L'Enragé

NOM : Bonneau
PRENOM : Jules
SURNOM : La Teigne
ADRESSE : Colonie Pénitentiaire de Belle-Ile en Mer
CARACTERISTIQUES : envoyé en Colonie car au mauvais endroit au mauvais moment, s'évade du mauvais endroit au bon moment.

Dans ce nouveau roman, Sorj Chalandon raconte l'histoire - tellement étonnante qu'elle est vraie – de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile en Mer, où des enfants furent emprisonnés pendant un siècle. C'est à travers les yeux d'un enfant, Jules Bonneau, détenu là-bas pendant toute son adolescence, que nous découvrons le quotidien d'enfants envoyés au bagne pour avoir volé un oeuf ou commis le crime d'être orphelin. On va les rééduquer, leur apprendre un métier, la discipline, telle est la promesse du lieu. En vérité, sévices, brimades et violence sont le quotidien des colons. Un jour, après une énième correction injuste, les enfants se rebellent et s'évadent. S'ensuit une gigantesque chasse dans l'île afin de retrouver les évadés. Tous, sauf un… Jules, dont voici l'histoire.
C'est un coup au coeur que Chalandon nous donne ici, je vous défie de rester insensible à Jules et indifférent aux personnages secondaires, détestables ou admirables, violents ou doux. Jules porte lui aussi sa part d'ombre et ses bouffées délirantes de violence sont effrayantes, mais finalement moins que les prétendus bons sentiments qui enrobent les actions des honnêtes citoyens.
Je vous invite à lire ce roman foisonnant et à vous plonger dans la découverte de cet épisode de l'Histoire que je ne connaissais pas personnellement. Vous en sortirez changés.

Un livre marquant. Brut.
Sorj Chalandon nous livre un récit rempli de violence et de douceur à la fois. Plusieurs thèmes faisant échos aujourd'hui, sont abordés dans une Bretagne des années 30.
Une écriture et un style que je ne connaissais pas et qui se veut direct. L'histoire s'y prête.
J'ai dévoré ce livre et vous le recommande.

C'est toujours avec un a priori favorable que je commence un livre de Sorj Chalandon.
J'aime cet auteur pour les thèmes abordés si variés, pour son style fluide et puissant, pour la finesse de ses analyses et de sa réflexion .
Avec « l'enragé », sa dernière publication, Sorj Chalandon nous raconte une histoire vraie et méconnue, celle d'enfants enfermés dans une « colonie » dans les années 1930/1940. Il s'agit de protéger la société contre les méfaits de petits vagabonds sans famille, d'enfants abandonnés, de miséreux qui essaient de survivre comme ils peuvent. Ainsi, avec toute la bonne conscience qui nourrit les âmes charitables on a imaginé pour eux des lieux fermés où à coup de punitions terribles, de travaux forcés, à l'abri des regards on EDUQUE, certes de façon très particulière.
Ce pénitencier, car il s'agit bien de cela en fait, est situé sur une île dont le seul nom évoque l'évasion, la beauté, la douceur de vivre, Nous sommes à Belle Ile et nous entrons comme spectateurs dans l'enfer. le personnage central, Jules Bonneau, enfant de 13 ans, nourrit sa colère, sa révolte et son désir d'évasion dans les méthodes brutales utilisées par les adultes chargés de faire son éducation. Tout n'est que violence verbale et/ou physique et on se demande comment c'est possible, comment ces adultes peuvent à se point manquer d'humanité. Et je me prends à espérer que l'auteur a un peu forcé le trait dans son récit.
La rencontre de Jules avec un pêcheur bienveillant lui permettra de vivre 2 années en liberté (toute relative car la peur de se faire reprendre est bien toujours là) chez un couple généreux et aimant et de lier des relations d'amitié avec quelques pêcheurs.
En toile de fond, l'auteur nous dresse le tableau de la France de l'époque avec la montée du fascisme, la guerre d'Espagne…
J'ai beaucoup aimé.

Une belle surprise ! J'avais déjà lu plusieurs romans de l'auteur qui m'avaient chaque fois beaucoup touchée mais j'ai mis plus de temps avant de rentrer dans celui-ci.

Je connaissais un peu l'histoire du bagne de Belle Île, j'avais vu un film dessus des années plus tôt et j'avais l'impression de retomber exactement dans la même ambiance en ouvrant ce roman. Bien écrit évidemment mais j'ai trouvé que cette première partie avant l'évasion, pour poser le décor, était très factuelle, descriptive et ne nous permettait pas de s'attacher au(x) personnage(s) comme je l'aurai aimé.

Puis vient le moment de la fuite et là, j'ai retrouvé tout ce que j'apprécie chez Chalandon, la profondeur des personnages, le sensible en peu de mots, la petite histoire qui se mêle à la grande et les idées libertaires en toile de fond ! Un grand moment de lecture qui m'aura donné une fois de plus avec un romande cet auteur les larmes aux yeux.

Voici une oeuvre oh combien dérangeante basée sur une histoire vraie et en partie autobiographique.
Malaise pendant la première moitié de ce superbe livre( âmes trop sensibles s abstenir ou se blinder avant lecture) la suite évolue avec des personnages bien campés .
Un livre à lire absolument pour comprendre les tourments de l Homme

En lisant l ‘Enragé, je répète mon mantra
“ Quelle chance que j'ai “
Un roman d'une noirceur et d'une tristesse épouvantable qui me fait réagir à ceux qui vantent
“ le bonheur tu temps jadis” . Il me fait réagir à tous les biens pensants qui demandent davantage de sévérité et d'intransigeance vis à vis des petits délinquants.
Quand on lit ce qu il se passait à l'époque de mon père ou pour un délit de “ pas de chance” des enfants se retrouvaient au bagne .
Je clame la tolérance et l'empathie.
Un ouvrage qui devrait se lire dans tous les collèges de francophonie pour nous préserver de l'autoritarisme.

Enragé, on ne devient enragé qu'après avoir été mordu par un autre enragé et
on mord tout ce qui approche,
la bave aux lèvres,
les poings tendus,
les bras meurtris,
les bleus au corps et
surtout à l'âme,
que l'on fait bien attention à protéger !
Ne pas laisser voir quoique ce soit de tendre, pas un centimètre de tendresse ou de douceur
il y va de sa vie
c'est ce qui arrivera à Loiseau ou au petit malo
mais pas à Jules Bonneau
dur de dur, dur à cuire,
qui ne lâchera jamais personne, même le pire des salauds dans cette «  colonie » pénitentiaire qui n'enferme que des enfants, punis ou simplement orphelins, laissés pour compte de la société, abandonnés comme Jules à leur sort peu enviable, menacés de bien pire encore.
Un livre dur et âpre, violent à la limite du soutenable pendant une bonne partie, environ 160 pages, avec châtiments corporels, attouchements, bagarres et insupportables agressions physiques et psychologiques dont le summum sera la vente des petits fugitifs pour 20 francs, 4 kgs de patates par les habitants de Belle île !
Puis, une éclaircie, un arc en ciel, encore brutal parfois, toujours sur le qui vive !

Ce roman que vous allez lire, vous prend aux tripes, vous les retourne dans tous les sens, vous fait venir les larmes aux yeux,
clac, vous refermez le livre
pour le rouvrir encore et encore
puis vous craignez pour ce sale gosse
souriez
bref, vous passez par toutes les émotions possibles et vous arrivez à la fin qui vous scotche !

Merci au Prix Landerneau 2023 pour ce charivari !

🧡 Quel roman incroyable ! On tremble, on a peur, on se rebelle aux côtés des jeunes… Les personnages sont tous très attachants et c'est dur de découvrir tout ce qui se passe dans ce bagne. Certains passages sont violents, très difficiles à lire (je préfère le préciser). On rêve de liberté avec Jules du début à la fin… Et quelle fin ! C'est une incroyable quête de liberté qui nous fait passer par tellement d'émotions. On oscille entre l'ombre et la lumière aussi bien au niveau de la personnalité du personnage principal que des événements auxquels il doit faire face. l'enragé est vraiment une pépite littéraire à dévorer absolument !
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Belle île a servi de 1880 à 1977 ! de colonie pénitentiaire puis de maison de redressement pour enfants. Une mutinerie a éclaté en 1934, un gardien avait tabassé un enfant qui avait mangé son fromage avant sa soupe. Ce roman s'inspire donc de faits réels.
La Teigne, Jules Bonneau, est détenu dans ce bagne pour enfant. Il a des pulsions lorsqu'il subit des brimades, il s'imagine en train de massacrer ses agresseurs mais il parvient à se maîtriser le plus souvent. Il refuse de se laisser envahir par des sentiments, c'est sa seule alternative pour ne pas sombrer. Il voit les agressions des jeunes sur les plus faibles sans intervenir. Et puis il va faire alliance avec Camille un jeune enfant violé par les plus grands. Camille lui dérobe des articles de journaux dans la poubelle du directeur en échange de sa protection. C'est sans se l'avouer une amitié naissante.
Les jeunes sont loués aux famille de l'île pour les travaux agricole, ils apprennent aussi le métier de marin.
Tous espère s'engager un jour sur un navire.
Ils rêvent tous aussi de s'évader mais comment fuir une île ?
Après une mutinerie plus violente que les autres, Jules accepte de suivre Camille et de quitter le centre. Très vite Camille est repris, dénoncé par les deux femmes chez qui il a cherchérefuge en toute confiance. Jules est recueilli par un marin communiste. Il va peu à peu redevenir confiant, abandonner La Teigne pour retrouver son moi profondément enfoui…
C'est très beau, très fort. A lire

l'enragé est un livre qui fera à coup sûr un film ! Tout y est. Au départ de cette histoire des faits historiques peu reluisants pour la France qui avait développé un système carcéral pour les enfants. Un bagne fourre-tout . En 1934 une révolte dans l'un de ces établissement à Belle Île se solde par l'évasion de 56 enfants. Toute la population est mise à contribution pour les retrouver. 55 seront repris. Sorj Chalandon va écrire la suite pour ce 56e. Un texte magnifique, une tension permanente, on plonge dans son récit en apnée. Fabuleux !