Profession du père

belle description d'une relation père/fils, de la manipulation du père sur son fils, sa maladie , de la mère quasi transparente… dont le fils est sorti et a rebondi avec résilience, car il n'a pas reproduit cette blessure avec son propre enfant.
De plus cela m'a appris beaucoup sur la situation politique du moment en France.

Magnifique
Entre le réalisme et la fiction, l'histoire d'un enfant face à des parents plus que spéciaux, comment le vivre? Comment s'en sortir?

Livre facile à lire qui se lit d'une seule traite.
la vision de l'enfant est très touchante.
Difficile de penser que des relations père/fils soient aussi violentes.

C'est à travers les yeux d'Emile, 13 ans, que l'on assiste impuissant à la folie d'un père et la passivité d'une mère.
De ce regard enfantin et naïf qui nous ferait presque rire à l'évocation des délires fantasques du père d'Emile, le lecteur voit vite la cruelle vérité et passe alors du rire aux larmes.
Un roman tellement émouvant dans lequel Sorj Chalandon nous narre en réalité sa propre histoire.

Sur un registre bien différent du Quatrième mur, Sorj Chalandon m'a cueilli et porté dans son univers avec Profession du père. Fini la guerre, bienvenu chez les fous. Ou plutôt chez le fou, le père, dont la mythomanie et la paranoïa viennent petit à petit asphyxier tout le reste. On plonge dans ce petit appartement trop étroit, avec ce petit garçon trop peu armé face à ce père qu'il aime tant et qui pourtant vient l'empêcher de se construire et de grandir. Un très bon roman, mais bien s'accrocher pendant la lecture!
Dans un style très différent, cela m'a fait pensé à la classe de neige d'Emmanuel Carrère.

Ce livre est l'expression d'une souffrance. Celle d'une enfance brisée.
Le fils raconte son père. Manipulateur violent, celui-ci s'invente des vies, se croit acteur de l'actualité politique agitée des années 60. Délire paranoïaque que l'enfant vit comme une réalité. Et de manipulé, il devient par mimétisme à son tour manipulateur.
Quant à la mère aimante mais apeurée, soumise à un mari qui la violente, elle va jusqu'à nier la folie de son conjoint. "Tu sais comment est ton père !"
Dans un style précis, épuré aux phrases courtes, Sorj Chalandon décrit, fait ressentir mais n'analyse pas. le lecteur ne peut que vivre intensément le récit.
On ne sort pas indemne de ce livre mais reste une question lancinante.
Peut-on guérir de son enfance ?..