. Son épouse, sa soeur, sa mère, sa bonne. Ces femmes fortes et résilientes, absentes socialement mais oh combien essentielles pour le clan et qui jamais n'abdiquent, seront marquées à jamais par les séquelles des actes explosifs de Tarek.
Ce sont ces femmes qui forceront, plus ou moins concrètement, Tarek à quitter cette société bourgeoise, chrétienne, occidentalisée mais ampoulée pour Montréal et Ali à disparaitre. La fuite.
Une écriture délicate et respectueuse. Un ton empreint de tristesse non plutôt un ton mélancolique duquel on attend le pire. Et malgré cela, c'est presque de la musique tant par la joliesse des mots choisis que par le rythme.
Au début de ma lecture, la narration en "Tu", ce narrateur qui s'adresse à Tarek m'a énervée. Je ne me croyais pas capable d'aller au bout de cette lecture tant ce "Tu" me dérangeait. Heureusement pour moi, j'ai persévéré.
Un premier roman riche de l'histoire d'un homme meurtri, d'un pays en changement et de femmes blessées. Ce premier roman d'Éric Chacour est un incontournable de la rentrée.
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Le narrateur retrace la vie d'un homme, Tarek, en s'adressant à lui. Il est difficile d'en dire plus sans dévoiler le secret du livre.

Je n'ai pas particulièrement apprécié l'intrigue, à la fois fade et dans la tendance, peu de surprises au rendez-vous, donc. le récit est d'abord factuel, il entre ensuite dans les émotions du narrateur, mais j'ai peiné à les ressentir, même si la dernière scène est réussie, la seule qui m'a émue d'ailleurs.

En revanche, la construction du livre m'a plu et aussi beaucoup étonnée ; Éric Chacour a conçu une structure avec une maestria digne d'un auteur chevronné ; mais pourquoi, pourquoi ces aller et retour dans le temps, ce qui oblige le lecteur à s'accrocher à la trame de l'histoire ? J'ai eu l'impression qu'Éric Chacour avait passé plus de temps à la structure qu'à n'importe quoi d'autre. Bref, encore une prouesse littéraire qui me laisse admirative, mais pas vraiment enthousiaste. Reste à lire les futurs livres de cet auteur prometteur pour m'en faire une idée plus précise.

Lien : https://dequoilire.com/ce-qu..
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Un premier roman marquant, en effet. Comme une quête à plusieurs visages. Celle de ce médecin qui préfère fuir plutôt que de souffrir de son homosexualité tardive dans une Egypte en pleine mutation : fuir plutôt que l'opprobre. La quête de ce jeune qui aimerait devenir médecin, sauver sa mère, mais il se prostitue. Quête du fils qui court après un père absent et une famille de femmes qui longtemps lui cachent sa vérité. Livre attachant, des phrases joliment tournées, et on veut savoir : qui est ce narrateur qui tutoie le personnage principal ? Qui est derrière ce "tu" ? Toute la force de ce roman est là : dérangeant parce qu'on a l'impression de violer une intimité. Meilleure des façons finalement pour nous faire partager et dévorer l'oeuvre.
Et, en aparté, parce qu'il en parle dans ce roman et parce qu'elle est superbe cette chanson de Dalida, comme un autre hymne égyptien : Helwa ya baladi.

https://youtu.be/ox2vAPd51dQ?si=St_XQc7ihXTHAiF8
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Lui… Moi…Nous…
Qui sait quoi sur qui ?

Cette construction narrative sibylline entraîne le lecteur dans l'Egypte contemporaine sous Sadate et Moubarak, en focus d une société imprégnée de valeurs familiales et de respectabilité.

Un témoin anonyme raconte la vie de Tarek, jeune médecin cairote qui, pour être tombé amoureux d' Ali, suscite scandale et opprobres, le contraignant à l'éloignement au Canada. L'impact de cette déflagration brise une famille par le secret, la rancoeur des abandonnés et la perte de notoriété.

Une intelligence de construction narrative, une sensibilité de plume et de sentiments, une belle histoire de quête d'identité et de transmission, des portraits de femmes magnifiques, un amour empêché évoqué tout en sobriété …beaucoup d'atouts pour un réel plaisir de lecture.
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Écrit à la seconde personne du singulier, ce roman est une longue lettre adressée à Tarek, le personnage principal.
Celui-ci est un médecin égyptien dévoué à sa famille et à ses patients. Une rencontre vient bouleverser cet équilibre.
Des années 1960 aux années 2000, l'auteur dresse l'esquisse d'une Égypte qui perd ses repères, dont la culture francophone disparaît au profit de la culture arabe, alors que le pouvoir est chaotique.
Mais c'est avant tout le beau portrait d'un homme qui lui aussi perd ses repères, dont les convictions viscérales sont mises en doute. Sans se résigner, il cherchera à protéger sa famille, sans panache mais avec honnêteté.
L'approche est à la fois narrative et existentielle. Elle pousse le lecteur à la réflexion en ne donnant pas toutes les réponses. La lecture est passionnante.
J'ai éprouvé de la compassion pour Tarek mais aussi pour tous les personnages. Chacun souffre légitimement et les décisions prises pour protéger les autres sont parfois contre-productives. Ce sont des humains qui se débattent entre leurs amours et les conventions sociales, dans un contexte peu courant dans la littérature contemporaine.
Je salue le style original de ce texte. Si j'ai eu un peu de mal à me l'approprier, il m'est vite apparu qu'il fait sens et corps avec le fond du propos.
Un magnifique premier roman.

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Toi. Un mot unique, simple, intime qui interpelle et qui n'est pourtant en aucun cas destiné au lecteur. Toi, c'est Tarek, un enfant puis un médecin, un homme amoureux, un corps et une âme soumis au trouble, au coeur d'une Égypte qui n'est pas prête. C'est tout ce que que le narrateur sait de lui.

Moi. C'est le narrateur en quête de réponse. Peut-il vivre à travers l'histoire cachée de Tarek, par bribes? Que lui reste t-il à part l'immensité de ce qu'il ne sait pas de lui?

Nous. Peut-être, enfin ou jamais. L'espoir et le doute, le destin ou la fatalité.

Et les autres en filigrane, le père en modèle, la mère autoritaire, la soeur aimante, la bonne chuchoteuse de secrets, Mira aux multiples visages, Ali sans réserve et l'Egypte toute entière.

« Ce que sais de toi » est le roman du chaos, de la quête d'identité, de l'absence, de l'espoir mais surtout de l'amour. Peut-il survivre à la violence et à ses échos?
Latence et intensité se mêlent avec brio dans ce récit qui bouscule. Seul petit bémol, malgré de nombreuses références, j'ai regretté que l'histoire de l'Egypte ne soit pas plus développée. Mais le narrateur s'adressant à quelqu'un qui connaît ces faits, je pense que le récit aurait peut-être manqué d'authenticité si tel avait été le cas. Une belle lecture cependant.
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"Toi", "Moi", "Nous", telles sont les trois grandes parties de Ce que je sais de toi, le premier roman addictif du Québécois, né de parents égyptiens, Eric Chacour. En faire le résumé est relativement facile mais édulcore le plaisir de lecture qu'il procure, en grande partie à cause de sa subtile construction, loin d'être complexe mais diablement romanesque et génératrice d'émotion, bien que l'auteur garde une certaine pudeur autour d'une histoire d'amour interdite, dans l'Égypte des années 80. le narrateur du premier tiers du livre nous est de prime abord inconnu et le mystère qui entoure son identité constitue le premier secret d'un roman qui en comporte beaucoup. Si l'on s'en tient à sa seule trame, Ce que je sais de toi pourrait presque passer pour un simple roman sentimental mais son écriture, d'un élégant classicisme, rehausse son intérêt. Au-delà de son axe central et amoureux, le livre mérite l'attention pour ses descriptions de la vie sociale au Caire, chez les privilégiés comme chez les démunis mais Chacour se pose en observateur, n'approfondissant pas son analyse sociologique, laissant les lecteurs se forger leur propre opinion. Il en est de même avec les portraits psychologiques de ses principaux personnages, précis dans leurs traits majeurs mais volontairement incomplets. Dernière illustration de ce désir de ne pas entraver le pouvoir d'imagination des mêmes lecteurs : la scène finale, qui devrait constituer l'acmé du livre et que l'auteur tronque sciemment. Pas question de solliciter les glandes lacrymales : le livre, avec grâce, s'éloigne des protagonistes, comme le ferait une caméra dans un zoom arrière discret et définitif. le reste appartient à une histoire non écrite et soumise à notre seule création.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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« Je te dirai ton absence. Je te dirai mon attente ».

Des années 1980 aux années 2000, l'histoire de Tarek, jeune médecin au Caire – Egypte.

Succédant à son père décédé, entouré par sa famille - aimante et fière de lui – épouse, mère, soeur, bonne – issue de la communauté levantine du Caire, Tarek, médecin lassé par une routine étouffante, ouvre un dispensaire dans un quartier défavorisé du Moqattam et redonne ainsi du sens à son métier.
Une rencontre va faire vaciller ses certitudes et bouleverser son existence.
Son destin est en chemin. Mektoub… c'était écrit.
« Chaque homme porte en lui les germes de sa propre destruction ».

Une histoire de transmission et d'émancipation mêlant les moeurs d'une époque, une profonde réflexion sur les relations familiales, les interactions entre les différents milieux - sociaux, religieux - les sentiments amoureux, la honte, la colère.

Une trentaine de pages m'ont été nécessaires pour m'imprégner du décor et du style, puis, je n'ai pu lâcher ce beau roman. J'avais souhaité ne pas lire le résumé et me laisser ainsi la surprise de la totale découverte, d'une construction originale dans la narration et prégnant de parfums, saveurs, musiques.

J'ai beaucoup apprécié ce premier roman – Prix Fémina des lycéens 2023 - d'une écriture subtile et sensible, une histoire bouleversante empreinte de sensualité et de pudeur, de douce violence et de nostalgie.
C'est sublime et tragique à la fois.
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