Oyez Oyez braves gens, ouvrez vos mirettes, écarquillez vos yeux et approchez de Gemina la belle !
Gemina vous accueille avec ses ruelles sombres, son port marchand, son soleil, ses habitants caractériels, ses cris et ses odeurs, son bon vin et sa ripaille, ses traditions et ses duchés.
Bienvenue à Gemina avec son lot de complots et d'intrigues autour de la construction d'un canal, ses mystères magiques et ses quêtes pour un bon vin intra-muros. Autant vous dire, tout un programme.
Capitale du sud, le sang de la cité (petit clin d'oeil sur le fameux « sang ») de
Guillaume Chamanadjian est un petit concentré de tous ce qui se fait de bon en fantasy. Une fantasy très légère parsemée de juste ce qu'il faut de magie, titillée par un mystère sur les origines de Nox et chambardée par des complots et assassinats dans les hautes sphères de la cité.
Un roman qu'on lit avec facilité qui convoque toutes les odeurs, les sons, la musicalité particulière d'une ville du sud comme on en connait dans le sud de l'Europe : le phénomène d'immersion est parfait. Comme une caméra à l'épaule, vous suivez Nox dans ses pérégrinations à travers la ville, son apprentissage en tant que commis et second de son Duc, et vous le voyez plonger dans les querelles de duchés.
Le stratagème est vieux comme le monde de la Fantasy : un jeune homme en apprentissage dont les origines sont un mystère qui découvre les secrets et manigances des personnages qui l'entourent. C'est donc une lecture très familière, on s'y retrouve très vite, et tout le sel du roman provient de l'intrigue et de l'atmosphère qui s'en dégage (de Gemina elle-même – un presque personnage à part entière).
Ce roman reste cependant une introduction, réussie, mais on comprend bien que le meilleur est à venir et que la dimension de l'univers créé par l'auteur et son acolyte se déploiera dans les prochains tomes.
En tous cas, je ne peux que saluer tant le projet que la maison d'édition : c'est assez audacieux et ambitieux. On a besoin de ça en fantasy et en France pour ré-enchanter toujours plus le lecteur/lectrice.