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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Quand on perd un être cher, c'est toujours difficile de l'accepter. Il faut beaucoup de temps pour remonter la pente et quand cela touche un parent, une mère, comme ici, le deuil est beaucoup plus profond, plus terrible. Alors quand le téléphone sonne chez Albert, bien au chaud, avec sa femme, au lit, il ne s'attend absolument pas à entendre : Ta mère est morte.
Le choc, puis arrive le départ pour le domaine familial, en Mayenne, pour la crémation avec sa sœur et sa tante, les papiers administratifs et, surtout, trouver une magnifique chanson pour la cérémonie funéraire.
Une fois surplace, Albert, retrouve la foret qui entoure ce domaine, de cette légende qui le suit depuis son enfance, celle d'un ermite qui erre cette forêt mystérieuse, contée par cette défunte mère.
Pour le moment, l'urne ne le quitte pas. A chaque pas, l'urne est avec lui. Comme un besoin d'être avec elle, de ressentir sa force. Pis au bout de quelques jours, la fatigue est là. Le Béja. Vous savez quand vous quittez les grandes villes pour les plus petites, les campagnes, l'atmosphère change, et l'état de fatigue se ressent ...Tellement épuisé qu'il s'endort et entend des voix, parfois de la musique dans une des pièces. Est-il en train de rêver ou est-ce bien réel ??

Avant que naisse la forêt a un soupçon de mystère qui pousse le lecteur dans la réflexion et le ressentiment fasse à la perte d'un proche, en l’occurrence, la mère et qui l'entraîne avec une impression de sentir le souffle du vent sur son visage, de voir au loin cette forêt, de toucher les arbres, marcher sur des feuilles mortes d'automne et d'entendre les voix du passé se mêler au présent. Le protagoniste captive le lecteur dans son monde où il a du mal à en sortir. Il est complètement englouti par cette forêt et ses souvenirs, avec une dépression qui se manifeste de plus en plus, l’empêchant de retourner auprès de sa femme et de sa fille, qui l'attendent impatiemment. L'auteur va fouiller dans les tréfonds de l'être humain au point de voir son personnage se couper du monde et faire des choses, peut-être, pour aller mieux.

Finalement, j'ai beaucoup aimé l'histoire mais j'ai trouvé trop de longueurs pour être totalement engloutie par cette forêt. Mais je recommande bien évidemment !
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Les trois quart de ce livre m'ont beaucoup plu c'est un hymne aux racines du passé et à la mère qui vient de disparaître.
Albert retourne dans la maison familiale, dans la forêt et fait revivre son enfance puis son adolescence et les souvenirs de sa grand-mère et de sa mère ; il redécouvre des sentiments oubliés.
Il parcourt la forêt et se laisse bercer par les senteurs et les bruits c'est assez poétique.
Puis tout bascule vers la folie, et le quart fin du livre est totalement différent et m'a moins embarqué ; je dirais même déçu car je ne m'attendais pas du tout à ce virage là.
Dommage !
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Albert, le personnage de ce livre, invite son lecteur à le suivre dans une longue introspection qu'il entreprend à la suite du décès de sa mère, dans la maison familiale dans laquelle la dame est morte, au coeur du domaine forestier de Mayenne qu'ont légué les ancêtres. Rien d'original à première vue à ce qu'un fils quadragénaire prépare les obsèques de sa mère en recherchant ses traces là où elle a vécu, avec l'objectif de trouver pour la cérémonie la chanson qui parlerait le mieux d'elle. Mais la banalité s'arrête là. Car Albert, seul dans la grande maison isolée au centre d'une immense forêt qui a été la raison de vivre de tant de générations, ne tarde pas à plonger corps et âme dans la vie et les légende de ce Domaine. Comme toutes les vieilles maisons de famille, la maison chante ; comme dans toutes les vieilles maisons de famille, les ancêtres se promènent et parlent, de préférence la nuit ; Albert ne tarde pas à être envahi par ces rencontres, ces dialogues, les injonctions des uns et les questions des autres, sans parler de sa mère qui, loin de s'éloigner, est de plus en plus présente. Une totale langueur ne tarde pas à s'emparer de lui, le rendant totalement non-opérationnel :
« Je suis là depuis cinq jours, et je peux sentir cette langueur, le Béja. Il s'est abattu sur moi dès mon arrivée et ne me lâche pas. Je ne sais plus qui a inventé cette histoire, mais depuis ma plus petite enfance, j'ai entendu parler de ce coup de massue asséné par la moiteur mayennaise. Dès que quelqu'un arrive de Paris, il subit dans les vingt-quatre heures un violent coup de fatigue ».
Très loin de ce qui était sa vie, hors du monde, Albert devient vite inaccessible. Plus personne n'aura de prise sur lui. « Prisonnier et heureux, confie-t-il au lecteur son complice, je vais rester ici jusqu'à ce que je trouve. Même si je ne sais plus ce que je cherche ». Et c'est là que tout commence, ou que tout finit, lorsqu'il devient « un arbre de la Plantation », lorsque la part sauvage prend le dessus :
« Je n'ai plus de famille, plus que les arbres, le ciel vide et creux, le vent qui s'y engouffre. Et la certitude qu'une part de moi-même se trouve dans le miroir sans tain de la vase de cette mare ».
A-t-il basculé dans une sorte de folie ? S'est-il élevé dans un au-delà ? Il appartient au seul lecteur de se le dire, dans cette introspection partagée à laquelle il se trouve tout naturellement invité, sauf à refermer le livre avant que d'en connaître le terme. Albert ne fait état d'aucune conviction, n'impose aucun point de vue sur le monde. Sa vie l'a carrément envahi et c'est cette invasion qu'il raconte. Un livre étonnant, dont la force réside dans la question qu'il pose : peut-on résister à la force des peurs et des croyances que les générations qui nous précèdent laissent en héritage ? Albert n'a pas résisté et l'homme sauvage de la forêt a eu raison de lui. Et toi, lecteur ?

igolène
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Albert mène une vie sans histoires en banlieue parisienne, entouré de sa famille, jusqu'au jour où il apprend le décès de sa mère. Afin d'organiser les obsèques, il se rend dans la Mayenne où se trouve la grande propriété familiale, entourée d'une immense forêt.
Un environnement qui va petit à petit transformer notre homme, même s'il entend tout d'abord s'en tenir à sa mission. Pour rendre hommage à la défunte, il cherche un accompagnement musical aux funérailles et essaie de trouver l'inspiration dans la discographie qu'il redécouvre. La bande-son va de Kim Carnes à Françoise Hardy, de Lucid Beausonge aux Beatles, en passant par Julien Clerc, Charlélie Couture, Gérard Lenorman ou encore Eurythmics et U2. Cette variété qui a le pouvoir singulier de l'émouvoir autant qu'elle le fait replonger en enfance. Car la mort de sa mère l'a rendu hypersensible. Et puis, il est victime du Béja. C'est ainsi que l'on appelle le coup de fatigue violent, impossible à surpasser, qui frappe les parisiens qui arrivent en Mayenne.
Il n'est par conséquent pas étonnant que ses nuits soient troublées par des bruits qu'il perçoit, des voix qu'il croit entendre, par la sensation d'une présence. «Je n'ai pas peur, j'attends ce qui doit venir. Un air de musique, une chanson, mais aussi la vérité sur ma mère, les secrets gisant dans les tiroirs, sous des couvertures de mouches mortes. Je dois apprendre à prêter l'oreille. Comprendre les signes. Cela viendra.»
Est-ce le tableau de la marchande d'oignons – qu'il a toujours trouvé effrayant – qui prend vie ? Est-ce l'esprit de la forêt qui le submerge ? Est-ce l'ermite qui vivrait au fond des bois qui défend son territoire ? À moins que le grand chêne que sa mère a fait abattre ne veuille se venger…
Entre héritage et initiation, ce roman est une ode à la nature, à ce besoin de retrouver les origines sauvages en se dépouillant de tous ces biens matériels que la civilisation nous a, en quelque sorte, imposés au fil des ans. Albert commence par préparer un grand bûcher afin d'y brûler ce «superflu», objets puis meubles qui l'empêchent de se sentir parfaitement dépouillé.
Dans le village, on s'interroge. D'abord considéré comme une lubie de parisien, le comportement d'Albert va bien vite les intriguer, puis les inquiéter… Leur voisin n'est-il pas en train de devenir fou ? À moins qu'ils ne comprennent pas cette ascèse «Tout ce que je fais, même ce qui peut sembler le plus bizarre, me vient comme une évidence, des actes naturels qui dormaient en moi, sous des couches de gestes formatés. Comme s'habiller quand on en a pas besoin. Mais il commence à faire froid et j'ai, sans m'en rendre compte, brûlé mes vieux habits.»
Jérôme Chantreau nous raconte cette quête écologique avec ce même souci de simplicité, sans fioritures inutiles. Pari réussi !
Lien : https://collectiondelivres.w..
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ce livre est basé sur le deuil et un retour au source dans une demeure dans la foret mayennaise . je conseille de le lire au calme sans bruits et une seule traite , comme la mère de notre auteur je n 'ai pas eu la chance de faire des études donc certain mots du vocabulaire employer mon un peu dérouter mais qu' il fait bon vivre prés de la nature et l'auteur nous décris merveilleux biens cette foret , ses oiseaux , et tous les secrets enfuis dans les murs de cette demeure familiale . c'est vrai que certaines chansons font resurgir des souvenirs enfuis au fond de notre mémoire , le narrateur l'a très bien compris mais le plus dur pour lui c'est la quête de l'air pour les obsèques de sa mère . je range ce livre et je le relirais à la retraite ...
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Un livre chantant les vertus envoûtantes de la nature, la puissance des arbres, l'appel irrépressible de la forêt : voilà bien vers quoi je ne me serais certainement pas tournée de moi-même. Mais puisqu'un tel roman m'était offert, j'étais très curieuse d'en faire la découverte. Moins sans doute pour le texte lui-même que pour mieux faire connaissance avec la personne qui m'en avait fait le précieux présent...

Pourtant, Jérôme Chantreau installe une atmosphère par laquelle je me suis d'emblée laissée happer. Quelque chose de très personnel et d'intimiste. Un univers, en somme, auquel je ne me suis pas sentie étrangère. Car ce roman est aussi - et peut-être avant tout - celui de la mémoire, de l'enfance perdue, des souvenirs que l'on tente de retrouver lorsque ce qui les constitue a définitivement disparu.

Lorsqu'on fait la connaissance d'Albert, le narrateur, il vient d'apprendre le décès de sa mère et part veiller son corps dans la maison qu'elle avait choisi d'habiter au coeur du domaine sylvestre familial. Ce qui ne devait être l'affaire que de quelques jours, le temps de préparer la cérémonie funèbre, devient un voyage sans retour, un voyage aux tréfonds de la mémoire, personnelle, maternelle, ancestrale. Un voyage initiatique où le narrateur va peu à peu se dépouiller de tout pour renouer avec ses racines et recevoir le legs de sa mère.
Et que reste-t-il désormais de celle-ci, si ce n'est quelques disques dont l'écoute lui permet d'en ressentir fugitivement la présence ? Quelques disques et l'attachement profond, viscéral qu'elle avait pour la forêt, ainsi que la complicité qu'elle entretenait avec ses mystérieux habitants.

Avec ce roman aux accents oniriques, hallucinés parfois, Jérôme Chantreau nous entraîne dans les replis les plus secrets et les moins accessibles de l'existence, nous offrant ainsi un texte aussi singulier qu'ensorcelant.


Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Ce roman fait partie de la sélection des 68 premières fois

Albert a une quarantaine d'années, il est marié et père d'une fille. Sa mère décède d'un cancer. Il doit préparer les funérailles. Il va s'installer quelques jours dans la maison dans laquelle sa mère avait choisi de vivre ses dernières années. Cette maison se trouve en plein coeur d'une forêt de 1000 hectares dont elle a hérité de ses parents. A l'époque, personne ne s'y intéressait. Albert va profiter de cette retraite forcée, seul, pour partir à la découverte du passé de cette femme. Bientôt les souvenirs vont refluer. Pour panser ses plaies, il va privilégier le contact à la nature.

Ce roman, c'est l'histoire d'un deuil, de l'itinéraire pris par un fils à la disparition de sa mère. Cet homme d'âge mûr, bouleversé par ce décès, va perdre tous ses repères. Il va se raccrocher à cette maison dont les bruits le hantent, il va tenter de les décrypter, les comprendre. Entre sol et plafond, il va la mettre sens dessus dessous et essayer, derrière chaque objet, de s'approprier une certaine réalité.

Sa mère vivait seule, son mari l'avait abandonnée il y a bien longtemps. Se pose la question de l'avenir de cette maison et de tout ce qui l'occupe. le narrateur va choisir de les réduire lentement en cendres, il va alimenter progressivement tout au long du roman un brasier qui ne trouvera son issue que dans les toutes dernières pages, à l'image de la vie de sa mère finalement dont les dernières traces reposent dans cette urne qu'il chérit.

Jérôme CHANTREAU dans ce 1er roman réserve à la forêt une place de choix. Il va l'aborder comme un lieu de paix dans lequel le narrateur va chercher un refuge, loin des hommes, loin des préoccupations quotidiennes. Mais, cet univers régit par des codes particuliers ne saurait se laisser apprivoiser par le premier venu :

"Il faut du temps pour revenir en forêt. Il ne s'agit pas simplement de poser ses valises. Toute personne qui veut ressentir la puissance des bois profonds, et son effet bénéfique sur l'âme et le corps, doit prendre patience. Et marcher, sans autre but que celui d'attraper les idées au vol et de les laisser s'évaporer avec la transpiration des sous-bois." P. 103

En ce sens, ce roman m'a beaucoup rappelé celui de Jeanne BENAMEUR : « Otages intimes » dans lequel un photographe, ex-otage, va se reconstruire au contact de la forêt, de sa faune et de sa flore.

Mais plus généralement, c'est toute la nature qui va occuper une place prépondérante dans ce roman. Jacques CHANTREAU la peint avec beaucoup de charme et une plume particulièrement poétique :

"Si les oiseaux chantent, moi aussi je vibre, et mon crâne leur fait une caisse de résonnance. Ils prêtent leur bonheur aux arbres, aux feuilles gorgées de sève, ils sont la voix des fleurs." P. 131

L'environnement naturel et le narrateur ne vont bientôt plus faire qu'un, en osmose complète, avec le risque de faire perdre à cet être sa dimension humaine. Ce roman permet d'explorer la part de sauvage qui demeure en nous et saisit chaque opportunité pour s'exprimer.

J'ai aimé ce roman pour son rythme, lent et reposant, tout à fait adapté, me semble-t-il, pour apprendre à vivre avec le manque et le surmonter.
Lien : http://tlivrestarts.over-blo..
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la mère est morte. le fils revient dans la maison et se laisse emporter, se perdre dans cette maison avec pour compagnie l'urne de sa mère.
Magnifique histoire de cet héritage du passé qui ne nous laisse pas indifférents. Il sombre dans la folie, il nous entraîne dans cette forêt ... l'écriture est magnifique.
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Avant que naisse la forêt, un premier roman de Jérôme Chantreau, qui se démarque des autres romans de la rentrée littéraire 2016. On part avec Albert dans la propriété familiale de Mayenne où il est censé organiser l'enterrement de sa mère et, pendant tout le récit, on vibre avec lui au moindre bruit. Ses souvenirs d'enfance réveillent certains des nôtres, la peur que l'on peut éprouver seul, dans une grande maison ou au milieu de la forêt, ne nous quitte jamais. Un ermite hante-t-il les bois ? Albert va-t-il continuer à s'enfoncer dans la solitude ? En sortira-t-il indemne ? L'appel de la forêt sera-t-il le plus fort ? Difficile de lâcher ce roman si on se laisse envoûter par la magie de l'écriture de l'auteur et si l'on est happé par la nature, à l'instar du narrateur.
J'attendais une révélation plus forte dans le journal écrit par la mère d'Albert. Un roman dépaysant dans lequel le lecteur entrera ou non... Des descriptions de la nature magnifiques, je pense cependant que certaines longueurs auraient pu être évitées.
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Challenge 68premièresfois A nouveau, un beau moment de lecture dans le cadre de ce challenge de premiers romans. Et de plus, un livre dont je n'aurai pas eu l'occasion de lire sans ce groupe d'addicts. le narrateur vient d'apprendre le décès de sa mère et rejoint la vieille maison-château de la famille en Mayenne, maison entourée d'une belle et étrange forêt. Il va être chargé par la famille, en particulier, sa soeur et sa femme, de s'occuper des obsèques. Après une incinération, il convient de choisir une musique pour une cérémonie plus « publique ». Avec l'urne de sa mère, le voici qu'il s'installe dans cette étrange demeure où les souvenirs de la famille vont jaillir. On va en apprendre un peu plus sur cette famille et il va aussi découvrir la vie en forêt. Cette forêt qui appartient à la famille et où d'étranges êtres vivraient : il y aurait un ermite, encore des chevreuils et quelquefois des villageois qui viennent pique niquer. Je ne suis pas une adepte de la campagne et même je serai plutôt une citadine convaincue. Mais je me suis laissée porter par la recherche et introspection de cet homme, qui navigue dans ses souvenirs, ceux de sa famille et découvre les mystères de la forêt avec des mythes et légendes. Une écriture simple et poétique nous transporte avec lui dans les méandres de sa maison-château et dans les sous bois de sa forêt.
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