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Citations sur Le Quatrième Mur (433)

- Ce que nous vivons est difficile mais ce n'est pas la guerre. Vous n'êtes pas des résistants et Giscard n'est pas Pétain.
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Le soir du 13 septembre, Nakad est venu me rejoindre sur la terrasse. Il m'a parlé d'Antigone. Il m'a dit que tout était encore possible. Lui était toujours là. Et Imane aussi, probablement. Retrouver Charbel serait un jeu d'enfant. Et les chiites tenaient vraiment à ce spectacle. Je regardais Hémon. Je ne savais plus. Il m'a dit qu'après cette épreuve, la représentation serait encore plus belle, encore plus nécessaire. Je regardais la montagne. J'ai pensé à notre théâtre, à notre pacte, aux fusils que nous avions baissés. Tout me semblait d'un autre temps. Nakad a hésité. Puis il a posé la main sur mon bras.
- Je t'aime beaucoup, Georges. (P.251)
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Il était là. Un bébé, torse nu, en couches déchirées. Un écorché. Une chair écrasée vive contre un mur de parpaings. (p. 265)
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Elle avait fait asseoir une quinzaine d'enfants le long d'un mur. La plupart avaient les vêtements déchirés, les pieds nus. Aucun n'était blessé. Leurs visages étaient noirs de suie. Elle leur a demandé de se donner la main.Ils formaient une ronde immobile, silencieuse, tendant le cou vers la porte à la recherche d'un regard connu. Ils étaient orphelins. Je le devinais aux gestes des adultes. A leur façon de caresser une tête en passant, de faire une grimace rassurante. (p. 234)
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Le phalangiste a ajusté son arme, regard perdu dans le jour tombé. Contre la crosse. il avait collé une Vierge de missel. Voile bleu, mains jointes, entre souffrance et allégresse. (p. 160)
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J'ai refusé en lui prenant les mains. Elle a haussé les sourcils, ouvert la bouche. D'accord. Elle entendait. A plus tard, alors ? Mon amour, mon blessé, mon revenant. A plus tard, mon mari pour toujours.
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Je délivrais un message qui n'était pas le mien. Je défendais un projet que je n'avais pas initié mais j'exécutais les dernières volontés d'un mourant. Et pour lui, cet homme, cet ami, ce frère, j'étais prêt à prendre tous les risques.
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- Sors de là, Georges !
Nous roulions le long de la côte. Le soleil se levait derrière les collines. Juste après le virage, un tank syrien couleur sable, embusqué, immense. Il nous barrait la route. Mon Druze a juré. Il a freiné brusquement. Je dormais. J'ai sursauté. Il a paniqué, fait marche arrière sur le talus qui surplombait la mer. La carapace s'est réveillée. Presque rien, un souffle. Le métal du canon qui pivote.
- Mets-toi à couvert, putain!
J'ai plongé la main vers la banquette arrière, pris mon sac, cherché ma veste, mon passeport, sans quitter la mort des yeux. Et puis j'ai renoncé. La gueule d'acier nous faisait face. Vacarme dans ma tête.
- Il ne va pas tirer !
Il ne peut pas tirer sur un taxi! Un losange rouge et un rond jaune étaient peints sur la tourelle. Figures familières de tableau d'écolier. Et aussi trois chiffres arabes au pochoir blanc. Marwan traversait la route, courbé en deux. Il marchait vers l'abri, un garage fracassé. Les murs étaient criblés d'éclats, noirs de suie. J'ai ouvert ma portière, couru bouche ouverte vers la ruine béante.
- Quand les obus tombent, ouvre la bouche, m'avait dit mon ami la première fois. Si tu ne décompresses pas, tes tympans explosent.
Lorsque je suis entré dans le garage, il ressortait en courant.
- J'ai laissé les clefs sur le tableau de bord ! Les clefs ?
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- C'est confortable ?
Il a désigné mon ventre d'un geste. J'écrasais son arme, crosse contre ma cuisse et chargeur enfoncé dans mon torse. Je m'étais jeté sur un fusil d'assaut pour échapper à un obus.
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- Il va mourir, il est déjà mort. Il n'a plus d'espoir, plus d'avenir, plus aucun matin devant lui. Il va partir dans un monde vaincu, avec pour cohorte des millions de victimes et d'esclaves. Il ne sait pas. Il ne saura jamais ce que sera demain. Il ne sait pas si son combat a été vain. Si sa mort aura une valeur. Regarde-le, Georges. Il va mourir. Il ne peut plus rien. Mais il rêve encore de lacérer un soldat. Regarde comme il est calme. Comme il est beau. Il ne leur promet rien d,autre que la mort.
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