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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sans aucun doute le livre le plus fort et émouvant que j'ai lu ces derniers temps. Je ne pleure jamais lorsque je lis un livre, pourtant les larmes n'étaient pas loin lors de cette lecture. le personnage de Jules est bouleversant. On ne sort pas de cette lecture indemne.
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Roman à lire absolument
Belle île en mer quel joli nom qui cache une colonie pénitentiaire de très jeunes enfants. Enfants tortures, battus
, violés tant par leurs bourreaux les gardiens et les plus grands dits les caïds.
l'histoire de gens " bien pensant "qui traquent pour 20francs les enfants qui se sont révoltés et évadés.
Ce centre a fermé en 1977 ...
Merci M. Chalandon
pour ce roman fort basé sur des faits réels
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L'année 2024 commence bien pour moi. Par cette lecture qui m'a émue aux larmes !

Ce livre est un chef-d'oeuvre à mes yeux. Aussi tendre qu'abrupte. L'histoire de Jules Bonneau est injuste, ses aventures passionnantes. Un cri du coeur, pour cette partie de l'Histoire oubliée par nos livres d'école.
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Portrait réussi d'une époque sans vergogne envers les faibles, dans laquelle un jeune homme mal né se débat avec brio avec la rage comme moteur. Bouleversant d'humanité et apportant un éclairage intéressant sur les pratiques obscures des « colonies pénitentiaires » pour enfants.
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Ma chronique : Un bon livre ne vous quitte jamais, il accroche le lecteur, le bouscule parfois. Celui-ci nous bouleverse, c'est un cri de révolte.
Les mots tombent comme des couperets.
"J'écris pour partager les blessures" nous révèle l'auteur. Toutes les blessures. Celles- ci sont tirées de faits réels.
Le héros Jules représente à lui seul l'enfance maltraitée. La vie ne lui a pas donné les bonnes cartes, sa mère l'abandonne.
Les grands-parents n'en veulent pas.
Livré à lui-même, sans amour, il chaparde, il a faim, il lève le poing avec d'autres compagnons de misère.
Et adolescent le voilà enfermé dans le centre d'éducation surveillée de Belle-Ile-en-Mer, un bagne pour enfants, où se retrouvent petits vagabonds, voleurs de pommes ou orphelins.
Les surveillants exercent sur ces petits forçats aux crânes rasés des tortures physiques et psychologiques injustifiées, en toute impunité .
C'est ce que subit Camille Loiseau, seul ami de Jules, un orphelin maladif, surnommé "mademoiselle", victime de la cruauté des matons et
des caïds, qui abusent de lui.
Lors d'un repas du soir, en août 34, Loiseau croque dans son fromage avant de manger sa soupe ce qui pousse un gardien à le rouer de coups. C'en est trop ! La rébellion éclate en un déchaînement de violence
55 mutins s'évadent sur l'île.
La direction du bagne propose aux habitants de récupérer les fuyards moyennant 20 francs par enfant capturé.
les bonnes gens n'hésitent pas! Ce qui scandalise le poète Jacques Prévert, en vacances sur l'île. Il en écrira un poème.
Jules est le seul qui n'est pas capturé. " A coups de hargne il est enragé". Il ne connaît pas la bonté . Pourtant Ronan, pêcheur breton aux valeurs de droiture, lui tend la main. Il découvre la fraternité, des hommes courageux, un vieux mousse, un Basque, un communiste.
Il côtoie aussi des "croix de feu".
Quel camp choisira-t-il? Que lui reste-t-il d'humanité ?
En toile de fond l'auteur peint les années 30 marquées par la montée du fascisme, la guerre civile espagnole,
la résistance des pêcheurs Bretons.
Ce roman poignant, tiré d'un fait divers réel, s'achève sur une lettre déchirante qui vous laisse sans voix !
.
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Encore une oeuvre majeure. de sorj Chalandon. Quelle claque !
Les prisons bagnes pour enfants. On n'imagine pas que cela à existé il y a si peu de temps. On nous tire vers les bas fonds de l'humanité ou plutôt de l'inhumanité. Sur cette beauté qu'est Belle-ile-en-mer, un centre ou les enfants apprennent la bassesse des hommes, qui sont sensés les remettre dans le droit chemin. A lire, attention âme sensible préparez vos mouchoirs
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Je l'avais emporté dans ma valise pour l'avion, pour les temps libres durant mon voyage en Ouzbékistan.
Mais de temps libre (temps livre ?), il n'y en eut pas pendant ce très beau voyage et ce n'est quasi qu'à la toute fin et au cours du vol retour Tachkent-Roissy que je suis réellement entrée dans ce roman coup de poing de Sorj Chalendon, L Enragé, édité chez Grasset.

L'action se passe à Belle-Île-en-Mer en août 1934 autour d'un fait réel, la révolte de mineurs enfermés dans une colonie pénitentiaire.
L'auteur nous raconte l'histoire poignante de Jules qu'il a imaginée à partir de cet événement.

Dès l'ouverture du livre, on ressent physiquement l'oppressant et lourd enfermement entre des murs, sur une île, l'eau isolant les protagonistes du reste du monde.

Jules et ses compagnons prisonniers ne connaissent dans ce bagne qu'humiliations, coups, privations de toutes sortes, maltraitance au quotidien, de la part des matons et aussi par ricochet, de la part de plus grands qu'eux car la seule loi qu'ils connaissent c'est la violence.
Chacun a son histoire.
Tous sont arrivés dans cette prison pour des raisons différentes, mais la plupart du temps leur enfermement n'est absolument pas justifié. La société en fait se débarrasse de ces "délinquants" qui n'ont que le malheur d'être rejetés par leurs familles, être orphelins, ou qui ont réellement ou prétendument perpétré des actions s'apparentant souvent plutôt à des larcins.

le père de Jules, alcoolique, est incapable d'élever son fils que sa mère a abandonné très jeune. Avant de partir, elle a noué à son poignet un ruban de soie grise. L'enfant gardera cette relique contre vents et marées.
Ce symbole offre un peu d'humanité (le lien) et de douceur (la soie), mais aussi nous fait comprendre que l'identité de l'enfant est à jamais liée à l'abandon et au malheur avec peut-être une nuance d'espoir (le gris et non le noir).
Jules se lie d'amitié avec le petit Camille Loiseau, souffre-douleur de gamins plus forts que lui, pervers dans leur acharnement à l'humilier. Leur relation qui est basée sur la solidarité et l'empathie ressemble à une fraternité choisie. Malgré son beau patronyme, Loiseau, au destin funeste, restera prisonnier de sa cage de misère.
le 27 août 1934, c'est la révolte, cinquante-six enfants s'échappent de la colonie. La chasse est ouverte et les habitants sont invités à les traquer comme des bêtes sauvages et à les dénoncer pour 20 francs par tête !
le poète Jacques Prévert passe comme une ombre dans ce roman, offrant une respiration poétique à cette histoire si dure.
Pour rappel, Prévert avait lancé un cri de désespoir pour ces pauvres gosses humiliés, torturés et privés de tout dans Chasse à l'enfant. Je me souviens très bien l'avoir appris à l'école...
Tout autour de l'île il y a de l'eau.
Après la traque, un seul prisonnier sera introuvable, Jules Bonneau.
Son nom nous donne à penser que sa rédemption pourrait être liée à l'eau qui entoure l'île, lui aussi sauvage qu'un océan en furie.
Sur sa route de liberté, Jules va croiser d'autres personnages qui, bien que libres, portent leurs propres chaînes.
Ce sera le moment pour lui d'être accueilli dans le foyer d'un couple qui tiendra le rôle d'adoptants, le temps de poser un tant soit peu son sac de malheur. Ce socle l'aidera à se reconstruire, même si le sentiment de vengeance ne le quittera pas.

L'écriture de ce roman m'a parfois fait penser à un tableau impressionniste. Est-ce dû à la présence de l'eau qui entoure l'île, aux touches qui se mêlent et s'emmêlent créant une sorte de rêve dans lequel Jules s'invente des vengeances ?
Les phrases sont souvent brèves, véritables uppercuts, traduisant la violence inouïe vécue par cet Enragé et ses semblables.

J'ai éprouvé beaucoup de tendresse pour Jules, cet enfant qui n'a que sa violence pour tenir debout et se construire pour aller au devant d'une vie meilleure et d'une certaine résilience.

Ce livre est d'une force inouïe, un hymne au désir de vivre ou de mourir dignement, malgré tout. Jamais livre n'a aussi bien porté son titre.
Pour ma part, il sera à jamais lié à un beau voyage...
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Mai 1927, Jules Bonneau, âgé de 13 ans, est condamné pour avoir participé à un incendie volontaire. N'ayant plus de famille, considéré comme voyou par la justice, intolérant à la discipline, rempli d'une rage qu'il a du mal à contenir, il sera transféré, "pour son bien", à la Colonie Pénitentiaire agricole et maritime de Belle-Île, dans le Morbihan, jusqu'à sa majorité, 21 ans. Quatre jours après son arrivée, Jules est déjà mis au cachot pour avoir tabassé un caïd, « La Teigne », son surnom, est né ! La Maison d'Éducation Surveillée de Haute-Boulogne accueille des enfants abandonnés ou orphelins. Les autochtones les surnomment "les colons". Entre ces murs règnent les brimades, les humiliations, la violence, les viols. C'est la loi du plus fort qui s'applique, du côté des plus grands comme des surveillants, qui exercent des brutalités physiques et psychologiques, le plus souvent injustifiées, juste pour le plaisir, et bien sûr avec l'approbation de la direction. Les gamins sont exploités tant à l'intérieur des murs que pour les îliens. Pour tous ces faits et tant d'autres, certains journalistes, et un certain Jaques Prévert, n'hésiteront pas à qualifier la colonie de "bagne pour enfants" et d'ameuter les autorités, en vain. le 27 août 1934, c'est la révolte, la mutinerie et 56 colons se font la belle, dont La Teigne, il a alors 20 ans. Mais pour aller où ! Jusqu'à ce jour, aucune évasion n'a réussi. Coincés sur l'île, pris en chasse par les matons, les gendarmes, les habitants de l'île et les touristes, récompensés d'une pièce de vingt francs pour chaque fuyard récupéré. En quelques heures, ils sont tous repris. Tous, sauf un. Jules Bonneau saurait-il le premier voyou à avoir réussi son évasion ? Ce roman, c'est deux tranches de vie. La première, celle derrière les murs et le quotidien des enfants, battus, humiliés, poussés quelques fois au suicide. L'autre sera l'après évasion, la vie dans une autre prison, car Belle-Île est entourée par la mer, les récifs, les forts courants. Jules n'a confiance en personne, vit constamment sur le qui-vive, prêt à en découdre. Un pêcheur breton et sa femme, infirmière, vont pourtant essayer de lui redonner goût à la vie, de lui apprendre à s'ouvrir, à desserrer les poings pour prendre la main qui se tend, oublier cette enfance emprisonnée, découvrir le mot famille.
Une plume poétique, touchante, bouleversante, qui suscite énormément d'émotions et de sentiments. Un magnifique roman documenté, les faits historiques sont retracés et transcrit sans jugement. C'est un devoir de mémoire, à lire à la fois pour mieux connaître l'histoire de cette colonie pénitentiaire et rendre hommage à ces nombreuses petites victimes.
Lien : https://www.facebook.com/phi..
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Lisez l'enragé ! Jules Bonneau est envoyé au bagne de Belle-Île et le lecteur va y suivre son quotidien et sa métamorphose en caïd. Ce môme malingre, bizuté à son arrivée, n'a pas le choix, il va devoir devenir un caïd pour survivre. Son nom de guerre : la Teigne ! Lui à qui on promet un avenir à la hauteur de son homonyme, chef de la tristement célèbre bande à Bonot, n'est pas né sous les bons auspices, maltraité, rejeté, personne ne l'a jamais aimé. Par amour pour la soeur Rolin, il suit une petite bande qui cherche vengeance, ce n'est pas sa vengeance mais il se rend avec eux et se retrouve à Belle-Île. Là les coups pleuvent, le corps mal nourri, couvert de bleus, la tête tondue, il ressemble comme tous les autres à un petit forçat et subit les humiliations, les coups, les brimades des surveillants dans l'indifférence. Et puis il y a celui qu'on surnomme mademoiselle, Loiseau, un gosse de 13 ans, malmené, qu'il prend sous sa protection. Au bagne, il y a cette infirmière qu'il surnomme la rousse, plus humaine… non, juste humaine. Jules est un révolté, il lit la presse que Loiseau lui récupère en contribution de sa protection. Et puis arrive ce jour, ce fameux jour… Complot ourdi ? Geste de colère, d'inattention ? Ce jour-là le pauvre Loiseau mange son fromage avant sa soupe et un surveillant zélé lui fracasse la mâchoire à coup de clés, l'envoyant voler sur le carrelage. Et ce jour-là Jules se lève, et les 54 autres enfants vont le suivre ! C'est la récolte des enfants ! Et c'est leur fuite éperdue dans la gadoue, sous la pluie, aspirant à grandes goulées la liberté… Mais où fuir sur cette petite île ? La chasse est déclarée, oui, je pèse mes mots, la chasse à l'enfant est déclarée, habitants, touristes, chasseurs, tous partent à la chasse, à chaque enfant récupéré, 20 francs soit, à l'époque, 4 pains de 3kg ! Un à un ils sont ramenés… sauf le 56e, introuvable… Ce serait-il noyé ? le 56e c'est Jules Bonneau et la seconde partie du roman vous tisse son histoire et celle de Ronan le pêcheur, de sa femme, faiseuse d'anges et de ces justes qui sauront l'aider…
Le roman à peine terminé, je me suis lancée en quête d'une interview de Sorj Chalandon, et j'ai écouté cet homme parler pendant 50 minutes, de manière ininterrompue, de ce Jules qui est en fait son double, celui qu'il aurait pu être, lui que son père voulait envoyer au bagne, ce Jules qui lui aussi sera secouru, aidé, ce Jules qui n'aura jamais connu la tendresse et les bras maternels… Et le roman prend une puissance plus grande encore avec cet aspect autobiographique quand l'interview se clôt par un cri à l'égard du père disparu, un cri qui dit : « T'as raté ! Je ne serai pas comme toi, je ne serai pas un petit salopard ! »
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