Critique publiée initialement sur Critiques Libres (2008)
Dans une période ou les maisons d'édition publient à tour de bras, et où de nouveaux auteurs et titres en tout genre inondent un marché qu'on dit en difficulté, il est parfois bon de retrouver quelques valeurs fiables auxquelles se raccrocher au rayon des nouveautés. Parmi ces rares romans dont on attend l'arrivée en librairie avec fébrilité, le dernier
Maxime Chattam figure en bonne position. Aussi, dès sa publication, La Théorie Gaïa était attendue de pied ferme par les aficionados de l'auteur.
Pour clore sa trilogie sur l'Homme (Les arcanes du chaos, Prédateurs),
Chattam donne dans le thriller d'anticipation ; mêlant avec le brio qu'on lui reconnaît l'angoisse, la violence, la haine et des thématiques d'actualité comme les instances dirigeantes, le comportement de l'homme et l'avenir écologique de la planète. Pour l'occasion, trois scientifiques sont envoyés en mission secrète par l'Union Européenne sur deux sites de recherche isolés et éloignés afin d'enquêter et d'apporter leurs éclairages sur les travaux qui y sont menés. Peter et son frère Ben sont ainsi envoyés à l'Aiguille du midi tandis qu'Emma, la femme de Peter, est envoyée sur une île minuscule et quasiment inconnue appartenant à la France. Ils ne s'attendent évidemment pas à se retrouver confinés avec des scientifiques aux allures de militaires dans un observatoire pris dans la tempête, ni à débarquer sur une île avec un guide dont elle ignore tout, et dont les habitants semblent avoir tous disparus dans des circonstances étranges. La nature et l'horreur des découvertes qu'ils y feront laissant augurer le pire pour notre espèce…
Toujours dans son style américain –chapitres courts, action, intrigue permanente et rebondissements perpétuels-
Maxime Chattam immerge le lecture dans ce thriller peu conventionnel, aux frontières du gore et de l'écologie, pour ne plus le laisser respirer qu'une fois les dernières pages tournées. Parfois décrié pour sa facilité à tirer de grosses ficelles entre des faits scientifiques avérés, l'auteur est fréquemment réclamé à ses amours premiers, le thriller conventionnel comme la Trilogie du Mal. Qu'importe ! le lecteur fébrile de cette trilogie de l'Homme ne pouvait espérer mieux que La Théorie Gaïa comme note de fin, documentée et angoissante à souhait. Qui sait, sa théorie s'avèrera peut-être être la bonne…