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sur 1627 notes
Un premier roman, tout à fait remarquable. L'auteur nous envoûte dans son univers littéraire d'une manière subtile, sensible et bouleversante. Les pages se tournent, et se retournent, nous ne voyons pas le mot fin arrivé. Une lecture d'une fluidité extrême qui se lit comme une poésie L'auteur capte ses lecteurs du début jusqu'au final, La thématique est bien maîtrisée J'ai beaucoup aimé la construction de ce roman divisé en trois parties, il y a "Moi", " Toi "et " Nous",, Nous évoluons dans un récit temporel entre les années 60,80 et l'aube des années 2000.
C'est l'histoire de Tarek ,qui vit en Egypte, nous suivons son parcours entre son adolescence et sa vie d'adulte, Il décide, de suivre les traces de son père, décédé, Il reprend les rênes du cabinet médical et construit en dispensaire . Une vie où tout pourrait être bonheur, il est entourée de sa mère, sa soeur, et la servante qui fait partie et considérée comme un membre de la famille, Il retrouve son amour de jeunesse, qui avait disparu, rattrape le temps et se marie,
Un jeune homme, Ali , vient le trouver pour venir en aide à sa mère qui souffre d'un mal qui la ronge, Une amitié se tisse ,entre les trois, le décès de cette dernière va chambouler la vie de Tarek, Suite à un baiser, il réalise son attirance et la découverte de son homosexualité, Ali et Tarek vont vivre leur passion cachée, mais tout le monde est au courant, rapidement il devient un renégat, un paria, surtout lorsque nous connaissons les coutumes du pays, un amour interdit, Il décide de quitter le Caire, pour protéger sa famille et sa femme enceinte, le Québec est le pays choisi pour reconstruire sa nouvelle vie, mais son passé est ancré à jamais dans sa dette, Il nous raconte cette relation passionnelle avec grande pudeur, sans voyeurisme, nous sommes dans une réalité dérangeante, pourquoi ne pas accepter, cette homosexualité , pourquoi la rejeter et refuser de comprendre , L'auteur m' a littérairement chamboulée, émue, les larmes au yeux, Un roman coup de point , un véritable coup de coeur, je vous le conseille à 200 pour cent, un auteur à suivre de très prés,
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Dans l'Egypte des années 1980, une passion interdite vient bousculer une vie rangée. Mais on ne défie pas impunément le mektoub et, surtout, les conventions. Avec une retenue qui n'a d'égale que son intensité, ce premier roman à l'écriture magnifiquement ciselée explore les profondeurs d'un drame enseveli sous le secret.


Grandi dans la tradition bourgeoise d'une famille levantine chrétienne installée au Caire, Tarek a suivi sans broncher un destin tout tracé en devenant médecin comme son père, puis, au décès de ce dernier, en reprenant son cabinet. Bien rodée entre sa patientèle et un foyer tout entier à sa dévotion entre mère, soeur, épouse et servante, l'existence de Tarek déraille pourtant, lorsque ayant ouvert un dispensaire dans le quartier du Moqattam sordidement construit sur une décharge, il y choisit comme assistant Ali, un jeune prostitué dont il a entrepris de soigner la mère gravement malade. En cette période où le retour d'Egyptiens partis travailler en Arabie Saoudite fait naître en Egypte un nouveau rigorisme religieux, la présence d'Ali aux côtés de Tarek dérange. Ce sont d'abord des malveillances, puis le drame, et enfin l'exil solitaire de Tarek à Montréal.


Que s'est-il passé exactement ? S'adressant à lui à la deuxième personne du singulier, un narrateur mystérieux dont on ne découvrira l'identité qu'à mi-parcours - cette révélation creusant plus encore les béances tragiques de cette histoire - assemble avec pudeur, respect et bienveillance, les douloureux fragments du parcours de Tarek entre 1961 et 2001, entre une Egypte colorée et olfactive en pleine transformation que l'auteur, né à Montréal de parents égyptiens, recompose à partir d'évocations familiales, et un Montréal où, à l'époque de la nationalisation de Nasser, ont émigré nombre des Chawams, ces chrétiens issus de divers rites orientaux, originaires du Liban, de Syrie, de Jordanie ou de Palestine, et qui, bien qu'en Egypte depuis plusieurs générations, continuaient à y manier le français mieux que l'arabe. Dans le Caire du début des années 1980, une liaison entre deux hommes est socialement inacceptable. Paradoxalement, ce sont les femmes, pourtant sans voix au chapitre dans la société, qui vont ici jouer un rôle prépondérant et veiller, à leur manière, à ce que l'ordre social demeure immuable.


D'une extrême délicatesse, le récit plein d'empathie évoque sans jamais juger, laissant à comprendre de l'intérieur les perceptions et réactions des différents protagonistes. de tout cela émerge peu à peu une tragédie en cascade, aux répercussions infinies et irréparables, sauf à compter, au moins partiellement, sur l'affection, l'intelligence et l'opiniâtreté a posteriori du narrateur. Un livre bouleversant, magnifiquement écrit, tout en finesse et sensibilité, qui, de la triste banalité humaine de cette histoire, parvient à dégager, tel un diamant de sa gangue, la quintessence universelle de l'amour et de la filiation. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Difficile de passer à côté de ce premier roman très remarqué d'Eric Chacour, lauréat du prix Femina des Lycéens, ainsi que du Prix Première plume et qui figurait également parmi la première sélection du prix Renaudot.

« Ce que je sais de toi » raconte la vie toute tracée de Tarek, fils de médecin issu d'un milieu aisé, condamné à choisir le même métier que son père et héritant d'ailleurs de son prestigieux cabinet médical lorsqu'il décède prématurément. Entouré de sa mère, de sa soeur et d'une servante qui fait quasiment partie de la famille, il ponctue sa merveilleuse destinée en épousant Mira, son amour de jeunesse. le jour où Ali, un jeune issu du quartier défavorisé du Moqattam, vient le trouver pour venir en aide à sa mère qui souffre d'une étrange maladie, la vie et les certitudes de Tarek se retrouvent totalement chamboulées…

En essayant de retracer l'histoire de ce jeune médecin chrétien qui exerce dans le Caire au début des années 1980, Éric Chacour nous balade finalement sur une quarantaine d'années, allant de 1961 à 2001 et voyageant de l'Egypte à Boston, en passant par Montréal. Au fil des pages, le récit de cette famille levantine chrétienne installée au Caire gagne en profondeur, en épaisseur et en clarté, levant progressivement le voile sur toutes les interrogations du lecteur et faisant souffler un vent de liberté qui va malheureusement se heurter au conformisme de l'époque…

Ce roman divisé en trois parties, respectivement intitulées « Toi », « Moi » et « Nous », ma fortement perturbé lors de la première partie, me faisant même hésiter à poursuivre l'aventure. le tutoiement quasi permanent de ce narrateur mystérieux et omniscient me donnait l'impression de suivre une conversation lointaine dans laquelle je n'étais pas vraiment convié, créant trop de distance entre le récit et moi-même. Une fois arrivé à la fameuse scène du baiser, dont je ne dévoilerai rien de plus, j'ai cependant était totalement cueilli par ce récit qui devient subitement plus intime, pour finalement dévoiler l'identité du narrateur et passer d'une narration à la deuxième personne du singulier au « je », tellement plus proche et beaucoup plus émouvant.

Au final, « Ce que je sais de toi » s'avère donc être une histoire d'amour, de filiation, d'exil, de famille, de déracinement, d'abandon et de passion interdite au coeur d'une société levantine chrétienne corsetée, servi par la plume sensible, délicate et pleine de pudeur et de non-dits, d'un auteur dont on a du mal à croire qu'il livre ici son premier roman, tellement celui-ci s'avère maîtrisé.

Malgré une entame quelque peu perturbante et déstabilisante, je me joins donc finalement aux louanges… coup de coeur !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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A fleur de coton

C'est à pas feutrés que nous entrons dans la vie de Tarek, un jeune égyptien du Caire dont le destin semble tout tracé.
Un univers ouaté avec un père médecin exigeant, une mère à la personnalité imposante, une soeur confidente et une domestique omniprésente.
Tarek suivra les pas de son père et deviendra médecin à son tour. Il épousera la discrète et aimante Mira.
Dans une Égypte effervescente d'un vingtième siècle déclinant, Tarek partage avec sa famille un quotidien au bonheur douceureux.
Pourtant, Tarek a besoin de donner davantage de sens à sa vie. En plus du cabinet médical qu'il a hérité de son père, il ouvre un dispensaire dans un quartier défavorisé du Moqattam.
Un soir, un jeune habitant du quartier le sollicite car sa mère est souffrante.
Ce que Tarek ne sait pas encore, c'est que cette rencontre avec Ali bouleversera de nombreuses vies.
Le vent de liberté qui souffle alors sur sa vie bien ordonnée apportera malheureusement le chaos personnifié par la rumeur, cette tumeur née de la fureur des hommes qui espèrent que tu meurs.
C'est l'exil. Il fuit le Caire aux mille et un tabous devenue pour lui le théâtre d'une grande tragédie..

Ce roman en mode "Tu" qui émeut, fin et élégant, n'oubliant jamais la pudeur, est mis en lumière par une narration originale. Un premier roman éblouissant de maîtrise et de sensibilité.
Ce que je sais de Lui, c'est à présent à vous de le découvrir.




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Une histoire qui harponne comme la flèche empoisonnée de l'amour.
Tarek vit au Caire, il a douze ans en 1961. A la question de savoir ce qu'il veut faire plus tard, la réponse sort de sa bouche sans qu'il n'y ait de volonté de sa part, il sera médecin, comme son père.
Fierté de sa famille, le gentil et brillant fiston au coeur pur marche dans les traces de Papa.
Adolescent, il tombe amoureux de Mira, mais par un coup de théâtre inattendu, elle disparait pendant 14 ans pour réapparaitre un beau jour, et reprendre l'histoire presque comme si de rien n'était. Les noces sont rapidement célébrées, Tarek est enfin tout à son bonheur de découvrir la vie de couple auprès de la douce Mira.
A la tête du dispensaire qu'il a créé, Tarek, devenu sans surprise médecin, vient en aide aux nécessiteux du Moqattam qui vivent et meurent des ordures vomies quotidiennement par la décharge du Caire.
Il va nouer une relation avec le jeune Ali et sa mère. Ali s'inquiète pour cette dernière, de ses mouvements incontrôlés, de ses pertes de mémoire et Tarek va faire de son mieux pour les aider.
Sentant sa santé décliner, la mère d'Ali scelle un pacte avec Tarek, elle lui demande de prendre soin de son fils après sa mort. Tarek le coeur sur la main promet, sans idée des bouleversements terribles que cette promesse va engendrer dans sa vie.
« Elle perdait du poids et parfois la mémoire. Un matin au réveil, elle eut un mouvement de stupeur en découvrant un jeune homme dans la pièce. Il lui demanda si tout allait bien. Elle resta interdite, de surprise plus que d'inquiétude, car cette présence étrangère n'avait rien de menaçant. Il s'approcha d'elle, lui passa la main dans le dos et commença à lui demander si elle le reconnaissait. Ali n'eut pas besoin de terminer sa question pour qu'elle en comprenne le sens. Elle lui adressa en retour un mouvement négatif de tête. Non, elle ne le reconnaissait pas. Percevant la détresse que sa réponse venait de provoquer dans les yeux de son jeune interlocuteur, elle fut saisie de pitié et le prit d'instinct dans ses bras, un peu comme une mère enserrerait son fils pour le consoler. (p.91) »

J'ai été un peu dérangée au début de ma lecture par un narrateur omniscient qui s'adresse familièrement à Tarek, le tutoie, l'interpelle parfois. Puis je me suis vite rendu compte que le livre est découpé en trois parties très inégales, Toi (presque les 2/3 du livre), Moi (1/3) et Nous (moins de 10 pages). L'identité de ce fameux narrateur se devine petit à petit sans que ce soit l'intérêt principal du livre. Ce qui en fait la force nous emmène au coeur de l'intimité de deux familles égyptiennes que tout oppose : Tarek vit dans les beaux quartiers avec ses parents, son père est un médecin reconnu et apprécié de tous. Ali vit seul avec sa mère dans un taudis du Moqattam dans une grande précarité.
J'ai tourné les pages avec frénésie et angoisse, le coeur serré à la lecture des déboires d'Ali, Tarek, Mira et du fameux Toi dont je ne révélerai pas l'identité ici.
Avec beaucoup de pudeur et de tendresse Eric Chacour écrit sur l'amour et l'homosexualité masculine en Égypte, mais aussi la mort, la quête d'identité, la fuite.
Ce premier roman dur et délicat, très maîtrisé, m'a charmée et touchée en plein coeur. Une belle surprise de cette rentrée littéraire.

« Mektoub. Tout est écrit d'avance, nous ne faisons qu'exécuter une partition dont les notes nous sont transmises au moment de les jouer, les suivantes demeurant un mystère aussi entier que la mélodie qu'elles composeront. Pour elle qui avait consacré un pan considérable de sa vie à combiner, machiner, ourdir et dénouer, le destin était bien plus qu'une superstition : c'était un précieux alibi. » (p.234)
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Le Caire, 1961

- Quelle voiture voudrais-tu plus tard ?
Il avait posé cette simple question, mais tu ignorais alors qu'il fallait se méfier des questions simples. T'avais douze ans, ta soeur dix.

Le décor est posé, et une amorce représentation du personnage principal, que le narrateur tutoie. Cette mise à distance que provoque le procédé peut agacer. Il faudra attendre le déroulement de l'intrigue pour comprendre qui se cache derrière ces propos, et justifie l'artifice.

Nous allons donc assister à l'évolution de l'enfant, ces années d'ado puis de jeune adulte jusqu'à son mariage, tandis qu'il s'épanouit dans la pratique de son métier de médecin. Jusqu'au jour où une révélation viendra tout bouleverser.

On est porté du début à la fin par l'intrigue, par le mystère du narrateur caché. Mais au-delà de ce qui focalise l'attention, on mesure l'impact des traditions et on découvre l'évolution de la communauté levantine sur quatre décennies.

L'écriture est remarquable, précise, sachant surfer sur la palette des émotions suscitées par les conflits intérieurs du personnage. Sans jugement, avec empathie et réserve, ce premier roman dresse le portrait d'un homme déchiré par la complexité de ses sentiments.

301 pages Philippe Rey 24 août 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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C'est rare, c'est émouvant à dire, ce roman est une balle en plein coeur, il y a longtemps que je n'ai pas été aussi transportée.
Peu m'importe qu'il soit un premier roman, au contraire, j'attendrai les autres titres avec impatience et bonheur.
Eric Chacourt nous plonge dans la danse de la vie, de deux vies . Celle d'un père et celle d'un fils: Tarek et Rafik. L'histoire se déroule dans deux pays que tout oppose, le soleil d'Égypte et le froid hivernal de Montréal.
Eric Chacourt est un orfèvre, avec des mots empreints de tendresse et de nostalgie, il nous raconte l'histoire de ce père improbable qui a aimé la mère de ce fils inconnu et aimé Ali.
Tout est bouleversant dans ce roman, cette quête si douloureuse pour un fils de trouver son père, de le rencontrer, de le connaître.
Ce roman ne porte aucun jugement sur l'amour d'où qu'il vienne, de qui il vient, il ne fait que le sublimer.
Le titre du roman : ce que je sais de toi porte pendant tout le récit la pudeur des mots, des non-dits, d'une enfance détournée.
Ce roman m'a littéralement envoûtée, conquise.Il est un hommage à l'amour, à la relation filiale qui consoleront tous ceux qui ont souffert de la leur.
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Au temps de l'Egypte des années 80 Tarek, un jeune médecin de la bourgeoisie cairote s'éprend d'un prostitué de la basse ville. Une passion qui va être à l'origine de son propre malheur et conduire à la perte de ceux qu'il a aimés. 
Après une première impression pénible liée à un tu et un conditionnel qui se répètent au fil des pages, j'ai trouvé l'histoire de Tarek très longue et finalement assez plate. Dommage car elle aurait présenté à mon sens plus d'intérêt avec moins de considérations rebattues sur la culpabilité et le sens de la vie au profit d'une histoire égyptienne plus développée. Comme les questions que soulevèrent la Palestine, les Frères musulmans, le barrage d'Assouan ou les nationalisations. Ou l'histoire des Chawams chrétiens originaires du Liban, de Syrie, de Jordanie ou de Palestine, qui s'établirent sur les rives du Nil pendant plusieurs générations, avant d'émigrer. Ou celle d'une Égypte à la reconquête de son identité arabe et musulmane, que galvanisèrent le patriotisme nassérien et ses rêves de grandeur retrouvée. Ou l'Egypte de Sadate qui finit assassiné lors les commémorations de la guerre du Kippour. Toutes choses dont Éric Chacour parle, mais trop peu, au regard des interminables états d'âme de son héros.
Mais ce n'est que mon avis, bien sûr.
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C'est une fois de plus, en regardant LGL que j'ai fait connaissance avec Eric Chacour. La façon de présenter son livre m'a complétement séduite. Sa lecture n'a fait que confirmer ma première impression et en a été un vrai moment d'émotions.
Chaque page est une caresse.
Eric Chacour s'inspire de ses origines Egyptiennes et nous en partage certains aspects.
Tarek est un gamin qui va, sous l'influence de son père médecin devenir à son tour médecin. il prendra sous son aile ALi qu'il rencontre dans le quartier défavorisé du Moqattam. Cette rencontre va être le points de bascule de la vie de Tarek qui va se trouver confronter à la pression de son pays très conservateur.
Il n'est pas utile d'en dire plus, d'une part car la 4ème de couv fait bien son travail et d'autre part car il faut approcher et sentir la plume de Eric Chacour pour en apprécier chaque mot.
A chaque page, nos sens sont sollicités et l'odorat ne fait pas exception, les odeurs nous enveloppent.
C'est un roman sensuel, un roman qui m'est allé droit au coeur. Premier roman qui en présage beaucoup d'autres à n'en pas douter. En tout cas, c'est ce que j'espère car sa délicatesse en fait un livre tout simplement magnifique.
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L'histoire se passe en Egypte dans la communauté des levantins. Une communauté plus souple, du moins dans les années 1980, date du récit. Tarek n'a pas choisi sa vie. Discrètement orienté par ses parents, surtout son père, il étudie la médecine et reprend le cabinet médical à la mort de ce dernier. Si les conditions des femmes sont déjà difficiles à cette époque, sa mère devient la matriarche de cette famille, imposant gentiment son point de vue sur le quotidien. Tarek a une vie morne mais fait ce que l'on attend de lui. le cours de son existence va changer lorsqu'il va rencontrer Ali, encore adolescent, vivant avec sa mère dans un quartier défavorisé du Caire. Ils vont devenir amis malgré leurs différences puis tombent amoureux. Commence une vie cachée, plus ou moins, puis la démission silencieuse de l'épouse, le scandale et cette famille murée dans le silence. Tarek prendra la décision la plus difficile de toute sa vie, la plus courageuse et la plus lâche en même temps, celle de fuir.

Des années de silence, d'abandon, d'exil, de secrets de famille.

Le narrateur, inconnu, s'adresse à Tarek, tout en racontant ce qu'il sait de lui, le reste il l'imagine ou l'invente. Les mots sont choisis, sonnent juste, décrivant un homme à la hauteur de son destin.

L'écriture est profonde et lumineuse, sans violence  en dépit de cette fatalité, le récit dégage de la douceur. Il y a les odeurs de ce pays, le miel, la fleur d'oranger, les épices. le dépaysement est total.
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