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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L histoire est vraie, elle se passe entre 2 guerres en France , a Belle île, dans un centre de redressement pour adolescents, ils sont là pour avoir simplement volé un oeuf, du pain, ou autre car ils avaient faim et les voilà enfermés sans jugement, sur simple dénonciation, tortures, punis, rabaisses, humilies, la plupart n'ont pas ou plus de famille ou bien comme notre héros Jules Bonneau dit la Teigne, abandonne par sa famille, et deviennent des caïds ou se font tuer, peu s'en sortent!
C est l histoire d.une évasion groupée ou seul Jules ne fut pas repris, récupéré par une famille de pêcheurs, et on suit son escalade dans son évasion.
Que de progrès en un siècle! Heureusement bien sûr, mais s en rendent ils comptent tous ces voyous qui volent, tuent, violent et sont dehors, car notre justice est laxiste et il n y a aucune volonté politique pour y remédier!
Punissez les par pitié pour ces grands délits et faites lire nos enfants, qu ils se rendent bien compte qu ils ont une chance immense d'etre nes de nos jours en France!
Superbe livre qui nous apprend beaucoup de cette période.
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Dans son nouveau roman, Sorj Chalandon nous emmène sur Belle-Île-en-Mer au large du Morbihan. l'enragé, c'est l'histoire de Jules Bonneau, dit la Teigne. Abandonné par sa mère à l'âge de 5 ans, négligé par un père alcoolique et par ses grands-parents à qui il est confié, il est livré à lui-même. A 13 ans, il est entraîné dans un mauvais coup. Arrêté et gracié, sa famille ne souhaitant pas le récupérer, il est envoyé à la colonie pénitentiaire maritime et agricole de Haute-Boulogne le 16 mai 1927, où il y restera jusqu'au soir du 27 août 1934, nuit de la grande évasion.

56 colons s'évadent, 55 seulement sont repris. L'unique rescapé est Jules Bonneau…

Sorj Chalandon est surtout connu pour ses écrits autobiographiques sur la violence de son père, l'indifférence de sa mère, sa lutte contre le cancer et son expérience de correspondant de guerre. En tant que journaliste, il a besoin de légitimer ses romans. Alors pourquoi s'intéresser à Belle-Ile et à cette histoire d'évasion en 1934 ?

Sorj Chalandon a été un enfant battu et menacé par son père d'être envoyé en maison de redressement Ce dernier, menteur invétéré, aimait mettre en scène cette menace en lui faisant faire sa valise et en prenant la route. Cette île "un endroit où l'on est sûr de ne jamais revoir ton visage" a hanté son enfance. En 1977, Sorj Chalandon tombe sur un article annonçant la fermeture du pénitencier, ouvert depuis 1880, et éprouve un véritable choc en réalisant que l'endroit existe bel et bien et qu'il aurait pu y être envoyé. Cette histoire le tourmenta longtemps. Il a visité l'endroit plusieurs fois, et a été hanté par les fantômes des enfants de la colonie pénitentiaire.



La rage de Jules Bonneau est celle de Sorj Chalandon et ce livre est sa dernière revanche d'enfant battu.

Ce roman est la petite histoire dans la grande histoire. Avec le souci du détail, Sorj Chalandon écrit sa vérité et la vérité des faits. Il y révèle toute sa rage, mais aussi un pan de notre histoire souvent méconnu. C'est le premier roman que je lis de cet auteur, et je n'ai qu'une envie, c'est de découvrir ses autres romans au plus vite.

P.S : Dans chaque livre, il glisse quelques mots d'une chanson de Jean-Jacques Goldman, et dans celui-ci, c'est "Un matin pour rien". L'avez-vous trouvé ?


Lien : https://lavaliseauxlivres.wi..
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"Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
C'est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l'enfant..."
Jacques Prévert, La Chasse à l'Enfant

Le contexte de ce poème m'était totalement inconnu, jusqu'à la découverte de l'enragé dans les pages de Lire Magazine.

Très intriguée, je me suis penchée sur le livre, et l'ai lu d'une traite.
C'est noir, très noir. Mais c'est vrai, alors on ne décroche pas. Ecrit à la première personne, il nous raconte l'histoire de Jules Bonneau (ça ne s'écrit pas pareil), écorché de la vie, qui se retrouve à la "colonie pénitentiaire maritime et agricole de Haute-Boulogne", autrement dit le bagne pour enfants, posé sur Belle-Ile-en-Mer.
Toute la première partie, qui décrit les conditions de vie (ou survie) des enfants est vraie : les punitions, les trafics, les brimades, les viols. Ce qui n'en fait pas vraiment une lecture détente.

En août 1934, une grande mutinerie éclate dans les murs du pénitencier, et 56 enfants s'évadent. de grandes battues sont organisés pour les retrouver, les habitants de l'île et les vacanciers sont mis à contribution : 20 francs par enfant retrouvé et livré. Tellement choquant... Mais là encore, tout est vrai !

Jules, appelé La Teigne, est le seul à ne pas rentrer. La seconde partie du livre raconte la suite de son évasion. Ses peurs, ses doutes, ses espoirs, les trahisons. Un concentré d'humanité, ou son contraire, entre les pages.
Je le redis, ce n'est pas une lecture pour se détendre, mais pour apprendre et tenter de comprendre.

Les dernières pages sont réellement poignantes, et éclairent tout le roman.
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Après avoir lu ses livres sur l'Irlande, me voici maintenant dans une colonie pénitentiaire pour jeunes. Et là aussi la colère domine ! le héros, Jules, y arrive plein de colère contre l'injustice et l'incompréhension du monde à son égard, y vit et survit grâce à sa colère et s'enfuit avec sa colère. Nous ne saurons qu'une partie de son futur sur le continent. La seule chose que nous savons est qu'il mourra avec sa colère, mais au moins en la transcendant dans la lutte clandestine durant la guerre. Au-delà de ce témoignage, je m'interroge sur la colère des jeunes aujourd'hui, tant dans les banlieues que le monde rural, dans un monde de « vieux", la pyramide des âges n'est pas en leur faveur, que de leur incompréhension des choix faits, comme en matière d'écologie, par exemple. Surtout que rien ne change, même si on va droit dans le mur, et après moi le déluge, tout en sachant que le déluge sera vécu par les jeunes.
Un beau livre. Et si Sorj Chalandon était lui-même habité par une ou des colère(s) ?
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Dans la nuit du 27 août 1934, cinquante-six gamins se révoltent et s'échappent de la colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle-Île-en-Mer. Voici ouverte la chasse aux enfants. Tous sont capturés. Tous ? Non : aux premières lueurs de l'aube, un évadé manque à l'appel. Voici son histoire…

Un très beau livre ayant pour cadre Belle-Ile, ses tempêtes, ses falaises, son très douloureux bagne pour enfants qui a existé jusqu'à une date relativement récente. L'histoire est particulièrement émouvante. Je recommande vivement cette épopée qui vous prend aux tripes et qui vous plonge dans les affres d'un pénitencier dont on n'imagine pas qu'il ait pu exister. Pour les passionnés de Belle-Ile, je recommande dans un tout autre genre (ce sont des polars) Piège mortel à Belle-Ile de Jean-Luc Bannalec et La Disparue de Belle-Ile de Christophe Ferré où le bagne pour enfants est évoqué à la fin.
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Belle-île de l'enfer. Un roman poignant, intense et sombre, au coeur du terrible centre de détention de Haute Boulogne réservé aux mineurs délinquants et abandonnés. Un roman surtout inspiré de la vrai histoire de l'évasion d'une cinquantaine de jeunes colons.

Dans la première partie on est avec l'enragé, la Teigne. On partage sa souffrance, sa rage, son indignation
La colonie est une prison entourée par les flots menaçants. Les gardiens des sadiques vénales et sans pitié. Les autres enfants sont soit des victimes soit des bourreaux et souvent aussi les deux.

Puis c'est l'explosion de la révolte. La jouissive violence retournée contre les oppresseurs et la pulsion, l'irrepressible envie de passer de l'autre côté du mur.

La deuxième partie du livre est le retour vers l'humanité. La rencontre inespérée avec une main tendue, ferme et pleine de bonté.
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La colonie pénitentiaire de Belle-Ile en Mer accueille de jeunes garçons, ou plutôt les emprisonne, jugés comme délinquants. Brimades, mauvais traitements, enfermements, punitions à répétition sont le quotidien de ces enfants qui sont âgés de 12 à 20 ans. Un jour d'août 1934, lassés de ces humiliations et de la violence dont ils sont victimes, cinquante-six d'entre eux vont se révolter et s'évader. Mais sur une terre entourée d'eau, où aller ? En quelques heures, la totalité des enfants sera reprise et reconduite entre les murs de l'institution. Il en manque toutefois un à l'appel : Jules Bonneau, dit La Teigne, âgé de vingt ans.

Dans ce récit, on reconnait chez Sorj Chalandon son intérêt journalistique pour les faits historiques mais aussi pour les enfants pour qui la vie n'a pas été tendre.

Il se base ici sur une réalité (la mutinerie des enfants de Belle-Ile) pour mettre en scène un personnage, Jules, qui aurait échappé à la traque. Il y a du Jacques Vingtras, du Brasse-Bouillon ou même du Jacquou le Croquant dans ce Jules Bonneau. Un enfant malmené par la vie et qui en a conçu une véritable détestation pour la société et les hommes qui la composent. Et qui n'a plus aucune confiance en l'humanité.

Jules a emmagasiné tellement de violence et de haine depuis sa plus tendre enfance et au cours des sept ans durant lesquelles il a été emprisonné dans cette colonie, qu'il lui est difficile de ne pas répondre par la violence et la méfiance même à ceux qui veulent l'aider.

Au-delà du personnage de Jules, Sorj Chalandon met en scène divers personnages et pointe les antagonismes des habitants de l'île. Il y a ceux qui pourchassent les enfants pour une récompense de vingt francs mais il y a aussi ceux qui vont tendre la main comme Ronan le pêcheur et sa femme. Il y a ceux qui maltraitent mais il y aussi ceux qui gardent le secret et qui permettent à Jules de ne pas être repris. Il y a ceux qui n'hésitent pas à exercer le chantage mais il y a aussi ceux qui sont choqués par l'histoire de ces enfants et qui en feront des poèmes pour dénoncer ce qui s'est passé, tel Jacques Prévert que Sorj Chalandon convoque auprès de Jules et qui écrira son poème “Chasse à l'enfant”.

Au récit concernant l'enfer de la colonie pénitentiaire et la cavale de Jules, s'ajoute une trame plus historique. Nous sommes en effet en 1934 et le monde est au seuil d'un drame historique. Et Belle-Ile n'est pas épargnée par les luttes politiques et les confrontations de classes.

On s'attache à ces personnages et surtout à ces enfants qui semblent irrémédiablement condamnés, privés d'amour depuis toujours, dont l'avenir parait compromis, les vies gâchées et auxquels l'auteur rend ici un émouvant hommage.

Comme d'habitude chez Sorj Chalandon, tout sonne juste et l'émotion est présente à chaque chapitre.
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Le 27 août 1934, 56 enfants s'échappent de la colonie pénitentiaire de Belle -ile-en-Mer. Après une nuit de poursuite menée par les gardiens, les gendarmes, les îliens, les touristes, tous seront repris sauf un, Jules Bonneau dit « la Teigne ». C'est son histoire que nous découvrons.
Il y a beaucoup de tensions d'emblée. Tout d'abord dans la description du quotidien de ces enfants affamés, battus, déconsidérés, exploités. Puis dans le récit de la rébellion, de l'évasion, de la poursuite. Dans la deuxième partie cette tension est toujours palpable dans le contexte de l'entre deux guerres avec le communisme, le syndicalisme, la montée du fascisme. Et du début à la fin l'omniprésence de la rage du héros.
Sorj Chalandon nous entraîne dans ce roman social, nous livrant toute la noirceur du genre humain mais aussi sa capacité d'empathie.
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Livre dévoré, comme souvent avec Sorj Chalendon.
Ce livre, dont le point de départ est un réel "fait divers", retrace le parcours d'un enfant évadé et enragé (partie fictionnelle de l'histoire) puis de sa rédemption grâce à la générosité d'un couple, générosité qu'il n'avait jamais connu depuis sa naissance.

Le style de l'auteur est toujours sûr et percutant, sans fioriture ni effet forcé. J'ai juste été un peu gêné par le manichéisme des différents personnages, les méchants sont très méchants et les gentils très gentils. Mais bon, ils servent de prétexte à l'exposition des forces politiques en présence entre les 2 guerres, à la veille de la montée du fascisme, en commençant pas l'Espagne.

Voici un lien dans lequel Chalandon explique la genèse de son roman :
https://youtu.be/Uac6sLSYZ94?si=78Jb3g25K_sUuPS7
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Avez-vous croisé l'enragé ?
Si oui vous vous en souviendrez : son surnom est La teigne, son vrai patronyme Jules Bonneau. Il vaut mieux ne pas avoir de compte à régler avec lui. Il faut être réglo. Quand on est orphelin, qu'on a commis quelques larcins, direction Haute-Bologne, un bagne pour enfants, où on ne rigole pas beaucoup., où les sentiments sont mis de côté.
Je n'en dirais pas plus de l'histoire de Jules que l'on découvre au fur et à mesure de son aventure.
Il n'est pas question de pardon pour Jules mais au moins d'apaisement.
Car Jules n'a pas les repères d'un enfant normal, il a toujours cette violence en lui, ce n'est pas pour rien qu'il a été surnommé la Teigne.
Ce qui m'a le plus touché dans ce roman ce n'est pas tant les brimades violentes, l'enfer de Haute-Boulogne, la cruauté envers des enfants qui sont déjà orphelins ou condamnés, ce sont plutôt les mains tendus qui apparaissent pour sauver Jules Bonneau.
Le contraste du roman réside dans ces moment-là, entre la violence du début jusqu'à l'évasion de 1934 et la « chasse à l'enfant » sur Belle-Ile.
Le lieu, d'ailleurs, Belle-ile, contribue à la dramaturgie de cette histoire qui comme son nom l'indique est une île du Morbihan, 80 KM de terre avec une citadelle Vauban. Comment s'échapper ? Comment réussir à se sauver d'un tel lieu ?

La force de ce roman réside aussi dans le fait que c'est une histoire vraie, certes romancée avec des personnages fictifs mais l'auteur Sorj Chalandon a une telle maîtrise de la langue pour décrire l'ambiance, le lieu, les métiers, la vie de l'époque qu'on y est, le lecteur vit à côté de Jules et des autres enfants, Loiseau, Et c'est la aussi où parfois il me perd, car c'est trop détaillé, précis, jusqu'à un certain ennui.
Mais je pardonne à l'auteur tous ces détails, notamment la partie politique qui m'a moins intéressée, comme à Jules (sa violence est légitime), il faut découvrir la plume de Sorj Chalandon, ce monsieur a du talent !

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